OSS 117 – 7,5/10

Synopsis : Égypte, 1955, le Caire est un véritable nid d’espions.
Tout le monde se méfie de tout le monde, tout le monde complote contre tout le monde : Anglais, Français, Soviétiques, la famille du Roi déchu Farouk qui veut retrouver son trône, les Aigles de Kheops, secte religieuse qui veut prendre le pouvoir. Le Président de la République Française, Monsieur René Coty, envoie son arme maîtresse mettre de l’ordre dans cette pétaudière au bord du chaos : Hubert Bonisseur de la Bath, dit OSS 117
 
Avis : Une adaptation particulièrement casse-gueule qui s’en sort au la main. Le rythme ne baisse jamais et on se fait très vite à cette ambiance de vieux films des années 50, grâce à une reconstitution classieuse et décalée. Des adjectifs qu’on pourrait reprendre pour les dialogues, ciselés et tranchants. Si on a du mal 5 minutes avec le phrasé particulier, on s’y fait très vite, et on savoure. Mais OSS tient surtout à la performance de Dujardin (on oubliera les interprètes féminines, passable pour Bejo, calamiteux pour Atika). Il est OSS 117, idiot, classe, xénophobe, mysogine, inculte. Il utilise avec brio son visage élastique (le levé de sourcil est particulièrement réussi). Mais surtout, il ne s’enferme jamais dans des tics récurrents, trouvant toujours à surprendre en assénant ses répliques. UNe vraie bonne surprise, une vraie bone comédie, c’est pas si fréquent
 
 

INSIDE MAN – 7/10

Synopsis : Ce devait être le hold-up parfait, le chef-d’oeuvre d’un génie du crime.
Le décor : une grande banque de Manhattan. Les protagonistes : un commando masqué, cagoulé, lunetté et des dizaines d’otages affolés, contraints de revêtir la même combinaison passe-partout que les braqueurs.
L’enjeu : la salle des coffres et ses trésors ? Ou un vieux secret dont seuls deux personnes connaissent l’importance.
Aujourd’hui, confiné dans une cellule, le cerveau de la bande s’explique. Mais attention, chaque mot compte, et aucun indice ne vous sera livré au hasard. Prêts ?
Ce matin-là, donc, quatre peintres en batiment franchissaient le seuil de la Manhattan Trust Bank…
 
Avis : Un polar nerveux et ingénieux, qui tient son public en haleine. Intelligent dans la forme et subtile dans ses dialogues, permettant au passage à Spike quelques piques bien ajustées sur sa vision de l’amérique post- 11 septembre. Un ton parfois cabot qui reste cependant très efficace, toujours au service d’une intrigue prenante. L’humour est présent sans jamais nuire au rythme et à l’intrigue. Enfin un casting parfait, Denzel  Washington est impeccable, et Jody Foster, comme d’habitude, transcende le peu de scènesqu’elle a à jouer.

JEAN-PHILIPPE – 5,5/10

 
Synopsis : Fabrice, cadre moyen, est un fan absolu de Johnny Hallyday, peut-être même le plus grand… Mais un jour, il se réveille dans une réalité différente, un monde parallèle où Johnny n’existe pas.
Perdu, orphelin, il se met alors à la recherche de Jean-Philippe Smet, pour savoir ce qu’il est devenu dans cette autre dimension, et lorsqu’il le retrouve enfin, c’est pour découvrir un patron de bowling, un type comme les autres qui n’est jamais devenu une star.
Fabrice n’a plus qu’un seul but : ressusciter son idole, réveiller le "Johnny" qui sommeille en Jean-Philippe.
Mais Jean-Philippe peut-il devenir en quelques mois ce que Johnny Hallyday a mis des années à construire ?
Les deux compères ont 40 ans de "Johnny" à rattraper !
A travers l’aventure de ce pari impossible, une amitié extraordinaire va naître entre les deux hommes…
 
Avis : Ca fait la blague… pas mal de baisse de rythme, mais une idée qui trouve une honnête exploitation, grâce notamment à des acteurs en forme. Luchini, dont par ailleurs je ne suis pas fan, transmet une vraie sincérité et l’humilité du jeu de Johnny est louable. Cela confirme ma bonne perception de Johnny acteur, amorcé avec l’Homme du train. Cela dit, le film alterne les moments creux et ceux plus touchants et amusants, sans pour autant provoquer une grande hilarité. Plaisant sans plus…

LES BRIGADES DU TIGRES – 6,5/10

 
Synopsis : En 1907, une vague de crimes sans précédent ensanglante la Belle Epoque. Face aux bandits d’un nouveau siècle, le Ministre de l’Intérieur Georges Clemenceau crée une force de police à leur mesure : les Brigades Mobiles. En 1912, la France entière les connaît sous un autre nom : les Brigades du Tigre.
 
Avis : Un pari réussi. Si je ne connais pas la série, et ne pourrais pas dire si le film est fidéle ou non, il parvient en tout cas à créer un univers crédible, une atmosphère d’antan, à la reconstitution minutieuse et inventive. La réalisation est chiadée et pas tape-à-l’oeil (très loin de Vidoc ou Arsène Lupin), bref un ensemble modeste et maitrisé, porté par une bande son très réussie. L’histoire se tient (et pourtant pas évident de lier la bande à Bonnot et les emprunts russes), et l’interprétation est au diapason. Le trio est efficace, refusant tout cabotinage (ce qu’on aurait pu craindre avec Cornillac et surtout Baer, étonnament sobre. Diane Kruger est divinement ambigüe, et ce petit accent à la Kristin Scott Thomas lui donne ce petit truc un plus…

RENT – 5/10

 
Synopsis : Deux amis, Mark et Roger, partagent un appartement à New York. Mark, vidéaste, filme sans cesse son entourage, tandis que Roger, atteint du sida, rêve d’écrire une dernière chanson avant que la maladie de l’emporte. Sa rencontre avec Mimi, jeune toxicomane séropositive, changera sa vie. Se sachant condamnés, les deux amoureux connaîtront un amour aussi fiévreux qu’éphémère.
 
Avis : Cette adaptation d’une comédie musicale à grand succès de Broadway supporte difficilement le passage au grand écran. La faute sans doute à une retranscription trop fidèle qui aboutit à une succession de tableaux musicaux la plupart sans idée, se contentant de filmer les acteurs chanter (les mêmes que sur scène, à souligner) sans prendre le risque de prendre ses distances avec l’original (ce qu’avait particulièrement réussit Marshall avec Chicago). Et si je m’attendais à un style plus rock, on en est assez loin, c’est plus de la varietoche tendance larmoyant, à part deux ou trois morceaux efficaces ou marrants. Ca fait peu sur deux heures. C’est dommage, dans la mesure où ça anihile le discours pourtant très fort sur la génération Sida des années 80 à New York (préferez la mini-série Angels in America de Nichols sur le sujet, impressionant). Une dernière chose, Rosario Dawson en plus d’être une excellente actrice et une bombe, sait aussi très bien chanter.
 

FRERES D’EXIL – 4,5/10

 
Synopsis : Le jeune Kurde Azad quitte ses parents pour rejoindre son grand frère en Europe. Arrivé en Allemagne, il intègre un foyer d’accueil, où il fait la connaissance d’Ibo, un orphelin de neuf ans, lui aussi d’origine kurde. Une profonde amitié naît entre les deux garçons.
Mais une mauvaise rencontre avec deux frères d’origine turque dégénère en crime et ravive les tensions entre communautés…
 
Avis : Frères d’Exil se veut ultraréaliste, mais il ne parvient pas, à mon sens, à trouver l’équilibre qui donnerait de la force à son message. La plupart des scènes sont trop appuyés et trop grossières pour atteindre  une authenticité dans le propos, plombé par de trop nombreux poncifs (les européens sont seulement mus par l’appât du gain, un peu réducteur comme discours). L’ensemble est la plupart du temps pesant, les situations paraissent parfois artificielles, pas aidées par un jeu d’acteurs déficient. Sur le fond, le film vaut par le constat de ces jeunes kurdes livrés à eux-mêmes en Allemagne, leur principale terre d’exil, et le prolongement des affrontements avec la commnauté turque. Et encore…

L’AGE DE GLACE 2 – 7/10

Synopsis : Pour Manny le mammouth, Sid le paresseux et Diego le tigre à dents de sabre, la vie est beaucoup plus douce depuis que les glaces fondent et que la température remonte. Mais les problèmes ne sont pas terminés pour autant !
Manny rêve de fonder une famille, mais la toute dernière femelle de son espèce, Ellie, se prend pour un opossum… Plus grave encore, un immense barrage de glace qui retient l’océan est sur le point de se rompre sous l’effet du réchauffement et menace d’engloutir leur petit coin de paradis. Leur seule chance de survie se trouve à l’autre bout de la vallée…
Voilà nos trois héros, accompagnés d’Ellie et de ses deux insupportables frères, Crash et Eddie – de vrais opossums, eux ! – lancés dans un périlleux voyage vers la vie…
 
Avis : Si je n’avais pas beaucoup aimé le premier opus (que je trouvais peu esthétique et peu inventif), je dois reconnaitre que sa suite m’a surprise, et très agréablement. Déjà, c’est drôle. Et la qualité de l’adaptation française y est sans doute pour beaucoup. Les dialogues sont efficaces et les personnages bien campés, ce qui est assez rare dans un flm d’animation. De plus l’histoire, sans être transcendante, tient efficacement la route et sert la cohérence des personnages. Aucun des trois personnages ne phagocyte l’autre, et on suit leur périple avec plaisir et amusement (même quelques éclats de rire). Rafraichissant à côté de l’humour regressif et facile des films dreamworks (un gros bonhomme vert pour ne pas le citer).
J’ajouterais que Blue Sky (le studio 3D de la Fox) a fait un vrai bond en avant technologique, notemment dans l’animation des personnages, d’un niveau exceptionnel (les regards,l’eau, la fourrure mouillée etc..). On est loin des graphismes carrés du premier opus. Il reste juste des progrès sur les décors et les paysages, encore un peu cheap.
Blue Sky se pose ainsi comme le concurrent le plus sérieux à Pixar, qui reste pour moi la référence pour ce genre de film.

ENFERMES DEHORS – 4,5/10

 
Synopsis : Un SDF trouve un uniforme de flic et le met pour manger dans les cantines de police…
 
Avis : Je vais aller à l’encontre de toutes les critiques qu’on peut lire ici et là car, et je le regrette, Enfermés Dehors fut une énorme déception pour moi. Visage crispé tout le long du film, un demi sourire sur 1h30 (c’est peu pour un film sensé être drôle) et une envie prématurée que ça s’arrête. La réalisation frénétique, pour ne pas dire hystérique de Dupontel, d’influence paraît-il cartoonesque (Tex Avery) et Chaplinesque (désolé, mais c’est plus une caricature qu’une inspiration), finit pas donner des maux de tête. D’autant plus que la musique est encore plus aggressive que l’image et que les acteurs, Dupontel en tête, en font des tonnes au détriment de la justesse et de la crédibilité. Ils finissent pas épuiser. Ce qui pourrait passer dans un court-métrage, nombreux effets de caméra, rythme effréné, agace ici. Et c’est long. L’histoire n’est qu’un pretexte, mais un pretexte à pas grand chose. On ne compte pas les invraissemblances et les portes enfoncées pour raconter un conte social bien simpliste. Déçu, déçu, décu je suis…