LARGO WINCH – 6,5/10

 
Synopsis : Le milliardaire Nerio Winch est retrouvé noyé. Une mort forcément suspecte quand on sait qu’il s’agit du fondateur et principal actionnaire du puissant et tentaculaire Groupe W.
Qui va hériter de cet empire économique ? Officiellement Nerio n’avait pas de famille. Mais il cachait un secret : un fils, Largo, adopté presque trente ans plus tôt dans un orphelinat bosniaque. Seul problème, ce jeune héritier vient d’être jeté dans une prison du fin fond de l’Amazonie. Accusé de trafic de drogue, il clame son innocence.
Nerio assassiné. Largo emprisonné. Et si ces deux affaires faisaient partie d’un seul et même complot visant à prendre le contrôle de l’empire Winch ?
 
Avis : Disons le franchement, pour une fois qu’une production française ambitieuse s’aventure sur le terrain très Hollywoodien du thriller d’action sans se planter, on ne va pas bouder son plaisir. Jérome Salle montrait déjà dans Anthony Zimmer (du moins dans sa première partie) un savoir-faire indéniable pour nous embarquer dans des ambiances stylisées et des histoires haletantes. Avec l’adaptation de la BD Largo Winch, il disposait d’un matériel solide mais piégeux, duquel il se sort parfaitement. L’esprit de la BD avec ses rebondissements,son univers chic et sa dimension romaneque et financière est très bien rendu, mais le scènario s’en détache suffisament pour créer un univers propre à cette adaptation. Les scènes d’action sont maitrisées et efficaces, l’humour présent sans être envahissant ni lourdingue, et l’intrigue prenante. On peut mettre un bémol sur les flash back un peu trop nombreux et quelques retournements un peu tirés par les cheveux (mais qui sont un peu le propre du genre)
Mais le tout fonctionne surtout parce que le film a trouvé en Tomas Sisley un Largo plus que crédible. S’il ne ressemble pas physiquement au héros de la BD, il a son détachement, sa finesse et son charisme. Pari risqué mais gagné. Les personnages qui l’entourent bénéficient de prestations tout aussi solides. De Melki à Mélanie Thierry, en passant (of course), par Kristin Scott Thomas, évidemment parfaite en business woman impitoyable. L’actrice fait un grand ecart d’une déconcertante facilité avec sa magnifique prestation d’Il y a longtemps que je t’aime.
Les personnages et les bases de la saga étant posés, on attend maintenant avec curiosité le suite de ce "Jason Bourne" à la française, loin d’être qu’une pale imitation.

POUR ELLE – 6,5/10

Réalisé par Fred Cavayé

Synopsis : Lisa et Julien sont mariés et mènent une vie heureuse et sans histoire avec leur fils Oscar. Mais leur vie bascule, quand un matin la police vient arrêter Lisa pour meurtre.
Elle est condamnée à 20 ans de prison.
Persuadé de l’innocence de sa femme, Julien décide de la faire évader.
Jusqu’où sera-t-il prêt à aller "pour elle" ?
 
Avis : Si on fait abstraction du fait que le scénario de Pour Elle est hautement improblable (voir invraissemblable), on trouvera de nombreux motifs de réjouissance dans ce premier film. Thriller péchu et efficace, interprétation impéccable (Lindon en tête, mais Diane Kruger n’est pas en reste),réalisation nerveuse et rythmée. Efficace et distrayant.

HUNGER – 7,5/10

 
 
Synopsis : Prison de Maze, Irlande du Nord, 1981. Raymond Lohan est surveillant, affecté au sinistre Quartier H, celui des prisonniers politiques de l’IRA qui ont entamé le "Blanket and No-Wash Protest" pour témoigner leur colère.
Le jeune Davey Gillen, qui vient d’être incarcéré, refuse de porter l’uniforme car il ne se considère pas comme un criminel de droit commun. Rejoignant le mouvement du Blanket Protest, il partage une cellule répugnante avec Gerry Campbell, autre détenu politique, qui lui montre comment communiquer avec l’extérieur grâce au leader Bobby Sands.
Lorsque la direction de la prison propose aux détenus des vêtements civils, une émeute éclate. La violence fait tache d’huile et plus aucun gardien de prison n’est désormais en sécurité. Raymond Lohan est abattu d’une balle dans la tête.
Bobby Sands s’entretient alors avec le père Dominic Moran. Il lui annonce qu’il s’apprête à entamer une nouvelle grève de la faim afin d’obtenir un statut à part pour les prisonniers politiques de l’IRA.
 
Avis : Caméra d’or méritée au dernier fesival de Cannes, Hunger révèle un réalisateur singulier, brillant et percutant. Sans voyeurisme ni condescendance, Mc Queen joue d’une narration intelligente pour vous envoyer quelques uppercuts bien sentis. En effet, il alterne les points du vue, si bien que le spectateur ne sait jamais trop qui est au centre du film. Ce qui pourrait être source de confusion est au contraire particulièrement habile, puisque le spectateur est constamment en alerte, et chaque
protagoniste et quasi-instantanément identifiable. Point d’orgue de cette réalisation percutante, un plan fixe d’une vingtaine de minute, qui nous offre un affrontement verbal intense et passionant entre le leader de la révolte et le curé de son village, préambule à la grêve de la fin du prisonnier. Le réalisateur fait preuve à ce moment d’un talent et d’une finesse rare. Passé la première partie, dure, violente, clinique, le récit se concentre exclusivement sur ce personnage et gagne étonnament en émotion. La performance physique de l’acteur, qui atteint un niveau de maigreur effroyable, en est d’ailleurs inquiétante. Mais la décharge émotionnelle est proportionelle à son engagement.
Avec Hunger, McQueen parvient à la fois à dresser un tableau violent de l’incarcération des opposants irlandais, tout en leur donnant une humanité et une tangibilité quasi-immédiate.
Pour un coup d’essai…

TWO LOVERS – 6,5/10

Réalisé par James Gray
 

Synopsis : New York. Leonard hésite entre suivre son destin et épouser Sandra,la femme que ses parents lui ont choisi ou se rebeller et écouter ses sentiments pour sa nouvelle voisine, Michelle, belle et volage, dont il est tombé éperdument amoureux. Entre la raison et l’instinct, il va devoir faire le plus difficile des choix…

Avis : Habitué à nous livrer des polars noirs, forts et élégants, James Gray applique cette fois son savoir-faire à une love story sombre et torturée dans laquelle il plonge son personnage principal. Le dilemne reste le coeur de l’intrigue. Doit-il suivre la voie la plus sage, la plus évidente, celle tracée  par sa famille mais qui le conduira sans doute à la frustration, ou suivre ses sentiments les plus forts et tout tenter pour concquérir son étourdissante voisine, et satisfaire une passion exhaltante? De ce point de départ banal s’il en est, Gray en tire le maximum, s’appuyant comme d’habitude sur une direction d’acteurs brillante, et parvenant à transmettre parfaitement la confusion des états interieurs des personnages.
Quelques réserves malgré tout, avec notamment quelques longueurs, et surtout le personnage de Joaquim Phoenix, qui joue un peu trop la corde du dépressif associal. Leonard est tellement à côté de la plaque, perturbé, et pataud, qu’il est à la limite de l’autisme… Or cela devient un peu gênant pour croire en son (ses) histoire(s), l’affection soudaine du personnage de Michelle (convaincante Paltrow), mais surtout le coup de foudre de Sandra.
D’où une carence en émotion au bout du compte. Il manque le truc qui nous emporte…