GUIDE DES SÉRIES A VOIR (OU PAS)

IMG_20200322_111848_980Voici de brefs avis sur les (nombreuses) séries que j’ai pu regarder en VHS (mes premiers Friends), DVD et streaming. Et où vous pouvez les trouver!

Elles sont divisées en 3 parties :
PART I : Les séries en cours
PART II : Les séries terminées et mini-séries
PART III : Les séries cultes.

Bonne lecture! (et bon choix si vous devez vous lancer dans l’une d’elles)


PART I – SÉRIES EN COURS

Le Bureau des Légendes (Canal ) 18/20
Une immersion ultra-réaliste dans les arcanes des services de renseignements français. La meilleure série française. Tout simplement.

Succession (OCS) 17,5/20
Un soap haut de gamme, sophistiqué, cinglant et cynique. Ce piano, ces violons… La saison 2 bastonne la première qui était déjà d’un très haut niveau. Chaque épisodes est une claque, un jeu de massacre familial Shakespearien aux dialogues féroces et jubilatoires. Soprano, Wire, Six feet, vous avez un copain chez HBO.

The Handmaid’s Tale (OCS) 17/20
La terrifiante dystopie est un must see, un angoissant thriller futuriste et féministe qui trouve un écho de plus en plus grand dans notre société. Glacial et d’une grande maîtrise. Juste, il ne faudrait pas faire la saison de trop

Pose (Canal) 17/20
Exceptionnelle et respectueuse reconstitution du voguing, ce mouvement mené par la communauté Queer et Trans new new-yorkaise au début des années 90. Elle reprend l’imagerie du non-moins formidable documentaire Paris is Burning. C’est à la fois plein de bienveillance et lucide sur l’époque qu’elle traversait, les personnages sont attachants, l’effervescence des balls bien réel. Immanquable. La saison 2 élève encore un peu plus la série de Ryan Murphy (décidément plein de surprise). Toujours aussi pertinente dans sa peinture de la communauté noire trans et queer, elle se durcit lorsqu’elle évoque l’épidémie de Sida (complétant l’admirable téléfilm de son showrunner The Normal Heart) mais continue à nous faire tomber amoureux de ses personnages et à se balader entre réalisme éprouvant, folle exubérance et joli onirisme. Elle se termine parfaitement. Une saison 3 n’est pas nécessaire.

Better Call Saul (Netflix) 17/20
Et si ça finissait par être encore mieux que Breaking Bad? Bob Odenkirk rend attachant un personnage a priori détestable. Il va bien falloir que l’intrigue rejoigne BB, mais on ne veut plus que ça s’arrête. Saison 5 en cours, toujours plus prenante.

Watchmen (OCS) 17/20
Exigeant, parfois clivant, Lindelof livre une adaptation magistrale du comic d’Alan Moore en avec une science du récit époustouflante et des épisodes immédiatement cultes (6/8) au propos dense et politique. La mise en scène sublime une créativité visuelle foisonnante. Il distille ses révélations comme un métronome dans des récits stupéfiants, denses et limpides. Du grand art (même si la conclusion est un poil décevante)

Westworld (OCS) 17/20
Une ambition visuelle et narrative folle, un univers qui se réinvente constamment, si ce n’est la complexité de son intrigue, une série d’une densité et d’une beauté exceptionnelle. La saison 2 était déroutante et ardue à suivre, mais les débuts de la 3ème laisse croire à un intelligent reboot. Et que c’est beau.

Dark (Netflix) 16/20
Série allemande remarquable, un thriller SF sur plusieurs timeline, quasiment impossible à suivre sans l’aide du bouton pause et rewind, mais addictive à souhait. Sacrément bien foutu.. La saison 2 serait même plus accessible que la première une fois familiarisé avec le concept et les personnages (un petit arbre généalogique aide cependant). Fortiche.

Sex Education (Netflix) 16/20
Teen comedy sociale d’une rare acuité sur l’adolescence. C’est drôle, juste, dur parfois, bref, anglais.

The Crown (Netflix) 16/20
Élégance, classe, faste et grand casting. La petite et la grande histoire se rencontrent. La saison 3, au casting entièrement renouvelé, se perd parfois dans l’anecdotique, mais reste toujours somptueux et peut compter sur une royale Olivia Colman pour reprendre le sceptre de Claire Foy.

The Haunting of Hill House (Netfilx) 16/20
Tout terrifiant qu’il soit The Haunting Of Hill House est surtout un terrassant drama familial. Des airs de Six Feet Under et ce n’est pas peu.

The Marvelous Mrs Maisel (Amazon Prime) 16/20
A la fois drôle, fin, construit, Miss Maisel est une franche réussite. L’émancipation de cette femme au foyer qui décide de se lancer dans le stand up dans les années 50 va vous rendre accroc. Une saison 3 au niveau des précédentes alors qu’on suit l’émancipation de et le décollage de sa carrière. Toujours aussi drôle, enlevée, solide dans la caractérisation de ses personnage et bluffante dans la reconstitution historique alors que Midge entre dans les 60’s.

This is us (Canal) 15/20
Le top de la feel good série, un concept qui tient sur la longueur grâce à l’empathie générée par ses personnages.

Hippocrate (Canal) 16/ 20
C’est l’adaptation en série du très réussi film Hippocrate et c’est formidable. Clinique et humain. Éclairant sur l’état des hôpitaux tout en assumant sa part de romanesque. Et Louise Bourgoin est grande.

Big Little Lies (OCS) 16/20
Réalisateur pop et élégant, Jean-Marc Vallée orchestre un whodunit éthéré d’une classe imparable, dirigeant l’un des castings féminins les plus glam de la TV US, au dessus duquel trône la Reine Kidman, dans une de ses performances les plus abouties (et c’est peu dire). Mais pourquoi un saison 2? Pour Meryl Streep.

American Crime Story (Netflix) 16/20
Une première saison procéduriale presque parfaite sur OJ Simpson. Un seconde réussie mais vraiment perturbante sur l’esprit dérangé de l’assassin de Versace. Performance énorme de Sarah Paulson pour la S01, et fascinante de Darren Criss sur la 2

Baron Noir (Canal) 16/20
Excellente série politique française. Kad Merad est très crédible en politicard peu scrupuleux, vicelard mais convaincu et explose en saison 3. Son affrontement avec François Morel est particulièrement jouissif. Leurs joutes verbales, tout comme avec Anna Mougladis, sont un régal. Cette dernière saison est la plus enlevée, au prix de moins de crédibilité, même si elle reste toujours très bien documentée Elle saisit bien le climat de défiance qui règne pays et offre un final trépidant et saisissant.

Mindhunter (Netflix) 16/20
Fincher de retour à la tête d’une série après House of Cards. Mais cette fois, il reste derrière la caméra tout du long. C’est costaud fascinant, effrayant. Plus coté Zodiac que Seven. La saison 2 est brillante et l’assoit un peu plus comme un Ovni. Géniale de maîtrise, allant plus loin dans la caractérisation de ses personnages, Mindhunter terrifie sans montrer la moindre violence graphique. Juste des entretiens (avec des monstres, certes) et des planques.

The Morning Show (Apple+) 16/20
Accrocheur et de plus en plus pertinent au fil des épisodes, The Morning Show trouve progressivement son ton sur la place des femmes dans environnement viriliste, sur #metoo, et apporte une solide analyse sur les différents points de vue tout en restant divertissant.
En cassant sa narration linéaire avec un épisode en flash back, la série décharge une puissance dingue et le silence qui le conclut clôt tous les débats qui l’avait précédé.
Aniston prouve qu’elle est une immense actrice, jonglant comme personne entre la comédie et le drame. Ça n’a pas la férocité de Succession mais en dit bcp sur les puissants.

Black Mirror (Netflix) 14/20
Des bijoux d’anticipation, du plus classique au plus tordu, mais jamais rien de vraiment ennuyeux. Un must pour qui ne s’angoisse pas facilement même si la dernière fournée était très décevante

Engrenages (Canal) 16/20
Série policière française dure et prenante, parfaitement documentée et très bien écrite. Ce que se fait de mieux en France dans le genre. Il y a un avant et un après Engrenages.

Euphoria (OCS) 16/20
La série ado, version trash. Sex, drugs and drugs. Après un ou deux épisodes d’acclimatation, le style très singulier de la série vous happe. Son écriture morcelée qui présente l’enfance (jamais simple) de l’un des personnages en début de chaque épisode et sa réalisation ultra léchée en font un must d’HBO. Zendaya et l’actrice trans Hunter Shafer sont des révélations.

The Boys (Amazon Prime) 15/20
The boys, c’est de la très bonne. La série surprise d’Amazon explose les codes des films de super héros, avec une audace et une malice folle, une imagerie trash et jubilatoire. Ou comment récupérer les codes et symboles d’une époque pour mieux la critiquer.
La suite. Vite.

Grey’s Anatomy (TF1) 15/20
Malgré les années et les saisons, la musique, les intrigues, les cas médicaux, Meredith font qu’on continue à suivre comme si ça faisait un peu parti de nous.

Dix Pour Cent (France2) 15/20
Une série au concept brillant et original sur le star system franchouillard. Le cast fictionnel est aussi bon que les vedettes dans leur propre rôle. Un retour d’inspiration en saison 3 après un passage plus laborieux.

Homeland (Canal) 15/20
Un constant souci de renouvellement pour une série qui a su rebondir après des saisons plus compliquées. Le personnage de Carrie Mathison est toujours aussi fascinant. Dernière saison en cours.

Killing Eve (Canal) 15/20
Un affriolant jeu du chat et de la souris entre les services secrets britanniques et la Russie, servi pas des actrices charismatiques. Ambiguë et malaisant à souhait. La saison 2 en resserrant l’intrigue autour de Eve et Villanelle est toujours aussi tarée et génial. Et cette BO…

Luther (Netilx) 15/20
Brut et haletant, la qualité anglaise. On y découvre Ruth Wilson (The Affair) et le charisme de Idris Elba

Sherlock (Netflix) 15/20
Classieux, smart, fun, ludique. La parfaite illustration de la modernisation d’un classique.

The Bold Type (Prime Video) 15/20
Léger, fun, girly mais pas si superficiel lorsqu’il s’agit de défendre ses positions féministes. Ca fait un bien fou.

Future Man (OCS) 15/20
Une sorte de retour dans le futur, geek, trash et déjanté. A pleurer de rire. (Même si la saison 2, moins axée sur le voyage dans le temps, accroche moins)

Unbelievable 15/20
Thriller captivant et souvent révoltant. La géniale Merritt Wever, forme un duo rayonnant et plein d’humanité avec Toni Colette. Une bouffé d’air frais dans cette enquête poisseuse. Une mini-série très réussie sur un sujet lourd.

La Guerre des mondes (Canal) 14/20
Série d’ambiance qui rappelle parfois Les Revenants, La Guerre des Mondes se révèle suffisamment mystérieuse et intrigante, malgré une interprétation inégale, pour titiller et maintenir notre curiosité. Et faire flipper aussi un peu, les bébêtes mécanique sont bien 😨😱

Dear White People (Netflix) 14/20
La série permet d’aller plus loin que le film dans l’analyse du conflit inter-racial aux USA, c’est fin et jamais manichéen. Sa narration se concentrant sur un personnage par épisode est habile et permet de confronter les points de vue. Le volume 3 est toujours aussi pertinent et important même s’il se perd dans des intrigues plus alambiquées et moins prenantes. Moins catchy et moins fluide que les précédents donc, mais formellement toujours aussi intéressant avec ses plans séquences et histoires entremêlées.

Umbrella Academy (Netflix ) 14/20
Sombre (un peu trop, notamment au niveau des personnages) mais prenant dans sa dimension fantastique. Certaines pistes narratives sont vraiment intéressantes (le voyage dans le temps, le tueur à gages) et Umbrella Academy nous permet aussi de revoir Robert Michael Sheehan, quelques années après Misfits

Mytho (Arte/Netfilx) 14/20
Jolie trouvaille que cette série Arte. Dans la lignée des Weeds, une femme entraîne tout le monde dans son mensonge. La réalisation se permet quelques apartés oniriques, souvent musicales. Solide.

How to get away with Murder (Netflix) 14/20
Whodunit malin et addictif, aux personnages forts et divers, le show parvient miraculeusement à se maintenir en vie et à conserver tout son intérêt (malgré les incohérences du scénario). Viola Davis règne sur le show.

American Horror Story (Canal) 13/20
Inégal selon les saisons, le show a beaucoup perdu avec le départ de la taulière Jessica Lange, même si elle avait tendance à jouer toujours le même personnage. Des univers toujours très marqués et une volonté de renouvellement. Première série anthologique moderne qui voit les mêmes acteurs interpréter des personnages différents chaque saison. J’ai arrêté Cult très vite, mais Apocalypse m’a réconcilié avec AHS

Atypical (Netilx) 14/20
Touchante et drôle, une dramédie sur l’autisme convaincante.

The Outsider (OCS) 14/20
Ça commence par un fait divers glauque et malaisant avant de virer vers le fantastique sans vraiment crier gare. Poisseux, entêtant, perturbant, une adaptation réussie de Stephen King

Feud (Canal) 14/20
Nouvelle série du stakhanoviste Ryan Murphy, Feud se concentre sur les grandes disputes qui ont marqué la culture populaire. Dans cette saison 1, le combat de reines épiques et jubilatoire entre Bette Davis et Joan Crawford, divinement interprétés par l’icône Murphyenne Jessica Lange et Susan Sarandon. Savoureux.

Kidding (Canal) 13/20
C’est bien du Gondry, mais d’une noirceur et d’une mélancolie qu’on ne lui connaissait pas. Carrey est un immense clown triste. Saison 2 en cours (et pas encore vue)

Insecure (OCS) 14/20
Série courte et fun sur le quotidien et la diversité de la communauté afro-américaine aux USA. Moins revendicative que Dear White People mais pas moins pertinente. Laissez vous le temps de tomber amoureux de Issa Rae

Search Party (OCS) 13/20
Format court (20′ par épisode), intello-bobo mais très rigolo, surtout la saison 1 qui tient bien son sujet. La 2 est un peu plus hystérique mais se laisse bien regarder, allant un peu plus vers la noirceur.

Stranger Things (Netflix) 13/20
La série perd de l’intérêt au fil des saisons, sauf quand elle accepte son pan horrifique et confirme un univers rétro assumé et des persos attachants

Fargo (Canal) 13/20
Saison 1 jubilatoire / saison 2 sympa mais un peu redondante / saison 3 laborieuse et concept qui s’épuise, car basé sur le même canevas chaque saison.

The Good Doctor (TF1/Prime Video) 13/20
Série médicale suivant les premiers pas d’un jeune médecin atteint d’autisme (Freddie Highmore), The Good Doctor trouve petit à petit son ton pour se démarquer de ses semblables. Agréable à suivre

Suits (Netflix) 12/20
Plongée au cœur des grands cabinets d’avocats new-yorkais. Technique et souvent drôle, portée par des personnages forts, la série se perd cependant dans des intrigues mineures au fil des saisons.

The Rain (Netfilx) 09/20
Série typique basée sur son seul concept mais qui ne sait pas trop comment s’en servir. Ça tourne en rond et se termine en eau de boudin

Hanna (Amazon Prime) 13/20
Adaptation réussie du film éponyme, une série d’action efficace et punchie. La jeune actrice est très convaincante.

Special (Netflix) 12/20
Le must de la série inclusive. Dans un format très court (10′), Special aborde la question du handicap et de l’homosexualité de manière cash et crue, pas toujours subtilement, mais les yeux dans les yeux

Vampires en toute intimité (Canal) 13/20
Adaptation du génialissime faux-docu sur le quotidien de vampires à Wellington (Limoges en VF, une fois n’est pas coutume VF>VO). L’humour décalé de Taika Waititi y est irrésistible. Ça passe aussi en série, mais ça fini par tourner un peu en rond.

Titans (Netflix) 11/20
Transcription sombre et violente des comics DC basée sur des super-héros ados. Une série pour teenagers mais pas désagréable.

Dead to me 12/20
Christine Applegate incarne une jeune veuve qui tente de surmonter cette épreuve avec l’aide d’une jeune femme (Linda Cardellini, parfaite), qui traverse les mêmes épreuves, du moins le prétend elle. Une série agréable à suivre, pleine de rebondissements, avec deux excellentes actrices. Pas follement original, mais très bien exécuté.

Les Sauvages (Canal) 13/20
Polar politique âpre sur l’accession au pouvoir du premier président d’origine kabyle, mais assez brouillon et parfois victime d’incohérence, Roschdy Zem et cependant très juste.

Mrs Fletcher (OCS) 13/20
Drama familial piquant et passionnant sur une mère divorcée qui doit affronter la solitude et le désir alors que son fils part à la fac. Kathryn Hahn est fantastique et porte le show.

A la Croisée des Mondes (OCS) 7/20
Rien compris… quit

Casa Del Papel (Netflix) 08/20
Un principe intéressant gâché par une volonté de faire durer artificiellement le récit. Résultat on s’ennuie ferme et on a rarement vu des personnages de séries aussi idiots. Il n’y aura pas de saison 3 pour moi

Plan cœur (Netflix) 09/20
Trop datée et mal jouée pour être pertinente (mais tout le monde regarde… dont moi)


PART II : SÉRIES TERMINÉES OU MINI-SÉRIES

Years and Years (Canal) 16/20
Years and Years s’impose comme l’effroyable série d’anticipation sociale et politique qu’elle promettait d’être. Le 4ème épisode vous laisse à terre. Glaçant. Parce que crédible. Une putain de série.

Chernobyl (OCS) 17/20
Chernobyl est absolument la claque dont tout le monde parle. Sidérant tout au long de ses 5 épisodes. Jared Harris est impérial.

Sharp Objects (OCS) 17/20
Mini-série sombre et mélancolique, thriller lent qui rappelle le rythme de True Detective, c’est aussi un écrin magnifique pour ses actrices, Amy Adams en tête

Les Grands (OCS) 16/20
Excellente série française sur les années lycée et les affres de l’adolescence, d’une qualité formelle rare et d’une justesse d’interprétation épatante. Et ce Grands grandissent très bien.
La dernière saison est toujours aussi maîtrisée, personnages solides, direction d’acteurs exceptionnelle pour un casting d’ados, un BO géniale et une réalisation inventive sans être ostentatoire. Et un final… Du goût et des idées. On 👏👏. « 

Miguel (Canal) 14/20
La quête de paternité d’un jeune homme israélien homosexuel, son parcours du combattant pour adopter. En flash forward, l’idée que rien n’a été simple. Si Miguel bouleverse, c’est aussi qu’il n’y a aucune complaisance pour les personnages, durs, complexes, mal aimables. mais passionnants.

The OA (Netflix) 16/20
Britt est-elle la petite sœur plus sociable de Lynch? The OA est aussi fou que attachant, aussi incompréhensible que addictif.
Mais c’est terminé. Pas merci Netflix.

The Affair (Canal) 14/20
Sur un principe de narration fractionnée, l’histoire change de sens en fonction du point de vue de chaque personnage. C’est brillant, addictif, haletant et magistralement interprété, malgré une saison 3 plus faible, oubliant son concept. On attend la season final avec impatience.
Màj : Fin laborieuse pour The Affair, qui ne se remet pas de la perte de deux de ses personnages principaux. Quel dommage, c’était une des narrations les plus audacieuses, les plus inventives et plus solidement tenues. Avec déjà 2 splendides personnages féminins.

The Americans (Canal) 17/20
Haletant thriller sur un couple d’espion russe qui fonde une famille aux Etats-Unis et se font passer pour de « vrais américains » pour le compte du KGB. Aucune baisse de rythme sur les 5 saisons et un final pleinement satisfaisant. Un must.

The Deuce (OCS) 17/20
Brillamment construite, The Deuce gagne en épaisseur au long des trois saisons en même temps que NYC se transforme. Et le triptyque s’achève avec panache et assurance. The Deuce aura constamment saisit les enjeux des 3 périodes qu’elle couvre grâce à des personnages fouillés et un récit ultra documenté sur la révolution du commerce du sexe à partir du début des 70′ et la légalisation du porno. En grande figure émancipatrice, Maggie Gyllenhaal, la classe incarnée, en est la reine incontestable. Une grande série baisse le rideau.

The Leftovers (OCS) 17/20
Une des plus belles et intenses séries de ces dernières années, malgré une saison 2 un poil austère. Le mystique et l’humain s’affrontent. Une musique inoubliable et un final déchirant et intime à la hauteur de cette magnifique série.

Downton Abbey (Amazon Prime) 16/20
Qui eut cru qu’on se passionne pour leurs petites histoires de maîtres et de valets . Pourtant quand on commence, on ne peut pas s’arrêter.

How I Met your Mother (Netflix) 16/20
Parce que it was Legend – wait for it – dary, parce que Robin, parce que cette fin était parfaitement mélancolique.

Narcos (Netflix) 16/20
La série a brillamment survécu à la mort d’Escobar pour se renouveler. C’est costaud dans la reconstitution, solide dans le récit, et très bien incarné. Un must Netflix.
Pas du tout accroché au spin of en revanche (Mexico)

The Knick (OCS) 16/20
Plongée brutale dans la naissance de la médecine moderne dans le New York du début du 20ème siècle. La mise en scène de Soderbergh est scotchante, les intrigues prenantes. Eloquent et passionnant.

Transparent (Amazon Prime) 16/20
Transparent transcende l’absence de son acteur principal dans un final musical à la hauteur de l’importance que la série aura eu pour la visibilité de la communauté queer et trans.
Il offre un hommage bouleversant au personnage de Maura. Et Judy Light étincelle.

Casual (Canal) 15/20
Chronique sur l’ère du temps, cynique et parfois désespérante mais aussi attachante, que cette fratrie dysfonctionnelle

Counterpart (OCS) 15/20
Dystopie surprenante (le monde se sépare en deux entités identiques qui s’affrontent) et exigeante (pas facile de s’y repérer quand tout existe en double), Counterpart parvient quand même à accrocher par son univers conspirationniste et la double interprétation de JK Simpson.

Grace and Frankie (Netflix) 15/20
Après une courte période de circonspection, on fond pour le quotidien de ces deux septuagénaires lâchées par leurs maris respectifs (pour se marier entre eux). Mordant et plein d’idées (la créatrice de Friends est aux manettes), la série crée une vraie empathie pour les personnages, mêmes les moins aimables à priori (hello Briana)
Ce n’est pas sans un petit pincement au cœur qu’on dit au revoir. Young ladies, we’ll miss you

Fleabag (Amazon Prime) 16/20
Plaidoyer féministe cynique et drôle, remarquablement construit, redoutablement écrit, Fleabag gagne en puissance autant qu’en douceur et en humanité dans sa deuxième saison, ce qui la rend encore plus indispensable. Un sans faute. Et le monologue féministe de Kristin Scott Thomas à l’épisode 3 vaut tout l’or du monde.

Hannibal (Canal) 15/20
Adaptation très graphique des romans de Thomas Harris en guise de pré-quel au Silence des Agneaux. Gore et hypnotique. Succulent.

The First (OCS) 15/20
Amusant parallèle avec le First Man de Donzelle, avec qui il partage la même poésie, la même force inéluctable. Dans une mise en scène léchée, The First mêle drame familial et conquête spatial. Malheureusement annulée.

The Honourable Woman (?) 15/20
Une seule saison prenante et bien exécutée sur un sujet dense et complexe, le conflit israélo-palestinien et les intérêts économiques dans la région. Maggie Gyllenhaal porte le show.

True Detective (OCS) 15/20
Grande première saison, austère, glauque. Saison 2 éreintée de toute part, pas vu. La saison 3 sur plusieurs temporalités tient ses promesses et retrouve l’ADN de la série

When We rise (Canal) 15/20
L’histoire du combat LGBT sur 3 périodes. La naissance du mouvement à San Francisco et les premières Gay Pride. L’apparition du SIDA et ses conséquences tragiques. La poursuite de la lutte communautaire pour la reconnaissance de la maladie jusqu’au mariage pour tous. Essentiel.

A Good Behavior (OCS) 14/20
Il faut un peu de temps pour s’attacher au personnage de Lenny (Michelle Dockery, en contre-emploi total avec son rôle de lady Mary dans Downton), mais une fois que c’est fait, on se prend vraiment au jeu.

Homecoming (Amazon Prime) 13/20
Thriller austère mais intriguant, aux airs hitchcockiens, il prend son temps mais finit par convaincre. Avec Julia Roberts dans sa première série.

House of Cards (Netflix) 14/20
Première série Netflix d’envergure, House Of Cards commençait fort dans le cynisme et se plaçait parmi les meilleures séries politiques avant de logiquement faiblir par manque d’enjeu. La dernière saison sans Kevin Spacey (par la force des choses) mais menée par Robin Wright (ce que, avouons le, on attendait depuis longtemps) déçoit malheureusement. HoC termine sa campagne boiteux et fourbu, exténué. Mais difficile d’en vouloir à un show ayant dû se réinventer en urgence après l’affaire Spacey et affronter une réalité plus folle que son scénario. Mais quel dommage pour le personnage de Claire Underwood

Irresponsable (OCS) 14/20
Excellente surprise française. Sébastien Chassagne est parfait en ado attardé de 30 ans qui se découvre père d’un gamin de 16 ans. Savoureux. Elle s’achève fidèle à lui même, drôle et touchant. Et on est fans de Sylvie, évidemment.

American Crime (Canal) 15/20
Série anthologique qui pointe du doigts les maux qui rongent la société américaine. Le racisme dans la saison 1, le harcèlement scolaire et l’homophobie dans la saison 2 et l’exploitation des réfugiés dans la 3. Puissant et jamais manichéen. Un rebond parfait pour Felicity Huffman après Desperate Housewives (et avant “l’affaire”)

Santa Clarita Diet (Netflix) 14/20
Déconnage très réussie sur une mère de famille qui se transforme en zombie après avoir… l’alchimie entre Drew Barrymore et Timothy Olyphant joue beaucoup dans le rythme de la série

The Good Place (Netflix) 15/20
Une comédie fantastique réussie qui enchaîne les twists, drôle et toujours surprenante (et même un peu philosophique, oui)

Nurse Jacky (Canal) 14/20
Un vrai bonheur de retrouver Edie Falco, la Mme Soprano de la série culte. Format court, très plaisant, même si le personnage égoïste et auto-destructeur de Jackie peut parfois agacer

Penny Dreadful (Netflix) 14/20
Assez inégal dans ses arcs narratif, c’est visuellement très réussi dans la reconstitution d’une Angleterre victorienne où se croisent les grandes figures de la littérature fantastique anglaise (Frankenstein, Dorian Gray, le loup garou de londres…)

Sense 8 (Netflix) 14/20
Un concentré de ce que peuvent faire les sœurs Wachowski, c’est plein de vie, intense, bienveillant, provocateur…. Une série sur la tolérance avant même d’être un thriller accrocheur mais un peu confus.

The Looming Tower (Amazon Prime) 14/20
Éloquent. Comment le conflit ouvert entre la CIA et le FBI a empêché de prévenir le 11/09/01. C’est parfois un peu austère et technique, mais le final est à la hauteur du sujet. Grand rôle pour Tahar Rahim.

The Tunnel (Canal) 15/20
La sécheresse des séries britanniques, des enquêtes prenantes, des season final choquants et le couple Clémence Poesy /Stephen Dillane aussi mal assorti que parfaitement complémentaire.

Ted Bundy : Autoportrait d’un tueur (Série docu Netfix) 15/20
Fascinante plongée dans la psyché d’un tueur à série, l’un des plus célèbres des Etats-Unis. On est tenu en haleine à chaque épisode, bluffé par le matériel dont les auteurs disposent, estomaqué par le personnage, le diable en habit de gendre idéal.

Versailles (Canal) 14/20
Série faussement historique, mais capitalisant sur le personnage bigger than life qu’est Louis XIV, Versailles finit par convaincre pour peu qu’on admette que les personnages parlent anglais et qu’on est dans la pure fiction.

L’effondrement (Canal) 13/20
Terrifiante vision de notre futur, froidement exposé en 8 courts épisodes indépendants filmés en plan séquence. Solidement interprété. Pas forcément à regarder en ce moment…

When They See Us (Netflix) 14/20
Un saisissant retour sur l’affaire des Central Park Five. Un récit aussi fluide que accablant, porté par d’excellents jeunes acteurs.

Bodyguard (Netflix) 13/20
Série politico-policière habile, jonglant entre terrorisme et corruption, très efficace dans son pan action. On retrouve avec plaisir le Robb Stark de Game of Thrones.

Chewing Gum (Netflix) 13/20
Comédie osée et revigorante sur l’Angleterre prolétaire à l’humour très très british.

Guyane (Canal) 13/20
Création Originale Canal ambitieuse, âpre, violente, avec de personnages très bien construits et qui capitalise sur les décors magnifique qu’offre La Guyane.

Les Revenants (Canal) 13/20
Une première saison saisissante, intrigante, fascinante. Mais que s’est il passé? Deux ans et demi plus tard, la saison 2 n’apporte aucune réponse et ennuie. La plus grosse déception sérielle que j’ai pu expérimenter.

Love (Netflix) 13/20
Comme son nom l’indique. Étrange couple, étrange série, avec l’esprit d’Appatow

Missions (OCS) 13/20
Série SF maline, qui avec peu de budget réussi à créer l’illusion de la conquête de Mars, suspense en plus. Saison 2 austère, je ne suis pas allé au bout…

The Night Of (Canal) 12/20
Un one shot un peu bancal mais efficace, qui permet surtout au talent de Riz Ahmed d’éclater au grand jour.

Working Girl (Canal) 13/20
Frénétique, épuisant, mais souvent jouissif. Cœurs sur Nathalie.

Légion (OCS) 12/20
J’ai presque tenu jusqu’à la fin de la saison 2… La mise en scène est dingue, le scénario est dingue, mais si la saison 1 jouait sur une dynamique, la saison 2 explore encore plus le psychisme et le psychédélisme jusqu’à nous perdre, en tout cas elle m’a perdu. Mais l’univers reste fou.

Trust (Canal) 12/20
Long, beaucoup trop long. Et un déséquilibre flagrant sur la qualité des épisodes. On voit que Boyle ne les a pas tous réalisés

Unbreakable Kimmy Schmidt (Netflix) 16 puis 12/20
Une première saison hilarante, rafraîchissante et inventive, la découverte d’un acteur génial, Tituss Burgess, mais un concept qui survit difficilement au temps. On continue à suivre sans déplaisir, mais sans passion. La conclusion est satisfaisante, sans plus.

Designated Survivor (Netfilx) 11/20
Plaisir coupable (surtout celui de retrouver Jack Bauer Président, enfin!)

Nox (Canal) 11/20
Polar mineur qui vaut surtout pour la présence de Nathalie Baye.

Scandal (Canal) 11/20
Pourquoi je suivais déjà? Ah oui, c’était bien deux saisons avant de tourner au grand n’importe quoi.

Scream (Netfilx) 11/20
Autre plaisir coupable également. La saison 1 n’était pas si mal.

Gentleman Jack (OCS) 13/20
Si l’on passe l’arrogance du personnage, le destin de Anne Lister est absolument passionnant, d’un féminisme follement contemporain pour une femme au 19ème siècle, propriétaire terrienne décidée à épouser une autre femme. Reconstitution impeccable, comédiens irréprochables, une mini-série instructive et très intéressante.

Wayward Pines 11/20 (Canal)
Intéressant, mais Matt Dillon, c’est pas possible. Rarement vu un acteur aussi à côté de son rôle dans une série. Saison 2 (sans Matt Dillon) bien plus sympa. Mais tout ça reste bien anecdotique

Here and Now (OCS) 10/20 Drama familial flirtant avec le surnaturel pesant. Les intrigues familiales sont pesantes… Un rare raté pour HBO.

Manhunt (Netflix) 10/20
Un sous Mindhunter flingué par le charisme d’huître de Sam Worthington,. Le fait divers est par ailleurs intéressant sans plus.

Vingt cinq (OCS) 5/20
Plantage total de  OCS Signature. Sexiste, homophobe, vision petit bourgeois totalement obsolète de la jeunesse… Une des rares déceptions de la part de OCS

Vernon Subutex 5/20
Ratage pour l’adaptation du best-seller de Despentes, qui rend son personnage principal (Duris) désagréable au possible. Céline Salette en Hyène sauve le tout.

 


PART III : LES SÉRIES CULTES

Friends 20/20
Définition. Culte : Friends

Les Sopranos 18/20
La définition du style HBO. Caractérisation parfaite des personnages, un storytelling inattaquable, et un James Gandolfini magnifique en mafieux dépressif.

Six feet Under 18/20
La famille, la mort. Passionnant à suivre, jusqu’à cette conclusion qui vous arrache le cœur, le plus puissant final jamais offert aux fans d’une série.

Games of Thrones 17/20
Les 6 derniers épisodes qui nous ont mené vers l’épilogue de la série devait nous permettre de statuer : Game Of Thrones est-elle LA série le plus importante des années 2000.
D’un point de vue «  »populaire » », la série est passée à côté de son final. La conclusion est à mon sens satisfaisante, même si le chemin pour y arriver fut décevant. Mais quand même, GoT….

Breaking Bad 17/20
La transformation d’un simple prof de science en un redoutable baron de la drogue. Brillant dans sa mise en scène et de plus ne plus addictif. Un spin off (Better Call Saul) au niveau (et même au delà)

Mad Men 17/20
La classe. Un modèle de série « d’époque ». Beaucoup copiée, jamais égalée.
The Leftovers 17/20 Une des plus belles et intenses séries de ces dernières années, malgré une saison 2 un poil austère. Le mystique et l’humain s’affronte. Une musique inoubliable et un final déchirant et intime à la hauteur de la série.

The Wire (Sur écoute) 17/20
Plongée totalement immersive dans la criminalité de Baltimore. Gangster, flics, politiciens véreux, ripoux… Encore une fois chez HBO, des personnages forts au service d’une histoire d’une ambitieuse ampleur.

Boardwalk Empire 16/20
Épopée mafieuse ample et ambitieuse, première incursion réussie de Scorsese dans l’univers des séries (il aura moins de flair avec Vynil), Boardwalk Empire raconte les premières heures troubles de l’autre ville du vice, Atlantic City, en pleine prohibition. Le visage de la série est magistralement incarné par Steve Buscemi.

24 Heures Chrono 15/20
Jack Bauer est immortel. Et 24 a révolutionné la façon de faire des séries.

Orange is the new black 14/20
Une première saison impressionnante, qui réussissait l’exploit de jongler avec une vingtaine de personnages principaux. Les backstories en flashback étaient toutes passionnantes. Une lente et douloureuse baisse d’intérêt jusqu’à un poli ennui.
MAIS petit miracle pour la saison finale, parvenant à s’extirper de la pauvreté des précédentes et renouant avec ce qui en faisait à l’origine un show de premier plan : ses personnages.

Queer as Folk 15/20
Série essentielle pour la communauté LGBT, une des premières représentations réalistes du milieu gay sur un grand network généraliste.

EN AVANT – 10/20

En avant : AfficheDe Dan Scanlon

Chronique : En Avant s’empare des codes de l’Heroic Fantasy pour les détourner de manière amusante, la magie ayant été remplacée depuis longtemps par la technologie. Malheureusement, le film en manque beaucoup, de magie, se situant bien loin des standards habituels de Pixar.
Dans son esthétique générale tout d’abord, l’animation étant au mieux banale, au pire assez laide. On pense plus au style un peu grossier des premiers Dreamworks, et ce n’est pas un compliment.
Le bestiaire est malgré tout rigolo, et certains personnages comme les fées-bikers ou la manticore, une créature mi-lion, mi-dragon génialement doublée par Octavia Spencer, se démarquent, mais l’aventure est souffreteuse et ne suscite jamais un grand enthousiasme.
Dénué de toute double lecture, En Avant s’adresse principalement aux enfants, et s’il tente de capitaliser sur l’émotion en jouant sur la relation entre les deux frères et sur la figure du père, c’est souvent sans surprise (ou alors j’ai un cœur de pierre, ce qui n’est pas totalement à exclure).
Un Pixar pour le moins mineur donc. Mais comme pour s’excuser d’avoir un peu dévié de sa traditionnelle exigence, le studio a dégainé presque en même temps le trailer de son prochain film, Soul, au concept et aux dessins excitants et on ne peut plus prometteurs. Et nous n’aurons que trois mois à attendre pour le découvrir (enfin si l’on peut retourner dans les salles de cinéma d’ici là…).

Synopsis : Dans la banlieue d’un univers imaginaire, deux frères elfes se lancent dans une quête extraordinaire pour découvrir s’il reste encore un peu de magie dans le monde.

LA BONNE ÉPOUSE – 12,5/20

La Bonne épouse : AfficheDe Martin Provost
Avec Juliette Binoche, Yolande Moreau, Noémie Lvovsky

Chronique : La Bonne Épouse se met doucement en place, le temps de nous familiariser avec les codes et usages de cette maison aux valeurs autoproclamées irréprochables. Dans une mise en scène légèrement surannée, mais élégante et délicate, Martin Provost s’attache à présenter ses personnages cocasses et bien croqués, en particulier ce trio de femmes bien décidées à faire de vos filles de parfaites femmes au foyer. Ce que la Bonne Epouse dit de la condition féminine dans les années 60, sans être surprenant, est assez édifiant. Il restitue une époque pas si lointaine, en s’amusant autant qu’il le dénonce du peu de liberté dont disposait les femmes, mais sans que de réelles problématiques ne se dégagent vraiment d’un scénario d’abord un peu nonchalant.
Un événement soudain va venir réveiller tout ça et donner un coup fouet au récit. On sent l’urgence gagner les personnages et souffler le vent du changement, la révolution guette. Mais gentiment. Des sujets passionnants émergent alors tous en même temps, sans que Provost ne sache vraiment comment les traiter. La Bonne Épouse est définitivement féministe, mais ne sait pas trop comment le dire. Comédie, drame, film politique, d’auteur, boulevard, La Bonne épouse ne règle jamais son problème de positionnement. C’est à la fois ce qui fait son charme et sa limite. Il aborde de nombreux thèmes mais sans pouvoir les approfondir. Par manque de temps sans doute, trop concentré sur ses triplettes (ce qui est tentant avec des performeuses telles que Binoche, Lvovsky et Moreau), mais au détriment des destins des étudiantes pourtant parcourus par des thématiques fortes comme l’émancipation féminine, évidement, mais aussi les mariages forcés, l’éveil à la sexualité, à toutes les sexualités, avec en fond les événements de mai 68. Chacune d’elle pourrait faire l’objet d’un spin of passionnant sur quel aura été leur parcours après l’institut.
C’est donc à un joyeux bordel, faussement inconséquent, auquel nous invite Provost et ses actrices, enlevé et provocateur. Cet entre-deux constant est peut-être simplement la nature de ce film hybride qui s’achève par un surprenant mais réjouissant happening.

Synopsis : Tenir son foyer et se plier au devoir conjugal sans moufter : c’est ce qu’enseigne avec ardeur Paulette Van Der Beck dans son école ménagère. Ses certitudes vacillent quand elle se retrouve veuve et ruinée. Est-ce le retour de son premier amour ou le vent de liberté de mai 68 ? Et si la bonne épouse devenait une femme libre ?

JUDY – 13/20

Judy : AfficheDe Rupert Goold
Avec Renée Zellweger, Jessie Buckley, Finn Wittrock

Chronique : Académique mais plein de charme, Judy compense le classicisme de son écriture par l’esprit dont fait preuve son héroïne et sa joyeuse répartie. Calibré pour les oscars, ce biopic dans la pure tradition hollywoodienne est magistralement porté par Renée Zellweger qui n’a pas volé sa statuette. Elle incarne l’icône avec passion et se transcende dès qu’il s’agit de traduire la relation compliquée qu’elle entretenait avec son public.
A la fois tendre et cruel, Judy donne un aperçu, bref mais éloquent, de l’envers du décor de la machine à rêves qu’est Hollywood. Le film raconte le crépuscule d’une étoile broyée par le système, dont le destin tragique ressemble à celui de beaucoup d’enfants stars. Rendue toxicomane par un studio qui la gavait de pilules pour être en forme et tenir le rythme et la ligne, la jeune actrice est entrée dans l’âge adulte sans avoir eu d’enfance et déjà dépendante.
Ce que le biopic de Rupert Goold essaie de capturer en racontant les derniers mois de l’icône, c’est aussi cette relation d’amour/haine/indifférence de la star avec ses fans. Difficile de ne pas y voir un parallèle avec ce que Zellweger a dû affronter après sa traversée du désert post-Bridget Jones. Les regards moqueurs d’un public qui ne la reconnait plus, les rôles qui se font rares… Judy est aussi une belle revanche pour elle.

Synopsis : Hiver 1968. La légendaire Judy Garland débarque à Londres pour se produire à guichets fermés au Talk of the Town. Cela fait trente ans déjà qu’elle est devenue une star planétaire grâce au Magicien d’Oz. Judy a débuté son travail d’artiste à l’âge de deux ans, cela fait maintenant plus de quatre décennies qu’elle chante pour gagner sa vie. Elle est épuisée. Alors qu’elle se prépare pour le spectacle, qu’elle se bat avec son agent, charme les musiciens et évoque ses souvenirs entre amis ; sa vivacité et sa générosité séduisent son entourage. Hantée par une enfance sacrifiée pour Hollywood, elle aspire à rentrer chez elle et à consacrer du temps à ses enfants. Aura-t-elle seulement la force d’aller de l’avant ?

DARK WATERS – 15/20

Dark Waters : AfficheDe Todd Haynes
Avec Mark Ruffalo, Anne Hathaway, Tim Robbins

Chronique : Le cinéma de Todd Haynes ne brille jamais autant que lorsqu’il s’empare de destins vibrants et romantiques (Carol, Loin du Paradis, Velvet Goldmine…). Alors c’est peu dire que le réalisateur se frotte à un genre assez éloigné de sa zone de confort avec Dark Waters. Il s’est lancé dans le tournage de ce thriller industriel et environnemental convaincu par l’engagement de Mark Ruffalo, qui lorsqu’il ne se transforme pas en Hulk, consacre depuis une décennie tout son énergie à défendre un cinéma engagé (Spotlight, The Normal Heart, The Kids are all right).
L’ acteur a donc eu la bonne idée de faire appel à la sensibilité de Todd Haynes pour narrer l’édifiant combat de Robert Bilott, un avocat spécialisé dans la défense des industries chimiques, qui va contre tout attente s’opposer au groupe le plus puissant des Etats-Unis et tenter de prouver que l’entreprise a sciemment caché la dangerosité de ses produits, en particulier le très répandu Téflon (Dark Waters est aussi très instructif si vous vous demandez comme moi pourquoi on vous dit de faire très attention avec les poêles Tefal depuis que vous êtes petit).
Une bataille de santé publique s’écoulant sur plus de 15 ans que Haynes capture admirablement en deux heures, avec mesure, pudeur, délicatesse et une grosse dose d’humanité. Elle se traduit par un film-enquête complexe mais limpide dans sa façon d’illustrer l’affrontement entre l’intérêt général et les intérêts financiers des grands groupes industriels, deux notions rarement compatibles.
La mise en scène de Haynes brille par sa sobriété tout en étant ample et variée, soutenue par une musique souvent anxiogène. Elle délivre des scènes puissantes qui mettent en lumière les dérèglements de notre société capitaliste et consumériste. Car outre le scandale sanitaire, Dark Waters montre aussi comment ces entreprises gardent les habitants de la région sous leur coupe en leur donnant un travail, en finançant les écoles et les œuvres de charité. Les attaquer, c’est mettre en péril un tissu social souvent fragile, aussi opaque soient leurs activités.
Mais Dark Waters n’est pas que politique, c’est également le portrait d’un homme qui va devoir se battre contre à peu près tout le monde pour faire triompher la justice : ses collègues qui craignent de se mettre à dos leurs clients, sa famille qui ne le voit s’intéresser qu’à cette enquête, et même les citoyens qu’il défend, qui craignent pour leur emploi si l’entreprise était amenée à fermer. Un destin sacrificiel que Haynes ne se prive pas d’éclairer sous un jour romanesque, ce qu’il maitrise à la perfection.
Dark Waters a beaucoup été comparé à Erin Brockovitch, avec un peu moins de panache et un peu plus de pédagogie, mais à raison, car la force du message est du même acabit
Ils démontrent qu’un film, aussi passionnant soit-il (et Dark Waters l’est) sert aussi à çà, à alerter et réveiller un peu les consciences. Remarquable.

Synopsis : Robert Bilott est un avocat spécialisé dans la défense des industries chimiques. Interpellé par un paysan, voisin de sa grand-mère, il va découvrir que la campagne idyllique de son enfance est empoisonnée par une usine du puissant groupe chimique DuPont, premier employeur de la région. Afin de faire éclater la vérité sur la pollution mortelle due aux rejets toxiques de l’usine, il va risquer sa carrière, sa famille, et même sa propre vie…

INVISIBLE MAN – 13,5/20

Invisible Man : AfficheDe Leigh Whannell
Avec Elisabeth Moss, Oliver Jackson-Cohen, Harriet Dyer

Chronique : Cette nouvelle interprétation de l’homme invisible tord malicieusement le mythe en se plaçant du point de vue non pas de celui qu’on ne voit pas, mais de celle qui ne le voit plus.
C’est dans sa double lecture que Invisible Man est le plus intéressant. Il épouse tous les codes du thriller d’épouvante mais c’est pour mieux délivrer un message sur le harcèlement et les violences conjugales. Le scénario n’hésite pas à mettre en avant les similitudes entre les héroïnes de thrillers parano et les victimes de ces abus. La suspicion d’hystérie, les doutes sur la véracité des accusations, l’isolement…
Le sous-texte n’est pas des plus subtils mais est en même temps terriblement actuel et salutaire.
Intense et fiévreuse, Élisabeth Moss porte à la perfection cette métaphore que le réalisateur file deux heures durant, sans éviter quelques clichés mais avec assurance. Sa mise en scène clinique et diabolique lorsqu’il s’agit de faire monter la tension remplit très correctement sa mission principale, cette de nous faire sursauter et de nous ronger les sangs. Et comme le fond va un peu plus loin que ce que le genre délivre habituellement, on valide franchement cette nouvelle vision de la l’homme invisible par les studios BlumHouse.

Synopsis : Cecilia Kass est en couple avec un brillant et riche scientifique. Ne supportant plus son comportement violent et tyrannique, elle prend la fuite une nuit et se réfugie auprès de sa sœur, leur ami d’enfance et sa fille adolescente.
Mais quand l’homme se suicide en laissant à Cecilia une part importante de son immense fortune, celle-ci commence à se demander s’il est réellement mort. Tandis qu’une série de coïncidences inquiétantes menace la vie des êtres qu’elle aime, Cecilia cherche désespérément à prouver qu’elle est traquée par un homme que nul ne peut voir. Peu à peu, elle a le sentiment que sa raison vacille…