Séries Mars – INTIMIDATION – 13/20|KALIFAT – 13/20 |KIDDING S02 – 14/20 |DEVS S01 – 12,5/20|TIGER KING – 14/20 |HILLARY – 14/20 |BETTER CALL SAUL S05 – 16,5/20 |VISIBLE : OUT ON TELEVISION – 16/20

Better Call Saul (season 5) - WikipediaBETTER CALL SAUL S05 (Netflix) – 16,5/20

L’une (la ?) meilleure série actuelle confirme la grâce qui la traverse dans une S04 au traitement toujours plus aiguisée dans sa façon de construire des personnagess d’une richesse inépuisable. Better Call Saul atteint sa pleine maturité alors que sa réalisation ne perd rien de sa force
On en regretterait presque qu’elle croise bientôt BreakingBad

INTIMIDATION – THE STRANGER (Netflix) – 13/20Intimidation - Série TV 2020 - AlloCiné

On regarde The Stranger comme on lit un bon polar. Pas follement original, mais très prenant et très bien exécuté. Et son pitch de départ (Qui est cette étrangère qui déterre les secrets? Et quel est son but?) tient bien la longueur.

KALIFAT (Netflix) – 13/20Kalifat - Série TV 2020 - AlloCiné

Série policière suédoise sur l’embrigadement religieux particulièrement accrocheuse, Kalifat suit 3 femmes dont les destins tragiques vont être étroitement liés et place au coeur du récit un mystérieux voyageur. Dès la fin du premier épisodes les enjeux et les connexions entre Raqqa et la Suède sont en place. Si le trait sur les ravages de la radicalisation est parfois forcé pour accélerer l’intrigue, c’est aussi que la série assume d’être aussi un thriller haletant. Et c’est très réussi.

KIDDING S02 (MyCanal) – 14/20Kidding (TV Series 2018– ) - IMDb

Toujours très marquée par les thématiques du deuil et de la rupture, la saison 2 de Kidding compense sa noirceur et sa vision assez pessimiste du monde par une poésie tendre et réconfortante. Aussi malaisant de par les relations instables entre ses personnages que touchant par l’humanité qui s’en dégage.

DEVS S01 (myCanal)- 12,5/20Devs (TV Mini-Series 2020) - IMDb

Séries néo futuriste étrange et mystérieuse concocté par Alex Garland, Devs Intrigue, se dévoile petit à petit, s’aventurant vers le thriller mystique. Devs a de l’allure et une esthétique bien à elle, une ambiance sonore planante et éthérée, un rythme lancinant. Deux écueils cependant, l’actrice principale joue bien mal (c’est embêtant) et le scénaristes ont visiblement été bien emmerdés pour pondre une conclusion à la hauteur.

TIGER KING (Netflix) – 14/20 Netflix's 'Tiger King' Joe Exotic seeks presidential pardon | Fox ...

Une histoire hallucinante, de celles dont on moque gentiment les scénaristes pour leur rebondissements à dormir debout. Sauf que tout est vrai. Et c’est fascinant. La réalité dépasse la fiction dans des proportions ahurissantes
Un personnage central excentrique, éleveur de fauves en Oklahoma, rednecks gay polygame en guerre avec les associations de protection animale et entouré de gueules cassées au passé tout aussi trouble. Une plongée dans l’autre Amérique, l’Amérique profonde et invisible.
Au delà de sa dramaturgie totalement folle, un travail documentaire incroyable (mais comment ont-ils il eu accès à toutes ses images ? )
À voir. Pour le croire.

HILLARY (myCanal) – 14/20Watch Hillary Streaming Online | Hulu (Free Trial)

Passionnant documentaire en 4 parties sur le personnage si clivant qu’est H. Clinton, avec en fil rouge la campagne de 2016 vs Trump, et parsemé de flash backs : ses études et son engagement féministe, son implication dans l’impeachment suite au Watergate, son mariage et sa vie en Arkansas, le Monicagate évidement, son élection comme sénatrice, sa première campagne aux primaires démocrate..
Un formidable éclairage sur ce destin hors du commun, celui d’une femme sans cesse attaquée mais toujours debout, toujours au travail.
Je ne sais pas si le docu est orienté, biaisé, partisan mais il éclaire d’un jour nouveau le parcours de l’austère Hillary.
Un parcours contrarié, scruté, empêché d’une femme politique, d’une femme tout court.
Revoir les images de sa campagne contre Trump et ses outrances fait encore froid dans le dos. Et si c’eût été elle ?
L’histoire d’un rendez vous manqué avec l’Histoire.

VISIBLE : OUT ON TELEVISION (AppleTV+) – 16/20Visible: Out on Television (TV Mini-Series 2020) - IMDb

Un documentaire passionnant et instructif sur l’histoire de la visibilité LGBTQ à la TV, basé sur un travail de documentation et de mémoire remarquable et inédit. Rythmé par des témoignages captivants et souvent émouvants, un récit qui multiplie les points de vue, d’une rare exhaustivité, entre colère, peine et espoir. Des premières incursions courageuses par des producteurs visionnaires à l’utilisation du média pour défendre la cause, Out on TV présente anecdotes et moments clefs et c’est captivant.

BROOKLYN AFFAIRS – 13/20 | FORTE – 7/20 (RATTRAPAGE CONFINÉ II)

BROOKLYN AFFAIRS – 13/20Brooklyn Affairs : Affiche

De Edward Norton
Avec Edward Norton, Gugu Mbatha-Raw, Alec Baldwin

Chronique : Vingt ans après sa première réalisation, Au Nom d’Anna, une comédie romantico-religieuse très réussie, Edward Norton repasse derrière la caméra et change de registre.
Reprenant les codes des grands classiques des films noirs de l’époque, il orchestre élégamment un jeu de piste dans le New-York des années 50 au rythme de notes de jazz sur fond d’ambition politique et de ségrégation raciale. Un matériau particulièrement dense donc, dans lequel évolue le personnage que Norton interprète, un détective privé singulier et déconcertant, car atteint du syndrome Gilles de la Tourette mais doté d’une mémoire phénoménale.
La reconstitution est solide, le style fluide et assuré. Norton porte très bien la double casquette, sa performance est exceptionnelle, juste et touchante. Il sait également bien s’entourer, de Alec Baldwin à la charismatique Cherry Jones en passant par Willem Dafoe et Gugu Mbatha-Raw (The Morning Show), l’actrice qui monte actuellement, aussi belle qu’intense.
Dommage que Brooklyn Affairs ne conserve pas tout du long le ton léger et enlevé de sa première partie (en particulier la dynamique avec ses collègues détectives, sous-exploitée) pour tomber dans un récit plus classique et plus attendu et du coup un poil décevant.
Synopsis : New York dans les années 1950. Lionel Essrog, détective privé souffrant du syndrome de Gilles de la Tourette, enquête sur le meurtre de son mentor et unique ami Frank Minna. Grâce aux rares indices en sa possession et à son esprit obsessionnel, il découvre des secrets dont la révélation pourrait avoir des conséquences sur la ville de New York…

FORTE – 7/20Forte : Affiche
Chronique : Comédie flemmarde sur la différence et l’acceptation de soi, Forte a beau être pétrie de bonnes intentions, elle est dépourvue de vision originale et s’avère grossière (et ambiguë) dans sa manière de caractériser ses personnages. Le rythme ne décolle jamais et capitalise peu son principal atout, la pole dance pour tous. Pas d’effet Full Monty, qui embarquerait son spectateur dans des répétitions frénétiques et un final endiablées, mais au contraire un enchaînement de scènes mollassonnes qui débouchent sur une conclusion tiède et tombant notablement à plat. Heureusement Valérie Lemercier est là pour nous décrocher deux/trois sourires.
Synopsis : L’important, c’est d’être soi-même. Mais pour Nour, 20 kilos en trop et un bonnet en guise de coupe de cheveux, c’est compliqué ! Elle ne semble être une option pour aucun mec… Bien déterminée à enfin séduire, elle a trouvé la solution imparable : la Pole Dance. Avec l’aide d’une prof un peu particulière et de ses deux meilleurs amis tout aussi paumés qu’elle, Nour va surtout essayer d’apprendre à s’accepter.

PAPICHA – 13,5/20 | TROIS JOURS ET UNE VIE – 11/20 | L’INTOUCHABLE – 13/20 | LE MANS 66 – 10/20 (Rattrapage confiné)

Trois jours et une vie : AffichePapicha : AfficheLe Mans 66 : AfficheL'Intouchable, Harvey Weinstein : Affiche

LE MANS 66 – 10/20
De James Mangold
Avec Matt Damon, Christian Bale
Avis : A première vue, rien de très passionnant dans ce fait divers qui a vu s’opposer dans les années 60 deux des plus gros industriels du secteur automobile pour savoir qui aurait la plus grosse. En l’occurrence la plus rapide. Mais on se fait assez vite à l’idée que ce n’est pas qu’un a priori… La rivalité entre Ford et Ferrari est un excellent point de départ mais ne devient jamais le sujet principal du film. En ce sens, la course à la confection de la meilleure voiture qui se joue en coulisse n’est pas très palpitante, car dépouillée des enjeux économiques et de la truculence d’une guerre des égos. Le Mans 66 préfère se consacrer sur la dynamique entre l’ancien coureur automobile blessé et son héritier, un pilote surdoué mais incontrôlable. Un traitement qui privilégie l’humain, l’amitié, le respect et le dépassement de soi, plein de bons sentiments comme Hollywood en raffole. C’est un angle en soi intéressant mais plombé par un Christian Bale en surjeu comme jamais. Et comme les scènes de course n’atteignent jamais un niveau d’intensité fou, même pas les 24 heures, Le Mans 66, bien qu’agréable, s’oublie aussi rapidement.
Dans le genre, et bien que je n’y connaisse absolument rien au sport automobile, Rush de Ron Howard était autrement plus excitant.

Synopsis : Basé sur une histoire vraie, le film suit une équipe d’excentriques ingénieurs américains menés par le visionnaire Carroll Shelby et son pilote britannique Ken Miles, qui sont envoyés par Henry Ford II pour construire à partir de rien une nouvelle automobile qui doit détrôner la Ferrari à la compétition du Mans de 1966.

L’INTOUCHABLE – 13 / 20
De Ursula Macfarlane
Avis : A charge, évidemment, éloquent bien sûr, répugnant et révoltant sans aucun doute, le documentaire montre Weinstein dans toute sa monstruosité sans nier son génie, celui-là même qui lui a conféré ce statut d’intouchable. Il a construit son empire à coup de chefs d’œuvre mais au prix de vies brisées. Il aura fallu que son empire s’effondre pour que la parole soit autorisée à se libérer et son comportement maladif et abject révélé au grand jour. C’est malheureux mais constitue le point de départ du mouvement #metoo et l’amorce spectaculaire d’une révolution en marche mais encore loin d’avoir réglé la question de l’égalité des sexes.

Synopsis : Une plongée au cœur de la saga la plus explosive de l’histoire du Cinéma : L’INTOUCHABLE raconte l’histoire de l’ascension et de la chute du magnat d’Hollywood Harvey Weinstein.

3 JOURS ET UNE VIE – 11 /20
De Nicolas Boukhrief
Avec Sandrine Bonnaire, Pablo Pauly, Charles Berling

Avis : Adapté d’un roman de Pierre Lemaitre, qui avant d’écrire sa brillante fresque historique (Au revoir là-haut, Couleur de l’incendie, Miroir de nos peines) consacrait sa plume aux polars, Trois jours et une vie est un thriller noir et rêche qui suit le quotidien bouleversé d’un village après la disparition d’un enfant. A la réalisation, Boukhrief accompagne le mystère et le secret en misant sur ses personnages grâce à une longue introduction. En amplifiant les non-dits et personnifiant le malaise, il matérialise la chappe de plomb qui s’abat sur le village après la disparition du garçon.
L’ennui est que cette thématique a beaucoup été traitée en format séries TV dernièrement, et Trois jours et une vie souffre la comparaison. D’autant plus que le jeu des comédiens est assez inégal, en particulier celui de Charles Berling, en contre-emploi totalement raté. Le drame social perd par conséquent de son impact. Le thriller fonctionne malgré tout.

Synopsis : 1999 – Olloy – Les Ardennes belges.
Un enfant vient de disparaître. La suspicion qui touche tour à tour plusieurs villageois porte rapidement la communauté à incandescence. Mais un événement inattendu et dévastateur va soudain venir redistribuer les cartes du destin…

PAPICHA – 13,5 / 20
De Mounia Meddour
Avec Lyna Khoudri, Shirine Boutella
Avis : Papicha suit Nadjma, jeune algérienne étudiante en Français au début des années 90, éprise de liberté et amoureuse de son pays malgré la guerre et la montée de l’intégrisme religieux dans le pays. Elle tente de continuer à créer ses robes qu’elle vend dans les toilettes de boîtes de nuit, mais la pression sur les femmes se fait de plus en plus pressant alors qu’elles sont sommées de porter le hidjab. L’insouciance va disparaitre lorsqu’un évènement dramatique survient et bouleverse la vie de Nadjma. Elle alors va se plonger dans un projet qui va devenir une obsession, pour sa propre liberté et celle des femmes algériennes, préparer un défilé dans son école alors que le climat politique se durcit et que les libertés se réduisent.
Le style est sûr et discret pour un premier film. Papicha est filmé dans l’urgence et de manière organique, la caméra capture au plus près ses actrices, révélant la jeune Lyna Khoudri, formidable de détermination. Les scènes de violences surgissent souvent sans crier gare et n’en sont que plus choquantes. Cette nécessité de l’instant donne son style au film. Un film terrifiant et éminemment féministe.

Synopsis : Alger, années 90. Nedjma, 18 ans, étudiante habitant la cité universitaire, rêve de devenir styliste. A la nuit tombée, elle se faufile à travers les mailles du grillage de la Cité avec ses meilleures amies pour rejoindre la boîte de nuit où elle vend ses créations aux  » papichas « , jolies jeunes filles algéroises. La situation politique et sociale du pays ne cesse de se dégrader. Refusant cette fatalité, Nedjma décide de se battre pour sa liberté en organisant un défilé de mode, bravant ainsi tous les interdits.