Séries | INSECURE S04 – 16/20 | WHAT WE DO IN THE SHADOWS – 14/20 | JEFFREY EPSTEIN – 13/20

INSECURE S04 (OCS) – 16/20 Key Art To HBO's Insecure Season 4 - Blackfilm - Black Movies ...

Insecure est toujours aussi juste et pertinente, si ce n’est plus que dans ses deux précédentes saisons. Sûre d’elle et de ses personnages, elle n’a plus besoin d’en faire trop. L’identité afro-américaine est toujours présente, cruciale, mais n’est plus le cœur d’Insecure qui se mue en grande série sur les relations amicales, l’amour, l’engagement. Sur la vie en somme. Drôle et profond.

WHAT WE DO IN THE SHADOWS S02 (Mycanal) – 14/20Amazon.com: Watch What We Do in the Shadows Season 2 | Prime Video

L’excellent faux docu sur le quotidien de Vampires en colloc à Brooklyn retrouve assez vite l’efficacité de son ton décalé et caustique en saison 2. En donnant plus d’espace à l’apprenti Guillermo et à Collin Robinson, tous deux sous-exploités en saison 1, WWDITS étend son univers tout en restant très drôle et remarquablement consistant pour une série concept.

JEFFREY EPSTEIN : FILTHY RICH (Netflix) – 13/20Watch Trailer for Jeffrey Epstein: Filthy Rich, Netflix's New ...

Une série documentaire sidérante et au contenu révoltant sur le cas Jeffrey Epstein. Reposant essentiellement sur le témoignage des ses nombreuses victimes, les 4 épisodes dissèquent cliniquement jusqu’au dégoût le système Epstein et l’impunité que le pouvoir et l’argent ont pu lui conférer. Pédophilie, proxénétisme, trafic sexuel sur mineur, les charges contre le mogul sont aussi abominables que les récits des survivantes sont horribles et éloquents. Mais le plus révoltant est le temps judiciaire, terriblement long, gangrené par la corruption du monde politique et des affaires. En cela, et malgré des longueurs, le choix de faire des allers/retours dans la timeline de l’affaire est très efficace et suggère les plus ignobles collusions dans les hautes sphère de la société américaine. Le mélange du clinquant et du sordide qui débouche, avec le suicide du milliardaire, sur de nombreuses autres questions…

Séries| AFTER LIFE – 14/20 | TALES FROM THE LOOP – 14,5/20

AFTER LIFE S01 &S02 (Netflix) – 14/20After Life (TV Series 2019– ) - IMDb

Comédie triste à l’humour désespéré de Ricky Gervais, After Life cache (très bien) son jeu sous ses airs bougons, délivrant quelque chose qui ressemble à une sorte d’espoir simple et réconfortant. L’humoriste emploie toutes les nuances de son jeu pour conférer un puissant humanisme à son personnage et par effet domino à ceux qui l’entourent. En prenant pour cadre un journal local, la série (courte) donne l’occasion de portraits souvent déchirants de solitude, mais sans jamais se moquer, avec un humour bienveillant et en essayant toujours d’y trouver une petite lumière. À voir.

TALES FROM THE LOOP S01 (Amazon Prime) – 14,5/20Tales from the Loop (TV Series 2020– ) - IMDb

Tales From the Loop raconte avec une douce mélancolie des destins qui se croisent dans une petite ville d’Amérique. On ne sait pas bien quand l’intrigue se déroule mais une mystérieuse entreprise, The Loop, y fait vivre ses habitants en menant d’étranges recherches.
Elégante et racée, la mise en scène bénéficie d’une magnifique esthétique rétro-futuriste pour narrer des chroniques SF pleine d’humanité et de poésie. La musique, superbe et planante lui donne des airs de Leftovers (le compliment n’est pas mince).
Ces contes se savourent lentement, c’est la série anti-binge watching par excellence. Cerise sur le gâteau, le dernier épisode, le plus émouvant, est réalisé par Jodie Foster.

Mini-Série | DEFENDING JACOB – 16,5/20

DEFENDING JACOB (Mini série AppleTV+) – 16,5/20Defending Jacob (TV Mini-Series 2020) - IMDb

Thriller irrespirable et grand drame familial, cruel, dur, Defending Jacob tire sa force de son sujet, évidemment inconfortable, et de son traitement, précis, direct et brillant dans sa manière de lier l’enquête et le destin de ses protagonistes. La réalisation discrète mais classieuse regarde du côté de Fincher, faisant des personnages les métronomes de l’intrigue, la découverte d’un indice ayant souvent moins de poids qu’un long regard sans équivoque entre des parents déboussolés.
Construit avec une précision redoutable, distillant le doute et l’appréhension sur son dénouement par de rares flash-forward, Defending Jacob joue sur un fil en permanence et vous tord le cerveau. Tentant fébrilement de se forger un avis au gré des révélations, le spectateur ne sait jamais trop quoi penser, ou alors jamais très longtemps.
Si la série fonctionne si bien, c’est aussi en grande partie grâce à ses acteurs exceptionnels. Michelle Dockery est phénoménale (elle peut décidément tout jouer), et forme avec Chris Evans, J.K. Simmons, Cherry Jones et le jeune Jaeden Martell qu’on avait découvert dans le fabuleux Midnight Special casting d’une rare cohérence et d’une incroyable intensité.
Immédiatement à placer parmi les meilleures nouvelles séries de l’année

Séries |Mrs.AMERICA – 15/20| RUN – 12/20

MRS. AMERICA (Mini-Série Canal) – 15/20MRS AMERICA : LA SÉRIE QUI RACONTE L'ANTI-FEMINISME DES ANNÉES 70 ...

L’histoire de la (très longue) ratification de l’amendement pour l’égalité des sexes (ERA) aux Etats-Unis dans les années 70 vue à travers le regard de sa principale opposante, l’ultra conservatrice Phyllis Schlaffy. Un point de vue intéressant qui permet de mettre en scène l’affrontement parfois brutal qu’elle mena contre les représentantes des mouvements progressistes, évitant à la série d’adopter un ton attiédi par trop de manichéisme. Mais les grandes figures féministes sont également admirablement incarnées dans un récit étiré dans le temps, qui aborde la diversité du féminisme à cette époque et sa porosité entre les différents courants politiques. Mrs America rappelle que les débats sur la ratification de l’ERA avait permis de faire émerger un mouvement féministe politisé que l’élection de Reagan a assoupi jusqu’à très récemment.
Il se passe beaucoup de choses durant ces 9 épisodes, chacun centré sur une figure du combat. La série prend de l’ampleur et gagne en intérêt à chaque chapitre. C’est passionnant. Admirablement rythmé, porté par une excellente bande son et le meilleur des musiques de l’époque, Mrs America est aussi l’occasion de brosser de superbes portraits de femmes. Le charisme de Cate Blanchet rayonne sur un casting d’actrices flamboyant. Rose Byrne, Sarah Paulson, Margo Martindale, Uzo Aduba, Elizabeth Banks… elles sont toutes formidables et sont, au-delà du témoignage historique, une excellente raison de suivre Mrs America.

RUN S01 (OCS) – 12/20 Run - Série TV 2020 - AlloCiné

Une course effrénée entre deux anciens amants qui décident d’activer un pacte secret pour se retrouver et fuir ensemble après 20 ans de séparation.
Run tient très bien ses premiers épisodes grâce à l’évidente et immédiate alchimie entre les géniaux Merritt Wever et Domhnall Gleeson. La vivacité des dialogues, l’expressivité des silences, leurs brouilles teintées de méfiance et leurs réconciliations sont absolument réjouissantes. Dommage que la fraicheur de cette comédie romantique un peu barrée s’étiole dans un scénario mal maîtrisé, prenant au milieu de la saison un tour inattendu, plus sombre et nettement moins convaincant et que l’énergie de ses acteurs peinent à maintenir en vie. «