SOURCE CODE – 11,5/20

Réalisé par Duncan Jones
Avec Jake Gyllenhaal, Michelle Monaghan, Vera Farmiga

Source Code
Synopsis : Colter Stevens se réveille en sursaut dans un train à destination de Chicago. Amnésique, il n’a aucun souvenir d’être monté dedans. Pire encore, les passagers du train se comportent avec lui avec familiarité alors qu’il ne les a jamais vus. Désorienté, il cherche à comprendre ce qui se passe mais une bombe explose tuant tout le monde à bord.
Colter se réveille alors dans un caisson étrange et découvre qu’il participe à un procédé expérimental permettant de se projeter dans le corps d’une personne et de revivre les 8 dernières minutes de sa vie. Sa mission : revivre sans cesse les quelques minutes précédant l’explosion afin d’identifier et d’arrêter les auteurs de l’attentat. A chaque échec, les chances de pouvoir revenir dans le passé s’amenuisent.
Alors qu’il essaie d’empêcher l’explosion, ses supérieurs lui apprennent qu’un deuxième attentat est en préparation en plein cœur de Chicago et qu’il ne s’agit plus de protéger les quelques passagers du train mais la ville toute entière. La course contre la montre commence…

Avis : Polar SF bien foutu dans la forme, Source Code sonne comme une confirmation du talent de Duncan Jones, et de sa fascination pour les boucles temporelles (voir Moon, son très réussi premier film avec Sam Rockwell)
Très efficace dans le rythme et la mise en scène, jamais ennuyeux, Source Code crée un univers propre très intéressant, divisé entre le train, lieu de l’attentat, la base supervisant l’expérience et le mystérieux caisson dans lequel se trouve le héros. Cependant, cette maitrise formelle semble un peu couvrir les manques du scénario qui se perd de temps en temps dans sa complexité et les incohérences. Une fois le générique passé, si on n’a pas passé un mauvais moment, loin de là, on regrette que le film n’aille pas plus loin que le traitement en surface d’une idée remarquable.
Du coup, on attend avec assez d’impatience de voir Jones travailler sur un meilleur matos. Son nom est évoqué pour donner un coup de boost à la franchise Wolverine. Intéressant…

RABBIT HOLE – 14,5/20

Réalisé par John Cameron Mitchell
Avec Nicole Kidman, Aaron Eckhart, Dianne Wiest

Rabbit Hole

Synopsis : Huit mois après la disparition de leur fils, Becca et Howie redonnent peu à peu un sens à leur vie. Howie tente de nouvelles expériences tandis que Becca préfère couper les ponts avec une famille trop envahissante. Contre toute attente, elle se rapproche du jeune homme responsable de la mort de leur enfant. Cette relation étrange va permettre à Becca d’être enfin en paix avec elle-même.

Avis : Le réalisateur des flamboyants et provocateurs Shortbus et Hewig revient avec un drame à des années lumière de ses films précédents, tout en pudeur et en retenue.
Parce qu’il en faut de la subtilité et de l’intelligence pour traiter de la blessure la plus douloureuse et la plus destructrice qui soit pour un couple, la perte d’un enfant. Avec beaucoup de lucidité, John Cameron Mitchel évite l’écueil du mélo boursouflé, en s’appuyant sur un scénario solidement écrit et en filmant les regards et les silences, plus évocateurs que les mots. Cette économie d’effets sert à maintenir une tension constante qui éclate dans de rares mais marquants affrontements, lorsque la douleur redevient la plus forte. Le réalisateur peut compter sur des acteurs impressionnants de maîtrise. Leur face à face délivre une intense force émotionnelle. Nicole Kidman, qui a produit elle-même Rabbit Hole, s’offre un retour magistral. On le retrouve aussi impressionnante que dans sa période faste, où elle accédait à chaque film à une espèce d’état de grâce (Moulin Rouge, Eyes wide Shut, The hours, Dogville, Les autres…). Une manière d’affirmer que la Reine est de retour après des derniers choix de carrière plus que contestables (botox compris)
Rabbit Hole est à son image, fort, subtil et bouleversant.

SCREAM 4 – 14/20

Réalisé par Wes Craven
Avec Neve Campbell, David Arquette, Courteney Cox

Scream 4

Synopsis : 10 ans se sont écoulés depuis les terribles meurtres commis par Ghostface. Sidney Prescott est parvenue à tourner la page mais c’est tout de même avec appréhension qu’elle retourne à Woodsboro pour le lancement de son premier roman.
Ses retrouvailles avec sa cousine Jill ainsi qu’avec le duo de choc Dewey et Gale seront de courtes durées : Ghostface est de retour mais cette fois-ci les règles vont changer.

Avis : Alors ? Alors oui !
10 ans après, le petit plaisir coupable procuré par Scream reste délicieusement intact. Parce que ce quatrième opus a un petit goût de madeleine rassurant, parce que l’astucieux mélange entre humour et frisson est toujours aussi efficace, parce que le scénario s’adapte intelligemment aux codes de la nouvelle génération, sans jamais renier l’esprit de la franchise.
Les réseaux sociaux, la télé-réalité et le rapport à la célébrité (« je ne veux pas d’amis, je veux des fans ! »), l’évolution du genre horrifique vers le gore décervelé ou le faux-docu, tout y passe, et tout sonne très juste.
Le concept Scream a donc très bien vieilli, allant encore plus loin dans la mise en abime (ah cette scène d’intro…) et renforçant la complicité avec son spectateur qui ne se fait pas prier pour rentrer dans le jeu assez jouissif des fausses pistes et d’un script ultra-référencé.
Cerise sur le gâteau, le casting est parfait, entre vieilles connaissances qu’on retrouve avec plaisir (les Arquette-Cox, Neve Campbel) et petits nouveaux très convaincants (Hayden Pannettiere en tête).
Après une multitude de navets creux et sans interêts (les Saw, Paranormal activity, Le dernier exorciste…), c’est finalement une vieille recette qui remet un peu de fraicheur dans le genre. Et ça fait un bien fou.
La mise à jour 4.0 de la saga Scream est une franche réussite

L’AGENCE – 10/20

Réalisé par George Nolfi
Avec Matt Damon, Emily Blunt, Michael Kelly

L'Agence

Synopsis : Sommes-nous maîtres de notre destin ? Ou sommes-nous manipulés par des forces invisibles ? David Norris entrevoit l’avenir que le Sort lui réserve et se rend compte qu’il aspire à une autre vie que celle qui lui a été tracée. Pour y parvenir, il va devoir poursuivre la femme, dont il est tombé follement amoureux, à travers les rues de New York et ses réseaux souterrains…

Avis : Particulièrement attrayant sur le papier (une société supérieure contrôlerait et dirigerait chacune de nos actions en fonction d’un plan préétabli), L’Agence est vraiment loin d’avoir les moyens de ses ambitions. Script faiblard, raccourcis scénaristiques risibles (le coup des chapeaux est particulièrement savoureux, celui de la pluie n’est pas mal non plus), explications à dormir debout, scènes d’action mollassonnes,  il cumule les symptôme du film de SF qui se veut complexe et intelligent, mais qui se dégonfle comme une ballon de baudruche après à peine 10 minutes.
Seulement voilà, l’Agence n’est pas seulement un film de SF, mais aussi une touchante histoire d’amour incarnée par Emily Blunt et Matt Damon, finalement plus sympathique que l’action-movie qui se déroule en parallèle. On s’attache plus à savoir si le couple va triompher d’un destin qu’on leur impose, qu’à la question de qui le leur impose.
Mais tout ça reste bien bancal. Et très oubliable donc.