PALAIS ROYAL – 6,5/10

 

Synopsis : Une orthophoniste toute simple, mais mariée au fils cadet du roi, devient reine malgré elle à la mort du monarque… Et ça rigole pas tous les jours sous les couronnes… Ou alors si.

 

Avis : C’est plein de défauts, un peu bancal, ça manque de rythme, mais en même temps, c’est drôle et charmant. Alors on ne va pas bouder notre plaisir…  Lemercier dépasse même le simple cadre de la farce, en créant ce personnage de Reine malgré elle, pas si sainte-nitouche, qui se prend peu à peu au jeu du pouvoir, pour n’être finalement sauvée du cynisme de ce monde d’apparat qu’à travers une mort brutale (je ne dévoile rien, ce sont les premières images du film). La réalisatrice nous sert des dialogues savoureux, balançant constamment entre des répliques raz les paquerettes limite scato et un humour plus distancé et plein de dérision. Elle offre des rôles en or aux acteurs (elle en premier) qu’on a rarement vu aussi bons. Lambert Wilson est excellent en Prince jouisseur et dilettante et Deneuve est juste (et oui!) et très drôle (fou rire à sa réplique "pas facile à derider les Pokemons" lors du repas officiel ). Bref une bien bonne comédie de fin d’année.

IN HER SHOES – 6,5

 

Synopsis : Maggie est convaincue que son seul atout dans la vie réside dans son art d’aimanter le sexe opposé. Dyslexique et certaine de n’avoir aucune aptitude intellectuelle, elle a toujours privilégié le maquillage aux livres. Sa principale qualité : savoir toujours dénicher la tenue idéale pour n’importe quelle occasion.
Rose est en revanche une brillante avocate officiant dans un prestigieux cabinet de Philadelphie. Mais cette grande bosseuse a un point faible : son corps et ses incessantes variations de poids qui l’ont poussé depuis longtemps à renoncer à toute sorte de vie amoureuse. Son unique réconfort : les chaussures, car contrairement aux vêtements, elles lui vont toujours bien.
Tout oppose les deux soeurs, dont l’unique point commun est la pointure.
Après un violent clash, les deux soeurs vont peu à peu se rapprocher…

 

Avis : Petite comédie ma foi fort jolie et sympatique, qui frôle les clichés en parvenant à les éviter, grâce essentiellement à des personnages bien construits et complémentaires. Toni Collete et Cameron Diaz sont parfaites, émouvante sans en faire trop, que ce soit dans les scènes où elles s’affrontent ou dans les passages où elles sont séparées. De bons dialogues souvent drôles.

Le film dure sans doute 20 bonnes minutes de trop, mais offre son lot de bons moments.

BACKSTAGE – 5,5/10

 
Synopsis : Lucie, 17 ans, est une adolescente "ordinaire". Sa mère, collectionneuse d’autographes, voue un véritable culte à un tas de vedettes et consacre tout son temps libre à ses activités de fan.
Mais Lucie, elle, ne disperse pas ses sentiments. De star dans son coeur, dans sa tête, il n’y en a qu’une. Tout le monde le sait. Ses photos recouvrent les murs de sa chambre, les pages de son cahier de texte.
Un jour, son destin va la conduire à pénétrer dans la vie de son idole.
 
Avis : Un sujet super casse-gueule que de traiter de la fanatisation, on peut vite tomber dans le ridicule. En se concentrant sur la relation fusionnelle entre la star et sa fan, Bercot évite en partie le piège, grâce  à une réalisation sobre et efficace. Cependant, elle n’évite pas de nombreux clichés et quelques invraissemblances dans le scénario et n’est pas aidée par les chansons, pas très inspirées (Lauren est censée être une sous-Mylene Farmer certes, mais quand même).
De plus, à force de limiter quasi exclusivement l’action à la chambre d’hotel, cette relation amour/haine met du temps à s’installer, et vient à lasser  le spectateur. On s’ennuit assez vite . Si Emmanuelle Seigner est convaincante comme rarement, le jeu hystérique de Isild Le BEscot peut déranger (moi il me dérange), même si on ne peut pas lui enlever le fait qu’elle soit habitée par le rôle.

LE PETIT LIEUTENANT – 7,5

 
Synopsis : A sa sortie de l’école de police, Antoine monte à Paris pour intégrer la 2ème division de police judiciaire. Caroline Vaudieu, de retour dans le service après avoir vaincu son alcoolisme, choisit le petit lieutenant pour son groupe crim’.
Plein d’enthousiasme, Antoine fait son apprentissage du métier aux côtés de ses hommes. Vaudieu s’attache rapidement à ce jeune homme, de l’âge qu’aurait eu son fils disparu… 
 
 
Avis : C’est une remarquable plongée dans l’univers de la Policiaire en plus de la peinture de deux portraits de flics bouleversants que nous offre Beauvois avec son Petit Lieutenant. Filmé de manière ultra-réaliste, de façon quasi documentaire, le film n’oublie pas de créer des personnages forts et touchants. Les acteurs sont à la hauteur, confondants de naturel. Comme d’habitude, Nathalie Baye est plus que parfaite en femme flic de retour sur le terrain, ancienne alcoolique à la suite d’un drame personnel et toujours à la limite de replonger. Elle prend sous son aile un jeune lieutenant qui arrive de province plein d’idéaux, Antoine, incarné avec justesse par Jalil Lespert, ici excellent (alors que j’ai généralement beaucoup de mal avec son jeu).
Et finalement, que l’intrigue policière soit assez banal est un détail, tant l’intérêt réside plus dans ces personnages se débatant entre la réalité du terrain et leur propre destiné.

JOYEUX NOEL – 5,5/10

 
 
Synopsis : Lorsque la guerre surgit au creux de l’été 1914, elle surprend et emporte dans son tourbillon des millions d’hommes. Nikolaus Sprink, prodigieux ténor à l’opéra de Berlin, va devoir renoncer à sa belle carrière et surtout à celle qu’il aime : Anna Sörensen, soprane et partenaire de chant.
Le prêtre anglican Palmer s’est porté volontaire pour suivre Jonathan, son jeune aide à l’église. Ils quittent leur Ecosse, l’un comme soldat, l’autre comme brancardier.
Le lieutenant Audebert a dû laisser sa femme enceinte et alitée pour aller combattre l’ennemi. Mais depuis, les Allemands occupent la petite ville du Nord où la jeune épouse a probablement accouché à présent.
Et puis arrive Noël, avec sa neige et son cortège de cadeaux des familles et des Etats majors. Mais la surprise ne viendra pas des colis généreux qui jonchent les tranchées françaises, écossaises et allemandes…
 
Avis : Un grand moment ne fait pas forcément un grand film. C’est ce qu’on peut constater avec Joyeux Noël. Certes, le passage de cette nuit de Noël 1914 où les soldats français, allemands et écossais se rassemblent pour une trêve d’un soir est très joli (quoiqu’un peu too much), mais ça ne suffit pas à en faire une histoire. En effet, le scénario rame à faire exister les histoires autour de ce beau moment, qui intervient au milieu du film. Avant et après, on s’ennuie. La fautes sans doute à des personnages fades, lisses et sans aspérité. On a l’impression qu’ils sont négligés au profit de la reconstitution  historique. Le problème, c’est que sans attachement pour les protagonistes de cette nuit si particulière, on a du mal à être touché. L’émotion est artificielle, véhiculé quasi uniquement par la musique et le chant, joués le plus fort possible pour ne pas raté le spectateur… De plus, le jeu des acteurs est assez inégal. Canet n’est pas terrible, mais ce n’est pas une surprise, Brühl (Good Bye Lenine) est en revanche très bien. Et j’ai lu qu’avec Dany Boon, on avait trouvé le nouveau Bourvil. Heu, c’était une blague, j’espère ?…

FLIGHT PLAN – 5,5/10

 
Synopsis : Kyle Pratt affronte le pire cauchemar qui soit : sa fille de six ans, Julia, disparaît sans laisser de traces… alors qu’elles se trouvent à plus de 11 000 mètres d’altitude, dans un avion, entre Berlin et New York…
Déjà ébranlée par la mort soudaine de son mari, Kyle lutte désespérément pour prouver à l’équipage et aux passagers, sceptiques, qu’elle est saine d’esprit, tout en finissant par se poser des questions…

 

Avis : Certes, ce n’est pas un grand film, mais Flight Plan reste un honnête divertissement qui, à partir d’un point de départ assez intéressant (la disparition d’une enfant dans un avion) réussit quant même à intriguer et captiver le spectateur pendant une bonne heure. C’est quand on a l’explication de ce qui s’est passé que ça se gâte… Sans dévoiler le dénouement, c’est loin, très loin des attentes qu’ont pu susciter la première partie et le pitch de départ. Et c’est bien dommage, car cette dernière partie ratée digne d’un téléfilm M6 est évidemment ce que l’on retient en sortant de la salle. Le film doit aussi beaucoup à la présence de Jodie Foster, comme toujours impéccable. Sans elle, pas sûr qu’il n’ait été tout juste regardable. Même s’il est quand même dommage que soit si peu exploité son talent pour des scène d’introspection qui se justifieraient, notamment sur les doutes sur sa propre santé mentale.

40 ANS, TOUJOURS PUCEAU – 7/10

Réalisé par Judd Apatow

Avec Steve Carell, Catherine Keener, Paul Rudd

Synopsis : Le lundi matin, lorsque ses collègues décrivent avec force détails leurs exploits libidineux du week-end, Andy Stitzer, 40 ans, se sent bien penaud, car il est encore puceau. Partagés entre hilarité, incrédulité et consternation, ses amis David, Jay et Cal décident de prendre en main sa tardive initiation : de gré ou de force, Andy va devoir franchi le Rubicon…

Avis : Une vraie bonne comédie, très crue certes, ça parle cul sans détour, mais en moins potache et en plus fin que American Pie par exemple. Il y a des gags bien lourdeaux, mais aussi beaucoup de repliques second degrè ou décalées. On rigole beaucoup donc, mais pas que. C’est aussi une comédie romantique avec des personnages secondaires particulièrement réussis, qui existent par eux-même et qui bénéfcient de très bon dialogues et rendent l’ensemble finalement assez attachant. Le personnage principale n’est pas un simple nigaud, il est plus compliqué et plus lucide que ça, ce qui donne de la crédibilité à l’histoire. On regrettera juste quelques longueurs vers la fin, 2 heures, c’est un peu long.

FREE ZONE – 5,5/10

 
Synopsis : A la suite d’un concours de circonstances, deux femmes sont amenées à se rencontrer. A cause d’une bagarre avec sa belle-mère, Rebecca fuit l’hôtel dans lequel elle était domiciliée. Embarquant dans un taxi, elle rencontre Hanna. Elle arrive à convaincre cette dernière de l’emmener avec elle hors d’Israël, jusqu’à la Free zone.
 
Avis : La première partie du film, avant que les deux femmes n’arrivent à la free zone, est très difficile à regarder. La réalisation cheap et prétentieuse de Gitaï, tentant des effets assez malheureux (par exemple la superposition de deux scènes en simultanée), pas forcément aidés par une image très vilaine. Les longs plans-séquence qui s’attardent d’abord sur les visages (longuement) puis dévient sur les paysages (longuement aussi) finissent par épuiser (à part le premier sur Portman et cette magnifique chanson qui revient au générique final). En revanche, le film prend un tournant lorsqu’elles arrivent à la Free Zone, et que doivent s’affronter l’hébreuse, la palestienienne et l’américaine. Gitaï s’attarde alors plus sur les relations entre les trois femmes et, servi par trois merveilleuse actrices, parvient à offrir quelques beaux moments.

A HISTORY OF VIOLENCE – 7/10

 
Synopsis : Tom Stall, un père de famille à la vie paisiblement tranquille, abat dans un réflexe de légitime défense son agresseur dans un restaurant. Il devient alors un personnage médiatique, dont l’existence est dorénavant connue du grand public…
 
Avis : Grâce à une réalisation très maitrisée, alliant longs plans séquence (formidable scène d’intro), caméra au plus proche des personnages et efficacité des scènes de lutte, Cronenberg installe rapidement un climat de suspicion permanent autour du héros "malgrè lui", bon père de famille pas si net. Il joue sur les stéréotypes pour mieux les briser et les changements brutaux d’attitudes de ses personnages maintient le spectateur dans l’action et la reflexion. Peut-on échapper à un passé que l’on a jamais vraiment réglé?  La violence est-elle une donnée innée et héréditaire? Malgré tout, et sans doute à cause du manque de corps de l’intrigue qui n’est pas forcément très originale (un homme rattrapé par son passé), je n’ai pas l’impression d’être rentré complétement dans le film, comme si le réalisateur avait voulu que son spectateur reste extérieur à l’histoire pour avoir le recul nécesaire à la réflexion sur les thèmes abordés, la violence, la famille… C’est très bien, mais un peu frustrant.

RED EYE – 6/10

 
Synopsis : Lisa Reisert a une peur bleue de l’avion, mais l’horreur qui l’attend sur ce vol de nuit pour Miami n’a rien à voir avec sa phobie.
Alors qu’elle prend place dans l’engin, elle est agréablement surprise de retrouver Jackson, le charmant jeune homme avec qui elle a pris un verre avant l’embarquement.
Cependant, quelques instants après le décollage, ce dernier tombe le masque et révèle la vraie raison de sa présence à bord : il participe à un complot visant à tuer le secrétaire adjoint à la sécurité nationale…et Lisa est la clef de son succès. Si elle refuse de coopérer, son propre père sera éliminé par un tueur qui n’attend qu’un appel de Jackson
 
Avis : On ne peut pas dire que ce soit un mauvais film, c’est juste le film auquel on s’attend, sans surprise, ni bonne ni mauvaise. Wes Craven remplit toutes les conditions pour réaliser un bon thriller, avec grande efficacité, surtout pendant la partie dans l’avion qui représente les 3/4 du film. Du ryhtme, un peu d’humour, un méchant cynique à souhait (excellent Cillian Murphy, vu dans le très bon 28 Days Later de Boyle), et une héroine mignone et courageuse. Craven remplit donc son contrat honnetement avec un savoir faire indéniable pour faire monter la tension. Mais ça passera aussi très bien en vidéo…