LA REVELATION – 7/10

 

La Révélation

 
Synopsis : 2009, Tribunal Pénal International de La Haye. Goran Duric, ex-Général en passe d’accéder à la présidence Serbe, comparaît pour crimes contre l’humanité. En charge de l’accusation, la Procureure Hannah Maynard est très vite discréditée par les déclarations mensongères d’Alen Hajdarevic, son unique témoin. Elle réalise alors que Mira, la soeur d’Alen, en sait beaucoup plus sur l’accusé qu’elle ne veut bien l’avouer. Malgré les risques encourus pour sa vie rangée en Allemagne, Mira cède aux pressions d’Hannah et décide de témoigner. Mais c’est là sans compter sur les rouages juridiques du Tribunal et autres collusions politiques auxquels elles se retrouvent bientôt toutes deux confrontées. Jusqu’à mettre à l’épreuve leur complicité…
 
Avis : Un thriller politique d’une extrême densité, prenant et entêtant comme cette caméra à l’épaule qu’il faut un certain temps à apprivoiser. Mais une fois installé dans cette ambiance tendue et clinique, on est harponné par cette histoire, l’avancement de l’investigation et du procès et les enjeux politiques qui en découlent. Le film est également formidablement documenté sur le fonctionnement du tribunal international de La Haye et est interprété avec conviction et talent. Le couple de femmes composée par la procureure et la témoin est particulièrement convaincant et apporte une dimension humaine bienvenue.
Une révélation.
 

TOUT CE QUI BRILLE – 6,5/10

 

Tout ce qui brille

Synopsis : Ely et Lila sont comme deux soeurs. Elles se connaissent depuis l’enfance, partagent tout et rêvent ensemble d’une autre vie. Elles vivent dans la même banlieue, à dix minutes de Paris.
Aujourd’hui, Ely et Lila ne veulent plus être à dix minutes de leurs vies. De petites embrouilles en gros mensonges, elles vont tout faire pour essayer de pénétrer un monde qui n’est pas le leur où tout leur semble possible.
Mais tout ce qui brille…
 
Avis : Une jolie comédie, enlevée et bien ficelée. Les deux actrices sont assez charismatiques pour faire passer des situations quand même assez caricaturales.
Au final, un film touchant qui traite avec justesse des relations humaines et intergénérationnelles.
 

L’ARNACOEUR – 7/10

 

L'Arnacoeur

 
Synopsis : Votre fille sort avec un sale type ? Votre soeur s’est enlisée dans une relation passionnelle destructrice ? Aujourd’hui, il existe une solution radicale, elle s’appelle Alex. Son métier : briseur de couple professionnel. Sa méthode : la séduction. Sa mission : transformer n’importe quel petit ami en ex. Mais Alex a une éthique, il ne s’attaque qu’aux couples dont la femme est malheureuse.
Alors pourquoi accepter de briser un couple épanoui de riches trentenaires qui se marie dans une semaine ?
 
Avis : Pascal Chaumeil signe une comédie « à l’américaine », un feel good movie assumé. En résumé, c’est extrêmement efficace. Sans temps mort, le film est porté par un Duris au mieux de sa forme, à la fois cabotin, charmeur et touchant. En face, toute en retenu, Vanessa Paradis offre une réplique discrète mais séduisante. Mais une comédie sera vraiment réussie si les seconds rôles sortent du lot. C’est totalement le cas ici. Julie Ferrier et François Damiens forment un couple hilarant et une Helena Noguerra complètement mytho apporte un brin de folie irrésistible. Et comme les répliques fusent, les références font mouches et la musique cartonne, L’Arnaqueur se pose comme un modèle de comédies romantique, qu’on désespérait de voir un jour en France.
 
 

THE GHOST WRITER – 7/10

 

The Ghost-Writer

 
Synopsis : The Ghost, un " écrivain – nègre " à succès est engagé pour terminer les mémoires de l’ancien Premier ministre britannique, Adam Lang. Mais dès le début de cette collaboration, le projet semble périlleux : une ombre plane sur le décès accidentel du précédent rédacteur, ancien bras droit de Lang…
 
Avis : Brillant thriller politique en forme de huis-clos insulaire, The Ghost Writer ne laisse aucun répit au spectateur, à la fois témoin et voyeur de cette intrigue captivante et victime très volontaire de ce suspense implacable.
Polanski fait preuve d’une précision d’orfèvre pour ciseler son récit, lui conférer une atmosphère oppressante quasi constante et ne jamais laisser retomber la tension ambiante. Grâce à l’installation d’une atmosphère sombre et lourde (la pluie ne cesse pratiquement jamais) et surtout une musique anxiogène qui, plus qu’il ne le soutient, donne le rythme au film, The Ghost Writer distille un parfum paranoïaque assez contagieux. Les allusions appuyées aux Etats-Unis renvoie forcément à l’histoire récente de Polanski, mais le film vaut surtout pour ce qu’il est, un polar noir et tendu dans lequel on adore être baladé.

THELMA, LOUISE ET CHANTAL – 3,5/10

 

Thelma, Louise et Chantal

Synopsis : Chantal, Gabrielle et Nelly se rendent au mariage d’un ex à la Rochelle. Elles décident de faire le trajet ensemble. Au cours de cette virée pleine de péripéties, les trois femmes partageront coups de coeur, coups de gueule et coups de blues de la cinquantaine, tour à tour drôles, fragiles et émouvants.
 
Avis : Sortie de route pour ce road-movie laborieux, surjoué (et même mal joué), aux dialogues et aux situations indigents et au scenario plus que convenu. Seule la BO de Keren Ann permet au film de se différencier d’un vulgaire téléfilm pour les lundis soirs de TF1.

NINE – 6/10

Réalisé par Rob Marshall
Avec
Daniel Day-Lewis, Marion Cotillard, Penélope Cruz, Nicole Kidman, July Dench
 

Nine

 
Synopsis : Guido Contini est le plus grand réalisateur de son époque. Vénéré par les critiques et adulé par le public, il n’a qu’un seul point faible : les jolies femmes !
Tiraillé entre sa sublime épouse et sa sulfureuse maitresse, harcelé par une séduisante journaliste, subjugué par la star de son prochain film, Guido ne sait plus où donner de la tête. Soutenu par sa confidente et sa mère, parviendra-t-il à résister à toutes ces tentations ?
 
Avis : Kidman, Loren, Cruz, Dench, Cotillard entourant Day Lewis… A l’appel de ce casting glamourissime, difficile de résister… Difficile de ne pas être déçu aussi…
Nine est emballé dans un superbe écrin, scintillant, classieux, chic et sexy, spacieux aussi. Le problème, c’est que cette boîte ne contient sonne un peu creux.
Rob Marshall a un vrai talent de chorégraphe et une réelle à capacité à transposer l’énergie de Broadway sur grand écran. Il l’avait prouvé sur Chicago. Mais si les scènes dansées et chantées sont réussies, il manque cette fois-ci un fil conducteur, une histoire, un enjeu dramatique fort.
Nine semble finalement se limiter à une succession de numéros chantés et dansés, certes réussis, mais top indépendants les uns des autres (il n’y a aucun duo par exemple). Du coup, ça manque de tension, de nerfs, de chair même. Bref, ça manque de cœur et d’émotion. En général. Je dis en général car tout ce qui manque à Nine semble se matérialiser les courts instants où Marion Cotillard apparaît. Elle a une grâce, une sensibilité instinctive qui séduit et émeut immédiatement. Et elle chante et danse remarquablement bien en plus! A ce rythme, il ne lui faudra pas longtemps pour donner un petit frère à son premier Oscar. Les autres actrices sont toutes très bien (Kidman et Cruz en tête), mais trop isolées pour donner l’impression de défendre un personnage. Daniel Day Lewis est parfait de lâcheté, d’indécision, de cynisme et de séduction. Mais ça ne prend pas.
C’est d’autant plus dommage que le matériel de départ (la difficulté de processus créatif, la panne d’inspiration, les affres de la célébrité, les femmes d’une vie), pouvait laisser espérer un grand film.
Nine n’est qu’un bon divertissement. C’est déjà pas si mal.

UNE EDUCATION – 6,5/10

 

Une éducation

Synopsis : 1961, Angleterre. Jenny a seize ans. Élève brillante, elle se prépare à intégrer Oxford. Sa rencontre avec un homme deux fois plus âgé qu’elle va tout remettre en cause. Dans un monde qui se prépare à vivre la folie des années 60, dans un pays qui passe de Lady Chatterley aux Beatles, Jenny va découvrir la vie, l’amour, Paris, et devoir choisir son existence.

Avis : Le titre, explicite et direct, reflète bien le contenu du film. Un film en apparence léger et joyeux, mais pas dénué d’une réflexion intéressante sur l’éducation donc, à la fois scolaire et sentimentale, mais aussi sur les choix qui s’offrent à chacun, le besoin d’émancipation, le degré de déterminisme… Cependant, rien de plombant dans « Une éducation »,  le rythme est enlevé, et la jeune Carey Mulligan illumine l’écran, justifiant tout le bien qui est dit d’elle en ce moment. Pétillante et mutine, délicieuse quant elle parle français, la jeune actrice, porte le film sur ses épaules déjà solides. Et signe sans doute le début d’une longue idylle avec le septième art.

SHUTTER ISLAND – 7/10

Réalisé par Martin Scorsese
Avec
Leonardo DiCaprio, Mark Ruffalo, Ben Kingsley

Shutter Island

Synospsis : En 1954, le marshal Teddy Daniels et son coéquipier Chuck Aule sont envoyés enquêter sur l’île de Shutter Island, dans un hôpital psychiatrique où sont internés de dangereux criminels. L’une des patientes, Rachel Solando, a inexplicablement disparu. Comment la meurtrière a-t-elle pu sortir d’une cellule fermée de l’extérieur ? Le seul indice retrouvé dans la pièce est une feuille de papier sur laquelle on peut lire on peut lire une suite de chiffres et de lettres sans signification apparente. Oeuvre cohérente d’une malade, ou cryptogramme ?

Avis : Thriller paranoïaque et brillant, Shutter Island vous saisi dès les premières images de ce bâteau émergeant du brouillard et ne vous lâche pas jusqu’au dénouement (un peu décevant, mais sans doute est-ce du au fait j’ai trop entendu qu’il vous mettait sur le cul). Scorsese joue avec viruosité de sa caméra, livrant des plans qui distillent progressivement un parfum d’angoisse, de peur et de confusion. Notamment un passage à base d’allumettes se consummant trop vite marque longtemps les rétines… Le montage participe également à l’efficacité du récit et à la montée en puissance de la tension narrative, incluant des scènes passées ou fantasmées particulièrement réussies (certaines baignant presque dans un univers lynchien). Shutter Island porte la patte de son réalisateur, solide et inspirée, et est porté par Di Caprio, acteur habité et décidemment bigrement doué, dont l’intensité est habilement contrebalancée par la juste sobriété de Ruffalo.