LA GUERRE SELON CHARLIE WILSON – 6,5/10

Réalisé par Mike Nichols

Synopsis : Au début des années 80, le délégué du Deuxième District du Texas Charlie Wilson était surtout connu à Washington comme un noceur et un bon vivant accumulant conquêtes et scandales. Mais sa personnalité flamboyante dissimulait un sens politique aigu, une solide connaissance de la scène internationale, un patriotisme à toute épreuve et un attachement viscéral aux causes qu’on dit perdues. L’Afghanistan serait son plus beau combat…
Charlie avait parmi ses relations la richissime Joanne Herring, anticommuniste fervente qui visait rien moins que la chute de l’empire soviétique. Trouvant trop timide la réaction américaine à l’invasion de l’Afghanistan, elle persuada Wilson de la nécessité de porter secours aux Moudjahidin. Charlie enrôla pour cette mission l’agent de la CIA Gust Avrakotos, un battant d’origine modeste snobé par la hiérarchie et qui brûlait d’en découdre avec les Russes.
Usant de charme et de diplomatie, Charlie, Joanne et Gust réussirent à nouer la plus improbable des alliances secrètes entre le Pakistan, Israël et l’Égypte, et à motiver la commission de la Défense pour allouer les fonds nécessaires et faire parvenir aux Combattants de la Liberté les armes qui leur permettraient de lutter contre l’envahisseur…
 
Avis : Derrière une apparente légèreté, parfaitement incarnée par les 3 acteurs principaux, en pleine forme et cabots à souhait, Nichols aborde une page récente de l’histoire américaine assez obscure, mais déterminante dans la construction de la situation actuelle du pays. En ne se cachant pas derrière le politiquement correct et en montrant le ressentiment réel des américains pour les communistes en cette fin de guerre froide, le réalisateur accentue le constat final d’échec, et l’inaccomplissement de la politique américaine. En armant et formant  les afghans pour les libérer des soviétiques, les Etats-Unis se sont tirés une balle dans le pied en n’assurant pas la reconstruction de ce pays meurtri et humilié, créant un terrain idéal pour le développement et l’expression des extrémismes les plus violents. Cette aspect n’est pas appuyé, mais suffisamment suggéré pour que le message passe clairement. Car le film se concentre surtout sur l’incroyable tour de force de ce député dévergondé, interprété avec conviction et amusement par un Tom Hanks brillant, qui réussi à convaincre à la fois le congrès US et des pays ennemis (Egypte, Arabie Saoudite et Israël) de la nécessité d’aider les Afghans à se débarrasser des soviétiques. Cette initiative victorieuse provoqua la fin de la guerre froide et l’éclatement du bloc soviétique. Mais portait également le germes d’une situation fiévreuse que les vainqueurs d’hier subissent aujourd’hui.

NO COUNTRY FOR OLD MEN – 7/10

 
Synopsis : A la frontière qui sépare le Texas du Mexique, les trafiquants de drogue ont depuis longtemps remplacé les voleurs de bétail. Lorsque Llewelyn Moss tombe sur une camionnette abandonnée, cernée de cadavres ensanglantés, il ne sait rien de ce qui a conduit à ce drame. Et quand il prend les deux millions de dollars qu’il découvre à l’intérieur du véhicule, il n’a pas la moindre idée de ce que cela va provoquer…
Moss a déclenché une réaction en chaîne d’une violence inouïe que le shérif Bell, un homme vieillissant et sans illusions, ne parviendra pas à contenir…
 
Avis : Les frères Cohen livrent un film maîtrisé de bout en bout, à la fois d’une réalisation virtuose où alternent plans larges majestueux et action millimètrée, et d’un sens du suspense jubilatoire. Le cynisme et l’humour (très noir) ont aussi la part belle. Javier Bardem est plus que flippant et on retient son souffle à chaque fois qu’il apparaît à l’écran avec sa bouteille d’oxygène, incarnation d’un mal sommaire, sans pitié. Cette course poursuite haletante, magnifiée par les ambiances stylisée dont les Cohen imprègnent leur film, est remarquable. Et offrent quelques scènes d’une incroyable intensité (la station service, l’hôtel). Un petit bémol, la fin a un peu tendance à trainer en longueur avec quelques dialogues superflus.

INTO THE WILD – 7/10

Réalisé par Sean Penn

Synopsis : Tout juste diplômé de l’université, Christopher McCandless, 22 ans, est promis à un brillant avenir. Pourtant, tournant le dos à l’existence confortable et sans surprise qui l’attend, le jeune homme décide de prendre la route en laissant tout derrière lui.
Des champs de blé du Dakota aux flots tumultueux du Colorado, en passant par les communautés hippies de Californie, Christopher va rencontrer des personnages hauts en couleur. Chacun, à sa manière, va façonner sa vision de la vie et des autres.
Au bout de son voyage, Christopher atteindra son but ultime en s’aventurant seul dans les étendues sauvages de l’Alaska pour vivre en totale communion avec la nature.

 

Avis : Avec cette biographie d’un jeune homme à qui tout réussi et qui décide de quitter le confort d’une vie sucessful et toute tracée, Sean Penn nous offre à la fois un film d’une beauté saisisante et une réflexion sur notre place de la société. Doit-on forcément ou tout subir ou tout jeter? comment appréhende t-on notre rapport à l’autre?
Les personnages secondaires existent immédiatement et donnent sens à de petites histoires qui viennent porter la grande. Ils mettent aussi en valeur Emile Hirsh, jeune acteur incroyable et charismatique qui n’a pas finit de faire parler de lui. L’ensemble est transcendé par des paysages magnifiquement mis en valeur par une réalisation sobre et soignée qui rend compte aussi efficacement des traumas urbains que du pouvoir de la nature. Une aventure qui nous embarque, nous émerveille et nous émeut.

REVIENS-MOI – 6,5/10

Synopsis : Août 1935. Malgré la canicule qui frappe l’Angleterre, la famille Tallis mène une vie insouciante à l’abri dans sa gigantesque demeure victorienne. La jeune Briony a trouvé sa vocation, elle sera romancière. Mais quand du haut de ses treize ans, elle surprend sa soeur aînée Cecilia dans les bras de Robbie, fils de domestique, sa réaction naïve face aux désirs des adultes va provoquer une tragédie et marquer à jamais le destin du jeune homme.
 
 
Avis : Le réalisateur de Orgueil et Préjugés retrouve Keira Knightley pour un mélo astucieux, détournant pas moment les codes du genre tout en assumant les règles obligées. Quiproquo, histoire d’amour impossible, une élégance sophistiquée dans la mise en scène contraste avec un réalisme parfois assez brutal. La réalisation offre de jolies trouvaille, comme la petite musique de la machine à écrire qui suit constamment la jeune soeur (sans taper sur les nerfs, ce qui est remarquable). Il ya d’ailleurs un énorme travail sur le son, qui renforce la dimension sensuelle du film, déjà largement portée par les deux acteurs principaux, Knightley et McAvoy. Quelques tours de force également, comme ce très long plan séquence sur la plage de Dunkerque au milieu des troupes anglaises à bout de force. Bref, un bien joli film.

SMILEY FACE – 6/10

Synopsis : Jane, jeune actrice paresseuse et sans succès, commence sa journée comme tant d’autres : vautrée dans le canapé, devant la télé, un joint à la main. Affamée, elle ne peut s’empêcher d’engloutir les gâteaux que son colocataire psychopathe a laissé traîner, ignorant qu’ils contiennent du cannabis. Comprenant qu’elle a intérêt à les remplacer au plus vite, là voila partie pour un périple complètement surréaliste et enfumé. Parviendra t-elle à passer son casting, rembourser son dealer et remplacer les fameuses patisseries !?

Avis : Pas animé d’une ambition débordante et partant d’une idée plus adaptée à un scénario de court ou de moyen metrage, Smiley Face ne bénéficie pas moins du talent créatif de Araki, qui s’essaie à la comédie. Sa réalisation, frénétique, riche d’une idée à la seconde, est toujours intéressante, même si le sujet tient difficilement la distance. Au bout d’un moment, c’est un peu pénible de suivre le road movie de cette fille défoncée et complétement stone. Mais le tout est plutot léger et bien marrant ( Rien à voir avec le précédent Araki, Mysterious Skin, sombre, dur, magnifique).

IT’S A FREE WORLD – 6,5/10

Synopsis : Angie se fait virer d’une agence de recrutement pour mauvaise conduite en public. Elle fait alors équipe avec sa colocataire, Rose, pour ouvrir une agence dans leur cuisine. Avec tous ces immigrants en quête de travail, les opportunités sont considérables, particulièrement pour deux jeunes femmes en phase avec leur temps.

Avis: Après le très ambitieux et formidable Le vent se lève, Ken Loach revient au drame social contemporain en suivant le parcours d’une jeune femme qui décide de monter sa propre agence de recrutement après avoir été licenciée. Elle va très vite se heurter à la dificulté et la perversité du système et à la tentation de l’illégalité. Ken Loach tombe parfois un peu dans le misérabilisme, mais dresse un état des lieux édifiant. Au delà de la critique social (et des thème que le réalisateur maîtrise totalement, chômage, famille, précarité, immigration) , c’est surtout le personnage à travers lequel il décrit ce système d’exploitation des pauvres par les pauvres qui marque les esprits. Sans jamais la juger, Loach fait osciller le personnage de Angie aux yeux du spectateur du statut de victime à celui de salopel’instant d’après. On passe de l’empathie au rejet, de la compréhensin à l’incompréhension dans une forme d’amour/haine magistralement rendue par l’actrice principale Kierston Wareing . Une révélation.

TOP 15 – Année 2007

Le champagne embrumant encore les esprits, une nouvelle année a laissé 2007 derrière elle et son lot de bobines avec. Il est donc temps de faire un petit bilan de l’année cinématographique écoulée.
Voici donc mon petit top 15, absolument subjectif, totalement non exhaustif. Un petit résumé de ce que j’ai aimé cette année.
 
 
1- Letters from Iwo Jima
2- American Gangster
3- Ratatouille
4- Zodiac
5- L’assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford
6- Les chansons d’amour
7- La Môme
8- La vie des autres
9- 4 mois, 3 semaines, 2 jours
10- L’avocat de la terreur
11- La nuit nous appartient
12- My blueberry night
13- Little children
14- 28 semaines plus tard
15- I’m not there
Et il n’y avait plus de place dans le top, mais je rajouterais un petit coup de coeur et de rire pour Supergrave, trop con, trop bon.
 
en attendant le cru 2008, bonne année à tous.