WACKNESS – 6/10

 
Synopsis : New York, été 1994. Giuliani vient d’être élu et la ville vibre au son du Hip Hop. C’en est fini des cours. Dealer d’herbe officiel du lycée, Luke se sent hors-cadre. Pas de potes, puceau, des parents endettés et l’université au bout des vacances. De sa rencontre avec un psy, le docteur Squires, Luke a dealé de l’herbe contre des séances. Le docteur lui s’ennuie dans sa vie, son mariage s’effiloche, ses clients se raréfient et le temps passe trop vite (pour lui). Eviter l’effondrement, se sentir vivant, faire l’amour, gérer son blues, vendre son herbe, Luke Shapiro et le Dr Squires vont traverser l’été et la ville à la recherche d’aventures, de filles et d’un sens à
leur vie.
 
Avis : Un film indé US réussi qui revisite les 90s au rythme d’une bande-son hip hop efficace. La réalisation brillante et élégante doublée d’une belle image très lumineuse manque parfois un peu de rythme, mais le récit de ces deux âmes en quête de sens et les liens amicaux qui se tissent entre eux vaut le coup d’oeil.

ENTRE LES MURS – 8/10

Réalisé par Laurent Cantet

Synopsis : François est un jeune professeur de français dans un collège difficile. Il n’hésite pas à affronter Esmeralda, Souleymane, Khoumba et les autres dans de stimulantes joutes verbales, comme si la langue elle-même était un véritable enjeu. Mais l’apprentissage de la démocratie peut parfois comporter de vrais risques.

 
Avis  : Entre les murs est d’abord une peinture brillante du système scolaire français (ou du moins d’un de ses pendants), mais pas que. C’est aussi une immersion fascinante en vase clos dans la vie d’un groupe d’une vingtaine d’élèves où les échanges fusent, passionnants, parfois drôles ou émouvants. La justesse de ton fait penser à un documentaire mais la cohérence de l’ensemble, la minutie des cadres et l’efficacité du montage rappelle qu’il s’agit d’une fiction.

La direction « d’acteurs » est aussi remarquable. Chacun des élèves trouvent une place dans le tableau, certains sont de vraies têtes à claques, mais tous sont attachants. Et Bégaudeau transmet avec clarté et talent les dilemmes professoraux entre la peur de franchir la ligne jaune, la tentation du renoncement, et l’abnégation pour mener à bien sa mission, transmettre le savoir, donner à ces gamins les armes pour s’en sortir.

Et là où Entre les murs force le plus l’admiration, c’est dans la livraison d’un message assez universelle à partir d’un  thème très franco-français, sans jamais tombé dans la démagogie. Cantet reste au dessus de la mêlée, sans donner de bons ou de mauvais point. Chacun est libre de fixer les responsabilités des uns et des autres, se fera sa propre opinion.

Un film rafraichissant et profond. Cette première palme d’or française depuis Pialat n’est pas volée.

PARLEZ-MOI DE LA PLUIE – 5/10

Réalisé par Agnès Jaoui

Synopsis : Agathe Villanova, féministe nouvellement engagée en politique, revient pour dix jours dans la maison de son enfance, dans le sud de la France, aider sa soeur Florence à ranger les affaires de leur mère, décédée il y a un an.
Agathe n’aime pas cette région, elle en est partie dès qu’elle a pu. Mais les impératifs de la parité l’ont parachutée ici à l’occasion des prochaines échéances électorales.
Dans cette maison vivent Florence, son mari, et ses enfants. Mais aussi Mimouna, femme de ménage que les Villanova ont ramenée avec eux d’Algérie, au moment de l’indépendance.
Le fils de Mimouna, Karim, et son ami Michel Ronsard entreprennent de tourner un documentaire sur Agathe Villanova, dans le cadre d’une collection sur "les femmes qui ont réussi".
On est au mois d’Août. Il fait gris, il pleut. C’est pas normal. Mais rien ne va se passer normalement.
 
Avis : Il m’était rarement arrivé d’être déçu par une production Bacri/Jaoui. Et bien voilà… Histoire quelconque, dialogues faiblards, personnages tièdes, situations convenues et un scénario qui semble constamment chercher à se montrer plus intelligent qu’il n’est. Résultat les acteurs surjouent, cherchant à donner un peu plus d’étoffe aux personnages, et le ton bégayant du couple vedette (qui malheureusement déteint sur Debouzze) devient franchement désagréable. Et quand ils commencent à se perdre dans la démagogie… Bref, j’ai trouvé l’ensemble paresseux, avec l’impression que les deux compères ne s’étaient pas trop foulés… reste cependant quelques bons moments et quelques répliques qui font mouche, servis essentiellement par Bacri

MAX LA MENACE (GET SMART) – 6.5/10

 
Synopsis : Après que le quartier général de l’agence de renseignement américaine CONTROL a été attaqué par l’association de criminels KAOS, l’identité de ses agents est compromise et le Chef n’a d’autre choix que de donner une promotion à Maxwell Smart, un analyste qui a toujours rêvé de travailler sur le terrain aux côtés du célèbre agent 23. Au lieu de cela, Max se voit assigner pour partenaire l’adorable mais redoutable agent 99. Avec une formation minimum, notre agent, armé seulement de quelques gadgets high-tech et de son enthousiasme délirant va devoir faire échouer les plans de Siegfried, le chef de KAOS. James Bond n’a plus qu’à bien se tenir.
 
Avis : Genre pour le moins usé, la parodie du film d’espionnage prend un vivifiant coup de fouet ici, essentiellement grâce à la performance de Steve Carel, droit comme un i, stoïque à souhait en agent secret catastrophe. Du coup les gags les plus éculés prennent une étonnante modernité. Bref, si le film ne révolutionne rien et si la réalisation se borne à remplir le cahier des charges, on a surtout la confirmation après 40 ans toujours puceau et Miss Little Sunshine, que Carrel est actuellement l’acteur le plus drôle d’Hollywood, rien que ça. Et franchement, c’est suffisant pour passer un excellent et riant moment.

MIRRORS – 6,5/10

 
 
Synopsis : Un ancien flic, forcé de démissionner de son travail après un accident ayant couté la vie de son associé, travaille à présent comme veilleur de nuit dans un grand magasin brûlé et abandonné. Seuls quelques miroirs ont survécu aux flammes. Il réalise que ceux-ci cachent un horrible secret qui les menace, lui et sa famille.
 
Avis : S’appuyant sur un scénario peu innovant et assez prévisible, Aja parvient malgré tout à nous filé une trouille bleu. Confirmant la très grande maitrise formelle du genre appréciée dans Haute tension et La colline a des yeux, le réalisateur joue ultra efficacement avec le cadre scénaristique en installant une danse macable et flippante autour des mirroirs. Si le fond n’est pas suffisamment fourni pour en faire un classique du cinéma d’horreur fanastique, la forme est suffisament convaincante pour passer un effroyable moment. Et puis, voir Jack Bauer sur grand ecran, merci monsieur Aja…

BE HAPPY – 5/10

Réalisé par Mike Leigh

 

Synopsis : Institutrice, Poppy est une jeune femme aussi drôle et fantaisiste que rationnelle et déterminée. A l’écoute des autres, elle séduit tous ceux qui l’approchent, adore ses élèves et s’investit complètement dans son travail. Poppy vit en colocation avec une copine, Zoe. Elle sort beaucoup avec ses soeurs cadettes, et s’éclate en prenant des cours de flamenco et de trampoline. Quand elle se décide à apprendre à conduire, sa gentillesse et son sens de l’humour semblent même amadouer son moniteur d’auto-école pourtant peu aimable et très cyclothymique. Tout va donc plutôt bien dans la vie de la positive Poppy, surtout quand elle rencontre, dans le cadre de son travail, Tim avec lequel elle se sent aussitôt sur la même longueur d’ondes.

 
Avis : Une comédie légère de l’engagé Mike Leigh, sur le quotidien d’une anglaise trentenaire le sourire greffé  au visage, qui ne sait qu’être aimable, rieuse et positive.
Malgré des dialogues parfois savoureux et quelques scènes plaisantes, l’ensemble manque un peu de profondeur et traine en longueur en faisant durer des intrigues pas forcément passionnantes.
Le seul ressort dramatique du film est la prise de conscience du personnage principale que son comportement peut aussi conduire à de mauvaises interprétations et faire de la peine (alors là, plus question de rire, visage grave – ouf, pause auditive pour le spectateur…)
car ceux qui seront séduits par l’actrice principale passeront sans nul doute un agréable moment, mais certains comme moi, n’auront qu’une envie c’est de couper le son et stopper ce rire strident et bêta, alors ceux ci auront surtout hâte que ça s’arrête.

BROKEN ENGLISH – 5/10

 
 
Synopsis : En parfaite new-yorkaise, Nora, la trentaine bien sonnée, s’est développée une carapace à l’épreuve de l’amour. Cynique et désenchantée, elle se demande ce qu’elle pourrait bien faire pour trouver l’homme idéal. Elle n’est pas vraiment aidée par sa mère qui ne perd jamais une occasion de lui rappeler qu’elle est toujours célibataire.
Après une série de rendez-vous désastreux, elle rencontre Julien, un français insouciant et joyeux, venu à New York pour travailler sur un film qui finalement ne se fera pas. Nora se laisse un moment convaincre par l’insouciance de Julien, mais redoutant un nouvel échec amoureux, elle se refuse d’y croire et le laisse repartir en France.
Prise de remords, elle décide finalement d’aller à Paris, espérant enfin conjurer le sort de son train-train quotidien. Ce voyage sera l’occasion de reprendre en main sa destinée…
 
Avis : Un nouveau film indé sur la fameuse crise de la trentaine passée chez l’individu femelle célibataire. C’est parfois touchant, souvent insignifiant, de temps en temps agaçant. En fait, on finit vite par se foutre des états d’âmes de l’héroïne. Malgré des acteurs attachants, l’ennui finit par gagner, d’autant plus que la réalisatrice n’a pas forcément insisté sur la crédibilité de son scénario.