ELYSIUM – 14/20

ElysiumRéalisé par Neill Blomkamp
Avec Matt Damon, Jodie Foster, Sharlto Copley

Synopsis : En 2154, il existe deux catégories de personnes : ceux très riches, qui vivent sur la parfaite station spatiale crée par les hommes appelée Elysium, et les autres, ceux qui vivent sur la Terre devenue surpeuplée et ruinée. La population de la Terre tente désespérément d’échapper aux crimes et à la pauvreté qui ne cessent de ne propager. Max, un homme ordinaire pour qui rejoindre Elysium est plus que vital, est la seule personne ayant une chance de rétablir l’égalité entre ces deux mondes. Alors que sa vie ne tient plus qu’à un fil, il hésite à prendre part à cette mission des plus dangereuses – s’élever contre la Secrétaire Delacourt et ses forces armées – mais s’il réussit, il pourra sauver non seulement sa vie mais aussi celle de millions de personnes sur Terre.

Avis : Il y a 4 ans, District 9, petite bombe SF au budget minimaliste, révélait de façon éclatante le talent de Neill Blomkamp. C’est peu dire que son second film était attendu au tournant, d’autant plus qu’il disposait cette fois-ci de moyens considérables et d’un casting de stars.
Premier constat, le réalisateur sud-africain ne s’est pas renié. Elysium porte incontestable sa marque. Un film de science-fiction crasseux qui laisse peu de place à l’optimisme. Blomkamp privilégie un traitement organique et mécanique qui renforce la crédibilité de l’univers très cohérent qu’il crée pour son film. Prolongement des bidonvilles de District 9, les rues de Los Angeles sont sales et délabrées, la population survit comme elle peut, surveillée par une police robotisée et fascisante. Mais alors que District 9 traitait de l’apartheid, Elysium se veut une critique des politiques anti-immigration des pays développés et expose en conséquence une violente lutte des classes. Le contraste est d’autant plus grand lorsque les classes aisées ont pris refuge sur une autre planète. C’est aussi ce qui permet au réalisateur d’offrir un film d’anticipation solide et réussi.
Consistant de bout en bout, Elysium offre son lot de grosses scènes d’action et le récit progresse efficacement, sans temps mort. Contrairement à la plupart des blockbuster sortis cette année, Elysium peut se développer à partir d’une idée forte exploitée jusqu’au bout, et repose sur des personnages ayant un minimum de relief.
S’il n’y a pas vraiment de surprise dans un scénario qui peut parfois faire preuve de naïveté (les flash back n’étaient sans doute pas nécessaires), la principale réussite de Elysium est de nous plonger dans une histoire et un univers fort auquel on croit.
Elysium est quoiqu’il en soit le film d’un auteur, d’un réalisateur capable de proposer une vision du monde tout en remplissant sa mission de divertissement. Le blockbuster conscient qu’on attendait plus cet été…

INSAISISSABLES – 9/20

InsaisissablesRéalisé par Louis Leterrier
Avec Jesse Eisenberg, Mark Ruffalo, Woody Harrelson

Synopsis : « Les Quatre Cavaliers », un groupe de brillants magiciens et illusionnistes, viennent de donner deux spectacles de magie époustouflants : le premier en braquant une banque sur un autre continent, le deuxième en transférant la fortune d’un banquier véreux sur les comptes en banque du public. Deux agents spéciaux du FBI et d’Interpol sont déterminés à les arrêter avant qu’ils ne mettent à exécution leur promesse de réaliser des braquages encore plus audacieux. Ils font appel à Thaddeus, spécialiste reconnu pour expliquer les tours de magie les plus sophistiqués. Alors que la pression s’intensifie, et que le monde entier attend le spectaculaire tour final des Cavaliers, la course contre la montre commence.

Avis : L’introduction d’Insaisissables a vraiment de quoi susciter de jolis espoirs. Rythmée, fun, elle présente le « recrutement » des 4 cavaliers et s’achève sur leur premier fait d’armes, le vol de la banque parisienne. Et puis ? Et puis plus rien.
Car le principal problème avec le film de Leterrier, c’est que la magie est un simple prétexte pour délivrer un thriller balisé et sans idée et non le sujet principal du film. Elle sert à faire avancer artificiellement un scénario paresseux via des rebondissements pas crédibles et absurdes, même lorsqu’on parle de magie (par exemple le coup des menottes dans la prison, wtf?). Contrairement au remarquable Prestige de Nolan, on ne se demande jamais « mais comment a-t-il fait ?». Ce n’est pas le sujet ici, et le réalisateur français ne s’encombre d’aucune vraisemblance et préfère balader frénétiquement sa caméra dans les rues de New-York ou de la Nouvelle-Orléans, quitte à donner des hauts le cœur à ses spectateurs. Certaines scènes sont d’ailleurs parfaitement illisibles.
Et on ne parle pas du twist final, assez grotesque.
Ceci dit tout n’est pas à jeter. Les acteurs sont concernés et semblent s’amuser, le rythme est soutenu. Mais on ne peut que regretter que le scenario n’ait pas été travaillé de façon à offrir une intrigue solide et réellement maline, de façon à ce que l’on ait envie de comprendre les trucs et les illusions. Malheureusement, on s’aperçoit vite qu’il n’y a rien à comprendre… Il faut simplement accepter d’être pris pour un con et n’y voir qu’un simple et formaté divertissement du dimanche soir. Paradoxalement, Insaisissables manque clairement de magie…