Synopsis : Evocation de la vie de la reine d’origine autrichienne, épouse mal-aimée de Louis XVI, guillotinée en 1793.
Au sortir de l’adolescence, une jeune fille découvre un monde hostile et codifié, un univers frivole où chacun observe et juge l’autre sans aménité.
Mariée à un homme maladroit qui la délaisse, elle est rapidement lassée par les devoirs de représentation qu’on lui impose.
Elle s’évade dans l’ivresse de la fête et les plaisirs des sens pour réinventer un monde à elle.
Y a-t-il un prix à payer à chercher le bonheur que certains vous refusent ?
Avis : Après les bijoux Virgin Suicide et Lost in Translation, je craignais un peu d’être déçu par le premier gros budget de Coppola fille. Homme de peu de foi que j’étais! Loin d’être dépassé par l’ampleur du projet, Sofia Coppola ne tente pas de nous en mettre plein la vue, et alors qu’elle aurait pu sombrer dans une tentation Kitsh, son regard sur ce personnage de l’histoire française est d’une étonnante cohérence et d’une furieuse modernité. La réalisatrice, en prenant son temps, comme à son habitude, nous entraîne dans son univers, on se laisse porter avec une agréable sentiment de bien-être, les sons et couleurs nous balade au milieu d’émotion toujours mesurés, justes.
Un film délicat, subtile, à l’esthétique irréprochable. Coppola trouve en Versailles un cadre à sa hauteur, permettant d’exploiter au maximum le décalage entre le gigantisme du lieu et la futilité et l’ennui de son héroïne. Et dieu que Versaille est beau ici, mis en valeur par des plans et des images léchés, calculés. La musique, alternant entre baroque et rock, surprend, détonne et captive finalement.
Le film doit aussi à la performance des acteurs. Jason Schwartzman est un Louis XVI emprunté très crédible et Kirsten Dunst habite le peronnage. Elle est Marie-Antonette, nous offrant une vision humaine d’une jeune adolescente livrée à un monde inconnu et sans pitié, qui pour lutter contre l’ennui prend le parti de l’amusement, et se réfugie dans une bulle à des années lumière des réalités d’un peuple qui n’est pour elle qu’une abstraction.
Je crois que je suis définitiviment fan de Sofia Coppola.