Synopsis : Un voyage à travers les âges de la vie de Bob Dylan. Six acteurs incarnent Dylan tel un kaléïdoscope de personnages changeants : poète, prophète, hors-la-loi, imposteur, comédien, martyr et "Born Again". Ils participent tous à l’esquisse d’un portrait de cette icône américaine définitivement insaisissable.
Avis : Ovni brillant, I’m not there est un film déroutant, sorte de patchwork des vies fantasmées de Bob Dylan. Todd
Haynes navigue brillament entre différents styles cinématographiques, créant autant d’univers que de Dylan dans un
profusion d’idées et un esthetisme classieux. Certains plans sont d’une beauté à couper le souffle, extrêment
détaillés (le village de Gee), et d’autres bénéficient d’un montage nerveux mais maîtrisé fascinant. Haynes utilise
notamment un noir et blanc un peu "usé", granuleux, et trimballe sa caméra aux milieux des acteurs qui la fixe.
Hypnotique comme une photo qui nous happe et dans laquelle on voudrait rentrer.
La limite du film est finalement la mienne et ma totale méconnaissance de la vie de Dylan. Forcément, je n’ai pas
toute les clefs pour appréhender l’objet, d’où une certaine frustration et le sentiment fréquent d’être largué.
Mais on s’accroche et finalement, le message passe dans sa globalité. La responsabilité qu’engendre la célébrité.
Qu’en faire? l’utiliser pour contester, la fuir? A t-on le droit de renoncer à ce pouvoir?
A noter que la musique de Dylan permet au film de prendre une épaisseur supplémentaire, lui permettant de monter en
émotion.
Vraiment très interessant.