Réalisé par Neill Blomkamp
Avec Matt Damon, Jodie Foster, Sharlto Copley
Synopsis : En 2154, il existe deux catégories de personnes : ceux très riches, qui vivent sur la parfaite station spatiale crée par les hommes appelée Elysium, et les autres, ceux qui vivent sur la Terre devenue surpeuplée et ruinée. La population de la Terre tente désespérément d’échapper aux crimes et à la pauvreté qui ne cessent de ne propager. Max, un homme ordinaire pour qui rejoindre Elysium est plus que vital, est la seule personne ayant une chance de rétablir l’égalité entre ces deux mondes. Alors que sa vie ne tient plus qu’à un fil, il hésite à prendre part à cette mission des plus dangereuses – s’élever contre la Secrétaire Delacourt et ses forces armées – mais s’il réussit, il pourra sauver non seulement sa vie mais aussi celle de millions de personnes sur Terre.
Avis : Il y a 4 ans, District 9, petite bombe SF au budget minimaliste, révélait de façon éclatante le talent de Neill Blomkamp. C’est peu dire que son second film était attendu au tournant, d’autant plus qu’il disposait cette fois-ci de moyens considérables et d’un casting de stars.
Premier constat, le réalisateur sud-africain ne s’est pas renié. Elysium porte incontestable sa marque. Un film de science-fiction crasseux qui laisse peu de place à l’optimisme. Blomkamp privilégie un traitement organique et mécanique qui renforce la crédibilité de l’univers très cohérent qu’il crée pour son film. Prolongement des bidonvilles de District 9, les rues de Los Angeles sont sales et délabrées, la population survit comme elle peut, surveillée par une police robotisée et fascisante. Mais alors que District 9 traitait de l’apartheid, Elysium se veut une critique des politiques anti-immigration des pays développés et expose en conséquence une violente lutte des classes. Le contraste est d’autant plus grand lorsque les classes aisées ont pris refuge sur une autre planète. C’est aussi ce qui permet au réalisateur d’offrir un film d’anticipation solide et réussi.
Consistant de bout en bout, Elysium offre son lot de grosses scènes d’action et le récit progresse efficacement, sans temps mort. Contrairement à la plupart des blockbuster sortis cette année, Elysium peut se développer à partir d’une idée forte exploitée jusqu’au bout, et repose sur des personnages ayant un minimum de relief.
S’il n’y a pas vraiment de surprise dans un scénario qui peut parfois faire preuve de naïveté (les flash back n’étaient sans doute pas nécessaires), la principale réussite de Elysium est de nous plonger dans une histoire et un univers fort auquel on croit.
Elysium est quoiqu’il en soit le film d’un auteur, d’un réalisateur capable de proposer une vision du monde tout en remplissant sa mission de divertissement. Le blockbuster conscient qu’on attendait plus cet été…