HARRY POTTER ET LES RELIQUES DE LA MORT (2ème partie) – 14,5/20

Réalisé par David Yates
Avec Daniel Radcliffe, Rupert Grint, Emma Watson

Harry Potter et les reliques de la mort - partie 2

Synopsis : Dans la 2e Partie de cet épisode final, le combat entre les puissances du bien et du mal de l’univers des sorciers se transforme en guerre sans merci. Les enjeux n’ont jamais été si considérables et personne n’est en sécurité. Mais c’est Harry Potter qui peut être appelé pour l’ultime sacrifice alors que se rapproche l’ultime épreuve de force avec Voldemort.

Avis : It all ended… Alors voilà, après 10 ans et 8 films (pour 7 bouquins), c’en est terminé de la saga Harry Potter, la plus  aboutie, la plus dense, la plus ambitieuse de l’histoire du cinéma (la resucée mercantile de Star Wars  la met d’elle même hors concours). Elle est de toute manière incomparable, du fait de la fidélité impensable de son casting qui aura vieillit avec ses  spectateurs, et du matériaux exceptionnel dont disposait les cinéastes. JK Rowling aura livré une œuvre d’une rare cohérence et d’une étonnante complexité, que les films n’auront jamais trahi, faisant progresser l’intrigue de la légèreté des premières années à l’extrême noirceur du dénouement. Dénouement  que la deuxième partie des Reliques de la mort expose brillamment.
Si le rythme plus posé de la première partie, accordant une grande part à l’exposition des enjeux et à l’approfondissement des rapports entre les personnages principaux m’avaient personnellement beaucoup plu, ce final tient toutes ses promesses. A la fois spectaculaire et intense dramatiquement, ce dernier opus traduit parfaitement l’esprit du livre, et fait progressivement monter la tension pour aboutir à l’ultime combat entre Harry et Voldemort. La musique de Desplat, lyrique sans être pompeuse, joue beaucoup dans la mise en place d’un climax émotionnel parfois bouleversant.
David Yates nous offre donc une grandiose attaque de Poudlard par les troupes de Voldemort, épique et violente, n’oubliant jamais de traiter, ne serait-ce que par des plans furtifs, la psychologies des acteurs deux camps. C’est d’ailleurs une des grandes réussite de la prise en main de la licence par Yates pour les 4 derniers films. Placer ses personnages dans un contexte politique de plus en plus instable et totalitaire au fur et à mesure que Voldemort prend le contrôle sur le monde des sorciers, les faire évoluer et gagner en complexité dans cet univers de plus en plus mortifère. Le réalisateur alterne silences et moments de bravoure avec la même implication et le même talent. Mais le fondement de cette saga sur lequel repose  sans doute  sa valeur et sa longévité et qui s’exprime pleinement dans ce dernier volet, est sa dimension  furieusement humaine. Harry, Ron, Hermione, Dumbledore, Drago et tous les autres personnages nous auront profondément marqués parce qu’on s’est tous un peu retrouvés en eux à un moment donné et que cette histoire accompagnant les héros de leur enfance à leur entrée dans l’âge adulte aura brassé des thématiques profondément contemporaines.
On s’en rendra sans doute compte dans quelques années, mais Harry Potter aura sans conteste été une des aventures cinématographiques les plus marquante de la dernière décennie. Et elle m’aura littéralement embarqué avec elle…
Au fait, il sort quand le prochain Harry Potter?

CASE DEPART – 12,5/20

Réalisé par Thomas Ngijol, Fabrice Eboué, Lionel Steketee
Avec Fabrice Eboué, Thomas Ngijol, Stefi Celma

Case départ
Synopsis : Demi-frères, Joël et Régis n’ont en commun que leur père qu’ils connaissent à peine.
Joël est au chômage et pas vraiment dégourdi. La France, « pays raciste » selon lui, est la cause de tous ses échecs et être noir est l’excuse permanente qu’il a trouvée pour ne pas chercher du travail ou encore payer son ticket de bus.
Régis est de son côté totalement intégré. Tant et si bien, qu’il renie totalement sa moitié noire et ne supporte pas qu’on fasse référence à ses origines. Délinquance et immigration vont de pair si l’on en croit ses paroles.
Réclamés au chevet de leur père mourant aux Antilles, ils reçoivent pour tout héritage l’acte d’affranchissement qui a rendu la liberté à leurs ancêtres esclaves, document qui se transmet de génération en génération.
Faisant peu de cas de la richesse symbolique de ce document, ils le déchirent.
Décidée à les punir pour le geste qu’ils viennent de faire, une mystérieuse vieille tante qui les observait depuis leur arrivée aux Antilles décide de leur faire remonter le temps, en pleine période esclavagiste ! Parachutés en 1780, ils seront vendus au marché comme esclaves. Les deux frères vont alors devoir s’unir, non seulement pour s’évader de la plantation mais aussi pour trouver le moyen de rentrer chez eux, au XXIe siècle.

Avis : Case départ est une comédie drôle. De prime abord, ça a tout du pléonasme, mais dans l’univers des « comédies françaises », pas tant que ça. Le fait de rire devant un film français n’est pas l’évidence même… D’autant plus lorsqu’il est porté par des comiques made in TV ou issus de la jeune scène du café théâtre. Case départ est donc plutôt une très bonne surprise.
L’histoire fonctionne bien, rythmée par un humour décomplexé totalement assumé. Les dialogues sont très efficaces et la vanne, parfois facile, tombe souvent juste. Les deux acteurs, même s’ils sont très proches de leurs personnages créés au Jamel Comedy Club, portent remarquablement bien le film. On est aussi reconnaissant aux scénaristes d’avoir évité de pencher du côté de la démagogie pour privilégier rythme et humour. Et si l’intrigue finit un peu par tourner en rond, le film est assez court pour qu’on n’en tienne pas rigueur. Une bonne surprise oui.

HANNA – 12/20

Réalisé par Joe Wright
Avec Saoirse Ronan, Eric Bana, Cate Blanchett

Hanna

Synopsis : Hanna, 16 ans, n’est pas une adolescente comme les autres. Élevée loin de tout par son père, Erik, ex-agent de la CIA, elle n’ignore aucune des techniques de combat ou de survie qui font les plus redoutables soldats. Erik lui a enseigné tout ce qu’elle sait à partir d’une encyclopédie et d’un recueil de contes de fées. Formée depuis son plus jeune âge, Hanna est une combattante parfaite.
Séparée d’Erik, Hanna découvre le monde extérieur pour la première fois et se lance dans la mission que sa famille doit achever. Elle est prête. Pourtant, avant de pouvoir retrouver son père à Berlin comme prévu, elle est capturée par les hommes de l’agent Marissa Wiegler, une femme que bien des secrets relient à Hanna et Erik.

Avis : Sur le papier, Hanna donne furieusement envie. Une gamine élevée par son père pour devenir une machine à dézinguer du bad guy pour on ne sait quelle raison, ça laisse envisager à la fois des bonnes scènes de castagne, du rythme, un chouilla de thriller politique et surtout un portrait riche et complexe d’une adolescente paumée. D’autant plus que le réalisateur, Joe Wright, avait su si brillamment saisir les valses des sentiments dans ses précédents films (Orgueil et préjugés et Reviens-moi)
Autant dire que la déception est à la hauteur de l’attente. Pas tant sur la forme, Wright confirme qu’il a du style, et pas qu’un peu. Il avait modernisé le « film en costume » dans ces précédentes réalisations, ici il étonne aussi, mais différemment, avec un montage sec, très maitrisé dans l’enchainement rapide de plans courts qui vont de personnages en personnages, et une photo nette, presque artificielle. Surtout, le travail sur le son et la BO entêtante des Chemical Brothers donne un ton très inédit au film et un rythme trépidant.
Là où le bas blesse, c’est au niveau du scénario en lui-même, qui offrait pourtant de jolies promesses. On suit finalement un road movie assez vain, sans véritable fond dont les enjeux sont finalement assez faibles. Les révélations sur les origines de la jeune fille sont particulièrement édifiantes…. En outre les personnages manquent de profondeur pour ne pas dire qu’ils sont caricaturaux (celui interprété par Cate Blanchett est notamment d’une pauvreté indigente, ce qui l’oblige à en faire des tonnes – et quand Blanchett en fait des tonnes, elle ne fait pas semblant…). Le seul moment où l’on sent vraiment une interaction entre les personnages est lorsque Hanna rencontre la famille de vacanciers. Au final, l’élément le plus marquant du film est la nouvelle interprétation saisissante de Saoirse Ronan (Reviens-moi, Lovely Bones, Les chemins de la liberté) qui rivalise définitivement avec Chloé Moretz pour le statut de nouvelle jeune actrice prodige du ciné US.