LES CHANSONS D’AMOUR – 7,5/10

 
Synopsis : Toutes les chansons d’amour racontent la même histoire : "Il y a trop de gens qui t’aiment""Je ne pourrais jamais vivre sans toi""Sorry Angel". Les chansons d’amour racontent aussi cette histoire-là.

 
Avis : Je dois avouer avoir vu les Chansons d’amour un peu à reculons, après l’indigeste j’mefoutisme auteuriste de Dans Paris. Mais Honoré avait aussi commis l’excellent 17 fois Cécile Cassar, avec Alex Beaupain à la musique. Donc allons-y. Et ma foi, j’ai été trés agréablement surpris de retrouver un ton léger sur un propos grave, une modestie dans la mise en scène proche de celle de 17 fois… et une sobriété très bienvenue pour ce film en chanson joliment mis en image et en musique. Les chansons justement servent de support à l’histoire, la font avancer. Et comme elles sont très agréables à l’oreille et dotées de textes forts bien écrits, le tout est cohérent, original, touchant. Mis à part 2 ou 3 mélodies qui s’intégrent moins bien au récit, la sauce prend bien. Quelques raccourcis dans l’évolution du personnage principal ternissent un peu la crédibilité du film, mais il est servi par des comédiens excellents (Garel en tête, un charisme dingue) qui ces font vite oublier ces quelques réserves. A voir donc.

L’AVOCAT DE LA TERREUR – 7,5/10

 
Synopsis : Communiste, anticolonialiste, d’extrême droite ? Quelle conviction guide Jacques Vergès ? Barbet Schroeder mène l’enquête pour élucider le " mystère ". Au départ de la carrière de cet avocat énigmatique : la guerre d’Algérie et Djamilah Bouhired, la pasionaria qui porte la volonté de libération de son peuple. Le jeune homme de loi épouse la cause anticolonialiste, et la femme. Puis disparaît huit ans. A son retour, Vergès défend les terroristes de tous horizons (Magdalena Kopp, Anis Naccache, Carlos) et des monstres historiques tels que Barbie. D’affaires sulfureuses en déflagrations terroristes, Barbet Schroeder suit les méandres empruntés par " L’avocat de la terreur ", aux confins du politique et du judiciaire. Le cinéaste explore, questionne l’histoire du " terrorisme aveugle " et met à jour des connexions qui donnent le vertige.
 
 
Avis : Barbet Schroeder réalise avec ce docu choc et passionnant une plongée dans les arcannes du terrorisme et du grand banditisme international à travers le personnage de l’intrigant et obscur avocat Jacques Verges. Le contenu est ample et ardu, parcours un spectre géopolitique qui va de l’Algérie au Cambodge, en passant par les pays de l’est. Outre un portrait sans concessions du très controversé avocat, de ses positions ant-colonialistes à ses histoires sentimentales (toujours liées), le film offre une vision du monde de ses 50 dernières années indispensable, bien que forcément limitée. Le film aurait du durer 50 heures pour traiter l’ensemble des conflits évoqués dans lesquels Verges s’est impliqué. Le montage, brillant vu la densité des sujets traités, donne au film une dimension de thriller qui nous tient en haleine plus de deux heures. Et s’il ne donne pas de réponses catégoriques sur le personnage, il ouvre de nombreuses portes et surtout des pistes de réflexion importante sur l’évolution géopolitique de notre monde. Captivant.

PIRATES DES CARAIBES 3 – 6,5/10

 
Synopsis : L’âge d’or de la piraterie touche à sa fin. Même le terrifiant Vaisseau Fantôme et son capitaine maudit Davy Jones servent à présent Lord Cutler Beckett et la Compagnie anglaise des Indes Orientales. L’invincible Hollandais Volant écume désormais les sept mers, massacrant sans pitié pirates de tous bords et sabordant leurs navires.
Will Turner, Elizabeth Swann et le capitaine Barbossa n’ont qu’une seule chance de résister à Beckett et à son armada destructrice : ils doivent rassembler les Neuf Seigneurs de la Cour des Frères, mais l’un des membres les plus éminents, le capitaine Jack Sparrow, manque à l’appel.
Will, Elizabeth et Barbossa, secondés par Tia Dalma, Pintel et Ragetti, doivent faire voile vers des mers orientales inconnues, pour affronter un pirate chinois, le capitaine Sao Feng, et s’emparer des cartes qui les conduiront au-delà des limites du monde connu, là où Jack est retenu…
 
 
Avis : Après l’indigeste épisode 2, on pouvait craindre une nouvelle surenchère d’effets spéciaux et de gags lourdingues plombants une histoire incompréhensible. Il semblerait en fait que l’opus précédent ait été une mise en place de la troisième partie. Si le réalisateur fait encore une fois la part belle aux scènes d’action (incroyablement réussies, il faut l’avouer), il dissémine quleques scènes de vrais bon cinéma (Depp seul dans son enfer avec ses doubles et les cailloux-crabes, c’est très bon). Par ailleurs les autres personnages (Bloom, Knightley) existent vraiment, contrairement au n°2. Et comme la fin fait une belle fin, on ne a pas bouder son reste. POur peu qu’on ait garder une âme de gamin, on passe un bien bon moment en se laissant emporter par les aventures de ces pirates là.

ZODIAC – 8 /10

 
Synopsis : Zodiac, l’insaisissable tueur en série qui sévit à la fin des années 60 et répandit la terreur dans la région de San Francisco, fut le Jack l’Eventreur de l’Amérique. Prodigue en messages cryptés, il semait les indices comme autant de cailloux blancs, et prenait un malin plaisir à narguer la presse et la police. Il s’attribua une trentaine d’assassinats, mais fit bien d’autres dégâts collatéraux parmi ceux qui le traquèrent en vain.
Robert Graysmith, jeune et timide dessinateur de presse, n’avait ni l’expérience ni les relations de son brillant collègue Paul Avery, spécialiste des affaires criminelles au San Francisco Chronicle. Extérieur à l’enquête, il n’avait pas accès aux données et témoignages dont disposait le charismatique Inspecteur David Toschi et son méticuleux partenaire, l’Inspecteur William Armstrong. Le Zodiac n’en deviendrait pas moins l’affaire de sa vie, à laquelle il consacrerait dix ans d’efforts et deux ouvrages d’une vertigineuse précision…
 
Avis  : David Fincher + serial killer, l’équation pourrait conduire à un raccourci facile vers une redite de la référence asolue du genre, Seven. Et bien pas du tout. Fincher casse le modèle, et crée un univers, une ambiance inédite. Avec un talent rare, il prend le temps d’installer son intrigue, de poser des personnages forts. Et si le film raconte plus la traque du tueur, les difficulés de l’enquête, et l’obsession grandissante des deux personnages principaux pour l’attraper, Fincher n’a pas moins son pareil pour créer en quelques minutes des situations ultra-flippantes qui nous font retenir notre souffle (la maman dans la voiture, la maison du projectionniste). Les scènes de crimes sont d’une virtuosité et d’une efficacité incroyable, sans pour autant tomber dans la surenchère sanglante.Bien sûr, l’esthétisme (photo, lumière) est impécable, le montage brillant, et le réalisateur use de tout son talent pour enchainer les plans. Mais surtout, l’histoire gagne en inensité au fur et à mesure que l’enquête avance (ou pas d’ailleurs), et ce même si elle se concentre succesivement sur le journaliste (Guylhehall) et le flic (Ruffalo), tous les deux excellents, comme le reste du cast.
Bref, ce n’est pas cette fois-ci que Fincher m’aura décu, au contraire il livre un nouveau grand film tout en se renouvellant.