SELON CHARLIE – 6/10

 
Synopsis : Une ville au bord de l’Atlantique, hors saison. Trois jours, sept personnages, sept vies en mouvement, en quête d’elles-mêmes, qui se croisent, se ratent, se frôlent, se percutent et qui en se quittant, ne seront plus jamais les mêmes.

 
Avis : Plus qu’un film choral, Selon Charlie est plus un film à histoires, les personnages se croisant certes, mais restant bien centrés sur leur propre condition. On regrettera que toutes ne soient pas traitées avec la même qualité, mais on appréciera l’ambiance générale de mal-être habitant les personnages et les situations remarquablement réhaussées par la bande son. A côté de la relation Pierre / Mathieu , les autres intrigues ont quand même du mal à exister (on se demande à quoi sert l’histoire du tennisman). Tout comme le traitement de chaque partie, l’interprétation est inégale. Bacri devient une caricature de lui même (qu’on le fasse taire!), Poolevorde est sous-exploité, Magimel est très convaincant. Inégal donc, mais prenant.

LE VENT SE LEVE : 7,5/10

 
Synopsis : Irlande, 1920. Des paysans s’unissent pour former une armée de volontaires contre les redoutables Black and Tans, troupes anglaises envoyées par bateaux entiers pour mater les velléités d’indépendance du peuple irlandais.
Par sens du devoir et amour de son pays, Damien abandonne sa jeune carrière de médecin et rejoint son frère Teddy dans le dangereux combat pour la liberté…
 
Avis : Voir Le Vent se lève, c’est un peu avoir l’impression de voir un classique, comme un séance de rattrapage. Sauf qu’après sa palme d’or Cannoise, le film sort aujourd’hui. Et fait montre d’un classicisme formel que je trouve personnellement bienvenu et pas si fréquent. Un scénario solide et exigeant (je ne saurais trop vous conseiller de vous plonger un peu dans l’histoire irlandaise avant la séance), une mise en scène sobre, ultra-réaliste et efficace, des scènes d’une intensité parfois bouleversante, une reconstitution et une interprétation d’une incroyable justesse, confirmant au passage tout le bien que l’on pensait de Cillian Murphy, une alternance maitrisée des scènes de guerilla et de discussions idéologiques, relevant les doutes et contradictions de l’action indépendantistes. Autant d’éléments qui contribuent à la réalisation d’un grand film, dont on ressort sonné.

MIAMI VICE – 7,5/10

Réalisé par Michael Mann
Avec Colin Farrell, Jamie Foxx, Gong Li
 
Synopsis : Miami… Deux agents fédéraux et la famille d’un informateur ont été sauvagement exécutés. Une nouvelle enquête commence pour Sonny Crockett et son coéquipier Ricardo Tubbs, avec une certitude : la fuite qui a permis ce massacre en règle provenait des sommets de la hiérarchie… Les deux inspecteurs découvrent rapidement que les tueurs étaient au service de la Fraternité Aryenne, organisation suprématiste liée à un réseau de trafiquants internationaux doté d’un système de protection ultra-sophistiqué. Poursuivant leurs investigations, les deux partenaires prennent contact avec l’administratrice
financière du cartel, Isabella, une sinocubaine aussi experte en investissements et transferts de fonds qu’en blanchiment d’argent. La séduisante Isabella offre contre toute attente à Sonny une chance d’exorciser ses démons

Avis : Encore une belle réussite du virtuose Mann. Le réalisateur de Heat et Collateral n’a pas son égal pour placer sa caméra là où il faut, et filme comme personne la vitesse, la foule ou la nuit. Un montage efficace et une BO formidable rythme admirablement ce film porté par une image glacée très a propos. D’autant plus qu’il ne s’agit pas seulement d’une demonstration esthétique. L’intrigue est trépidante, même si complexe et nous tient en haleine, spécialement la dernière heure, très réussie. Et n’oublie pas de donner du corps à l’histoire en distillant efficacement quelques doses d’émotion. Si le scénario porte plus sur le personnage de Colin Farrell, l’ensemble du casting est très cohérent, avec une mention spéciale à Gong Li, sublime. Le couple Farrell/Foxx fonctionne parfaitement.

 

LA SCIENCE DES REVES – 8/10

Réalisé par Michel Gondry
 
Synopsis : Venu travailler à Paris dans une entreprise fabriquant des calendriers, Stéphane Miroux mène une vie monotone qu’il compense par ses rêves. Devant des caméras en carton, il s’invente une émission de télévision sur le rêve.
Un jour, il fait la connaissance de Stéphanie, sa voisine, dont il tombe progressivment amoureux. D’abord charmée par les excentricités de cet étonnant garçon, la jeune femme prend peur et finit par le repousser. Ne sachant comment parvenir à la séduire, Stéphane décide de chercher la solution de son problème là où l’imagination est reine…
 
 
Avis : Finalement, la principale (et excellente) surprise du nouveau Gondry (et premier en tant que real + scenariste), c’est que La Sience, n’est pas seulement un terrain de jeu pour exposer ses délires à tort et à travers. Non, la Sciences des Rêves est certes d’une incroyable richesse visuelle et recelle de trouvailles à la fois dans le scénario et dans la réalisation. L’ensemble est d’autant plus touchant que l’esthétique très simple, mais riche, fait de carton et de plastique et les effets slow motion nous rappellent notre enfance et évoque irrémédiablement quelque chose qui nous touche personnellement. Mais ce qui étonne le plus, c’est la cohérence à la fois entre l’idée de départ (comment les rêves se créent à partir de souvenirs, de rencontres etc…), le style, et la crédibilité de la love story, pourtant pas évidente au départ. Or le scénario est assez subtil pour prendre le temps d’installer les sentiments, et l’enrobe surtout de beaucoup d’humour (quelques moments hilarants). Le mélange des langues est par ailleurs charmant et judicieux et rajoute, s’il le fallait, au côté décallé du film. Gael Garcia Bernal prouve au passage qu’il n’est pas seulement qu’une belle gueule, toujours très juste et faisant preuve d’une belle dose d’autodérision. Charlotte Gainsbourg n’a jamais été aussi touchante et les seconds rôles allégent encore le tout, Chabat en tête.
Un petit moment de bonheur cinématographique donc, aérien, onirique et drôle. Ca fait du bien de s’évader de temps en temps…

WOLF CREEK – 6,5/10

 
Synopsis : Trois jeunes randonneurs partent pour trois semaines de trekking dans le désert australien. Ils en profitent pour aller admirer Wolf Creek, un cratère causé par un météorite vieux de plusieurs milliers d’années. Cette nuit-là, ils retrouvent leur voiture en panne. Lorsque un autochtone leur propose de l’aide, ils se croient sauvés. Pourtant, le vrai cauchemar commence…
 
Avis : Un vraie réussite dans le genre. Ce qui pourrait passer pour une faiblesse, la fait que la partie "horreur" intervienne très tard (au moins à la moitié du film) s’avère être finalement un atout. Cela permet d’installer à la fois les personnages et l’univers du film, ce qui fait que lorsqu’il bascule dans le gore, on croit à la fois aux réactions de personnages (peu nombreux, donc plus facilement identifiables) et on n’est pas agressé par la réalisation, à la fois proche des acteurs et du drame, et de temps en temps suggestive. Alors qu’on a peu tremblé jusqu’à là, on arrive à une tension quasi-insoutenable lors de la dernière demi-heure, qui distille effciacemenjt une violence gratuite et sans concession. Le réalisateur fait un usage de la caméra à l’épaule maitrisé et d’une image saturée, qui conviennent à la fois au road-movie du début en mettant en valeur les paysages desertiques, et à la partie angoisse en ajoutant encore au côté crasseux et poisseux de l’antre du tueur.
Dans la masse de films d’horreur qui sortent en ce moment, un très bon élève.

LA TOURNEUSE DE PAGES – 5/10

 
Synopsis : Fille de bouchers dans une petite ville de province, Mélanie, âgée d’une dizaine d’années, semble avoir un don particulier pour le piano. Elle tente le concours d’entrée au conservatoire mais échoue, fortement perturbée par l’attitude désinvolte de la présidente du jury, une pianiste reconnue. Profondément déçue, Mélanie abandonne le piano.
Une dizaine d’années plus tard, Mélanie entre comme stagiaire dans un grand cabinet d’avocats dont le PDG, M. Fouchécourt, se trouve être le mari de cette femme qui a certainement changé le cours de sa vie. Très vite, Mélanie se fait remarquer pour son sens de l’organisation et son dévouement par M. Fouchécourt qui la recrute à son domicile pour veiller sur son fils. La rencontre avec Mme Fouchécourt, toujours pianiste, se passe merveilleusement bien puisque Mélanie se montre très sensible à la musique et devient sa tourneuse de pages…
 
Avis : Une idée de départ plutôt intéressante, mais à mon sens sous-exploitée, dans la mesure où les ficelles du scènarios sont (beaucoup) trop appuyées pour être crédibles. Un peu dans la même veine que "Une affaire de goût" de Bernard Rapp, mais en beaucoup moins subtile. L’univers de manipulation est trop grossièrement installé pour créer le mal-être, et c’est plutôt l’ennui qui gagne… Si Catherine Frot est impeccable, élargissant encore son champ de jeu, Deborah François est aussi expressive qu’une meule de beurre… Et ça n’aide pas à faire gagner le film en intensité. Je l’avais déjà trouvée très sur-estimée dans l’Enfant, des Dardenne, la tourneuse confirme ma première impression… Bref, le temps paraît beaucoup plus long qu’il n’est…

PIRATES DES CARAIBES II – 6/10

Réalisé par Gore Verbinski

 
Synopsis : Dans ce nouvel opus de l’aventure Pirates des Caraïbes, le toujours aussi excentrique pirate Jack Sparrow est confronté subitement à son passé. Treize ans auparavant, Jack signait un pacte avec Davey Jones, le maître des sept mers, dont l’esprit maléfique n’a d’égal que son apparence tentaculaire. En échange de son âme, ce dernier lui promettait le commandement du mythique Black Pearl…
Aujourd’hui, Jones vient donc récupérer sa dette. Mais donner son âme à Jones est sans issue, il n’y a pas de rédemption possible, c’est devenir comme tous les membres de son équipage maudit, un fantôme au physique aussi repoussant que terrifiant. Pour éviter ce sort funeste auquel Jack ne tient pas vraiment, il n’a qu’une solution : retrouver le coffre maudit de Jones où sont cachés les âmes emprisonnées…
 
Avis : Oui, ce deuxième opus est loin du niveau du premier. Moins drôle, moins construit, moins inventif, moins cohérent, plus laborieux. Oui, il est un peu trop long. Oui, le scénario est confus et tiré par les cheveux. Oui, Johnny Depp en fait un peu trop. Oui, Keira Knightley en fait des tonnes pour faire exister son personnage.
Oui mais… Mais on a aussi le très agréable sentiment de revenir en enfance, et de participer à un bon vieux dessin animé Disney, mais en live. De plus, le film recelle des vrais trouvailles de réalisations (le coup de la roue), des (trop rares) fulgurances comiques et est porté par une bande son originale et très efficace. Il arrive aussi à une maîtrise impressionnante au niveau des effets spéciaux (incroyables affreux) et offre à nos yeux de gamins des décors incroyables.
Résultats, un moment pas désagréable, même si on a l’impression d’avoir contempler un très joli coffre, malheureusement bien vide… En attendant le 3, dejà tourné, qu’on espère plus consistant.

ARRIVEDERCI, AMORE, CIAO – 5,5/10

 

Synopsis : Giorgio, un gauchiste idéaliste devenu terroriste, retourne en Italie après un exil en Amérique Centrale afin de mener une vie normale. Faisant chanter d’anciens militants, il obtient une peine de prison réduite. Une fois libéré, il sombre inexorablement dans une spirale infernale faite de violence et de crime.

 

Avis : Malgré l’évidente bonne volonté à dépeindre la cynisme de ce personnage paradoxal, qui sème la mort pour obtenir une vie normale et tranquille, je n’ai justement pas réussit à croire en ce personnage froid et insensible. Il y a à mon sens un décalage insurmontable entre son objectif (la quête d’une vie de "bon père de famille") et les moyens qu’il met en oeuvre pour  y parvenir (les meurtres). Si on y ajoute les remords suite au meurtre qui l’a conduit à  l’exil (explication à la fin en flash back, musqiue toussa…- en passant la BO, et le son en général, très moyen), c’est pour moi trop difficile à avaler. . Et puis la scène finale sortie tout droit d’un film d’horreur de série B…

Dans l’ensemble d’ailleurs, le film manque un peu de rythme, les scènes s’enchaînent, comme les mauvaises actions du héros, sans véritable liant ou montée en puissance. D’où une certaine platitude.