VERY BAD TRIP – 7/10

Réalisé par Todd Phillips

Very Bad Trip

 
Synopsis : Au réveil d’un enterrement de vie de garçon bien arrosé, les trois amis du fiancé se rendent compte qu’il a disparu 40 heures avant la cérémonie de mariage. Ils vont alors devoir faire fi de leur gueule de bois et rassembler leurs bribes de souvenirs pour comprendre ce qui s’est passé.
 
Avis : Un scénario au point de départ ingénieux (3 gars se réveillent le lendemain d’un enterrement de vie de garçon dans une chambre d’hôtel dévastée, en compagnie d’un tigre, d’un bébé, mais sans le futur marié) qui entraine le spectateur dans un enchainement de gags irrésistibles et de dialogues imparables. Le  naturel et l’aisance du trio, ainsi qu’un BO efficace jouent beaucoup sur notre plaisir coupable de voir s’accumuler toutes les désastres sur les 3 pieds-nickelés. Le principe du « Bordel, mais qu’est ce qu’il a bien pu nous arriver hier !! » est très bien rythmée et le jeu de piste pour retrouver  progressivement et rétrospectivement le fil de la soirée est délicieux.
Un pur moment de comédie. Very good trip.

LASCARS – 6/10

Lascars

 
Synopsis : Condé-sur-Ginette, en périphérie d’une grande ville, à mille lieux du sable chaud, des cocotiers et du bleu océan des Caraïbes. C’est l’été. Le soleil brûle le chrome des mobylettes, réchauffe le bitume des tours, asphyxie les halls d’immeubles et crame les esprits. Ici, tout le monde rêve des plages de Santo Rico. Certains plus que d’autres. Pour Tony Merguez et José Frelate, les deux MC’s du quartier, le départ est imminent. Mais l’agence de voyage responsable de leur billet a zappé le nom de la destination. Retour à la case Ginette ! Pour refaire surface, Tony se mue en Montana façon Scarface et tente de refourguer un peu d’herbe fraîche " gentiment " prêtée par Zoran, brute épaisse aux pieds pas vraiment d’argile. José de son côté joue les Don Juan dans une grosse villa, occupée par Momo l’incruste et la belle… Clémence. Tout aurait pu rouler, si une maîtresse en furie, des réalisateurs plutôt amateurs, un sauna norvégien, des policiers énervés ou encore un juge coriace, n’en avaient décidé autrement…
 
Avis : A l’origine des Lascars, des programmes courts humoristiques d’une minute sur le quotidien de la banlieue. On aurait pu légitimement craindre une dilution de leur potentiel comique avec le passage au format long. Pas du tout. Le film est nerveux, drôle, pêchu, les dialogues percutants et formidablement servis par un casting de voix parfait.
L’ensemble est entraînant, (je passe sur quelques incompréhensions partiels de certaines expressions en verlan – désagréable impression d’être un vieux con), la qualité de l’animation très honnête, on rit parfois, on sourit souvent et le mélange de 2D pour les personnages /3D pour les décors, est très intéressant.

JUSQU’EN ENFER – 6.5/10

 

Jusqu'en enfer

 
Synopsis : Christine Brown, spécialiste en crédit immobilier, vit à Los Angeles avec son petit ami, le Professeur Clay Dalton. Tout va pour le mieux jusqu’au jour où la mystérieuse Mme Ganush débarque à la banque et la supplie de lui accorder un crédit supplémentaire pour sa maison. Christine hésite entre la compassion et la pression de son patron, Mr Hicks, qui la voudrait plus ferme avant de lui octroyer une promotion. Fatalement, Christine choisit sa carrière, même si sa décision met Mme Ganush à la rue. Pour se venger, la vieille femme jette la malédiction du Lamia sur Christine, transformant sa vie en un véritable cauchemar. Hantée par un esprit malfaisant, incomprise de son petit ami, elle se fait aider du medium Rham Jas, qui l’entraine dans une course frénétique contre la damnation éternelle, pour inverser le sortilège…
 
Avis : Sam Raimi revient à ses premières amours avec un film d’horreur très réussi, en constant équiliibre entre l’effroi pur et un humour forcément trés noir. Il multiplie les scènes diablement efficaces (la voiture, le cimetière), et use de tous les mécanismes du genre pour nous faire sursauter sur nos sièges. Une réalisation léchée et un esthétisme parfois proche d’un univers Burtonien finissent de nous séduire. Un très bon moment.

TERMINATOR RENAISSANCE – 5,5/10

Réalisé par McG

Terminator Renaissance

 

Synopsis : En 2018, après l’apocalypse qui a vu s’affronter les hommes et les robots, John Connor est devenu le chef de la résistance humaine contre Skynet et son armée de Terminators. Sa vision du monde est pourtant remise en cause par l’apparition de Marcus Wright, un inconnu qui se souvient seulement de s’être trouvé dans le quartier des condamnés à mort. Connor doit découvrir si Marcus a été envoyé du futur ou s’il est un rescapé du passé. Alors que Skynet prépare l’assaut final, Connor et Marcus s’engagent dans une odyssée qui va les mener au coeur même des opérations de Skynet. Ils y perceront le terrible secret qui se cache derrière l’annihilation programmée de l’humanité tout entière…

 
Avis : Honnête sequel, très respecteux de l’univers créé par la première trilogie tout en lui apportant un nouvel élan narratif, Terminator renaissance remplit son contrat de divertissement plutôt qualitatif.
Mais en voulant jouer la carte de l’univers sombre, brutal, pour éviter à tout pris le ridicule et gagner en crédibilité, cette suite perd le décalage un peu burlesque des premiers opus et est par conséquent totalement dépourvu d’humour. Résultat, on assiste à un enchainement de scènes impressionnantes, mais longues, très (trop) longues, et avec peu d’enjeu dramatique. Terminator rennaissance se contente presque de planter le décor pour les prochains épisodes. On apprend finalement pas grand chose et la fin un peu culcul est baclée et nous laisse sur notre faim. Assez ennuyeux finalement.

LES BEAUX GOSSES – 8/10

Synospsis : Hervé, 14 ans, est un ado moyen. Débordé par ses pulsions, ingrat physiquement et moyennement malin, il vit seul avec sa mère.
Au collège, il s’en sort à peu près, entouré par ses bons copains.
Sortir avec une fille, voilà qui mobilise toute sa pensée. Hélas, dans ce domaine, il accumule râteau sur râteau, sans toutefois se démonter.
Un jour, sans très bien comprendre comment, il se retrouve dans la situation de plaire à Aurore, l’une des plus jolies filles de sa classe.
Malgré des avances de plus en plus évidentes, Hervé, un peu nigaud, ne se rend compte de rien.
Quand enfin il en prend conscience, Aurore refuse de sortir avec lui. Puis, sans prévenir, elle se jette dans ses bras.
Enfin, il sort avec une fille !
Grand amateur de branlettes et de films X, Camel, son meilleur ami, convainc Hervé d’essayer de coucher avec sa copine.
Devant son copain, Hervé se vante de sa virilité, mais quand il est avec Aurore, c’est une autre affaire…
 
Avis : Les beaux gosses est un percutant retour aux années collège, un bond dans le temps criant de vérité. C’est surtout une succession d’éclats de rire et de bidonnages, un mélange de répliques déjà cultes et de situations délicieusement burlesques, mais qui ne tombent jamais dans la caricature. Ça faisait un bout de temps que je n’avais pas autant ri dans une salle obscure.
En prenant le parti de ne pas ménager ses (anti)héros, le réalisateur leur donnent une sincère crédibilité.
La grande réussite du film, outre les dialogues savoureux, tient en grande partie dans son casting, d’une cohérence et d’une alchimie presque miraculeuse. Les deux acteurs principaux sont confondants de justesse (mais où sont-ils allés les chercher ?), et les personnages secondaires proprement incroyables (Noémie Lvovsky, la mère d’Hervé en tête, mais également le prof de français, et tous les élèves). Une deuxième vision paraît nécessaire, ne serait-ce que pour profiter de tout ce qui se passe au 2ème (voir au 3ème) plan.
Le trait est un peu grossi, mais peu importe, le résultat est d’autant plus efficace, un condensé hilarant de l’âge pour le coup vraiment ingrat.
Irrésistible.

ETREINTES BRISEES – 6,5/10

Réalisé par Pedro Almodóvar

Etreintes brisées

Synopsis : Dans l’obscurité, un homme écrit, vit et aime. Quatorze ans auparavant, il a eu un violent accident de voiture, dans lequel il n’a pas seulement perdu la vue mais où est morte Lena, la femme de sa vie.
Cet homme a deux noms : Harry Caine, pseudonyme ludique sous lequel il signe ses travaux littéraires, ses récits et scénarios ; et Mateo Blanco, qui est son nom de baptême, sous lequel il vit et signe les films qu’il dirige. Après l’accident, Mateo Blanco devient son pseudonyme, Harry Caine. Dans la mesure où il ne peut plus diriger de films, il préfère survivre avec l’idée que Mateo Blanco est mort avec Lena, la femme qu’il aimait, dans l’accident.
Désormais, Harry Caine vit grâce aux scénarios qu’il écrit et à l’aide de son ancienne et fidèle directrice de production, Judit García, et du fils de celle-ci, Diego. Depuis qu’il a décidé de vivre et de raconter des histoires, Harry est un aveugle très actif et attractif qui a développé tous ses autres sens pour jouir de la vie, sur fond d’ironie et dans une amnésie qu’il a volontairement choisie ou, plus exactement, qu’il s’est imposé. Il a effacé de sa biographie tout ce qui est arrivé quatorze ans auparavant. Il n’en parle plus, il ne pose plus de questions ; le monde a eu vite fait d’oublier Mateo Blanco et il est lui-même le premier à ne pas désirer le ressusciter…
Une histoire d’amour fou, dominée par la fatalité, la jalousie et la trahison. Une histoire dont l’image la plus éloquente est la photo de Mateo et Lena, déchirée en mille morceaux.

Avis : Avec Etreintes Brisées, Almodovar poursuit l’évolution amorcée avec Volver vers un cinéma moins excentrique et plus sobre. Il livre une œuvre sensible et émouvante, pour autant pas dépourvue d’humour.
Le réalisateur y gagne en profondeur avec des personnages denses, des intrigues foisonnantes et un scénario très construit alternant brillamment entre les deux époques. Un thriller prenant, duquel émerge en permanence un sentiment d’urgence passionnel et amoureux, magnifiquement incarné par Penelope Cruz, touchée par la grâce dans ce rôle de femme enfant / femme fatale.
Almodovar nous offre aussi de très jolies séquences, témoignages de son amour immodéré pour le cinéma. Il fait au passage un joli clin d’œil à ses débuts avec le film dans le film, mise en abîme ludique et réjouissante.
Le film souffre cependant d’un rythme un peu languissant et sans doute de quelques minutes superflues qui empêchent d’être complètement submergé par une émotion qu’on sent pourtant toute proche.

 

LOOKING FOR ERIC – 6,5/10

Looking for Eric

 
Synopsis : Eric Bishop, postier à Manchester, traverse une mauvaise passe.
Sous son nez, ses deux beaux fils excellent dans des petits trafics en tous genres, sa fille lui reproche de ne pas être à la hauteur et sa vie sentimentale est un désert.
Malgré la joyeuse amitié et la bonne humeur de ses collègues postiers qui font tout pour lui redonner le sourire, rien n’y fait…
Un soir, Eric s’adresse à son idole qui, du poster sur le mur de sa chambre semble l’observer d’un oeil malicieux. Que ferait à sa place le plus grand joueur de Manchester United ?
Eric en est persuadé, le King Cantona peut l’aider à reprendre sa vie en mains…
 
 
Avis : Ken Loach quitte, du moins en apparences, le cinéma engagé et social, pour nous offrir une comédie sentimentale un peu barrée. En apparence seulement, parce que toujours en prise avec le prolétariat anglais, parce que le discours sur le foot business qui laisse les clubs anglais aux mains de magnats russes ou américains et qui conduit les vrais supporters à ne plus pouvoir aller au stade, est sans arrêt sous-jacent. Et parce que l’histoire parallèle de ses fistons en prise avec un gang du quartier remet un salvateur coup de booste à un récit qui commençait un peu à patiner dans le romantisme et l’accumlation des maximes de Canto (forts sympatiques au demeurant).
Et donc aussi un film concept, puisque Cantona dans son propre rôle. Ben ça le fait bien. Eric the King, occupe l’écran et impose un humour brut et direct qui colle bien avec le ciné de Loach, sensible et cynique à la fois. Pas la peine de préciser que le reste du casting est impeccable. C’est un Ken Loach quand même. Et un Loach pas si mineur que ça finalement.

VENGEANCE – 6/10

Vengeance
 
Synopsis : Un père vient à Hong Kong pour venger sa fille, victime de tueurs à gages. Sur son passeport est marqué "cuisinier". 20 ans plus tôt, il était un tueur professionnel.
 
Avis : Dans la lignée des polars noirs et très stylisés made in Hong Kong, Vengeance livre son lot de ballets d’affrontements virils et pétéradants. Aùbiance poisseuse et humide sous les néons de la ville grouillante ou dans les espaces souillés des alentours, les balles fusent, les gangs s’assemblent, s’affrontent. Et vengent. Sans états d’âmes. Au milieu, Jojo pose son regard fatigué et désabusé. Une vraie présence, qui ne sonne faux que lorsqu’il parle. Il ne parle pas beaucoup. C’est mieux. L’histoire est plus le squelette permettant à cet environnement de sang et d’acier de prendre chaire. Pas suffisant pour en faire un grand film, mais assez pour une jolie danse macabre.