RANGO – 9/20

Réalisé par Gore Verbinski

Avec Johnny Depp, Isla Fisher, Abigail Breslin

Rango
Synopsis : Alors qu’il mène sa vie sans histoire d’animal de compagnie, Rango, caméléon peu aventurier, est en pleine crise d’identité : à quoi bon avoir des ambitions quand tout ce qu’on vous demande, c’est de vous fondre dans la masse ?Un jour, Rango échoue par hasard dans la petite ville de Poussière, dans l’Ouest sauvage, où de sournoises créatures venues du désert font régner la terreur. Contre toute attente, notre caméléon, qui ne brille pas par son courage, comprend qu’il peut enfin se rendre utile. Dernier espoir des habitants de Poussière, Rango s’improvise shérif et n’a d’autre choix que d’assumer ses nouvelles fonctions. Affrontant des personnages plus extravagants les uns que les autres, Rango va-t-il devenir le héros qu’il se contentait jusque-là d’imiter ?

 
Avis : Le problème avec Rango, c’est que le film ne tient finalement qu’aux références qu’on est sensé tout reconnaitre et à un humour clownesque très visuel et frénétique. L’histoire en elle-même n’a pas beaucoup d’intérêt, les dialogues sont plats (et longs) et le propos est assez faiblard. Du coup entre deux scènes d’action et 3 cabotinages de Johnny Depp, on s’ennuie ferme….Certes l’animation est remarquable, mais les personnages sont d’une telle laideur qu’il est très difficile de s’y attacher.

Forcément atypique comparé aux productions Pixar et Dreamworks, Rango avait pour idée louable de marquer le monde de l’animation.  Un projet ambitieux certes, mais raté.

LES YEUX DE SA MERE – 11,5/20

Réalisé par Thierry Klifa

Avec Catherine Deneuve, Géraldine Pailhas, Nicolas Duvauchelle

Les Yeux de sa mère
Synopsis : Un écrivain en mal d’inspiration infiltre la vie d’une journaliste star de la télé et de sa fille danseuse étoile pour écrire à leur insu une biographie non autorisée. Pendant ce temps, en Bretagne, un garçon de 20 ans, Bruno, qui habite avec ses parents, ne sait pas encore les conséquences que toute cette histoire va avoir sur son existence…

 
Avis : Drame choral bien mieux maitrisé que son précédent film, Le héros de la famille, Les yeux de sa mère permet à Klifa de traiter avec sobriété et finesse du thème du secret de famille, sans en rajouter, en restant sur une ligne crédible et simple qui donne une vraie épaisseur à chacun des personnages. Au fur et à mesure que l’intrigue avance, ils nous touchent et nous émeuvent.

Et si cela tombe si juste, c’est que le casting est remarquablement homogène, avec une mention pour Marina Fois qui se détache progressivement de son personnage de Robins de bois pour toucher une sorte de grâce dramatique qu’on ne lui soupçonnait pas jusque là.

Une histoire de destins croisés juste et touchante.

REVENGE – 8/20

Réalisé par Susanne Bier
Avec Mikael Persbrandt, Trine Dyrholm, Ulrich Thomsen

Revenge

Synopsis : Anton est médecin. Il partage son existence entre son foyer installé dans une ville paisible du Danemark, et son travail au sein d’un camp de réfugiés en Afrique. Il est séparé de sa femme, Marianne, et tous deux songent à divorcer. Leur fils aîné, Elias, âgé d’une dizaine d’années, se fait brutaliser à l’école par certains de ses camarades, jusqu’au jour où un autre garçon, Christian, décide de prendre sa défense. Ayant quitté Londres avec son père pour s’installer au Danemark, Christian est profondément marqué par le décès récent de sa mère, terrassée par un cancer. Des liens étroits se tissent bientôt entre les deux camarades. Mais quand Christian implique Elias dans un acte de vengeance particulièrement risqué où des vies humaines sont en jeu, leur amitié s’en trouve durement éprouvée. Dans des mondes que tout oppose, ces enfants et leur famille seront appelés à faire des choix difficiles, entre vengeance et pardon.

Avis : A grand coup de longs plans esthétisants (une mouche, une vache, une araignée, un pré et j’en passe), de musiques lénifiantes, et d’un background bien déprimant (maman morte d’un long cancer, papa et maman qui se séparent, pauvreté et misère en Afrique), Susane Bier tente de donner un écrin de « Grand Film » à cette histoire improbable, finalement sans grand intérêt.  Trop de style tue le style serait-on tentés de dire. Le tout se résume en définitive en une espèce de maelstrom de sentiments pas très digeste, fade et mièvre, où la moindre intention est outrageusement appuyée pour bien faire comprendre les tenants et aboutissants de l’intrigue, mais sans jamais vraiment s’intéresser à la psychologie et au parcours des personnages. Sans compter que les acteurs surjouent la plupart des situations. Si le thème de la génèse de la violence chez l’enfant était un axe intéressant, il est malheureusement traité à la truelle et se trouve surtout démoli par un final dégoulinant qui annihile tout ce qui aurait pu faire la force du film.

Je m’étais déjà bien fait avoir par le vide clinquant et artificiel de l’Oscar du meilleur film étranger l’année dernière (Dans ses yeux), j’y regarderai à deux fois la prochaine fois !

MA PART DU GATEAU – 9/20

Réalisé par Cédric Klapisch
Avec Karin Viard, Gilles Lellouche, Audrey Lamy

Ma part du gâteau

Synopsis : France, ouvrière, vit dans le nord de la France, à Dunkerque avec ses trois filles.
Son ancienne usine a fermé et tous ses collègues se retrouvent comme elle au chômage. Elle décide de partir à Paris pour trouver un nouveau travail. Elle va trouver un stage pour devenir femme de ménage. Assez rapidement, elle se fait engager chez un homme qui vit dans un univers radicalement différent du sien. Cet homme, Steve est un trader qui a réussi, il travaille entre la City de Londres et le quartier de la Défense à Paris.
Les deux individus vont se côtoyer. Cette ouvrière va découvrir les gens qui vivent dans le luxe. Elle va finir par découvrir que cet homme, fort séduisant et sympathique, est en partie responsable de la faillite de son ancienne entreprise

Avis : C’est démago, sans surprise, la réalisation est parfois baclée, souvent approximative, certaines scènes accueillent visiblement le club théâtre débutant de la MJC de Dunkerque, la musique est parfaitement inappropriée,  la dernière scène est affligeante… MAIS, parce qu’il y a un gros mais, le couple Viard/Lelouche fonctionne plus que parfaitement et sauve le film. Justes, complices, drôles, le duo est à lui seul une bonne raison d’aller voir Ma part du gâteau.
A lui seul, car Klaplish donne quand même de plus en plus la nette impression que réaliser un film l’emmerde profondément…

FIGHTER – 14/20

Réalisé par David O. Russell
Avec Mark Wahlberg, Christian Bale, Amy Adams

Fighter
 

Synopsis : Micky Ward est un jeune boxeur dont la carrière stagne. Il va rencontrer Charlene, une femme au caractère bien trempé, qui va l’aider à s’affranchir de l’influence négative de sa mère, qui gère maladroitement sa carrière, et de ses sœurs envahissantes.
Son demi-frère Dicky Eklund, lui, a connu la gloire sur le ring, il y a bien longtemps. C’était avant qu’il ne sombre dans la drogue, avant son séjour en prison.
Entre le sportif en quête d’un second souffle et l’ex-toxico, il y a longtemps que le courant ne passe plus. Trop de non-dits, d’échecs et de souffrances. Pourtant, parfois, les hommes changent, et Micky et Dicky vont peut-être avoir ensemble, la chance de réussir ce qu’ils ont raté chacun de leur côté…

 

Avis : Fighter confirme si besoin est que la boxe est LE sport cinégénique par excellence. Intensité, suspense, dépassement de soi, autant de valeurs parfaitement adaptées au grand écran. On ne compte plus le nombre d’excellents films dont il est le sujet principal (Raging Bull, Rocky, Ali, De l’ombre à la lumière, Million dollar baby et j’en passe
Fighter est dans cette lignée. En utilisant comme fil rouge le documentaire que HBO tourne sur une ancienne gloire locale, O.Russel en profite pour brouiller les pistes grâce à cette mise en abîme astucieuse et filmer une chronique familiale poignante et pleine de sincérité.
Jamais vraiment là où on l’attend, le film évite soigneusement tout pathos en n’épargnant aucun de ses personnages sans pour autant les juger. Et livre des moments d’émotions intenses, une fois qu’on a assimilé qu’ici on peut se dire je t’aime en s’envoyant des gnons dans la tronche.
L’ambiance 90’s est parfaitement rendue (bande son incluse), accentuée par la misère sociale du quartier dans lequel s’ébroue cette famille haute en couleur (la brochette des sœurettes est absolument savoureuse, menée par le caméléon Melissa Leo impeccable en mère omniprésente). Je n’en rajouterai pas sur la performance encore une fois hallucinante de Christian Bale…. Mark Walberg et Amy Adams dans un registre (beaucoup) plus sobre, sont également très convaincants.
Et quand vient le moment de parler vraiment boxe, tout est en place pour un final d’une grande simplicité et d’une remarquable efficacité. Une réussite.

WINTER’S BONE – 12/20

Réalisé par Debra Granik
Avec Jennifer Lawrence, John Hawkes, Kevin Breznahan

Winter's Bone

Synopsis : Ree Dolly a 17 ans. Elle vit seule dans la forêt des Ozarks avec son frère et sa soeur dont elle s’occupe. Quand son père sort de prison et disparaît sans laisser de traces, elle n’a pas d’autre choix que de se lancer à sa recherche sous peine de perdre la maison familiale, utilisée comme caution. Ree va alors se heurter au silence de ceux qui peuplent ces forêts du Missouri. Mais elle n’a qu’une idée en tête : sauver sa famille. A tout prix.
Avis : Ça faisait un moment qu’on n’avait pas vu ce genre de film indé US sur les écrans, bien crasseux, bien glauque… la mode était plutôt ces derniers temps à des contes pop sur une jeunesse désabusée et sans repère (Juno, 500 jours ensemble….).
Pour le coup, l’héroïne de Winter’s bone en a un très clair de repère, survivre. Et pas forcément beaucoup de raisons de sourire.
Il faut dire que le décor planté est particulièrement radical, et qu’il se pose là niveau ambiance. Paysages parfaitement déprimants, maisons délabréEs, survets usés et crados comme uniforme pour toute la population, habitants tous plus affreux les uns que les autres…
Vu comme ça, ça fait pas très envie… mais l’intrigue qui porte le film, la recherche désespérée de cette gamine pour retrouver son père et sauver son toit, tient foutrement bien la route et maintient une tension et une énergie remarquable, à la fois oppressant et émouvant. Si bien qu’ajouté au défilé de tronches cassées qui se succèdent à l’écran et à la petite musique qui l’accompagne, Winter’s bone a des airs plutôt sympa de Deliverance. Il y a pire comme référence…

NEVER LET ME GO – 13/20

Réalisé par Mark Romanek
Avec Carey Mulligan, Andrew Garfield, Keira Knightley

Never Let Me Go

Synopsis : Depuis l’enfance, Kathy, Ruth et Tommy sont les pensionnaires d’une école en apparence idyllique, une institution coupée du monde où seuls comptent leur éducation et leur bien-être. Devenus jeunes adultes, leur vie bascule : ils découvrent un inquiétant secret qui va bouleverser jusqu’à leurs amours, leur amitié, leur perception de tout ce qu’ils ont vécu jusqu’à présent.

Avis :Etrange film de science fiction que ce Never let me go, qui décrit une sorte de réalité parallèle, dans laquelle dès les années 60, on aurait élevé des clones dont l’unique but serait de fournir des organes tout neufs aux « originaux ».
En installant son film dans l’Angleterre de ces 40 dernières années, le réalisateur joue habillement sur le décalage entre le sujet « futuriste » du film et l’ambiance surannée et très réaliste des écoles anglaises. Comme pour accentuer le malaise du spectateur devant la résignation de ces enfants dont l’unique but est de finir sur une table d’opération, vidés de leurs organes vitaux.
Le réalisme artificielle de la situation renforce le malaise qu‘on ressent à suivre leur histoire. Ils sont résignés car ils n’ont pas le choix, pas d’autre référentiel, n’ont aucune alternative à leur fonction utilitaire. Tout juste osent-ils espérer un répit. La violence est enfouie, les pulsions de révolte niées. C’est cette acceptation qui bouleverse et choque. Elle rend les sentiments créés entre les personnages encore plus déchirants. L’amour, la haine, la honte, tout semble vain car éphémère. Mais l’histoire d’amour impossible la plus douloureuse est sûrement celle qu’ils espèrent avec une Vie qui ne leur appartient pas.
Le film touche d’autant plus que les personnages sont incarnés avec finesse et subtilité par un trio d’acteurs parmi les plus prometteurs de leur génération. Leur interprétation est bouleversante. Et si le film tarde un peu à se lancer, c’est sûrement aussi qu’il s’attarde un peu trop sur la période de l’enfance, alors que Kiera Knightley, Carey Mulligan et Andrew Garfield ne sont pas encore à l’écran.