ROBIN DES BOIS – 6/10

 

Robin des Bois

 
Synopsis : À l’aube du treizième siècle, Robin Longstride, humble archer au service de la Couronne d’Angleterre, assiste, en Normandie, à la mort de son monarque, Richard Coeur de Lion, tout juste rentré de la Troisième Croisade et venu défendre son royaume contre les Français.
De retour en Angleterre et alors que le prince Jean, frère cadet de Richard et aussi inepte à gouverner qu’obnubilé par son enrichissement personnel, prend possession du trône, Robin se rend à Nottingham où il découvre l’étendue de la corruption qui ronge son pays. Il se heurte au despotique shérif du comté, mais trouve une alliée et une amante en la personne de la belle et impétueuse Lady Marianne, qui avait quelques raisons de douter des motifs et de l’identité de ce croisé venu des bois.
Robin entre en résistance et rallie à sa cause une petite bande de maraudeurs dont les prouesses de combat n’ont d’égal que le goût pour les plaisirs de la vie. Ensemble, ils vont s’efforcer de soulager un peuple opprimé et pressuré sans merci, de ramener la justice en Angleterre et de restaurer la gloire d’un royaume menacé par la guerre civile. Brigand pour les uns, héros pour les autres, la légende de "Robin des bois" est née.
 
Avis : Ridley Scott revisite le mythe du justicier de Sherwood en revenant aux sources du héros. On est bien loin du renard de Disney… Le réalisateur utilise les mêmes ingrédients que pour son film référence, Gladiator – réalisme, violence, puissance…
Au final, il livre une œuvre épique à grand spectacle, imposant et prenant, auquel manque cependant une pointe de recul et de finesse psychologique (et d’humour). Les personnages et l’intrigue ont en effet moins de relief que pour la quête de Maximus, ce qui limite forcément la portée de ce Robin Wood, cependant très efficace.

DANS SES YEUX – 4/10

 

Dans ses yeux

 
Synopsis : 1974, Buenos Aires. Benjamin Esposito enquête sur le meurtre violent d’une jeune femme.
25 ans plus tard, il décide d’écrire un roman basé sur cette affaire "classée" dont il a été témoin et protagoniste. Ce travail d’écriture le ramène à ce meurtre qui l’obsède depuis tant d’années mais également à l’amour qu’il portait alors à sa collègue de travail. Benjamin replonge ainsi dans cette période sombre de l’Argentine où l’ambiance était étouffante et les apparences trompeuses…
 
 
Avis : Alors c’est ça qui a coiffé au poteau Un prophète et Le ruban blanc pour l’oscar du meilleur film étranger ? Audiard et Haneke doivent quand même bien se demander ce qui leur est arrivé…
Formellement, Dans ses yeux n’est pas un mauvais film, la reconstitution de l’univers 70s tellement à la mode est bien rendu, les interprètes sont investis et convaincants, les sujets de base (la chasse à l’homme, la vengeance, l’amour inavoué et mortifère…) sont solides.
Là où le bas blesse, c’est que le scénario fait appel à de trop nombreux artifices pour être crédible. Il cache ses faiblesses derrière la fausse bonne idée de la double temporalité qui donne une complexité factice au récit. Car dans les faits, l’intrigue est d’une naïveté confondante et multiplie les rebondissements improbables. Tout tombe formidablement bien pour que l’histoire avance. Pour ne rien dévoiler, je dirais que s’il fallait trouver une aiguille dans une botte de foin, le héros découvrirait par magie que la tante du méchant a une ferme au nord de la ville et se piquerait sur l’aiguille en question en faisant un sieste dans le champs…  Et tout est à l’avenant. Du coup, c’est toute la crédibilité de la construction narrative qui en prend un coup. Et comme la mise en scène très académique ne transcende rien… (L’effet Usual suspect pour terminer la partie thriller, merci mais non merci…)
On pourrait se consoler avec la romance frustrante et inaboutie, intrigue secondaire plutôt réussie tout au long du film, mais elle se termine également dans la précipitation, chaussant ses gros sabots, comme pour signifier qu’on n’était définitivement pas dans l’œuvre finement ciselée, mais bien dans l’esbroufe et les effets vaporeux. Visiblement, ça a fonctionné sur l’académie des Oscars…

IRON MAN 2 – 6/10

 

Iron Man 2

 
Synopsis : Le monde sait désormais que l’inventeur milliardaire Tony Stark et le super-héros Iron Man ne font qu’un. Malgré la pression du gouvernement, de la presse et du public pour qu’il partage sa technologie avec l’armée, Tony n’est pas disposé à divulguer les secrets de son armure, redoutant que l’information atterrisse dans de mauvaises mains. Avec Pepper Potts et James "Rhodey" Rhodes à ses côtés, Tony va forger de nouvelles alliances et affronter de nouvelles forces toutes-puissantes…
 
Avis : La suite de soldat de fer remplit largement le cahier des charges du film de super héros haut de gamme. L’efficacité des scènes d’action rivalise avec l’humour cynique du héros. On ne peut cependant qu’éprouver un petit sentiment de frustration devant la paresse des scénaristes qui s’appuient beaucoup trop sur la réussite du premier épisode en reproduisant les mêmes recettes sans prendre aucun risque. Le cabotinage de Robert Downey Jr. risque même de lasser si un 3ème opus venait à sortir… Erreur ultime et presque sacrilège enfin, Scarlett Johansson est réduit au rôle de potiche… et ça, ça ne se fait pas.
 
 

KICK ASS – 7,5/10

 

Kick-Ass

 
Synopsis : Dave Lizewski est un adolescent gavé de comics qui ne vit que pour ce monde de super-héros et d’incroyables aventures. Décidé à vivre son obsession jusque dans la réalité, il se choisit un nom – Kick-Ass – se fabrique lui-même un costume, et se lance dans une bataille effrénée contre le crime. Dans son délire, il n’a qu’un seul problème : Kick-Ass n’a pas le moindre superpouvoir… Le voilà pourchassé par toutes les brutes de la ville. Mais Kick-Ass s’associe bientôt à d’autres délirants copycats décidés eux aussi à faire régner la justice. Parmi eux, une enfant de 11 ans, Hit Girl et son père Big Daddy, mais aussi Red Mist. Le parrain de la mafia locale, Frank D’Amico, va leur donner l’occasion de montrer ce dont ils sont capables…
 
Avis : Film improbable, insolent et jubilatoire, Kick Ass navigue brillamment entre les codes de différents genres, du teen movie régressif, aux films d’action ultra violents, en passant par la comédie romantique, et évidemment le film de super-héros… On pense souvent au Kill Bill de Tarantino.
Car la réalisation est aussi élégante que percutante. Les changements de style sont aussi visibles à l’image, et Vaughn montre une grande maitrise dans le mélange des genres malgré le sujet improbable. Du comic animé aux scènes d’action, en passant par l’humour potache, il parvient à créer un ensemble homogène et cohérent supporté par une bande-son démente. C’est à la fois très drôle dans sa première partie, prenant et emballant dans la deuxième. Aux côtés d’un Nicolas Cage jamais meilleur que dans des rôles barrés, Kick Ass offre surtout son lot de révélations. La candeur et l’autodérision de Aaron Johnson (futur John Lennon à l’écran) contraste avec la bluffante maturité de Chloe Morretz, incroyable Hit Girl qui nous scotche littéralement à notre siège.
Kick ass definitively kicks your ass!