MATCH POINT – 8,5/10

 
Synopsis : Jeune prof de tennis issu d’un milieu modeste, Chris Wilton se fait embaucher dans un club huppé des beaux quartiers de Londres. Il ne tarde pas à sympathiser avec Tom Hewett, un jeune homme de la haute société avec qui il partage sa passion pour l’opéra.
Très vite, Chris fréquente régulièrement les Hewett et séduit Chloe, la soeur de Tom. Alors qu’il s’apprête à l’épouser et qu’il voit sa situation sociale se métamorphoser, il fait la connaissance de la ravissante fiancée de Tom, Nola Rice, une jeune Américaine venue tenter sa chance comme comédienne en Angleterre…
 
Avis : Brillant, tout simplement, et sur toute la ligne, la réalisation, le scénario, les dialogues, le rythme et l’excellence du jeu des acteurs. Sur ce dernier point, comment ne pas évoquer celle qui va fasciner et vampiriser Hollywood pendant un bon moment je pense. Scarlett Johansson est tout simplement extra- ordinaire, dans le sens premier du terme. Elle n’est pas une actrice sexy de plus, elle est l’actrice sexuelle, l’évidence même dès qu’elle apparait à l’écran. On s’en doutait, mais sous la caméra de Allen, il n’y a plus doute, elle fascine et envoûte, à la fois femme-enfant à la moue capricieuse et femme fatale à la voix desarmante. Alors, il fallait un casting à l’avenant pour le reste de la distribution. C’est un sans faute. Jonathan Rhys-Meyers est parfait dans son cruel dilemne entre ascension sociale et passion dévorante, il évite l’erreur de copier le jeu de Allen, piège dans lequel était notamment tombé Branagh dans Célébrité. Emily Mortimer et Brian Cox sont aussi impeccables.
Ils participent grandement à la réussite du film, mais pas que. Woody Allen quitte New York pour Londres, et ce changement lui a fait le plus grand bien. Son film n’est ni nerveux, ni enervant, comme l’ont pu être beaucoup de ses derniers opus. Il prend le temps (2 heures, c’est inédit) et nous prend avec. Le scénario est astucieux et accrocheur, délicieusement irréverencieux (pour ne rien réveler). On retrouve la patte de Allen sur des remarquables plans suggestifs, mettant toujours les acteurs en valeur (Ah la scène dans les champs de blé sous la pluie…)
Bref du bon, du bon et encore du très bon. Vivement le prochain, d’autant plus que Scarlett sera encore de la partie!

COMBIEN TU M’AIMES? – 6/10

Synopsis : Dans le Pigalle des boîtes de nuit, la Beauté professionnelle, c’est Daniela. Quand le client la voit, il a le souffle coupé.
Le client vient de gagner gros au loto. C’est François. Il demande à Daniela "Combien tu prends ?" et lui propose immédiatement de devenir sa femme. Elle accepte…
Mais on ne quitte pas comme ça Charly et le monde de la nuit…

 

 

Avis : Mélange étrange entre réalisme et onirisme, ce Blier alterne le bon et le (beaucoup) moins bon. Certains dialogues sont vraiment très bien vus, dans la tradition du réalisateur, ou la crudité rivalise avec la poésie. En habitué, Depardieu excelle dans l’exercice, et Dharoussin s’en sort très bien. On ne peut pas en dire autant des deux acteurs principaux. Bellucci en pute (très) plantureuse, correspond tout à fait au personnage, elle est même assez convaincainte dans certaines scène en retenu, mais dès qu’il s’agit de s’enerver, alors c’est la cata, ça sonne vraiment très faux… Campan est quand à lui en permanence en surjeu, toujours à côté de la plaque à larmoyer sans cesse, gros manque de crédibilité. Restent de belles scènes décalées, un peu hors du temps, comme la fête improvisée par ses collègues de François, à l’esthétisme intéressant, très lumineux, comme éclairées par des néons rouges et bleus. Je suis également un peu resté sur ma faim par rapport au scènario qui se base sur un point de départ intéressant, la femme objet à qui l’on "offre" la normalité, mais finalement les thèmes inhérant sont traités un peu trop superficiellement à mon sens, on ne sent pas d’alchimie entre les 3 personnages princpaux. Est ce du au fait que je n’ai pas accroché au jeu des acteurs? Peut-être. Toujours est il qu’il me semble manquer de force.

GOAL – 5,5/10

Synopsis : Lorsqu’à l’âge de dix ans, Santiago Munez passe la frontière mexicaine pour aller vivre aux Etats-Unis, il n’a qu’un rêve : devenir un grand joueur de foot. Aujourd’hui repéré par un ancien footballeur, Santiago part pour l’Angleterre, pays étranger où le foot est une religion et le terrain de Newcastle une cathédrale. Pour être engagé dans l’un des clubs les plus prestigieux du monde, il va devoir prouver qu’il a le talent et le cran nécessaire.
 
Avis : Les films de sport est un genre a part entière, mais etrangement, le foot a rarement été exploité sur grand ecran, a part comme arrière plan de drame ou de comédie sociale (Coup de tête de Annaud, Joue la comme Beckam). Sans doute à cause de la diffculté à restranscrire l’intensité de ce sport, mais surtout par manque de moyen, les américain n’ayant découvert le soccer que très recemment. Donc voilà le premier blockbuster consacré au ballon rond.
Alors Goal est bourré de clichés, est ultra classique dans sa réalisation, mais évite l’ecueil du téléfilm et les scènes de terrain ne sont pas ridicules, même si l’on sent que l’acteur principal n’est pas un vrai enfant de la balle (par contre son jeu d’acteur est correct). Goal est un conte moderne, principalement destinés aux enfants (Disney est le distributeur…), et si on accepte de le prendre comme tel, sans s’attarder sur le fait que cette ascension fulgurante est très peu réaliste, on peut le suivre comme un bon divertissement, assez rythmé, entre action et mélo. Bref, rien de révolutionnaire mais une entreprise louable. On regrette cependant le manque de profondeur et d’énormes falicités dans le scénario. On n’attendra pas avec une impatience exacerbée le numéro 2… Par contre, un projet similaire par Spike Lee serait dans les cartons, et ça, ça peut valoir le coup d’oeil…

OLIVER TWIST – 6/10

 
Synopsis : Dans un orphelinat de l’Angleterre victorienne, Oliver Twist survit au milieu de ses compagnons d’infortune. Mal nourri, exploité, il est placé dans une entreprise de pompes funèbres où, là encore, il ne connaît que privations et mauvais traitements. Oliver endure tout, jusqu’au jour où une provocation de trop le pousse à s’enfuir vers Londres.
Épuisé, affamé, il est recueilli par une bande de jeunes voleurs qui travaillent pour le vieux Fagin. Entre Dodger, Bill, Nancy et les autres, Oliver découvre un monde cruel où seules comptent la ruse et la force.
Arrêté pour une tentative de vol qu’il n’a pas commis sur la personne de Mr. Brownlow, Oliver ne trahit pas sa bande et s’attire la bienveillance du brave homme. Mais Fagin et Bill ne tardent pas à remettre la main sur lui et l’obligent à participer au cambriolage de la demeure de son bienfaiteur…
 
Avis : Formellement, Polanski frôle la perfection. La reconstition de Londres est surperbe, le film est admirablement éclairé et la scénographie et très efficace. Oui mais voilà, cela ne suffit pas à insuffler une vie propre à cette adaptation, qui souffre d’une narration trop linéaire et qui n’arrive pas à se défaire d’un rythme trop littéraire. Ecueil fréquent lorsqu’il s’agit d’adaption de classiques, la volonté de rester proche de l’oeuvre fait que les scènes s’enchaînent plus dans le but d’avancer dans l’intrigue que de provoquer de l’émotion. On reste donc sur sa fin, et légérement frustré de n’avoir pu porter qu’un regard extérieur et finalement assez neutre sur l’histoire d’Oliver Twist.

LES NOCES FUNEBRES DE TIM BURTON – 6,5/10

 
Synopsis : Au XIXe siècle, dans un petit village d’Europe de l’est, Victor, un jeune homme, découvre le monde de l’au-delà après avoir épousé, sans le vouloir, le cadavre d’une mystérieuse mariée. Pendant son voyage, sa promise, Victoria l’attend désespérément dans le monde des vivants. Bien que la vie au Royaume des Morts s’avère beaucoup plus colorée et joyeuse que sa véritable existence, Victor apprend que rien au monde, pas même la mort, ne pourra briser son amour pour sa femme
 
Avis : Un Burton assez mineur mais très sympathique, plus sombre que la Chocolaterie, notamment à travers la photographie, qui confirme cependant la tendance plus adulte de Burton. Dans ce conte gothique, la Burton touch joue à fond : toujours un univers fascinant, des personnages burlesques (la taverne des morts rappel beaucoup Beetlejuice), des decors tarabiscotés et hallucinants, et la musique de Elfman que personnellement j’adore. Mais le scénario pêche un peu dans la facilité et les dialogues manquent légérement d’humour. Bref, un bon divertissement, mais finalement un peu trop banal et qui manque paradoxalement d’un peu de magie (remarque, on attend toujours un peu trop de Burton).

L’ENFANT – 5,5/10

 
Synopsis : Bruno, 20 ans, et Sonia, 18 ans, vivent de l’allocation perçue par la jeune fille et des larcins commis par le garçon et sa bande. Sonia vient de donner naissance à Jimmy, leur enfant. L’insouciant Bruno doit alors apprendre à devenir père, lui qui jusqu’alors ne se préoccupait que de l’instant présent.
 
Avis : Je suis assez loin de partager l’enthousiasme général pour la nouvelle palme d’or des frères Dardenne. Autant la force du sujet de Rosetta était très propice à cette réalisation caméra à l’épaule, très près des acteurs,viloente et aggressive, autant pour l’Enfant, j’ai vraiment eu l’impression d’un sujet pretexte, prévisible et manquant cruellement de force. En gros, je n’ai pas été touché par ce film. Les critiques louent également le jeu des acteurs. Or si Renier est effectivement assez juste (même si à force de ne pas vouloir trop en faire, il fait un peu tout le temps le même chose), le jeune Déborah Francois a les qualités, (la spontanéité) mais surtout les défauts de l’acteur amateur, surjeu, fin de répliques qui tombent à l’eau. On lui souhaite un parcours plus glorieux que Emilie Dequenne (Rosetta des Loups…), mais excusez moi d’en douter…

WALLACE & GROMIT – 6,5/10

 
Synopsis : Une "fièvre végétarienne" intense règne dans la petite ville de Wallace et Gromit, et l’ingénieux duo a mis à profit cet engouement en inventant un produit anti-nuisibles humain et écolo, qui épargne la vie des lapins. L’astuce consiste simplement à capturer, à la main, un maximum de ces rongeurs et à les mettre en cage.
A quelques jours du Grand Concours Annuel de Légumes, les affaires de Wallace et Gromit n’ont jamais été aussi florissantes, et tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes, si un lapin-garou géant ne venait soudain s’attaquer aux sacro-saints potagers de la ville. Pour faire face à ce péril inédit, l’organisatrice du concours, Lady Tottington, se tourne vers nos deux "spécialistes" et leur demande d’appréhender le monstre.
 
Avis : Un très bon  divertissement que cette adaptation des aventures de Wallace et Gromit sur grand écran. Le rythme est donné d’entrée par les nombreuses inventions loufoques des deux compères, l’humour so british est omniprésent et l’histoire, qui part quand même sur du grand n’importe quoi, est un très bon terreau pour dévelloper le côté décalé de l’univers de Aardman, à qui on doit aussi le jouissif Chicken Run (qui était quand même à mon sens un ton au dessus ).
Bref dans le monde de l’animation, ces modèles en pâte à modeler sont une alternative très efficace à la 3D, où seul Pixar tient la comparaison en terme d’originalité et de créativité (et ne me parlez pas des horreurs de Dreamworks comme Madagascar ou Shrek 2)

THE DESCENT – 4,5/10

 
Synopsis : En plein milieu du massif des Appalaches, six jeunes femmes se donnent rendez-vous pour une expédition spéléologique.
Soudain, un éboulement bloque le chemin du retour. Alors qu’elles tentent de trouver une autre issue, elles réalisent qu’elles ne sont pas seules. Quelque chose est là, sous terre, avec elles… Quelque chose de terriblement dangereux décidé à les traquer une à une…
 
Avis : Quelle énorme déception ! Annoncé comme l’un des meilleurs films d’horreur des ces 20 dernières années, The Descent est loin de révolutionner le genre, loin s’en faut. Pourtant , dieu sait à quel point je me frottais les mains à l’idée d’une bonne dose d’adrènaline et de sueurs froides, je suis très client de ce genre de film d’habitude.
Alors oui, pendant 20 minutes au milieu, on flippe bien, la peur renforcée par la sentiment de claustrophobie. C’est entre la partie introductrice qui dure quand même bien 45 mn sans qu’il ne se passe rien et le moment où les filles découvrent les bêtes (pleins de vilains Golums), et où ça devient n’importe quoi, l’héroine fragile se transforme en rambo qui n’a peur de rien, les nanas lancent des regards bien méchants vers les bêtes, genre, tu vas prendre cher, toi… Bref, le scenario utilise des ficelles enormes pour faire peur, genre "on est dans le noir avec une lampe torche, on voit rien et hop on tombe sur une grosse tête de monstre, bouhhhh"
Je me suis fais avoir et ça m’enerve. Si vous voulez vraiment avoir peur, revoyez le remake de Massacre à la Tronçonneuse, Detour Mortel ou Jeepers Creepers. C’est brut, mais on nous prend pas pour des cons.

DON’T COME KNOCKING – 8/10

 
Synopsis : Howard Spence a connu des jours meilleurs. Autrefois héros de nombreux westerns, cette ex-gloire du Septième Art ne décroche plus que des rôles secondaires. Il mène une existence solitaire et noie son dégoût de lui-même dans l’alcool, la drogue et les femmes. Jusqu’à ce que sa mère lui apprenne qu’il a peut-être un enfant quelque part…
Cette idée allume une lueur d’espoir chez Howard : sa vie n’a peut-être pas été aussi vide qu’il le pense… Il part à la recherche de son fils ou de sa fille.
En revenant sur les traces du passé, il retrouve Doreen, qu’il a aimée autrefois, et son fils Earl, un jeune chanteur qui n’a plus besoin de père…
 
 
Avis : Sur le thème décidemment très à la mode de la paternité (Keane, Broken Flowers), Wenders nous offre un très beau film, subtil et remarquablement réalisé. Les plans ingénieux mettant en valeur tour à tour les paysages arides, le no man’s land d’une petite ville ou les personnages sont admirablement soutenus par une musique parfaitement utilisée. Cette quête un peu veine d’une rédemption tardive pour cet acteur qui, pour avoir trop négligé ses proches n’a jamais su qu’il était père, et aussi très plaisante à suivre. La forme ne prend pas le dessus sur le fond, les personnages étant suffisamment complexes pour être attachants. Le cast est dans l’ensemble remarquable.

Saint Jacques…La Mecque – ?/10

Synopsis : Au décès de leur mère, deux frères et une soeur apprennent qu’ils ne toucheront leur héritage que s’ils font ensemble, à pied, la marche du Puy-en-Velay à Saint-Jacques-de-Compostelle. Mais ils se détestent autant qu’ils détestent la marche.
Ils se mettent pourtant en route, mus par l’appât du gain. Ils rejoignent leur guide au Puy et découvrent qu’ils marcheront avec un groupe de six autres personnes, dont un jeune beur qui fait croire à son cousin un peu naïf qu’il l’emmène à La Mecque, alors qu’il poursuit une jeune pèlerine, l’amour de sa vie…

 
 
Avis : Alors là, je suis bien embêté,  bien incapable d’avoir un avis tranché sur ce film. Si on m’avais intérrogé à la moitié, j’aurais été tenté de dire que c’est un beau ratage, multipliant les clichés, surjoué par la plupart des acteurs, quand ce n’est pas carrement mal joué. A part quelques scènes bien senties et des dialogues parfois drôles, le tout est lourdingue et frénétique, agaçant quoi.
Et puis à la moitié du film, qu’est ce qui se passe, je ne sais pas, mais les personnages deviennent attachants, les situations plus fines, les émotions moins surfaites. L’insertion de scène de rêves tombe juste alors qu’elles avaient tout pour être casse-gueule. Là où on pensait foncer tête baissée sur les plus convenues des situations, Serreau dévie adroitement pour éviter les long discours et trop de pathos explicatifs. De plus l’utilisation du numérique est beaucoup mieux maitrisée que dans "20 ans après" et offre même parfois de belles images.
On peut donc être touché par une dernière heure beaucoup moins bâteau que ce qu’on aurait pu craindre. Je mentionnerais enfin l’interpretation retenue et très juste de Muriel Robin, ce qui n’est pas forcément surprenant quand on l’a vue dans Marie-Line. Les scènes où elle apprend au gamin à lire, entre autres, sont remarquables.