COMMENT TUER SON BOSS ? – 10/20

Réalisé par Seth Gordon
Avec Jennifer Aniston, Jason Bateman, Colin Farrell,

Comment tuer son Boss ?

Synopsis : Pour Nick, Kurt et Dale, la seule chose qui pourrait rendre le travail quotidien plus tolérable serait de réduire en poussière leurs intolérables patrons. Démissionner étant exclu, les trois copains échafaudent, avec l’aide de quelques verres de trop et les conseils douteux d’un ancien détenu, un plan quelque peu alambiqué, mais infaillible, pour se débarrasser de leurs employeurs respectifs… définitivement. Il n’y a qu’un problème : les plans les plus infaillibles ne le sont qu’autant que les cerveaux qui les ont conçus le sont.

Avis : Comédie faussement trash, finalement assez inoffensive, Comment tuer son boss pêche essentiellement par un manque de rythme et de constance. Quelques vannes bien vues ne suffisent pas à éviter que l’intérêt du film ne se dilue progressivement dans une intrigue poussive. La faute sans doute à une multiplicité de personnages que les acteurs, malgré l’indéniable qualité du casting,  n’ont pas le temps de défendre. On reste donc sur une impression très mitigée, décelant le potentiel non-exploitée du script et donc frustrés par l’écriture un peu fainéante du film. Dommage, la promesse était belle…

CAPTAIN AMERICA – 12,5/20

Réalisé par Joe Johnston
Avec Chris Evans, Hayley Atwell, Sebastian Stan

Captain America : First Avenger

Synopsis : Captain America: First Avenger nous plonge dans les premières années de l’univers Marvel. Steve Rogers, frêle et timide, se porte volontaire pour participer à un programme expérimental qui va le transformer en un Super Soldat connu sous le nom de Captain America. Allié à Bucky Barnes et Peggy Carter, il sera confronté à la diabolique organisation HYDRA dirigée par le redoutable Red Skull.

Avis : Il n’en restait qu’un… Captain America est le dernier super-héros Marvel à voir ses aventures adaptées sur grand écran avant le grand rassemblement des Avengers l’année prochaine,
Et il ne dépareille pas de Iron Man et Thor, offrant un solide divertissement, doublé d’une efficace origin story.
La première partie du film est la plus réussie, et de loin. A la fois drôle et touchant, le destin de ce gringalet souffreteux amené à devenir Captain America est remarquablement amené, aussi bien dans la reconstitution historique que dans la formidable volonté du gamin à s’engager pour son pays. Comme tous les personnages du film, volontairement binaire, Steve Rogers est un héros monolithique, foncièrement bon. Ses aspirations sont aussi incontestablement bienveillantes que celles des bad guys sont implacablement malveillantes. Le film ne fait donc pas dans la nuance, et expose ostensiblement sur l’échiquier qui sont les bons et les méchants. Le héros ne s’appelle pas Captain America pour rien, mais les scénaristes expédient assez habilement l’encombrant patriotisme rattaché au super-héros en jouant efficacement sur le 2nd degré. On retiendra notamment cette emballante scène musicale dans laquelle les autorités militaires ne sachant pas trop quoi faire de ce bonhomme surpuissant mais unique (ça devait être une armée…), l’envoie faire la starlette sur les scènes des tous les états du pays pour récolter de deniers pour l’effort de guerre.
Mais une fois qu’il peut enfin partir au combat, le film s’enlise un peu, comme si les scénaristes eux mêmes ne savaient pas trop quoi faire de ce personnage un peu lisse. Les scènes d’action s’enchaînent, trop semblables les unes aux autres et finissent pas lasser. On ne voit pas la fin de la fin… On pourra regretter aussi que le film passe à côté du potentiel « Arche perdue » que l’intrigue laissait sous-entendre. Les vrais méchants ne sont finalement pas les nazis, mais Red Skull et son organisation Hydra, qui reste très obscure et dont  les aspirations ne sont pas très claires. Ce very bad guy manque par ailleurs cruellement de background et sa fin vite expédiée démontrent ses limites dramatiques (au contraire de Loki dans Thor par exemple).
Ceci dit, l’ensemble reste de très bonne facture, d’autant plus que le casting est excellent.
Avec cet épisode qui fait suite aux Iron Man et Thor, Marvel aura donc réussi son pari de susciter une très forte attente autour de ses Avengers. Car oui,  voir Iron man, Thor, Captain America, Hulk, la Veuve Noire et Hawk faire la nique aux méchants dans un même film, ça fait envie…

MELANCHOLIA – 14,5/20

Réalisé par Lars von Trier
Avec John Hurt, Kirsten Dunst, Charlotte Gainsbourg

Melancholia

Synopsis : À l’occasion de leur mariage, Justine et Michael donnent une somptueuse réception dans la maison de la soeur de Justine et de son beau-frère. Pendant ce temps, la planète Melancholia se dirige vers la Terre…

Avis : Une planète inconnue se dirige vers la terre. Dans quelques jours, elle la percutera, et ce sera la fin du monde.
Justine s’en fout, elle est neurasthénique, dépressive et vient de massacrer son propre mariage. Claire un peu moins. Elle a peur pour elle, son mari, son fils et plus globalement pour l’humanité, se rattachant à n’importe quoi pour garder l’espoir que la catastrophe n’aura pas lieu. Claire et Justine sont sœurs.
Avec Melancholia, Lars Von Trier déploie toute sa poésie et son cynisme pour naviguer dans une psyché dérangée, celle de Justine, et confronter les peurs humaines les plus primales à l’Apocalypse prochaine.
Le dénouement ne fait pas de doute au regard de l’époustouflante scène d’introduction, succession de tableaux aussi beaux les uns que les autres montrant les personnages au ralenti avant que le monde ne s’éteigne.
Le style conservera ensuite cet esthétisme classieux, une caméra à l’épaule filmant au plus près les héroïnes tout en bénéficiant d’une superbe lumière, tantôt chaude, tantôt aveuglante.
Mais cette beauté formelle sert surtout le propos du réalisateur qui continue de sonder son propre état dépressif pour créer une histoire à taille humaine, celle de ce mariage niée par une mariée vide d’émotion et où les rancœurs, jalousies et tout ce qui peut constituer la petitesse humaine ressortent dans un assourdissant malaise général. Puis l’histoire de cette sœur si solide sur qui tout et tout le monde se reposait, s’écroulant alors que son monde va disparaître. Malgré quelques longueurs et un ton parfois un peu lancinant, la narration, scindée en deux parties (la première pour Justine, la seconde pour Claire), est limpide et nous accompagne doucement vers cette dernière scène, presque aussi sidérante que le prologue, où les deux sœurs finiront pas se retrouver.
Une expérience intense de cinéma.

LA PLANETE DES SINGES : LES ORIGINES – 15/20

Réalisé par Rupert Wyatt
Avec James Franco, Freida Pinto, John Lithgow

La Planète des singes : les origines

Synopsis : Dans un laboratoire, des scientifiques expérimentent un traitement sur des singes pour vaincre la maladie d’Alzheimer. Mais leurs essais ont des effets secondaires inattendus : ils découvrent que la substance utilisée permet d’augmenter radicalement l’activité cérébrale de leurs sujets. César, est alors le premier jeune chimpanzé faisant preuve d’une intelligence remarquable. Mais trahi par les humains qui l’entourent et en qui il avait confiance, il va mener le soulèvement de toute son espèce contre l’Homme dans un combat spectaculaire.

Avis : Le projet d’un prequel d’un des meilleurs films d’anticipation produit par Hollywood datant de 1968 avait tout de l’idée à la con. Tous ceux qui ont vu la sidérante dernière image du film original, et le crime de lèse majesté du calamiteux remake de Tim Burton auront été, si ce n’est hostiles, du moins sceptiques sur l’utilité d’un tel film.
Sachant cela, c’est peu de dire que La planète des singes – les origines tient de la bonne surprise. Tout d’abord, la mythologie de la saga est traitée avec respect et l’histoire s’inscrit complètement dans l’esprit originel. Le scénario est très solide et oriente habilement le spectateur vers ce qui deviendra la Planète des singes. Mais il aura fallu créé une histoire inédite et suffisamment moderne pour réussir ce pari pas gagné d’avance. En se concentrant sur les origines de César, futur leader de la planète des singes et initiateur de la révolte des primates, les scénaristes créent un contexte propice à la mise en place d’un thriller captivant (comment les singes vont-ils prendre le pouvoir), tout en jouant efficacement la carte de l’émotion. En effet, une des réussites majeures du film tient en la relation ambigüe quasi-filiale qu’entretient César avec son « père adoptif » joué avec implication par James Franco. Et on en vient à l’élément le plus bluffant du film. Car si l’émotion et la tension sont si fortes, tout ne tient pas à l’habilité du scénario. Rarement des effets spéciaux n’auront été autant au service d’un film. L’animation des singes, et en particulier la motion capture qui donne vie à César, est plus que bluffante. Ses déplacements, ses gestes, et surtout son regard, souvent glaçant, atteignent un tel réalisme que cela en devient parfois perturbant pour le spectateur. Le primate est le véritable héros du film, et on le suit comme s’il s’agissait d’un véritable acteur.
La planète des singes : Origines fait donc parti de ces blockbusters intelligents qui ne se contentent pas d’accumuler les effets spéciaux, mais s’efforcent de les mettre au service d’une histoire forte aux enjeux dramatiques solides. Du divertissement très haut de gamme. On attend la suite? Ben oui…

MES MEILLEURES AMIES (BRIDESMAIDS) – 14,5/20

Réalisé par Paul Feig
Avec Kristen Wiig, Rose Byrne, Maya Rudolph

Mes meilleures amies

Synopsis : Annie a la poisse. Son fiancé l’a quittée et son nouvel amant est un goujat. Lillian, sa meilleure amie, file quant à elle le parfait amour. Lorsqu’elle lui annonce son futur mariage, Annie oublie ses soucis pour se consacrer à son rôle de témoin et transformer les préparatifs en un moment magique et privilégié. Mais c’est sans compter sur les autres amies de Lillian, l’insatiable et athlétique dragueuse Megan, la candide Becca,l’ex-beauté Rita et l’ultra-snob Helen… toutes incontrôlables et décidées à donner de la voix pour imposer leurs choix dans l’organisation de l’enterrement de vie de jeune fille. Débute alors une délirante aventure…!

Avis : Depuis quelques temps, les comédies Apatow  (Supergrave, En cloque, 40 ans toujours puceau) ronronnaient gentiment et avaient tendance à tomber un peu dans la facilité. En donnant pour la première fois, et quasiment exclusivement, le pouvoir aux femmes, le style prend un sacré coup de fouet et une jubilatoire cure de jouvence. Comparé assez justement à un Very Bad trip (le 1, hein) au féminin, Bridesmaid convainc sur toute la ligne.
D’abord c’est drôle. Très, très drôle. Ça faisait un long moment qu’on ne s’était pas tapé de telles barres de rires au cinéma. Le film impose d’ores et déjà 2 scènes cultes, une bataille de demoiselles d’honneur pour le discours le plus émouvant, et un essayage de tenues de mariage contrariée par les conséquences d’un déjeuner dans un restaurant mexicain visiblement pas très frais.
C’est souvent trash, débridé, mais totalement assumé et étrangement peu vulgaire. Ce difficile et presque miraculeux équilibre est du à une écriture finement ciselée, et à des dialogues qui font mouches à chaque réplique. Surtout, le tempo est parfait, le film ne sombre jamais dans  l’hystérie ou l’outrance, et garde toujours une certaine hauteur par rapport aux situations les plus délirantes.
Cette justesse doit beaucoup à une écriture des personnages d’une grande finesse et  à un casting plus qu’irréprochable, à la fois homogène et complémentaire. Outre la révélation Kristen Wiig (aussi scénariste), véritable machine de guerre comique, Bridesmaid confirme tout le bien que l’on pensait de Rose Byrne, que l’on découvre aussi à l’aise dans la comédie (elle joue la « nouvelle meilleure amie » de la future mariée, friquée et peste), que dans le drame (la série Damages, Adam). Les autres actrices sont un peu en retrait, mais font clairement exister leurs rôles lors des scènes qui les mettent en avant.
Mes meilleures amies atteint donc un niveau d’excellence assez rare pour une comédie américaine, alliant scénario et personnages solides, dialogues subtiles et hilarants et actrices irrésistibles.
 Sans aucun doute la comédie de l’été (de l’année ?)

SUPER 8 – 9/20

Réalisé par J.J. Abrams
Avec Kyle Chandler, Joel Courtney, Elle Fanning

Super 8

Synopsis : Été 1979, une petite ville de l’Ohio. Alors qu’ils tournent un film en super 8, un groupe d’adolescents est témoin d’une spectaculaire catastrophe ferroviaire. Ils ne tardent pas à comprendre qu’il ne s’agit pas d’un accident. Peu après, des disparitions étonnantes et des événements inexplicables se produisent en ville, et la police tente de découvrir la vérité… Une vérité qu’aucun d’entre eux n’aurait pu imaginer.

Avis : Dire que Super 8 est une déception est un doux euphémisme. Précédé d’une aura mystérieuse et d’une campagne de teasing plus qu’intrigante, le nouveau film du papa de Alias, Lost et Star Trek ne se distingue guère d’une vulgaire version améliorée d’un téléfilm catastrophe du dimanche après-midi.
Que J.J. Abrahams convoque les esprits du maître l’entertainment intelligent (Spielberg donc, aussi à la production), soit. Un peu de Goonies, une touche de ET, une pincée de Rencontres du 3ème type… et les thèmes chers au papa d’Indy (l’image du père, l’exode, la vie extra-terrestre, le questionnement adolescent…)
Tout y est, mais rien ne se passe, car tout est survolé, rien n’est approfondi. La faute à un scénario d’une légèreté et d’une niaiserie confondantes, sans idée, sans émotion et (c’est un comble), sans mystère. Du coup quel ennui… On est à des années lumière de la poésie d’un E.T. ou du fascinant Rencontre… Super 8 enchaîne une cascade de clichés éculés et d’incohérences pour déboucher sur une fin vite expédiée et exagérément larmoyante.
Le film est sauvé de la médiocrité pas un esthétisme seventies réussi, des effets spéciaux spectaculaires et un casting de gamins solide, confirmant l’extraordinaire talent de la jeune Elle Fanning (Somewhere).
On a quand même la désagréable impression que le réalisateur à voulu bourrer son film de références de son enfance (perso et cinématographique), sans se soucier de la cohérence de son récit et sans tenter d’y insuffler le souffle héroïque et ce petit supplément d’âme qui fait d’un blockbuster un film culte.
N’est définitivement pas Spielberg qui veut…

 

BAD TEACHER – 11,5/20

Réalisé par Jake Kasdan
Avec Cameron Diaz, Justin Timberlake, Lucy Punch

Bad Teacher

Synopsis : Elizabeth Halsey n’est vraiment pas faite pour enseigner. Elle n’a rien à faire des enfants, elle parle mal, elle boit, fume n’importe quoi et ne pense qu’à une chose : se marier pour quitter son job d’enseignante au collège. Lorsque son fiancé la plaque, elle se met en tête d’épouser un jeune prof remplaçant aussi séduisant que riche… Mais Elizabeth a une rivale, la très volontaire Amy, une excellente enseignante. Le prof de gym qui lui fait des avances super lourdes ne simplifie pas les choses non plus. Les plans tordus d’Elizabeth et leurs délirantes conséquences vont secouer ses élèves et ses confrères, mais c’est surtout elle qui n’en sortira pas indemne…

Avis : Bad Teacher capitalise pleinement sur la performance trash et jubilatoire de Cameron Diaz, qui s’éclate visiblement comme une folle dans ce rôle de prof délurée, superficielle et vénale. Elle est servie par des dialogues qui semblent faits pour elle, et est entourée d’un casting à sa hauteur qui la met parfaitement en valeur (mention à Lucy Punch savoureuse en instit’ coincée, limite psyscho)
Voilà pour le côté très distrayant du film. Malheureusement, le propos se limite beaucoup trop aux exploits potaches de miss Diaz, et Bad Teacher oublie de raconter une histoire… Dommage, car le point de départ avait tout pour plaire. Mais l’ensemble est trop paresseux pour ne pas ressembler un à simple épisode d’une (très bonne) série télé. Drôle, mais oubliable.