Réalisé par Guy Ritchie
Avec Henry Cavill, Armie Hammer, Alicia Vikander
Avis : Guy Ritchie s’est visiblement beaucoup amusé à adapter et moderniser pour le grand écran cette vieille série des années 60, avouons-le totalement oubliée. Mais sans laisser de côté le spectateur, puisque le résultat est tout à fait réjouissant.
Le réalisateur British fait appel à une imagerie vintage chiadée et convaincante pour marquer visuellement son récit. C’est chic et stylé, aussi bien dans le traitement de la photo que dans le travail remarquable sur les décors et les costumes. Et c’est un terrain de jeu parfait pour que Richie laisse libre court à sa mise en scène débridée et sophistiquée, sans pour autant verser dans les regrettables excès d’un Sherlock Holmes 2 par exemple (trop de ralenti tue le ralenti). Son film use d’une technique maîtrisée, limitant judicieusement le recours aux effets numériques pour donner corps à des courses poursuites et des fusillades à l’ancienne, un brin désuètes mais définitivement élégantes. Il joue habilement des vieux codes télévisuels de l’époque, des sous-titres à la typo improbable à une utilisation ad hoc du split screen pour dynamiser un scénario un poil trop conventionnel.
Il peut aussi se reposer sur un trio d’acteurs glamour à souhait, certes caricatural (mais n’est-ce pas le but recherché), et dont l’évidente alchimie séduit immédiatement. Avec classe, verve et humour, ils donnent du relief à des dialogues pince-sans-rire souvent pertinents (entre nous, s’il n’était Superman, Henry Cavill ferait un excellent Bond).
Agents Très Spéciaux remplit donc haut la main sa mission de divertissement décomplexé, conscient de ce qu’il est, un joli petit saut dans le temps récréatif aux clichés assumés, sans autre ambition que celle faire passer au spectateur un agréable moment. C’est réussi au point qu’on ne serait pas contre les retrouver sur une prochaine mission…
Synopsis : Au début des années 60, en pleine guerre froide, Agents très spéciaux – Code U.N.C.L.E. retrace l’histoire de l’agent de la CIA Solo et de l’agent du KGB Kuryakin. Contraints de laisser de côté leur antagonisme ancestral, les deux hommes s’engagent dans une mission conjointe : mettre hors d’état de nuire une organisation criminelle internationale déterminée à ébranler le fragile équilibre mondial, en favorisant la prolifération des armes et de la technologie nucléaires. Pour l’heure, Solo et Kuryakin n’ont qu’une piste : le contact de la fille d’un scientifique allemand porté disparu, le seul à même d’infiltrer l’organisation criminelle. Ils se lancent dans une course contre la montre pour retrouver sa trace et empêcher un cataclysme planétaire.