PARIS – 5,5/10

Réalisé par Cédric Klapisch
 
Synopsis : C’est l’histoire d’un Parisien qui est malade et qui se demande s’il va mourir. Son état lui donne un regard neuf et différent sur tous les gens qu’il croise. Le fait d’envisager la mort met soudainement en valeur la vie, la vie des autres et celle de la ville toute entière.
Des maraîchers, une boulangère, une assistante sociale, un danseur, un architecte, un SDF, un prof de fac, une mannequin, un clandestin camerounais… Tous ces gens, que tout oppose, se retrouvent réunis dans cette ville et dans ce film.
Vous pouvez penser qu’ils ne sont pas exceptionnels mais, pour chacun d’entre eux, leur vie est unique. Vous pouvez croire que leurs problèmes sont insignifiants, mais, pour eux, ce sont les plus importants du monde.

Avis : La déception à la vision de Paris est à la hauteur de l’attente qu’il a fait naître et de l’ambition du projet. Car vouloir offrir un regard personnel mais néanmoins vaste de Paname à travers la vie d’une bonne dizaine de ses habitants est un pari ambitieux. Et quand le casting comprend entre autres Binoche, Duris, Cluzet, Luchini, Viard, Mélanie Laurent, l’attente est forte. Las! A passer de personnages en personnages, d’histoires en histoires, le film ressemble plus à un patchwork de scenettes qui reste en surface, superficiel et se démarque difficilement des clichés. Alors oui, Klapish délivre quelques jolis moments par Binoche ou Laurent, ou quelques (trop rares) moments franchement drôles avec Karine Viard, mais perd tellement de temps à présenter tous ses protagonistes, que très vite on ne voit plus bien l’intérêt du film. Il aurait sûrement gagné à se concentrer sur moitié moins de personnages et à enlever une bonne demi-heure au tout. Surtout, on ne retrouve pas le cinéma ludique de Klapish, bourré d’idées et de trouvailles, leger et grave en même temps. Au bout de plus de deux heures, on quitte les personnages tels qu’on les a trouvés au départ, sans les avoir vu évoluer et sans qu’ils ne nous aient touchés.  

CLOVERFIELD – 6,5/10

Réalisé par Matt Reeves
 

Synopsis : New York – Une quarantaine de ses amis et relations ont organisé chez Rob une fête en l’honneur de son départ pour le Japon. Parmi eux, Hub, vidéaste d’un soir, chargé d’immortaliser l’événement. La "party" bat son plein lorsqu’une violente secousse ébranle soudain l’immeuble. Les invités se précipitent dans la rue où une foule inquiète s’est rassemblée en quelques instants. Une ombre immense se profile dans le ciel, un grondement sourd se fait entendre… et la tête de la Statue de la Liberté s’effondre brutalement sur la chaussée. L’attaque du siècle vient de commencer. Au petit matin, Manhattan ne sera plus qu’un champ de ruines…
 

Avis : Pour qui ne sera pas pris de nausées ou de crise d’épilepsie devant cette succession de plans caméra DV à l’épaule, Cloverfield vaut vraiment le coup. Déjà parce que c’est du jamais vu. Le principe d’un faux film "amateur", utilisé avec succès dans le Projet Blair Witch, prend ici une toute autre dimension. Parce que ce n’est pas un bois qui est filmé à travers le regard (et l’objectif) d’un personnage, mais New York qui se fait fracasser par une grosse bébête. Et le resultat est saisissant. On a vraiment l’impression d’assister à la destruction de la big apple .Les effets spéciaux sont d’autant plus saisissants qu’on les oublie rapidement pour être complétement plongé dans le "truc" (si on est pas allé vomir avant, rappel de l’avant-propos…). Cet impression du "réel", vraiment déroutante, est  renforcée par un travail sur le son diablement efficace et une phase d’intruction un peu longue certes, mais necessaire, à la fois pour se familiariser avec les personnages et pour adhérer (ou non) à la méthode.
Inédit et intéressant, vraiment.

PS : I LOVE YOU – 5/10

Réalisé par Richard LaGravenese
Synopsis : Holly et Jerry sont un couple amoureux menant une vie parfaite. A la suite de la mort soudaine de Jerry, Holly sombre dans une dépression. C’est alors qu’elle reçoit une lettre, la première d’une série de dix, rédigées par Jerry avant sa mort. Ces lettres, agencées tel un jeu de piste, lui donnent des instructions de choses à faire pour, à terme, tourner la page et enfin réapprendre à vivre.
 
Avis : Avec la talentueuse Hilary Swank en vedette, je m’attendais honnêtement à une comédie romantique un peu au-dessus de la moyenne. Raté. C’est poussif, pas très drôle, pas très émouvant, et les personnages des copines, finalement les plus interressants, ne sont malheureusement pas assez mis en avant. Et puis l’ensemble n’est pas aidé par une réalisation sans idée et des situations tire-larmes agaçantes. Passons.

JUNO – 6/10

Synopsis : Juno McGuff, 16 ans, est une jeune fille qui n’a pas la langue dans sa poche mais qui, sous ses airs de dure, se cherche comme toutes les adolescentes de son âge. Alors que la plupart de ses copines de lycée passent leur temps sur Internet ou au centre commercial, Juno ne fait rien comme les autres. C’est ainsi qu’un jour où elle s’ennuie, elle couche avec Bleeker, garçon aussi charmant que peu prétentieux.
Mais quand elle tombe enceinte accidentellement, elle décide de trouver le couple de parents adoptifs idéal qui pourra s’occuper de son bébé. Avec l’aide de sa meilleure amie Leah, elle repère dans les petites annonces du journal local Mark et Vanessa Loring qui rêvent d’adopter leur premier enfant. Soutenue par sa famille, Juno fait la connaissance des Loring. Tandis que le terme de sa grossesse approche, Juno va devoir faire preuve de maturité et de courage…
 
Avis : Précédée d’une réputation très flatteuse, auto-proclamée "Nouveau Little Miss Sunshine", Juno est effectivement une sympatique comédie, fine et agréable, dans la lignée des comédies made in "ciné indé US" : des situations étonnantes, des personnages forts, une musique adhoc, des dialogues bien sentis… Mais Juno souffre d’un peu trop de légéreté, l’écriture est notamment moins savoureuse que Miss Little Sunshine ou les Berkman se séparent pour ne citer que ces deux films. Le scénario est également moins solide et enfonce quelques portes ouvertes. Et aussi – mais c’est une appréciation toute personnelle – la jeune interprète en fait un chouilla trop, limite agaçante, si bien que je l’ai trouvé par moment bien peu crédible.
N’empêche qu’on passe un très bon moment.

BE KIND, REWIND – 7/10

Réalisé par Michel Gondry

Synopsis : Un homme dont le cerveau devient magnétique efface involontairement toutes les cassettes du vidéoclub dans lequel l’un de ses amis travaille. Afin de satisfaire la demande de la plus fidèle cliente du vidéoclub, une femme démente, les deux hommes décident de réaliser les remakes des films effacés parmi lesquels "Retour vers le Futur", "Le Roi Lion" et "Robocop".

Avis : Contrairement à ses films précédents, Gondry delaisse quelque peu l’univers onirique et le cerveau de ses personnages pour s’ancrer légérement plus dans le réel. Trés légèrement… Car l’idée de départ reste improbable. Mais on marche. A fond. D’une part parce que le réalisateur ne lâche jamais son histoire et évite tout trou d’air et baisse de rythme. Et d’autre part simplement parce que c’est drôle. Très drôle. Jack Black est un pur talent comique, irrésistible, qui dispose aussi d’une réelle capacité à  émouvoir. Moss Def, et ce n’est pas négligeable, trouve sa place à ses côté, et compose un contre poids très intéressant à Black. Et puis si on se marre, on se régale aussi des trouvailles incessantes de Gondry dans la réalisation. Un impression de bricolage sophistiqué toujours aussi agréable.
Alors oui, l’émotion finale est sans un peu plus surfaite que dans ses autres films, mais d’abord ce ne sont que quelques minutes à la fin, et puis, ce n’est pas si désagrèable les bons sentiments…