Synopsis : Dom Cobb est un voleur expérimenté – le meilleur qui soit dans l’art périlleux de l’extraction : sa spécialité consiste à s’approprier les secrets les plus précieux d’un individu, enfouis au plus profond de son subconscient, pendant qu’il rêve et que son esprit est particulièrement vulnérable. Très recherché pour ses talents dans l’univers trouble de l’espionnage industriel, Cobb est aussi devenu un fugitif traqué dans le monde entier qui a perdu tout ce qui lui est cher. Mais une ultime mission pourrait lui permettre de retrouver sa vie d’avant – à condition qu’il puisse accomplir l’impossible : l’inception. Au lieu de subtiliser un rêve, Cobb et son équipe doivent faire l’inverse : implanter une idée dans l’esprit d’un individu. S’ils y parviennent, il pourrait s’agir du crime parfait. Et pourtant, aussi méthodiques et doués soient-ils, rien n’aurait pu préparer Cobb et ses partenaires à un ennemi redoutable qui semble avoir systématiquement un coup d’avance sur eux. Un ennemi dont seul Cobb aurait pu soupçonner l’existence.
Avis : On connaissait le génie de Nolan pour transformer des concepts invraisemblables en histoires romanesques au potentiel incroyablement cinématographique (Following, Memento, Le Prestige), On connaissant son talent de scénariste hors pair (The Dark Knight) et de réalisateur virtuose (Insomnia et toute sa filmo) Avec Inception, le créateur réalise l’alchimie parfaite et va encore plus loin en imaginant une mécanique du rêve imparable qui sert de fil rouge haletant à un grand, grand film de cinéma.
Car Inception est à la fois un puzzle mental dont on se demande de quel esprit génial et forcément dérangé il a pu sortir, un thriller qui ne laisse pas une seconde de répit, mais aussi une histoire d’amour magnifique et déchirante. La réalisation dantesque, immergente, cadencée par une musique sombre, lourde et entêtante nous captive et nous tient en haleine pendant plus de 2h30. On pense parfois à Lynch, souvent à Kubrick (les scènes d’apesanteur), mais surtout à Nolan lui-même et sa science du récit et de l’exposition, parvenant à rendre presque simple une histoire impossible. Il parvient à se débarrasser de tout superflu sans jamais oublier l’essentiel, se reposant sur des personnages denses, méticuleusement construits. Encore une fois, le casting est impressionnant. DiCaprio bien sûr, qui confirme sa nouvelle et belle maturité (Noces Rebelles, Shutter Island) qui lui garantit pendant encore quelques années le statut de meilleur acteur US, mais aussi l’ensemble des acteurs qui l’entourent (Gordon Levitt, Page, Watanabe, Murphy) tous empreints d’une superbe intensité et dont les personnages sont instantanément définis. Et Cotillard, bien sûr, toujours, dont la présence évanescente hante le film en permanence et qui distille encore une fois les principales décharges émotionnelles du film.
L’épilogue, ouvert à de nombreuses interprétations, fera beaucoup parler. De quoi alimenter pendant quelques temps les discussions autour du culte Inception…
Au finale, Inception est largement à la hauteur de son ambition démesurée, celle d’allier le divertissement au cinéma d’auteur, tout en faisant confiance au spectateur pour le suivre dans ce labyrinthe.
Le spectateur que je suis lui dit merci…