LA FILLE DE MONACO – 6.5/10

 
Synopsis : Bertrand, avocat d’assises. Brillant. Médiatique. Volubile. Cultivé. Cérébral. Compliqué. Pas très très courageux. Aime les femmes, surtout pour leur parler. Fraîchement arrivé à Monaco pour y assurer la défense d’une meurtrière septuagénaire.
Christophe, agent de sécurité chargé de la protection de Bertrand. Franc. Direct. Taciturne. Sportif. Etudes interrompues en cinquième. Aime les femmes sauf pour leur parler. Admire chez les autres la culture et la maîtrise du langage qui lui font défaut.
Audrey, présentatrice météo sur une chaîne câblée à Monaco. Ambitieuse. Culottée. Sexy. Incontrôlable. N’a pas du tout l’intention de réciter le bulletin météo pendant longtemps.
Comprend assez mal le sens de certains mots, notamment "limites", "tabous", et "scrupules".
Il aurait mieux valu que ces trois-là ne se rencontrent pas…
 
Avis: Comme à son habitude, Anne Fontaine décrit avec minutie les petits dérèglements qui viennent bouleverser le quotidien de vies bien rangées. Ici le dérèglement s’appelle Louis Bourgouin, merci bien. C’est la vraie découverte du film, vénéneuse, envoûtante, troublante… elle trimbale son sourire de midinette avec un naturel désarmant. Face à elle, on aurait pu craindre que Luccini en face des tonnes. Mais très vite, on s’aperçoit que l’acteur a pris le parti de l’épure et de la simplicité, traduisant à merveille le désaroi dans lequel le plonge cette sulfureuse miss météo. Le dangeureux trio est complété par Roschy Zem, parfait en Bodygard zélé.
Et en plus, c’est drôle.

L’EMPREINTE DE L’ANGE – 6/10

 
Synopsis : Alors qu’elle vient chercher son fils Thomas dans un goûter d’anniversaire, Elsa Valentin remarque une petite fille de six ans qui la bouleverse. Elle le sent, elle en a l’intime conviction : Lola est sa propre fille. Obsédée par ce sentiment inexplicable, elle cherche à en savoir plus sur l’enfant.
En s’introduisant dans la vie de la fillette, Elsa rencontre sa mère, Claire Vigneaux, qui s’inquiète du comportement étrange de cette femme qui rode autour de sa fille.
Elsa est-elle folle ? Dangereuse ? Mais que s’est-il passé six ans auparavant ? S’engage alors un face à face animal entre deux femmes qui n’auraient jamais dû se rencontrer…
 
Avis : Pour peu qu’on se laisse convaincre par l’idée même du film (mais c’est inspiré d’un histoire vrai, c’est écrit à la fin…), on a de quoi apprécier ce thriller psychologique servi par deux actrices d’une grande justesse. Catherine Frot confirme après la Tourneuse de pages qu’elle peut être plus que convaincante dans un registre plus dramatique. Son jeu retenu donne corps à ce personnage instable et troublant. Elle trouve en Sandrine Bonnaire une partenaire de jeu ambigue idéale et les deux femmes, portées par la mise en scène précise de Safy Nebbou constituent le princale atout de ce drame intimiste. Reste que l’histoire est si improbable qu’on conserve malgré tout une certaine distance par rapport à l’intrigue.

THE DARK KNIGHT – 8/10

Synopsis : Batman aborde une phase décisive de sa guerre au crime. Avec l’aide du lieutenant de police Jim Gordon et du procureur Harvey Dent, Batman entreprend de démanteler les dernières organisations criminelles qui infestent les rues de sa ville. L’association s’avère efficace, mais le trio se heurte bientôt à un nouveau génie du crime qui répand la terreur et le chaos dans Gotham : le Joker…
 
Avis : Plus que le meilleur film de super héros jamais tourné, The Dark Night est un polar magistral, dense, brutal, sombre (forcément). Nolan use de tout son (immense) talent pour donner de l’épaisseur à un scénario complexe et fichtrement bien foutu. Et film avec virtuosité  l’affrontement pervers entre le bien et le mal, l’un se nourrissant de l’autre et réciproquement. En prenant le temps d’installer son intrigue et de présenter les différentes aspérités de ses personnages, le réalisateur nous tient en haleine et parvient à donner plus que de la crédibilité à des personnage associés  dans l’imaginaire à une univers baroque et quasiment burlesque. Il leur donne une humanité et une sorte de supplément d’âme. Ce qui n’était qu’ébauche dans Batman Begins se mue en grand art. La noirceur accompagne le film tout du long et la violence avec laquelle sont traités tous les personnages lui donne une intensité rare. Eminament politique, évoquant la paranoïa sécuritaire, la soif du pouvoir, la corruption, la désillusion aussi, The Dark Night épate également par la qualité et l’homogénéité  de son interprétation. Evidemment, on confirme que Heath Ledger compose un grand Joker psychopathe, mais sans pour autant écraser les autres acteurs. Bale est toujours parfait en sombre héros ne se départissant pas de son arrogance, et Eckart propose un Double Face fascinant, symbole à lui tout seul de la frontière tenue entre le bien et le mal. Le personnage du flic intègre Gordon (Gary Oldman) prend de l’importance et c’est tant mieux. Autre bonne idée, le remplacement de Katie Holmes par Maggie Gyllenhall.
Ne ratez pas ce Chevalier Noir, vous allez prendre une violente claque.
 

LE PREMIER JOUR DU RESTE DE TA VIE – 6,5/10

 

 
Synopsis : Le Premier jour du reste de ta vie, ou cinq jours décisifs dans la vie d’une famille de cinq personnes, cinq jours plus importants que d’autres où plus rien ne sera jamais pareil le lendemain.
 
Avis : Une chronique familiale touchante, certes bourrée de défauts, mais assez honnête pour émouvoir. Alors oui, les situations sont grossièrement prévisibles, oui, on ne nous épargne rien de ce qui peut faire lâcher une petite larme, impression renforcée par des musique choisies en conséquence, oui c’est souvent limite crédible… mais voilà, peut-être parce qu’elle est comme un écho à notre histoire personnel, cette famille ne laisse pas indifférent, et on se surprend à vouloir suivre son histoire qui défile et connaître la suite. Cette empathie est principalement due à des acteurs très concernés et très convaincants (mention à Zabou Breitman et Marc-André Grondin qui confirme le charisme aperçu dans CRAZY). Un film sensible donc, rafraîchissant et foncièrement charmant.

WALL-E – 8/10

Réalisé par Andrew Stanton
 

 
Synospsis :Faites la connaissance de WALL-E (prononcez "Walli") : WALL-E est le dernier être sur Terre et s’avère être un… petit robot ! 700 ans plus tôt, l’humanité a déserté notre planète laissant à cette incroyable petite machine le soin de nettoyer la Terre. Mais au bout de ces longues années, WALL-E a développé un petit défaut technique : une forte personnalité. Extrêmement curieux, très indiscret, il est surtout un peu trop seul…
Cependant, sa vie s’apprête à être bouleversée avec l’arrivée d’une petite "robote", bien carénée et prénommée EVE. Tombant instantanément et éperdument amoureux d’elle, WALL-E va tout mettre en oeuvre pour la séduire. Et lorsqu’EVE est rappelée dans l’espace pour y terminer sa mission, WALL-E n’hésite pas un seul instant : il se lance à sa poursuite… Hors de question pour lui de laisser passer le seul amour de sa vie… Pour être à ses côtés, il est prêt à aller au bout de l’univers et vivre la plus fantastique des aventures !
 
Avis : Mais jusqu’où iront-ils? A chaque nouveau Pixar, le même jugement, ferme, définitif, à tel point que j’ai  vraiment l’impression de me répéter : mais où vont-ils chercher tout ça! Le nouvel objet animé des géniaux studios dépasse une nouvelle fois les précédents. Et il n’y avait pas une marge démente….

Mais là, réussir à nous mettre quasiment la larme à l’oeil avec une histoire d’amour entre deux robots muets, quel performance!

On passe sur le côté magistral de l’animation, la perfection des décors et le souci du détail pour chaque plan, pour chaque personnage, c’est le minimum chez Pixar. Mais on atteint ici une sorte d’excellence créatrice. Réussir à créer autant d’émotion avec le personnage de Eve, composé uniquement de 4 ovales pour le corps et 2 diodes en guise d’yeux, ça tient presque de miracle… Il faut cependant souligner l’importance primordiale des bruitages, douce musique à nos oreilles propre à nous faire fondre lorsque Eve appelle Wall-e et inversement. La BO joue égelement un rôle important dans la création de l’ambiance romantique et légèrement désespérée générale.

Wall-e est donc une merveille de comédie romantique. Mais aussi un film à charge contre la société de consommation (même s’il s’en défend), dénonçant la poubellisation de notre planète et la mondialisation de l’économie. Dans ce monde futuriste, une seule compagnie subvient à tous les besoins (et même plus) d’individus qui ont été obligés de quitter une terre recouverte de déchets. Résultat, une société d’assistés obèses oisifs incapable de se mouvoir et ayant perdu tout contact charnel direct avec leur prochain.

 

Bref, Wall-e est un grand film d’animation, un grand film tout court, qui vous scotche, vous émeut, vous fait rire…

 

Il y aura bien un jour ou une production Pixar sera décevante. En attendant, les studios ont encore une galaxie d’avance sur leur concurrents Dreamworks ou Sony, qui se contentent souvent de personnifier des animaux ou des objets (le panda, madagascar, Ice age), sans chercher beaucoup plus loin que de distraire les enfants (ce qui est tout à fait honorable).

 

Et vivement la prochain, vraiment, vivement le prochain…