L’IVRESSE DU POUVOIR – 6,5/10

 

Synopsis : Jeanne Charmant Killman, juge d’instruction, est chargée de démêler une complexe affaire de concussion et de détournements de fonds mettant en cause le président d’un important groupe industriel. Elle s’aperçoit que plus elle avance dans ses investigations, plus son pouvoir s’acccroît. Mais au même moment, et pour les mêmes raisons, sa vie privée se fragilise.
Deux questions essentielles vont bientôt se poser à elle : jusqu’où peut-elle augmenter ce pouvoir sans se heurter à un pouvoir plus grand encore ? Et jusqu’où la nature humaine peut-elle résister à l’ivresse du pouvoir ?

 
 
Avis : Très honnête copie rendue par Claude Chabrol, à la fois grinçante et efficace. Cette "fictionnalisation" de l’affaire Elf n’ennuie jamais, servi par quelques très bons dialogues et un rythme maitrisé, ce qui n’est pas si évident pour un film politico-judiciaire. Si Bruel est une énorme erreur de casting, tant il surjoue et cabotine (crédibilité zéro), les autres acteurs sont tous très justes (Berléand, Canto, Chabrol fils). Isabelle Huppert est très convainquante dans un rôle un peu plus léger qu’à l’habitude, à la fois cassante, sensible et déterminée, toute en nuance.
Intéressant.

Petits pronos sur les Césars

La cérémonie se déroulant ce samedi, prêtons nous au jeu des pronostics, sachant que je suis particulièrement peu doué pour l’exercice…
 
Evidemment, mon palmares ne peut contenir les films que je n’ai point vu… C’est à dire Gabrielle, Je ne suis pas là pour être aimé, Va Vis et devient, Les Amants réguliers et la Petite Jerusalem
 
Cette petite mise au point faite, alors allons-y  (resultats en rouge):
 
 
 
 
 
Meilleur Film Français : De Battre Mon Coeur s’est arrêté – De Battre
Meilleure réalisateur : Xavier Beauvois (Le Petit Lieutenant) – Audiard
Meilleur acteur : Benoit Poelvoorde (Entre ses mains) – Bouquet
Meilleur actrice : Nathalie Baye (Le Petit Lieutenant) – Baye
Meilleur acteur dans un second rôle : Niels Arestrup (De Battre Mon Coeur s’est arrêté) – Arestrup
Meilleure actrice dans un second rôle : Kelly Reilly (Les Poupées Russes) – (De France / scandale amha)
Meilleur espoir masculin : Adrien Jolivet (Zim & Co) – Garel
Meilleure espoir féminin : Linh Dan Phan ( De Battre Mon Coeur s’est arrêté) Dan Phan
Meilleur premier film : Douche Froide (Antony Cordier) – Le cauchemar de Darwin
 
Je passe les Cesars techniques…
 
Meilleur film étranger : Match Point (Woody Allen) – Million dollar
Meilleur scénario original : Le Petit Lieutenant – Va, Vis, Deviens
Meilleure adaptation: De Battre mon coeur s’est arrêté. De Battre
 
 
Et voilà, verdict samedi soir.
 
 Bon, ben 5/12, c’est bien mais pas top
 
 

SYRIANA – 7,5/10

Synopsis : L’héritier du trône d’un émirat arabe, le Prince Nasir, réformiste et progressiste, décide d’accorder les droits de forage de gaz naturel à une compagnie chinoise, au détriment du géant texan Connex Oil.
Connex rachète alors la petite compagnie Killen, une fusion qui attire l’attention du Ministère de la Justice à Washington. Benett Holiday, ambitieux avocat du cabinet Sloan Whiting, veille au bon déroulement de cette opération douteuse.
Bob Barnes, vétéran de la CIA qui se préparait à "pantoufler", se voit proposer une dernière mission : éliminer le prince Nasir.
Bryan Woodman, expert en ressources énergétiques, se rend à un gala organisé par le Prince Nasir. Son jeune fils meurt accidentellement lors de cette soirée.
Ces événements auront une incidence directe sur la vie d’un jeune ouvrier pakistanais de la Connex.
 
Avis : Compliqué, mais fort bien fait! Pour peu que notre attention ne lâche pas face aux multiples intrigues, qu’elles soient économiques, politiques, idéologiques, juridiques et financières, on est vraiment pris par ce thriller géopolitique, par ailleurs admirablement réalisé et monté efficacement. Car il était à craindre un pensum fouilli et incompréhensible. Très honnêtement, j’avoue n’avoir pas tout entièrement saisi, certains élèments me sont restés un peu obscurs … Il faut s’accrocher, mais en gardant les codes et l’efficacité d’un thriller classique, le réalisateur maintient la tension et l’homogénéité de l’ensemble, tout en donnant au spectateur l’impression de pas être pris pour un con. Syriana donne un grand coup sur la tête du modèle capitaliste américain et condamne son cynisme, les enjeux financiers l’emportant largement sur les principes démocratiques. Ce n’est pas une surprise, mais je n’ai pas souvenir d’avoir souvent vu ça de façon si explicite dans un film de studio américain. Quoique après Lord of War et the Constant Gardener, ça commence à en faire quelques uns… Courageux et brillant donc….
Ah et j’oubliais presque de citer le foisonnant et parfait casting.

WALK THE LINE – 6/10

 
Synopsis :   En retraçant le destin du chanteur country-rock Johnny Cash, Walk the line évoque la naissance d’un nouveau style d’artiste, celle d’un homme qui au-delà de ses colères, des ravages de la dépendance et des tentations du statut de star, a tout dépassé pour devenir une icône.
C’est aussi le parcours d’un homme qui, du fond de la période la plus noire de sa vie, a été porté par une histoire d’amour fusionnelle avec June Carter. Leur passion a nourri son art tout au long de sa vie.
Cette saga est marquée par les thèmes qui feront la force de la musique de
Cash et de son style minimaliste : la mort, l’amour, la trahison, le péché, l’espoir et la foi
 
Avis : Un biopic honête mais manquant cruellement d’envergure et de ryhtme. Johny Cash a beau avoir eu un destin excetionnel, le film lui même fait étonamment cliché. Si l’interprétation de Phoenix et surtout Witerspoon est irréprochable, la réalisation pépére et un scénario entendu le rende quelconque, sans pour autant être désagréable. Bon et puis il ne faut pas être allergique à la country…
 Très, très loin de Ray..

FAUTEUIL D’ORCHERSTRE – 7/10

Réalisé par Danièle Thompson

Avec Cécile de France, Albert Dupontel, Valérie Lemercier, Claude Brasseur, Dani, Suzanne Flon, Sydney Pollack, Laura Morante, Christopher Thompson

 
Synopsis : Une actrice populaire mais rêvant de cinéma intimiste, un pianiste surdoué qui rêve de jouer devant un public ignorant et naïf, un collectionneur qui vend en un soir toute l’oeuvre de sa vie, une jeune provinciale qui tente sa chance à Paris, car sa grand mère lui a dit : "je n’avais pas les moyens de vivre dans le luxe, alors j’ai décidé d’y travailler."
Tous ces personnages et leurs compagnons vont se croiser et se retrouver le temps d’une soirée au Café des Théâtres, où ils viendront soigner leur névrose devant un café ou un "tartare frites".
 
Avis : Un film POSITIF! Et que ça fait du bien! Oui, c’est bourré de bons sentiments. Oui, on n’échappe pas à quelques clichés. Mais lorsque c’est aussi bien fait et aussi bien écrit, pourquoi bouder son plaisir. Danielle Thompson a réussi a donné une épaisseur remarquable à cette gallerie de personnages s’agitant dans ce microcosme artistique rue Montaigne. Du bar du quartier, centre névralgique et fédérateur, acteurs, musiciens, collectionneurs d’arts jouent leurs émotions avec sincérité et nous emportent au passage, faisant alterner rires et larmes. La réalisatrice offre des rôles en or aux acteurs, qui excellent tous. Brasseur et Dupontel sont particulièrement émouvants, Laura Morante est sublime, Cécile de France est enfin convaincante, mais la vraie star du film, c’est Valérie Lemercier, juste parfaite. Valérie est grande.
Les dialogues sont justes, jamais forcés, et l’ensemble donne une impression de belle cohérence, plutôt rare dans les films "choral". J’adhère.

13 TZAMETI – 7.5/10

 

Synopsis : Quelque part, dans un endroit reculé au bord de la mer, Sébastien, 22 ans, répare le toit d’une maison. Le propriétaire meurt d’une overdose après avoir reçu une étrange convocation censée lui rapporter beaucoup d’argent. Sébastien récupère l’enveloppe et décide de prendre sa place. Commence pour lui un jeu de piste qui le mènera jusqu’à un huis-clos clandestin, un monde cauchemardesque où des hommes parient sur la vie d’autres hommes…

 
Avis : Premier film surprenant du Géorgien Babluani, réalisé avec un budget minimal et qui déploie une maitrise formelle et scénaristique plus que prometteuse. L’image noir et blanc n’est pas qu’un effet, elle crée un déséquilibre constant amplifié par un jeu de lumière et de miroir brillant. Les plans sont ambitieux sans être prétentieux et l’ensemble est mis en valeur par un son remarquable. Petit bémol cependant sur l’interprétation, parfois un peu surjouée chez les personnages secondaires. Mais comme l’intrigue tient la route, nous gratifiant de scène de "compétition" d’une intensité rare, on va noter sur un petit papier ce nom, Baluani, et guetter ses prochains projets.

FAUX AMIS – 5,5/10

 
Synopsis : C’est Noël dans la petite commune enneigée de Wichita, Kansas. Charlie, un avocat sans scrupules, et son associé, le dur à cuir Vic Cavanaugh, viennent de dérober deux millions de dollars au roi de la pègre de Kansas City.
Mais pour Charlie, son plus beau cadeau de Noël reste la splendide Renata, la gérante du club de strip-tease local. Il espère quitter la ville avec elle…
 
 
Avis : Ramis (Mafia Blues) livre une comédie un peu paresseuse et manquant cruellement de rythme. Si certains dialogues sont assez savoureux, l’ensemble est bien trop pépère.

SHEITAN – 5,5/10

 
Synopsis : La veille de Noël, Bart, Ladj, Thai, Yasmine et Eve quittent une soirée qui a mal tournée. Eve, très allumeuse, les invite chez elle. Mais lorsque la jeunesse des villes se retrouve dans les griffes de Joseph, l’étrange gardien de sa maison de campagne, la rencontre bascule dans le conte sanglant…

 
Avis : Film de potes, pas dénué d’intérêt mais plombé par de nombreuses faiblesses. Le point interessant est la cohérence visuelle de l’ensemble, Chapiron allant au bout de ses idées, frénétisme, style gore et cru, un ensemble à mon sens beaucoup plus abouti que les courts-métrage Kourtrajmé. Mais le film hésite constamment entre comédie et film d’horreur, négligeant un second degré qui aurait été bienvenu. Résultat, des dialogues convenus, rebondissant uniquement sur des tics de language de "jeuns", penchant plus vers la caricature que l’analyse sociale. La parti horrifique ne reposant que sur une intrigue légére et trop superficielle (la légende du Sheitan), elle manque aussi son but (faire peur, donc). De plus, à faire jouer une bande de potes, l’interprétation est très hétérogène, et dans l’ensemble d’un piètre niveau. Cassel est exaspérant en simplet terrifiant, en faisant des tonnes sans être crédible une seconde. Bref un film qu’on penserait sorti d’un exercice final d’école de cinéma, où le réalisateur tente de montrer sur l’écran tout ce qu’il sait faire, mais négligeant le contenu, trimbalant sa caméra dans tous les sens quitte à provoquer des maux de tête au spectateur.

LES BRONZES 3 – HORS CATEGORIE

Réalisé par Patrice Leconte

Avec Thierry Lhermitte, Gérard Jugnot, Josiane Balasko, Marie-Anne Chazel, Chistian Clavier, Michel Blanc

 
Synopsis : En 1978, Popeye, Gigi, Jérôme, Bernard, Nathalie et Jean-Claude faisaient connaissance en Côte d’Ivoire dans un club de vacances. Amours, coquillages et crustacés.
Un an plus tard, retrouvailles du groupe d’amis à Val d’Isère. Tire-fesses, fartage et pistes verglacées.
Après le Club Med et le ski, ils n’ont cessé de se voir, de se perdre de vue, de se retrouver, de se reperdre, de se revoir pour des semaines de vacances volées à une vie civile assommante.
Depuis quelques années, ils se retrouvent chaque été, pour une semaine, au Prunus Resort, hôtel de luxe et de bord de mer, dont Popeye s’occupe plus ou moins bien en tant que gérant, et qui appartient à sa femme, Graziella Lespinasse, héritière d’une des plus grosses fortunes italiennes.
Que sont devenus les Bronzés en 27 ans ? Réponse hâtive : les mêmes, en pire
 
Avis : Comment avoir un avis objectif sur ce qui est sans doute la comédie la plus attendue , n’ayons pas peur des mots, de l’histoire du cinéma français?  Quand on a vu en moyenne une trentaine de fois les deux premiers opus, comment se forger une opinion sur la première vision du troisième, qui débarque 27 ans plus tard?
Et ben, je dirais juste, ça fait plaisir! Même si les fous rires sont rares (mais encore une fois, ce n’est que la première vision), on a la banane tout le long. Quelques répliques font mouche et sont susceptibles de rester, l’avenir le dira. Les Bronzés 3 remplit son rôle, plus que bien. D’accord, le scénar est léger, mais pas beaucoup plus que les deux premiers. Surtout, les acteurs/auteurs ont l’honnêteté de toujours assumer la petitesse de leurs personnages, aussi (plus?) minables, égoïstes et venaux. Et ils sont tous bons dans l’ensemble, même (surtout?!) Clavier, qui a mon grand étonnement, ressucite Jérôme. Le couple Bernard et Nathalie parfaitement odieux, Chazel en Bimbo crédible, on regrette juste que JC Duce se soit éloigné de son rôle de looser magnifique, même si on sent qu’il n’est jamais très loin, putain d’Europe! Le personnage de Lavanant est plus décevant, mais rien que pour le "Je t’ai bien eu, pov’ cul", je le garde celui là… Leconte reste très discret derrière la caméra, laissant la petite troupe s’en donner à coeur joie. On les retrouve avec plaisir, d’autant qu’on sent qu’ils se sont fait plaisir (quitte à le subir dans quelques scènes). Ils évitent le copier/coller avec les deux précédent, tout en y faisant référence assez habilement.
Bref, j’ai aimé les retrouver. Mais y’a pas de mal! Non, non, y’a pas de mal! … bien au contraire…