L’ANNIVERSAIRE – 2,5/10

 
Synopsis : Raphaël Kessler est l’un des rois européens de la télé-réalité. Un soir, il lit le manuscrit qu’un ami éditeur vient de lui envoyer. C’est son histoire. Mais aussi celle de la bande avec laquelle il a livré dans les années 80 le combat des radios libres, de la libre parole, de la liberté retrouvée.
Raphaël décide non seulement de faire publier le roman mais également de réunir, à l’occasion de son anniversaire, celles et ceux qui ont été les personnages principaux de sa propre histoire.
 
Avis : Voilà, j’ai enfin mon film minorant, ma référence dans le médiocre, le film aucours duquel j’ai souri moins de fois que je n’ai pensé à sortir…
Ca suinte de bons sentiments, c’est moralisateur, surjoué, démago, le scénario a été écrit au hachoir et filmé avec les pieds, les dialogues sont pathétiques et les acteurs  au diapason. Bref, rempli de poncifs éculés et de lieux commun grossiers. Les scènes "émotions" entre Anglade et Wilson sont pathétiques à pleurer (ou à mourir de rire, c’est au choix)… Mais que sont aller faire dans cette galère? A côté, un épisode de Dawson passerait pour du grand cinéma… Seule Laroque surnage.

ENTRE SES MAINS – 7.5/10

 

Synopsis : A Lille, Claire, 30 ans, travaille dans une compagnie d’assurances. Elle mène une vie harmonieuse et sans histoires avec son mari Fabrice et sa fille Pauline.
Un jour, elle fait la connaissance de Laurent, un vétérinaire venu la consulter pour une affaire de dégât des eaux. Ils vont bientôt se revoir, au cabinet du vétérinaire, puis au zoo, où Laurent travaille également, et leurs relations vont rapidement prendre un tour plus personnel.
Ce dernier ne fait pas mystère de son seul véritable intérêt : il est un séducteur, ou plutôt "un prédateur de femmes", un chasseur infatigable et jamais satisfait. Mais avec Claire, il semble poursuivre un autre but, qu’il ne connaît pas lui-même.
Claire, elle, ne peut s’empêcher de faire le rapprochement entre son nouvel ami et ce "tueur au scalpel" qui a déjà égorgé plusieurs femmes dans la région…

 
Avis : Réussir une thriller psychologique sans tomber dans les stéréotypes et la surenchère n’est pas chose courante. Anne Fontaine y parvient avec finesse et tacte, réussissant à faire monter progressivment la tension aussi bien amoureuse que dramatique. Car finalement, Entre Ses Mains n’est rien d’autre qu’une histoire d’amour, pas unejolie, mais une moche histoire d’amour… La réalisatrice prend juste le temps qu’il faut pour qu’on y croit. Et on y croit. Grâce aussi à une interprétation magistrale. Isabelle Carré, pour une fois dans un vraie rôle de femme, et non de femme-enfant, et un Poelevoorde d’une crédibilté et d’une justesse fascinante. Je n’en dirais pas plus pour ne rien dévoiler, mais Entre ses Mains est à mon sens une réussite dans le genre. Pas si fréquent.

MOI, TOI, ET TOUS LES AUTRES – 5,5/10

 
 
 
Synopsis : Christine Jesperson, une jeune artiste touchante et spontanée, mélange dans son quotidien art et réalité. Elle entre sur la pointe des pieds dans la vie de Richard, vendeur de chaussures, père de deux garçons et tout juste redevenu célibataire.
Autour d’eux, Robby et Peter, les enfants de Richard, son ex-femme, la patronne d’une galerie d’art, les voisins et les voisines. Tous sont à la recherche d’un lien qui les connecte aux autres sur Terre…
 
Avis : Précédé d’une excellennte réputation, d’une très bonne presse et de nombreux prix, ce nouveau présumé bijou du ciné indé US était très alléchant.
D’où ma grande déception… En effet, ce film choral souffre de l’inégalité des personnages, on s’attache finalement peu à eux et on a pas le temps de vraiment les comprendre. La réalisatrice use d’artifices à la mode, comme la musique electro pop planante, remember Air (Lost in Transaltion) ou Goldfrapp (Summer of Love), et de situations scabreuses un peu gratuites.
Résultats un film sympa, mais un peu artificiel et légérement prétentieux.

DE L’OMBRE A LA LUMIERE – 8/10

 
Synopsis : Autrefois boxeur prometteur, Jim Braddock s’est vu contraint d’abandonner la compétition après une série de défaites. Alors que l’Amérique sombre dans la Grande Dépression, Jim accepte n’importe quel petit boulot pour faire vivre sa femme Mae et leurs enfants. Il n’abandonne pourtant pas l’espoir de remonter un jour sur le ring.
Grâce à une annulation de dernière minute, Jim est appelé à combattre le deuxième challenger mondial, et à la stupéfaction générale, il gagne au troisième round. Malgré son poids inférieur à celui de ses adversaires et des blessures répétées aux mains, il accumule les victoires. Portant les espoirs et les rêves des plus démunis, celui que l’on surnomme désormais "Cinderella Man" s’apprête à affronter Max Baer, le redoutable champion du monde qui a déjà tué deux hommes en combat…
 
Avis : Une excellente surprise que ce biotop sur l’aventure extraordinaire de Jim Braddock. Je craignais le mélo sirupeux, c’est finalement un conte en forme de fresque puissante que nous offre Ron Howard, qui évite de se perdre trop souvent dans les violons et reste au contraire la plupart du temps très sobre dans la mise en scène.
Je me suis bien fait prendre au jeu, quoi.  Il parvient à rendre avec beaucoup de crédibilité le marasme de l’époque issue de la grande dépression, ce qui crée un univers très propice à la narration de cette belle histoire. Il est également aidé par un acteurmagistral, Russel Crow, qui bouffe littéralement l’écran. Renée Zellweger, pour une fois assez sobre et Paul Giamatti lui renvoi une réplique efficace.
En terme de scène de boxe, Howard s’en sort plutôt très bien. Comme le film lui-même, leur force monte en puissance, et la dernière scène est assez symptomatique, le réalisateur à réussit à m’amener dans le public du Madison. et ça c’est fort parce que ça m’arrve pas souvent.
 
Un beau film, donc.

KISS KISS BANG BANG – 8/10

 
Synopsis : Harry Lockhart, voleur en fuite, se retrouve accidentellement au beau milieu d’un casting de polar Hollywoodien. Afin de préparer au mieux son rôle, il fait équipe avec un détective privé sans foi ni loi et une comédienne en herbe. Ils finiront par se retrouver impliqués dans une réelle et mystérieuse affaire de meurtre.
 
Avis : Gros coup de coeur pour ce film absolument jouissif. C’est drôle, rythmé, cabot par moment, on sent que les acteurs se marrent, servis par des dialogues savoureux. Ca va même parfois un peu trop vite, faut s’accrocher pour tout saisir. Confirmation de ce que tous les journaux disent, Robert Downey Jr y est énorme, bien épaulé par Kilmer et Monaghan, tous épatants. La narration eclatée, à laquelle se joint une voix off (Downey Jr) renforce le côté décalé de l’objet. Musique parfaite itou.
Bref, un vrai bon moment, et n’arrivez pas en retard, la 1ère scène puis le générique sont très sympa.

COLLISION – 6,5

 

Synopsis : Deux voleurs de voitures. Un serrurier mexicain. Deux inspecteurs de police qui sont aussi amants. Une femme au foyer et son mari, district attorney. Tous vivent à Los Angeles. Eux et beaucoup d’autres ne se connaissent pas, leurs vies n’auraient jamais dû se croiser.
Pourtant, dans les prochaines 36 heures, leurs destins vont se rencontrer, révélant ce que chacun voulait cacher ou ne pas voir…

 

Avis : Avant toute chose, je suis assez client des films où les destins se croisent, les histoires s’entrelassent, révélant progressivement les différentes facettes des multiples personnages. Sans être au niveau des films d’Innaritu (Amours Chiennes, 21 Grams), loin de là, Collision est de très bonne facture, misant sur un casting impec’, un rythme et une mise en scène assez réussit. Les personnages existent et aucun n’est délaissé. Le traitement de l’image, parfois un peu "sale" me plait bien. Le dénominateur commun de toutes ces histoires est le poids du racisme et des préjugés dans la société américaine, à l’intérieur de chaque communauté, et comment il influe les comportements des individus, le plus souvent malgré eux. Mais le réalisateur évite au maximum de lui-même juger ses personnages.

On regrettera malgré tout certaines facilités dans le scénario et quelques effets un peu trop grandiloquent.

MA VIE EN L’AIR – 6/10

 
Synopsis : Instructeur dans une compagnie aérienne, Yann Kerbec évalue la capacité des pilotes sur les simulateurs de vols dans des conditions extrêmes. Mais il a un problème : il a peur de l’avion, une peur panique liée à sa naissance et qui, dans sa jeunesse, l’a empêché de suivre la femme de sa vie au bout du monde.
 
Avis : A la fois tendre et drôle, Ma vie en l’Air présente les atouts classiques de la bonne comédie remantique française. Sans être exceptionnel, ce premier film nous offre un agréable moment de légereté. En gros, il "passe" bien. Le rythme est tenu quasi constemment, l’humour est assez fin, on s’attache aux personnages, tous impeccablement interprétés, de Elbaz très juste, Lelouche parfait en meilleur pote envahissant, et Cotillard craquante. Mention également à Didier Bezace en piètre candidat à l’examen de pilotage en simuation. Ses multiples tentative pour décrocher le diplome sont de très bons moments
Bref, sans marquer la mémoire collective du cinéma français, Ma vie en L’air est un bon moyen de s’aérer l’esprit et se coller un bon gros sourire au visage. C’est déjà pas mal, non?
 

Digression autour d’un ballon rond…

  Parce que finalement, le cinéma n’a encore jamais reproduit cette sensation quasi-orgasmique d’un stade de 40 000 personnes qui chavire, d’une foule hébétée dont les visages fiers, défigurés par de cris guerriers se couvrent ensuite d’un sourire béat et niais…
 
Je m’étais juré de ne pas parler de ballon rond dans ce blog, mais là, ça dépasse le simple cadre de l’affrontement entre 22 gars sur un carré vert.
 
donc voilà, je pourrais dire…. J’Y ETAIS
 
 

BROKEN FLOWERS – 7,5/10

 
Synopsis : Célibataire endurci, Don Johnston vient d’être quitté par Sherry, sa dernière conquête. Alors qu’il se résigne une nouvelle fois à vivre seul, il reçoit une lettre anonyme dans laquelle une des anciennes petites amies lui apprend qu’il est le père d’un enfant de 19 ans, et que celui-ci est peut-être parti à sa recherche. Sous les conseils de son meilleur ami Winston, détective amateur, il décide de mener l’enquête afin d’éclaircir ce mystère. Malgré son tempérament casanier, le sédentaire Don se lance alors dans un long périple, au cours duquel il retrouve quatre de ses anciennes amours. A travers ces visites-surprises, Don se retrouve confronté à son passé, et, du même coup, à son présent
 
Avis : Certes, Broken Flowers n’a pas la beauté poétique de Ghost Dog ou Dead Man, ni le charme ludique de Cofee and Cigarettes, mais il n’en demeure pas moins un excellent Jarmush. Cette quête du fils, dans un premier temps subit, puis de plus en plus initiée par le héros lui-même au fur et à mesure qu’il se heurte à son passé qui lui renvoie l’image d’un présent finalement assez vide de sens, prend de l’épaisseur au fil du récit. Jarmush choisit un rythme lent, des scènes fortes, souvent construites autour de longs silences, liées entre elles par une musique blues quasi Lounge, qui renforcent la mélancolie et la lassitude du personnage principal. Evidemment, le film ne serait pas le même sans l’excellent Bill Muray. On peut même penser qu’il n’aurait pas existé, Jarmush ayant écrit le rôle pour lui. Il trimballe sa gueule de Droopy séducteur avec une force et une drôlerie ncroyable. Si les silences sont aussi parlants, c’est en grande partie grâce à son jeu de regard et d’attitudes très précis. Ses partenaires de jeu, et notamment les ex-femmes de sa vie, sont au diapason. Malgré leur temps à l’écran très réduit, elles parviennent parfaitement à rendre crédibles leur personnages et la vie actuelle qui va avec.
On pourra juste reprocher une certaine redondance dans les transitions entre les rencontres, qui auraient pu être un peu plus courtes, mais elles participent aussi à créer cet univers mélancolique et un peu désabusé. Et comme je l’ai déjà dit, un film qui prend son temps, ça aurait plutôt tendance à me plaire…
 

UNE AVENTURE – 6,5/10

 
Synopsis : Julien travaille la nuit dans une vidéothèque et un soir, en rentrant chez lui, il croise dans le hall de son immeuble Gabrielle, une jeune femme en vêtement de nuit et pieds nus. Elle semble demander de l’aide mais la vitre les séparant empêche Julien de comprendre ce qu’elle lui dit. Julien hésite un instant et la suit, mais elle disparaît rapidement dans la nuit. Le lendemain en faisant ses courses, Julien rencontre à nouveau Gabrielle qui a retrouvé son élégance et son naturel.
Julien, sans vraiment savoir pourquoi, se sent très attiré par cette femme et la suit le temps de découvrir qu’elle souffre de somnambulisme.
Gabrielle vit avec son fils dans l’immeuble en face de celui de Julien et de Cécile et a un amant, Louis, homme marié qui l’entretient.
Julien sent un malaise chez Gabrielle et n’a de cesse de s’occuper d’elle…
 
Avis : Un film que je qualifierais d’honnête, dans le mesure où on ne ressend aucune prétention, ni dans la réalisation, ni dans le jeu des acteurs. Giannoli tient son film avec efficacité, nous offres quelques beaux passages et est bien aidé par une interpretation sobre mais très efficace, qui renforce l’univers de malaise qui plane en permanence autour des 4 protagonistes de l’histoire. A part quelques rares moments de flottements, la tension est bien maintenue, soutenue par une jolie photo.
Le genre de film qui prend son temps pour poses une situation, des personnages et une tension, tout en évitant les écueils du thriller classique et la surenchere. J’adhère.