MESRINE, L’INSTINCT DE MORT – 6/10

 

 
Synopsis : Des années 60 à Paris au début des années 70 au Canada, le parcours criminel hors norme d’un petit voyou de Clichy nommé Jacques Mesrine.
 
Avis : En guise d’entrée un générique percutant, efficace, simplement brillant. Dommage que tout le film ne conserve pas cette tension et que le réalisateur ne montre que par intermittence l’ingéniosité d’une mise en scène originale et ambitieuse. C’est malgré tout souvent réussi, grâce à un scénario costaud, et si certains passages sont un peu mous, l’ensemble est cohérent et bénéficie d’une qualité de reconstitution remarquable. C’est très crédible, et c’est finalement la principale réussite du film.
Mais l’atout ou le défaut n°1 du film est qu’il repose essentiellement sur l’interprétation de Cassel. Beaucoup la porte aux nues, mais je n’ai personnellement pas vu Mesrine, mais Vincent Cassel qui tente (avec lourdeur) de créer un personnage. Et je prend une démarche outrée, et je met mon dentier… On sent tellement l’effort qu’on en perd parfois le personnage pour ne voir que la performance d’acteur.
maintenant, le film dure 4 heures et je ne suis qu’à la moitié… Avis définif après la deuxième partie.

TONNERRE SOUS LES TROPIQUES – 6/10

 

 
Synopsis : Un casting d’enfer pour un voyage… au bout de l’enfer ! En tête d’affiche : Tugg Speedman, la star du film d’action, en chute libre depuis ses trois derniers navets. A ses côtés : Jeff Portnoy, spécialiste des comédies (très) bas de gamme, avide de prouver ses qualités de comédien ; Kirk Lazarus, acteur "Méthode" multi-recompensé et 100 % givré ; Chino, superstar pop et fan d’Al Pacino ; et Kevin Sandusky, le fringant petit jeune tout heureux de faire partie de la bande. Cinq egos surdimensionnés au service du "plus grand film de guerre de tous les temps". Sur le papier, ça se tient (ou presque), mais sur le tournage tout dérape : les caprices des stars et l’incapacité du réalisateur, Damien Cockburn, font grimper les frais à une allure vertigineuse, au point que le studio décide de tout arrêter… C’est alors que Damien a l’idée "géniale" d’entraîner sa petite troupe au coeur du Triangle d’Or pour une expérience de "cinéma-vérité" d’un genre inédit. Mortel…
 
Avis : Un divertissement assez haut de gamme, avec des moyens assez exceptionnels pour une comédie. Si le tout est un peu répétitif, le film est parsemé de quelques moments jubilatoires dus essentiellement à un casting 4 étoiles. Outre les 4 personnages principaux (yes Jack Black, yes Robert Downey Jr), les acteurs qui gravitent autour sont tout aussi délirants. Avec un énorme caméo qu’il serait assassin de révéler. Ajoutons une critique relativement superficielle mais pas ininterressante du milieu Hollywoodien, et voilà une comédié pas indispensable, mais tout à fait avouable.

VICKY CRISTINA BARCELONA – 6/10

 
Synopsis : Vicky et Cristina sont d’excellentes amies, avec des visions diamétralement opposées de l’amour : la première est une femme de raison, fiancée à un jeune homme respectable ; la seconde, une créature d’instincts, dénuée d’inhibitions et perpétuellement à la recherche de nouvelles expériences sexuelles et passionnelles.
Lorsque Judy et Mark, deux lointains parents de Vicky, offrent de les accueillir pour l’été à Barcelone, les deux amies acceptent avec joie : Vicky pour y consacrer les derniers mois de son célibat à la poursuite d’un master ; Cristina pour goûter un changement de décor et surmonter le traumatisme de sa dernière rupture.
Un soir, dans une galerie d’art, Cristina "flashe" pour le peintre Juan Antonio, bel homme à la sensualité provocante. Son intérêt redouble lorsque Judy lui murmure que Juan Antonio entretient une relation si orageuse avec son ex-femme, Maria Elena, qu’ils ont failli s’entre-tuer.
Plus tard, au restaurant, Juan Antonio aborde Vicky et Cristina avec une proposition des plus directes : s’envoler avec lui pour Oviedo, consacrer le week-end à explorer les beautés de la ville, à boire du bon vin et à faire l’amour. Vicky est horrifiée ; Cristina, ravie, la persuade de tenter l’aventure…
 
Avis : Avant de parler du film en lui même, je dois préciser que je suis loin d’être fan du cinéma de Woody Allen. Trop hystérique à mon goût, trop bruyant, un peu trop passéïste. Sauf que Match Point m’avait radicalement conquis, et donné un crédit important à mes yeux au réalisateur new-yorkais (crédit un peu entamé par Scoop cependant).
Avec la buzz incroyable autour de Vicky…, ajouté au fait que Allen visitait un nouveau pays (ce qui lui avait fait le plus grand bien pour Match point), sans parler du cast so caliente (Johansson, Cruz, Bardem), j’entendais cet opus avec la plus grande impatience. Trop grande sans doute. D’où une déception légitime. Si on ne passe pas (du tout) un mauvais moment, grâce notamment à une interprétation sans faille et des dialogues parfois savoureux, la réalisation et un peu paresseuse, sans grande trouvaille. Un peu plan-plan quoi… Et l’histoire est finalement assez futile. J’ai eu personnellement un peu de mal à croire au triangle amoureux (et autres histoires).
Bref sympatique, mais peu mineur.

BLINDENESS – 7,5/10

 

 
Synospsis : Le pays est frappé par une épidémie de cécité qui se propage à une vitesse fulgurante.
Les premiers contaminés sont mis en quarantaine dans un hôpital désaffecté où ils sont rapidement livrés à eux-mêmes, privés de tout repère. Ils devront faire face au besoin primitif de chacun : la volonté de survivre à n’importe quel prix.
Seule une femme n’a pas été touchée par la " blancheur lumineuse ". Elle va les guider pour échapper aux instincts les plus vils et leur faire reprendre espoir en la condition humaine.
 
Avis : Une confirmation. Fernando Meirelles est bien l’un (le?) des meilleurs réalisateurs actuels. Après le brûlant et impressionnant City of god, et le magnifique et poignant Constant Gardener, le réalisateur brésilen change une nouvelle fois de registre avec tout autant de maitrise et de talent.  Et il livre un film fantastique brutal, dur et impitoyable sur la nature humaine. Je ne parle ici que de la version ciné, qui parait-il est très différente de celle présentée à Cannes cette année avec un nouveau montage. En tout cas bien lui en a pris, parce qu’on reçoit une grosse claque (comme toujours avec Meirelles). Le pitch de départ est simple : que deviendrait l’humanité si tout ces membres perdaient simultanément un de leur sens? En l’occurence la vue ici. En se concentrant sur la communauté des premiers citoyens touchés par la céssité, placés en quarantaine et livrés à eux même, Blindness apporte une réponse sans concession : l’homme revient à un état premier, animal, sans loi, si ce n’est celle du plus fort, où les plus bas instincts et les égoïsmes prévalent. En intégrant dans cette masse de zombies aveugles un personnage voyant (Julianne Moore, parfaite), Meirelles en fait le prisme d’une humanité qui disparait progressivement jusqu’à la barbarie.
Le film n’aurait évidemment pas le même impact sans la réalisation virtuose de Meirelles. Plan forts et brutaux, alternant entre violence et fragiles moment de répits et poétiques, gros travail sur le son, mais aussi un travail très fin sur la lumière, le film navigant entre pénombre et pleine lumière.
Meirelles frappe une nouvelle fois un très grand coup. Son prochain projet s’appelle Peines d’amour perdues. L’impatience me gagne.
 

APPALOOSA – 6.5/10

 

 
Synopsis : Au Nouveau-Mexique, en pleine conquête de l’Ouest, la petite ville minière d’Appaloosa vit sous la domination du tout-puissant Randall Bragg et de ses hommes, qui n’ont pas hésité à éliminer le shérif.
Pour mettre fin au règne de la terreur, la communauté fait appel au marshal Virgil Cole et à son adjoint, Everett Hitch, réputés pour avoir ramené la paix et la justice dans des villes où plus aucune loi n’avait cours. Pourtant, cette fois, Cole et Hitch vont se heurter à un adversaire d’une autre dimension. Leurs méthodes implacables risquent de ne pas suffire. L’apparition d’Allison French, une séduisante veuve, va aussi mettre leur duo à l’épreuve.
Appaloosa va rapidement devenir le théâtre d’une de ces histoires où la vie, la vérité, la trahison et la mort se côtoient avant de se combattre. Voici une saga comme seule la légende de l’Ouest sait les écrire…
 
Avis : Appaloosa est un western propret, bien sous tous rapports – jolie reconstitution, dialogues savoureux et souvent drôles. Le film s’éloigne des dernières productions narrant la conquête de l’ouest américain, plus brutales, âpres et sanglantes comme There will be blood ou Jessee James. Appaloosa empreinte un ton plus léger donc, mais pas dénué d’intérêt non plus, au contraire. Le film, bénéficiant d’une réalisation carrée et maîtrisée, est surtout dominé par le "couple" formé par Mortensen et Harris, complices dont les échanges, verbaux ou non, sont souvent savoureux, surtout quand s’immisce entre eux le personnage de l’avide veuve jouée par Renée Zellweger. Ed Harris prend son temps sans jamais ennuyer. Un très bon moment

VINYAN – 6,5/10

Synopsis: Incapables d’accepter la perte de leur fils dans le Tsunami de 2005, Jeanne et Paul sont restés vivre en Thaïlande. S’accrochant désespérément au fait que son corps n’a pas été retrouvé, Jeanne s’est persuadée que son enfant a été kidnappé, dans le chaos qui suivit la catastrophe… qu’il est encore vivant. Paul est sceptique, mais ne peut pas briser le dernier espoir de sa femme. Le couple va alors embarquer dans une quête qui les plongera au fin fond de la jungle tropicale, au sein d’un royaume surnaturel où les morts ne sont jamais vraiment morts…
 
Avis : Vinyan est une expérience cinématographique assez éprouvante, à la marge de ce que peut livrer habituellement le cinéma français. Drame familiale qui suit un couple au bord de la rupture après la perte de leur fils dans le Tsunami Thaïlandais, le film vire doucement dans le fantastique et l’irrationnel. Mais ce virage est plus l’expression de la folie qui gagne le couple au fur et à mesure de cette quête impossible qu’une volonté de tomber dans l’horreur et le gore gratuit, même si la fin laisse coi.
Le couple en question, interprété par Emmanuel Béart et Rufus Sewel (Dark City), est au coeur de l’intrigue, omniprésent, incandescent et à fleur de peau. Les acteurs donnent corps au malaise, au manque insurmontable. Mais cet état d’urgence est aussi remarquablement bien rendu par la réalisation de Du Weltz, qui nous plonge littéralement dans l’entreprise du couple et nous transmet avec puissance et sans concession leur état psychique. Un caméra au plus près des acteurs, les enrobant, fébrile, mouvante, et captant avec une furieuse energie les ambiances dans lesquelles ils se meuvent : les marchés nocturnes thaïs, la forête birmane (inquiétante et magnifique). Ce réalisateur a un style percutant et personnel que l’on est curieux de retrouver rapidement avec un scénario un peu plus épais.
 

FAUBOURG 36 – 5.5/10

Réalisé par Christophe Barratier
 
Synopsis : Dans un faubourg populaire du nord de Paris en 1936, l’élection printanière du gouvernement de Front Populaire fait naître les plus folles espérances et favorise la montée des extrêmes. C’est là que trois ouvriers du spectacle au chômage décident d’occuper de force le music-hall qui les employait il y a quelques mois encore, pour y monter un "spectacle à succès".
Le lieu sera le théâtre de la plus éphémère des belles entreprises.
 
Avis : Un film qui ne se veut pas autre chose que ce qu’il est, un divertissement populaire et bon enfant, bourré de bons sentiments. Ça ne révolutionne rien, ça n’apporte pas grand-chose, mais ce n’est pas scandaleux non plus. Les reconstitutions sont chiadées et l’ensemble joliment enveloppé, le jeune Nora Arnezeder est une belle découverte, et Kad Merad est décidemment une valeur sûr. Mais il faut avouer que le rythme est bien pépère et qu’on finit par s’ennuyer un peu.