THE TOWN – 6,5/10

Réalisé par Ben Affleck
Avec Ben Affleck, Rebecca Hall, Jon Hamm

 The Town

Synopsis : Doug MacRay est un criminel impénitent, le leader de facto d’une impitoyable bande de braqueurs de banque qui s’ennorgueillit de voler à leur gré sans se faire prendre. Sans attaches particulières, Doug ne craint jamais la perte d’un être cher. Mais tout va changer le jour où, lors du dernier casse de la bande, ils prennent en otage la directrice de la banque, Claire Keesey.
Bien qu’ils l’aient relâchée indemne, Claire est nerveuse car elle sait que les voleurs connaissent son nom… et savent où elle habite. Mais elle baisse la garde le jour où elle rencontre un homme discret et plutôt charmant du nom de Doug….ne réalisant pas qu’il est celui qui, quelques jours plus tôt, l’avait terrorisée. L’attraction instantanée entre eux va se transformer graduellement en une romance passionnée qui menacera de les entraîner tous deux sur un chemin dangereux et potentiellement mortel.

Avis : Polar de facture classique mais efficace, The Town confirme tout le bien que l’on pouvait penser du réalisateur Ben Affleck après le très réussi Gone baby gone. Si ce dernier était sans doute plus subtil et plus fin dans le traitement des personnages notamment, The Town séduit surtout par la maestria des scènes d’action, et notamment la dernière. Mais il n’oublie pas de brosser un portrait réussi d’une ville, des ses habitants  et d’une des activités les plus courues là-bas, le braquage. En évitant de trop s’appesantir sur l’amourette entre son personnage et la banquière enlevée, le jeune réalisateur gagne en intensité et évite de perdre le spectateur qui reste volontiers scotché à cette histoire de braqueurs à dimension humaine.
Affleck reconnaît volontiers Eastwood comme modèle, influence assez marquante et clairement visible à l’écran. Il y a pire comme source d’inspiration…

SIMON WERNER A DISPARU – 7/10

Réalisé par Fabrice Gobert
Avec
Ana Girardot, Jules Pelissier, Esteban Carvajal Alegria

Simon Werner a disparu…

Synopsis : Mars 1992 dans une petite ville de la région parisienne.
Lors d’une soirée bien arrosée, des adolescents découvrent dans la forêt un corps apparemment sans vie, enfoui dans les broussailles.
Quinze jours plus tôt.
Au lycée Léon Blum, un élève de Terminale C, Simon Werner manque à l’appel. Des traces de son sang sont retrouvées dans une salle de classe. Fugue, enlèvement, suicide, meurtre ? Toutes les hypothèses sont envisagées par ses camarades.
Quelques jours plus tard, une élève de la même classe est notée absente sans que ses parents sachent où elle est. Une jeune fille apparemment sans histoire et sans lien direct avec Simon.
Le lendemain, un troisième élève, toujours de la même classe, disparaît à son tour…

Avis : Simon Werner se place dans la lignée des films indés américains sur la jeunesse et, fait rare, n’a pas grand chose à leur envier. A la fois chronique adolescence juste et sincère, le film endosse progressivement ses habits de thriller au fur et à mesure que les points de vue s’enchaînent. La réussite du réalisateur tient d’ailleurs beaucoup dans sa faculté à enrichir l’intrigue à chaque fois qu’il change le personnage sur lequel il se concentre. Or la multiplication des points de vue dans un film se solde très souvent par des ratés magnifiques. Ici, c’est concis et sans redite, de sorte que l’on rentre totalement dans l’histoire et que l’on n’en sort jamais jusqu’au dénouement. La réalisation, sobre  mais joliment placée, joue aussi sur la reconstitution habile du début des années 90 et s’appuie sur une bande-son solide. Enfin, il faut souligner la qualité du casting qui renforce grandement la crédibilité du film. Une très bonne surprise.

THE HOUSEMAID – 6.5/10

Réalisé par Im Sang-soo
Avec
Jeon Do-Yeon, Lee Jung-jae, Youn Yuh-jung
 

The Housemaid

 
Synopsis : Euny est engagée comme aide-gouvernante dans une riche maison bourgeoise. Le mari, Hoon, la prend pour maîtresse. La vie de toute la maison va alors basculer.
 
Avis : Thriller erotico-social feutré dans l’univers confiné et luxueux de la grande bourgeoisie coréenne, The Housemaid convainc largement grâce à une réalisation très élégante à l’esthétique simple et soignée, mais aussi à un rythme très agréable, soutenu par une musique judicieusement distillée. Après une première partie d’exposition remarquable (on commence par goûter au quotidien de la rue pour s’engouffrer ensuite entre les murs des nantis, totalement déconnectés de la réalité), la tension monte progressivement jusqu’au point d’orgue d’une scène finale étonnante et surréaliste particulièrement réussie. Outre le style et la maitrise du réalisateur, The Housemaid est porté par une interprétation précise qui donne corps à ce drame captivant.

DES HOMMES ET DES DIEUX- 6.5/10

Réalisé par Xavier Beauvois
Avec
Lambert Wilson, Michael Lonsdale, Olivier Rabourdin
 

Des hommes et des dieux

 
Synopsis : Un monastère perché dans les montagnes du Maghreb, dans les années 1990. Huit moines chrétiens français vivent en harmonie avec leurs frères musulmans. Quand une équipe de travailleurs étrangers est massacrée par un groupe islamiste, la terreur s’installe dans la région. L’armée propose une protection aux moines, mais ceux-ci refusent. Doivent-ils partir ? Malgré les menaces grandissantes qui les entourent, la décision des moines de rester coûte que coûte, se concrétise jour après jour…
Ce film s’inspire librement de la vie des Moines Cisterciens de Tibhirine en Algérie de 1993 jusqu’à leur enlèvement en 1996.
 
Avis : Une énorme attente précédait la sortie du nouveau film de Xavier Beauvois. Grand Prix du Jury cannois, presse dithyrambique, premiers échos très positifs…
Ne vous y trompez pas, si mon avis est un peu moins enthousiaste, c’est essentiellement du à une légère, mais réelle, pointe de déception suite au buzz originel.
Car des Hommes et des Dieux et un bon film. Un très bon film même. La première partie qui décrit le quotidien des prêtres et leur implication dans la vie du village algérien est formidable d’épure et de justesse, Beauvois manipulant une caméra discrète mais toujours bien placée au plus près des protagonistes. Le final, d’une grande force mais en même temps d’une grande pudeur, est également tout à fait remarquable (le dernier diner est un vrai moment de grâce). Un autre élément primordial vient renforcer les atouts du film, un casting impressionnant de vérité, tous les membres de la communauté semblant directement sortis d’un monastère (impressionnant Michael Lonsdale). Enfin presque tous… C’est sans doute parfaitement personnel, mais je n’ai pas cru une seconde à Lambert Wilson, son phrasé aristocrate, ses poses d’artiste maudit… Et la désagréable impression d’un surjeu permanent (mon dieu qu’il ferme bien ses yeux pleins de larmes retenues…)  tout en pensant très fort « J’ai mon rôle à César ». Malheureusement, ce genre d’impression très personnelle suffit à gâcher la perception globale. Ceci dit, le film pêche tout de même d’un moment plus faible au cœur du film entre la première menace des terroristes et la scène finale. Beauvois tend alors à abuser des scènes de prières et de chants religieux, et se répètent un peu en recueillant les doutes des moines. Les gros plans sur les yeux mouillés sont un peu redondants…
Reste que Des dieux et des Hommes porte un regard profondément humain et touchant sur cette communauté, et raconte sans voyeurisme le drame qui leur a coûté la vie. Une solide et belle réflexion sur les notions de foi, de choix et de sacrifice.

RUDO ET CURSI – 6/10

Réalisé par Carlos Cuaron
Avec
Gael García Bernal, Diego Luna, Guillermo Francella
 

Rudo et Cursi

Synopsis : L’histoire d’amour et de haine entre Rudo et Cursi, deux frères issus d’une famille rurale mexicaine et qui veulent devenir riches et célèbres coûte que coûte. Ils vont finir par y arriver, mais à quel prix ?
 
Avis : Une petite comédie indé légère et pas désagréable malgré quelques longueurs. Les deux acteurs principaux partagent leur complicité avec une énergie et une drôlerie communicative. On suit amusés les aventures de ces loosers magnifiques en laissant volontiers de côté les invraissemblances du scénario.

Divertisssant.

 

PIRANHA 3D – 6.5/10

Réalisé par Alexandre Aja
Avec
Elisabeth Shue, Adam Scott, Jerry O’Connell
 

Piranha 3D

Synopsis : Alors que la ville de Lake Victoria s’apprête à recevoir des milliers d’étudiants pour le week-end de Pâques, un tremblement de terre secoue la ville et ouvre, sous le lac, une faille d’où des milliers de piranhas s’échappent. Inconscients du danger qui les guette, tous les étudiants font la fête sur le lac tandis que Julie, la shérif, découvre un premier corps dévoré… La journée va être d’autant plus longue pour elle que Jake, son fils, a délaissé la garde de ses jeunes frères et sœurs pour servir de guide à bord du bateau des sexy Wild Wild Girls !
 
Avis : Un slasher movie comme un plaisir coupable, totalement assumé et décomplexé. Piranha 3D ne se prend par pour ce qu’il n’est pas, et ne s’encombre pas d’histoires annexes vaguement psy qui plombent souvent ce genre de film. Ici les personnages sont légers et tous très secondaires. On va droit au but. Pirahna, c’est du sang et des seins, c’est trash et gore, c’est drôle et flippant. Le contrat est parfaitement rempli pour Aja qui s’amuse à nous faire peur en usant de tous les codes du genre, en les détournant et en enfonçant souvent le clou. Oui, un petit (non en fait, grand) plaisir coupable…