Réalisé par Francis Lawrence Avec Jennifer Lawrence, Josh Hutcherson, Liam Hemsworth
Synopsis : Katniss Everdeen s’est réfugiée dans le District 13 après avoir détruit à jamais l’arène et les Jeux. Sous le commandement de la Présidente Coin, chef du district, et suivant les conseils de ses amis en qui elle a toute confiance, Katniss déploie ses ailes pour devenir le symbole de la rébellion. Elle va se battre pour sauver Peeta et libérer le pays tout entier, à qui son courage a redonné espoir.
Avis : La Révolte – Partie 1 marque nettement un tournant dans la saga Hunger Games. Elle laisse derrière elle les Jeux eux-mêmes pour prendre le virage de la guerre civile et marquer l’apparition des forces rebelles, œuvrant jusque-là dans l’ombre. Pour autant, elle ne perd rien de son audace et de sa puissance évocatrice, refusant de se conformer aux standards des blockbusters qui squattent les écrans des multiplexes et conservant une imagerie d’une richesse et d’une complexité si singulière qu’elle lui confère une qualité bien supérieure aux autres sagas « young adult ». La Révolte – Partie 1 repose en effet principalement sur ses personnages, ses enjeux politiques et ses dialogues. Le film propose très peu de scènes spectaculaires, limite les affrontements directs, préférant miser sur la lutte à distance, idéologique et stratégique entre le Capitole et les rebelles. Ce qui n’empêche pas la mise en scène d’être parfois d’une grande brutalité, en témoigne des scènes d’exécution sommaire d’une rare violence.
Elle questionne aussi les jeunes générations sur le poids des images et articule un fascinant jeu de miroir entre les deux ennemis sur l’art d’utiliser la propagande. Si le Capitole brandit la menace de l’explosion du pacte social en multipliant les messages sur son antenne officielle pour contenir les districts et justifier sa sanglante répression, les rebelles ont vite compris qu’ils ne pourraient lutter et résister qu’en contrant la dictature sur son propre terrain et en fédérant les peuples soumis derrière un symbole rageux et engageant. Et cela même s’ils doivent se salir les mains. La démarche visant à faire de Katniss le porte-étendard de la révolte à grand renforts de spots viraux et de vidéos enflammées est passionnante, non seulement au regard des mécanismes et du process marketing en lui-même mais aussi à travers le ressenti de l’héroïne, ses hésitations, ses doutes et finalement ses devoirs vis-à-vis de la communauté. En résultent des scènes poignantes, portées par la figure iconique de Katniss, magistralement incarnée par Jennifer Lawrence, donc le charisme bouffe l’écran.
La Révolte – Partie1 porte donc toutes les (hautes) qualités de la saga, mais n’est pas exempt de défauts. Le tic mercantile qui consiste à séparer les derniers ouvrages des succès de la littérature adolescente en deux films pour étirer au maximum son potentiel commercial se voit un peu trop. Quelques scènes sont inutilement étirées en longueurs, et les scénaristes n’ont visiblement pas trouvé comment fabriquer une fin convenable au milieu du récit. Et il y a un sérieux souci avec le gentil mais néanmoins transparent Peeta… Si Josh Hutcherson faisait bonne figure dans le premier opus, il ne vieillit pas très bien avec son rôle (n’est pas Daniel Radcliffe qui veut) et souffre clairement de la comparaison avec Lawrence et le reste du prestigieux casting (Seymour Hoffman, Juliane Moore, Woody Harrelson…)
Toujours est-il que cette introduction au grand final va plutôt dans le sens d’une confirmation que Hunger Games reste assez largement au-dessus de la mêlée. On attend la fin donc. Forcément.