Réalisé par Joss Whedon
Avec Robert Downey Jr., Chris Evans, Mark Ruffalo, Scarlett Johansson, Jeremy Renner, Aaron Taylor-Johnson, Elizabeth Olsen, Cobbie Smulders.
Synopsis : Alors que Tony Stark tente de relancer un programme de maintien de la paix jusque-là suspendu, les choses tournent mal et les super-héros Iron Man, Captain America, Thor, Hulk, Black Widow et Hawkeye vont devoir à nouveau unir leurs forces pour combattre le plus puissant de leurs adversaires : le terrible Ultron, un être technologique terrifiant qui s’est juré d’éradiquer l’espèce humaine.
Afin d’empêcher celui-ci d’accomplir ses sombres desseins, des alliances inattendues se scellent, les entraînant dans une incroyable aventure et une haletante course contre le temps…
Avis : Conclusion épique et démesurée de la phase 2 du Marvelverse, L’ère d’Ultron devait relever le défi d’être à la fois à la hauteur du premier Avengers tout en se renouvelant pour éviter toute impression de bégaiement et évacuer l’idée d’un possible essoufflement de la formule.
Le pari n’est au final que partiellement réussi. Difficile en effet de ne pas ressentir un sentiment de déjà vu après les 2h20 que dure le film. Sans doute Josh Whedon a-t-il dû céder aux pressions du studio pour livrer au spectateur une recette éprouvée et efficace, avec pour cahier des charge d’intensifier son côté spectaculaire, si tant est que ce soit possible.
On retrouve donc sans déplaisir ce qui avait fait le succès d’Avengers, mais en plus fort, plus bruyant, plus rapide, plus tout. La scène finale est en ce sens assez symptomatique, reprenant les mêmes codes que l’impressionnante bataille de New-York. Même si on ne peut nier l’extraordinaire savoir-faire du réalisateur pour mettre en scène d’impressionnantes chorégraphies pyrotechniques, l’effet est cette fois-ci plus abrutissant qu’euphorisant.
Heureusement Whedon excelle toujours autant à faire exister une foule de personnages dans un même espace, et a la bonne idée de donner plus de relief à des personnages jusque-là un peu négligés comme Hawkeye et la Veuve Noire, tout en présentant assez efficacement de nouveaux vengeurs (les jumeaux Maximoff). Ceci dit, on peut deviner qu’il aurait souhaité aller plus loin dans la caractérisation des personnages. Le scenario par ailleurs assez confus et inutilement compliqué ne laisse que peu de place au développement psychologique de cette galerie de freaks aux névroses pourtant fascinantes. Sans doute ce pan-là du Marvelverse est réservé aux aventures solo des héros, laissant aux films somme (Avengers donc) la simple mission d’en foutre plein la vue. Et d’amuser également. L’Ere d’Ultron nous gratifie aussi, il faut l’admettre, de quelques répliques savoureuses et de moments wtf (le levé de marteau est un bon gros morceau de fun). Autre élément à mettre au crédit d’Avengers second du nom, le film semble assez conscient de ses limites et de ses incohérences, ce qui le rend difficilement attaquable (Gros passage méta lorsque Hawkeye disserte sur le fait qu’il les trouve sur un village volant attaqué par des robots surpuissants et qu’il n’a que son arc comme réponse, ça n’a pas de sens, mais il faut y aller. Avengers 2, c’est un peu ça. Ça n’a pas de sens, mais on y va).
On regrettera aussi l’absence d’un bad guy d’envergure et iconique. Les motivations d’Ultron sont vagues et aussi artificielles que lui. L’insistance avec laquelle on veut faire passer sa rage pour une réponse à son sentiment de mal-être, son anthropomorphise, passe difficilement. Rendez-nous Loki !
Avengers 2 n’est pas un mauvais film en soi, simplement il n’apporte pas grand-chose à ce qui a déjà été montré. Le modèle commencerait-il à atteindre ses limites narratives ? Plus sûrement, il semble arriver à la fin d’un cycle. Les arrivées de Ant-man, Black Panther, Miss Marvel et surtout Spider-man se devront d’apporter du sang neuf et une nouvelle orientation au Marvelverse, sous peine de le voir tourner en rond.