MON NOM EST TSOTSI – 5,5/10

Réalisé par Gavin Hood

Avec Presley Chweneyagae, Mothusi Magano, Israel Makoe

 

Synopsis : Dans un bidonville aux abords de Johannesburg, en Afrique du Sud, un jeune homme de 19 ans orphelin a occulté tout souvenir de son passé, jusqu’à son propre nom. Il s’appelle donc Tsotsi, qui signifie "voyou", "gangster" dans le jargon des ghettos. Sans nom, sans passé, sans ambition, il n’existe que dans un présent plein de colère.
Il dirige une bande de marginaux : Boston, un instituteur raté ; Boucher, un meurtrier de sang-froid ; et Gorille, un costaud à l’intelligence très moyenne. Lors d’une soirée arrosée, Tsotsi tabasse Boston dans un accès de violence extrême, puis il disparaît dans la nuit, traverse le bidonville et se retrouve dans une banlieue aisée.
Une femme descend de sa BMW et tente en vain d’ouvrir le portail de sa maison. Tsotsi sort son arme, l’agresse, tire et s’échappe avec la voiture. Un enfant pleure sur la banquette arrière…

 

Avis : Après un départ trés prometteur, un peu dans la veine de la Cité de Dieu (rythme, musique prenante, lumière très interessante, un peu saturée, dans les tons ocres), le film tombe un peu dans la mièvrerie. Sans doute est-ce le fait que je ne sois pas parvenu à croire à cette histoire. Que ce jeune voyou sans foi ni loi s’attache aussi vite au gamin qu’il enlève (amlgré lui en plus) m’a paru un peu tiré par les cheveux, et conduit surtout le film dans une direction énervante, un pathos soutenu par une musique pompeuse et plombante. La réalisation ne manque en revanche pas de qualités, avec des passages travaillés et bien mis en valeur par le montage et la lumière. Mais on en sort frustrés de ne pas avoir vu ce à quoi on s’attendait, le film hésitant toujours entre une violence brute et émotion à outrance. Et perd en crédibilité à mon sens.

LES BERKMAN SE SEPARENT – 8/10

 
Synopsis : New York, 1986. Il y a bien longtemps que les romans de Bernard n’ont plus de succès alors que sa femme Joan, qui écrit aussi, est en pleine ascension. Rien ne va plus entre eux. Ils ont décidé de divorcer. C’est une catastrophe pour leurs deux fils, Walt, 16 ans, et Frank, 12 ans.
Les deux garçons perdent leurs repères et sombrent en pleine confusion des sentiments.
Ecartelés entre leurs parents, les deux adolescents vont vieillir, mûrir, parfois trop vite pour leur âge et chacun à leur façon…
Entre tendresse et rage, entre remises en question et émotion, la famille traverse des situations souvent drôles, toujours fortes, et va peu à peu apprendre à se redéfinir
 
Avis : Un petit moment de grâce. Tout est bien dans ce petit film euphorisant. Un ton nostalgique ( c’était quand même vilain les années 80…), des dialogues tendres et féroces, un bande son adaptée et qui rythme efficacement le film, des personnages forts. Le quotidien de cette famille New-Yorkaise d’écrivains (père et mère) qui éclate lorsque les parents se séparent est jubilatoire, notamment l’évolution des enfants. Si l’ainé se révolte, notamment contre sa mère, le plus jeune prend le parti de se laisser aller à tous les excès avec un étonnant aplomb. Et quel interprétation! Laura Linney est une nouvelle fois parfaite, tout comme Jeff Daniels, mais la vraie réussite du casting est la performance des deux garçons, impressionnants de facilité.
A voir d’urgence.

TOURNAGE DANS UN JARDIN ANGLAIS – 7,5/10

 

Synopsis : Engagé pour interpréter le héros de l’adaptation cinématographique prétendue impossible du chef d’oeuvre de la littérature anglaise du XVIIIe siècle, La Vie et les opinions de Tristram Shandy, Steve Coogan nous présente dans le style très direct du roman-fleuve les personnages du film. Lui-même tout d’abord, Tristram Shandy, héros et grand organisateur de cette "histoire sans queue ni tête", sa mère tant aimée, Elizabeth, alors qu’elle va accoucher de lui, son père Walter, un intellectuel quelque peu névrotique, son oncle Toby et le caporal Trim qui s’affairent à reconstituer la bataille de Namur dans les jardins du château…
Mais le comédien Steve Coogan n’a pas la vie facile sur ce plateau…

 
Avis : Les fims concept "mise en abîme", film dans le film sont tellement rarement réussis, qu’on ne peut que louer la qualité du film de Winterbottom. Il joue même sur trois niveau, puisque Tournages…. raconte la création d’un film tiré d’un livre. Et c’est particulièrement jouissif. L’affrontement des égos, des mesquineries est jubilatoire (les piques que se lancent les deux acteurs principaux en particulier), mais aussi l’envers du décors, pas vraiment brillant. Quand en plus l’ambiance d’un tournage est aussi bien rendue sans parasiter les pesonnages, ça tient du miracle. Evidemment, qui dit film anglais ( et là, y’a pas plus anglais), dit acteurs impeccables. Les acteurs sont impeccables.

VOL 93 – 7/10

Synopsis : 11 septembre 2001. 4 avions sont détournés par des terroristes dans le but d’être crashés à New York et à Washington. 3 atteindrons leur cible, pas le vol 93.
En temps réel, les 90 minutes qui se sont écoulées entre le moment où l’appareil a été détourné et celui où il s’est écrasé après que ses passagers, mis au courant par téléphone portable des attaques contre le World Trade Center à New York, eurent décidé de se sacrifier pour éviter que l’appareil atteigne Washington.
 
Avis : Sans jamais tomber dans le sensationnalisme, ou le pathos à outrance, Vol 93 nous immerge dans cette journée du 11 septembre, et le moins que l’on puisse dire c’est qu’on en sort épuisés. Le traitement ultra-réaliste, type docu-fiction (caméra à l’épaule, plans très courts et lointains, répliques qui fusent de partout) donne une grande crédibilité à l’oeuvre, mais a aussi tendance à épuiser le spectateur qui n’a pas une seconde de répis. Un film malgré tout culotté, nécessaire et surtout respectueux des victimes du drame.

PARIS JE T’AIME – 5,5/10

Réalisé par Olivier Assayas, Frédéric Auburtin, Sylvain Chomet…Avec Fanny Ardant, Julie Bataille, Leïla Bekhti

 
Synopsis : Génération AMOUR…
Au fil des quartiers, des histoires d’amour passager, voilé, mimé, vampirisé, malmené ou révélé…
Un Pari(s) moderne émouvant et drôle, un film plein de vie(s) sur le thème de l’Amour.
 
Avis : Un patchwork de scènettes légères pour la plupart, sans intérêt pour certaine, charmantes pour quelques unes. Le tout manque d’ampleur, de cohérence, malgré quelques réussites comme le Chomet sous la tour eiffel, burlesque et émouvant, le subtil Salles, un joli moment entre Ardant et Bob Hoskins, et un très Kaplishien Tykwer (Cours, Lola Cours) avec la toujours parfaite Nathalie Portman.
Mais cela ne suffit pas à créer un élan général.