HOSTILES – 14/20

Hostiles : AfficheDe Scott Cooper
Avec Christian Bale, Rosamund Pike, Wes Studi

Chronique : Western rêche et crépusculaire, Hostile s’appuie sur une narration solide et fluide pour prendre le temps d’installer son histoire sans jamais provoquer l’ennui.
Riche en dialogue sans être assommant, splendide sans être contemplatif, Hostiles se concentre sur ses personnages aux relations complexes, avec comme règle impérieuse l’anti-manichéisme dans sa façon de traiter le sort des amérindiens.
De cette marche forcée entre ennemis de toujours sur les superbes plaines du grand ouest américain, Scott Cooper tire une remarquable étude humaine. Il installe une atmosphère pesante où chacun porte en lui une souffrance sourde et une colère féroce à l’encontre de ceux qui ont tué leurs proches. Une colère réciproque donc. C’est de cette violence sèche et crue qu’émerge cette humanité qui nous permet de rentrer progressivement en empathie avec ces personnages.
Le chemin qu’ils empruntent vers la rédemption et la réconciliation se construit par des regards et de longs échanges, une compréhension réciproque, à défaut d’un réel pardon. Un chemin parsemé d’une intense brutalité, parce qu’il ne peut en être autrement.
Beau, lyrique et puissant, un western au souffle aride.

Synopsis : En 1892, le capitaine de cavalerie Joseph Blocker, ancien héros de guerre devenu gardien de prison, est contraint d’escorter Yellow Hawk, chef de guerre Cheyenne mourant, sur ses anciennes terres tribales. Peu après avoir pris la route, ils rencontrent Rosalee Quaid. Seule rescapée du massacre de sa famille par les Comanches, la jeune femme traumatisée se joint à eux dans leur périple.
Façonnés par la souffrance, la violence et la mort, ils ont en eux d’infinies réserves de colère et de méfiance envers autrui. Sur le périlleux chemin qui va les conduire du Nouveau-Mexique jusqu’au Montana, les anciens ennemis vont devoir faire preuve de solidarité pour survivre à l’environnement et aux tribus comanches qu’ils rencontrent.

LADY BIRD – 14,5/20

Lady Bird : AfficheDe Greta Gerwig
Avec Saoirse Ronan, Laurie Metcalf, Tracy Letts

Chronique : Subtil coming of age story, Lady Bird dissèque avec une grande intelligence les rapports mère-fille, questionne sur les premiers émois amoureux et les amitiés adolescentes. Le premier film de la très hype Greta Gerwig séduit surprenamment par son authenticité et son ton très direct, sincère, sans fioriture. L’évocation du passage à l’âge adulte à travers les aspirations et les frustrations de Christine à l’aube de ses 18 ans se révèle très convaincante. Sa relation conflictuelle avec sa mère et leurs nombreux accrochages cadencent son histoire et camouflent une tension latente qui semble pouvoir exploser à tout instant. Mais cette électricité larvée repose plus sur des incompréhensions, des non-dits, sur une incapacité à communiquer que sur un réel manque d’affection. La jeune réalisatrice, par de petites touches très fines, dissémine des indices sur la manière dont cette famille s’est construite, les attentes, les drames, les peurs aussi. Ce n’est que tardivement qu’on apprendra, ou devinera, les raisons qui ont, consciemment ou non, poussé cette mère à surprotéger sa fille. Et c’est dans ce refus du pathos et de la démonstration que Gerwig impose sa personnalité et donne plus de profondeur à une chronique loin d’être anecdotique. D’autant plus que le quotidien de Lady Bird se heurte à des sujets aussi lourds et graves que la dépression, les rapports de classe ou la religion qui, s’ils ne sont pas adressés frontalement, structurent le récit et sont constitutifs de la personnalité de Christine. Son interprète, Saoirse Ronan, en révèle toutes les nuances et confirme son immense talent déjà éclatant dans la merveilleux Brooklyn.
Lady Bird, c’est délicat et charmant, touchant et drôle, et plus profond qu’il n’y parait.
Une preuve que le ciné indé américain peut encore offrir des histoires sincères et authentiques sans se regarder le nombril.

Synopsis : Christine « Lady Bird » McPherson se bat désespérément pour ne pas ressembler à sa mère, aimante mais butée et au fort caractère, qui travaille sans relâche en tant qu’infirmière pour garder sa famille à flot après que le père de Lady Bird a perdu son emploi.

LES GARÇONS SAUVAGES – 14,5/20

Les Garçons sauvages : AfficheDe Bertrand Mandico
Avec Pauline Lorillard, Vimala Pons, Diane Rouxel

Chronique : Film indescriptible et imprévisible qui explose les frontières du genre et défie les normes, œuvre anachronique et pourtant totalement actuelle, Les Garçons Sauvages est une expérience sensorielle et unique, troublante, un ovni cinématographique à l’imagerie furieusement queer.
Visuellement dantesque, organique, charnel, le film joue constamment sur son intemporalité, évoque le suranné des classiques SF des années 60 tout comme les expérimentations hippieS, mais teinte son surnaturel d’une violence sourde pour l’amener vers un onirisme trouble.
La mise en scène dégueule d’idées et d’inventivité, impose avec beaucoup de sûreté ces décors faits de bric et de broc, son bricolage baroque et enfantin, son grotesque assumé.
Si on est parfois dérouté par les actrices qui incarnent cette bande de 5 mauvais garçons violents et jouisseurs, (d’autant plus que leur jeu est assez inégal, c’est une réelle faiblesse du film), on s’accroche à un récit et une aventure pas si décousue. Il y a une histoire, certes folle, mais cohérente et tenue.
On sort abasourdis et hallucinés de cette étrange fable pour adultes avertis. Mais on ne regrette pas le voyage.

Synopsis : Début du vingtième siècle, cinq adolescents de bonne famille épris de liberté commettent un crime sauvage. Ils sont repris en main par le Capitaine, le temps d’une croisière répressive sur un voilier. Les garçons se mutinent. Ils échouent sur une île sauvage où se mêlent plaisir et végétation luxuriante. La métamorphose peut commencer…

CÉSAR / OSCARS 2018 – PRONOS

Rendez-vous lundi (généralement je suis terriblement mauvais dans l’exercice)

CÉSAR

Meilleur film : 120 BPM
(vu tous les films)
Meilleure actrice : Jeane Balibar dans Barbara
(pas vu Un beau soleil intérieur, Numéro Une ni La Promesse de l’aube)
Meilleur acteur : Swann Arlaud dans Petit Paysan
(Pas vu le Brio ni Django)
Meilleur réalisateur : Mathieu Amalric pour Barbara
(Pas vu Grave)

Meilleure actrice dans un second rôle : Sara Giraudeau dans Petit Paysan
Meilleur acteur dans un second rôle : Laurent Lafitte dans Au revoir Là Haut
Meilleur espoir féminin : Nahuel Perez Biscayart dans 120 BPM
Meilleur espoir féminin : Camélia Jordana dans Le Brio

Meilleur film étranger : La La Land

OSCARS
Meilleur film : Call Me By Your Name
(pas vu Phantom Thread )
Meilleure actrice : Frances McDormand
(pas vu I, Tonya)
Meilleur acteur : Gary Oldman – même si Timothée Chalamet le mérite tellement plus
(pas vu All the money in the world)
Meilleur réalisateur : Christopher Nolan (Dunkerque)

Meilleure actrice dans un second rôle : Allison Janney
Meilleur acteur dans un second rôle : Sam Rockwell
Adaptation : Call me by your name
Scénario Original : Get Out