CINÉMA (?) | DIVORCE CLUB – 02/20

Divorce Club : AfficheDe Michaël Youn
Avec Arnaud Ducret, François-Xavier Demaison, Audrey Fleurot

Chronique : Consternant. Rien ne va dans ce Divorce Club, pourtant mystérieusement bien accueilli par la critique. Un scénario indigent et cousu de fil blanc qui flirte avec le niveau zéro de la comédie, une réalisation datée et laborieuse rappelant brièvement les 11 Commandements que Youn avait commis il y a 17 ans, des dialogues lourdingues, plats, vulgaires, dignes d’un mauvais One man show, une direction d’acteur inexistante, le film passe à côté d’à peu près tout ce qu’il tente.
Et quand il s’aventure dans la comédie romantique, la gêne est à son comble.
Les comédiens sont tous à l’unisson de Arnaud Ducret, bonhomme sympathique mais dont le jeu monolithique rappelle douloureusement les années sitcom d’AB production. Même des acteurs d’ordinaires solides comme Audrey Fleurot n’échappent pas au naufrage.
Au-delà du fait de n’être jamais drôle, il effleure à peine un sujet qui aurait pu faire de Divorce Club une comédie sociale piquante et pertinente. Autant vous dire qu’on en est à des années-lumière.
Une telle homogénéité dans la médiocrité est une sorte d’exploit. Tout comme rester devant Divorce Club jusqu’à la fin.

Synopsis : Après 5 ans de mariage, Ben est toujours aussi éperdument amoureux. Jusqu’au jour où il découvre en public que sa femme le trompe : humilié et plaqué dans la foulée ! Abattu et lâché par ses proches, Ben peine à remonter la pente jusqu’à ce qu’il croise le chemin de Patrick, un ancien ami lui aussi divorcé qui lui propose d’emménager chez lui. Patrick, au contraire de Ben, entend bien profiter de son célibat retrouvé et de tous les plaisirs auxquels il avait renoncé durant son mariage. Bientôt rejoints par d’autres divorcés, les fêtards quarantenaires ébauchent les premières règles du  » Divorce Club « …

Cinéma | ÉTÉ 85 – 15/20

Eté 85 : AfficheDe François Ozon
Avec Félix Lefebvre, Benjamin Voisin

Chronique : Dans une œuvre aussi lumineuse que menaçante, François Ozon fait cohabiter les codes du teen-movie, du film romantique et du thriller avec la maturité et la maîtrise qu’on lui connait désormais.
Toujours aussi habile pour tordre la chronologie et biaiser notre regard au jeu des (fausses) apparences, il évoque la naissance d’un premier amour, beau, trouble, contrarié et contrariant et au dénouement tragique.
Ozon prend autant de soin à reconstituer avec minutie ses années 80 qu’à construire un récit imprévisible et captivant. Le grain de l’image, les musiques et les fringues sont autant de madeleines d’une décennie moquée pour ses outrances et son peu de classe mais empreinte d’une bienveillante nostalgie. Le réalisateur se permet même un clin d’œil appuyé à La Boum pour l’un des très beaux moments du film.
Cette fidèle restitution sert de cadre à une histoire tendre et passionnelle qui prend très vite le pas sur le thriller, contrairement à ce que Ozon avait d’abord astucieusement suggéré.
Le réalisateur a confié porter ce projet depuis longtemps, ce film qu’il aurait voulu pouvoir découvrir lorsqu’il était lui-même adolescent. Il n’est de toute évidence pas le seul. De cette volonté très intime et personnelle que l’on perçoit à l’écran émerge une sorte d’universalité que la voix off renforce en permettant au spectateur de s’identifier à son héros. L’emploi de la première personne, déjà utilisé dans l’excellent Dans la Maison, lui permet également de brouiller les pistes et de flouter la frontière entre réalité et fantasme, comme il aime tant le faire.
Été 85 est parcouru de l’élan des premiers émois, exaltés et éphémères, magnifiquement capturé dans une mise en scène pure et sensuelle. Une histoire incarnée avec talent par ses deux jeunes acteurs fougueux et complexes, traduisant à merveille l’ambiguïté de leur relation. Un peu en retrait, Valéria Bruni Tedeschi, Melvil Poupaud et Isabelle Nanty brillent tout autant, et donnent corps à l’ensemble.
L’excellence est dans les détails, et Été 85 n’en manque pas.

Synopsis : L’été de ses 16 ans, Alexis, lors d’une sortie en mer sur la côte normande, est sauvé héroïquement du naufrage par David, 18 ans. Alexis vient de rencontrer l’ami de ses rêves. Mais le rêve durera-t-il plus qu’un été ? L’été 85…

Séries | SEARCH PARTY S03 – 14/20| DEAD TO ME S02 – 13/20

Search Party S03 – 14/20HBO Max 'Search Party' Season 3 Episode 1 — (Full Episodes)

La délicieuse comédie noire continue de pousser les murs du cynisme et de l’ironie alors que ses protagonistes rajoutent des mensonges aux mensonges pour tenter s’extraire de la situation impossible dans laquelle ils se sont fourrés.
Elle conserve son ton déjanté, son timing comique impeccable et un suspens grandissant tout en se réinventant en show procédural par la force des choses. Les scènes de procès sont d’ailleurs très réussies. Mais les diamants de la série restent ses personnages barrés qui ont le don de faire constamment les mauvais choix, de parfaites tête-à-claques qu’on adore détester.
L’humour est toujours confronté à une menace intangible et c’est ce mix singulier qui rend Search Party si unique.

Dead to me S02 – 13/20Dead To Me Season 2: Will It End With Second Season? Release Date ...

Si la série se perd un peu dans ses twists et ses rebondissements parfois un poil épuisants, elle gagne en profondeur par rapport à la saison 1 en creusant la relation entre Jess et Judy. Le couple Cristina Applegate / Linda Cardellini fonctionne toujours à merveille et est à lui seul une raison suffisante de lancer un nouvel épisode. L’adjonction de personnages secondaires réussis et un rythme jamais démenti maintiennent l’intérêt autour de cette fantasque et accrocheuse série dont on attend la 3ème et dernière saison avec impatience (la dernière scène révèle évidemment un clifhanger)

Cinéma | TOUT SIMPLEMENT NOIR – 13/20

Tout Simplement Noir : AfficheDe Jean-Pascal Zadi, John Wax
Avec Jean-Pascal Zadi, Fary, Caroline Anglade

Chronique : Ce n’était pas calculé, mais le contexte politique et social dans lequel Tout Simplement Noir sort sur nos écrans lui offre une caisse de résonnance bien à propos.
Dissimulé derrière la fausse naïveté d’un docu-fiction potache, le film de Jean-Pascal Zadi fait rebondir sans que ce ne soit prémédité le mouvement Black Lives Matter aun cinéma.
Il suit un acteur sans grand talent mais déterminé à se faire connaitre en organisant une grande marche pour revendiquer la reconnaissance et une meilleure visibilité de la communauté noire en France.
A travers ses maladresses et ses contradictions, JP se joue avec humour et plus de subtilité qu’il n’y parait des clichés sur le communautarisme, bien épaulé par une floppée de guest prestigieux qui pousse à fond la carte de l’auto-dérision sans avoir peur d’écorner leur image. On sortira du lot Fary, qui va sans doute le plus loin dans la composition masochiste, mais aussi Lucien Jean-Baptiste ou Eric Judor. Cette succession de vedettes jouant leur propre rôle est à la fois la force et la limite de Tout Simplement Noir qui n’échappe pas tout à fait à l’écueil du film à sketchs, parfois inégal et pénalisé par quelques longueurs.
Mais il suffit d’une scène filmée sans artifice, courte et saisissante, pour le recentrer aussitôt vers son message politique et relancer le très sérieux débat sur les violences policières.
Culotté et sacrément d’actualité, Tout Simplement Noir porte avec intelligence son message anti-racisme. Simplement réussi.

Synopsis : JP, un acteur raté de 40 ans, décide d’organiser la première grosse marche de contestation noire en France, mais ses rencontres, souvent burlesques, avec des personnalités influentes de la communauté et le soutien intéressé qu’il reçoit de Fary, le font osciller entre envie d’être sur le devant de la scène et véritable engagement militant…

DARK S03 – 17/20

OFFICIAL DARK SEASON 3 POSTER! : DarK

Tu pensais être au point après avoir vu dix recaps’ des deux premières saisons et appris par cœur l’arbre généalogique de chaque famille? Tu pensais maîtriser les voyages dans le temps comme un chef?
Raté, les scénaristes rabattent les cartes pour leur final et apportent une nouvelle dimension à ce casse-tête déjà bien tordu pour nous faire chauffer encore un peu plus le cerveau. Un mille-feuille temporel pourtant très digeste, saupoudré en saison trois d’une métaphore sur la Création.
Dark a construit sur 3 saisons une intrigue qui ferait passer Lost pour un puzzle de 10 pièces, mais sans jamais perdre sa cohérence (pas le moindre de ses exploits) ni jamais quitter des yeux ses personnages, les liens humains qui les unissent et l’émotion qui en découle.
Et comme la réalisation est à la hauteur de la complexité de son scénario, n’ayant rien à envier aux séries américaines les plus prestigieuses, Dark s’impose comme l’une des séries les plus ambitieuse, exigeante, fantastique (dans tous les sens du terme) et stimulante qu’il nous ait été donné de suivre.
Une très, très grande série.

Séries | KILLING EVE S03 -13,5/20 | LITTLE AMERICA – 13/20 | PARLEMENT S01 – 14/20

KILLING EVE S03 (myCanal) – 13,5/20TV trailer: Killing Eve – Season 3

Toujours aussi stylée et portée par une bande son à tomber, la Saison 3 de Killing Eve se recentre sur les 12 pour livrer une intrigue costaude. Du moins dans sa première partie, durant laquelle Eve et Villanelle reprennent leur jeu du chat et de la souris après s’être perdues de vue. Cela amène un peu de fraîcheur et une tension nouvelle au show, qui se perd malheureusement un peu dans les derniers épisodes. Entre l’enquête sur l’organisation et le rapprochement aussi bien géographique que romantique de ses deux héroïnes, les scénaristes forcent un peu le trait et tombent dans une approximation qui place cette nouvelle saison un peu en dessous des précédentes. Un peu seulement car l’humour noir, très noir qui parcoure Killing Eve et l’alchimie entre Jodie Comer et Sandrah Oh ne se démentent pas.

LITTLE AMERICA (Mini Série AppleTV+) – 13/20Coming to Little America: Kumail Nanjiani, Emily Gordon, Lee ...

Série anthologique mineure mais sympathique dont chaque épisode raconte avec bienveillance et optimisme le destin d’un immigré qui a réussi à trouver sa place aux Etats-Unis.
Des pastilles tantôt touchantes et drôles, forcément inégales mais souvent pertinentes. Un peu d’espoir et d’apaisement, c’est toujours bon à prendre dans le contexte actuel!

PARLEMENT S01 (Francetv.fr) – 14/20Parlement, la série politiquement (pas) correcte | Bande-annonce ...

Elle ne paie pas de mine, mais cette série sur les coulisses (pas très glorieuses) du Parlement Européen est vraiment amusante. Les péripéties de Samy, jeune chien fou qui découvrent la malice du jeu politique Bruxellois et l’absurdité de la bureaucratie européenne, sont savoureuses. Et comme les acteurs de toutes nationalités sont excellents et servis par des dialogues solides, les petites histoires de cette tour de Babel moderne sont vraiment très plaisants à suivre.