Cinéma | NIGHTMARE ALLEY – 10/20

De Guillermo del Toro
Avec Bradley Cooper, Cate Blanchett, Toni Collette

Chronique : Avec Nightmare Alley, Guillermo Del Toro délaisse son imaginaire fantastique peuplé de monstres et met de côté ses métaphores naïves et (très) appuyées pour un récit plus ancré dans le réel qui s’imagine justement sonder les pans les plus sombres de l’âme humaine.
Le réalisateur ne s’éloigne pour autant pas tant que ça de son univers visuel si singulier en plaçant son histoire dans le monde du cirque et des freak show, lui offrant un cadre parfait pour déployer une mise en scène sophistiquée et très référencée. Et c’est pour le coup impeccablement exécuté.
La direction artistique est splendide, de la photographie et ses couleurs saturée aux décors baroques des années 40. Un film noir flamboyant qui fait la part belle à ses personnages, plutôt bien construits et admirablement campés.
Mais la réflexion sur la monstruosité de l’âme humaine, le cœur et l’objet du film, bien qu’enveloppée dans un scénario accrocheur et portée par des effets de manche, s’avère plutôt creuse. Surtout, elle rate sa cible. Bradley Cooper est parfait dans le rôle de Carlisle, il embrasse la complexité de son personnage, transmet sa malice, sa roublardise, sa cupidité aussi, et on devine ses traumas passés. Or certes, ses actions sont répréhensibles, mais elles n’en font pas le diable pour autant. On peut en dire autant de son alter ego féminin incarné par Cate Blanchett, vénéneuse à souhait. Non, la noirceur absolue, le mal pur, se cache ailleurs. Or del Toro n’ose pas aller vers ce côté obscur, ce qui affadit considérablement la portée de son film.
Un peu comme son personnage principal, il montre de beaux atours factices pour tromper son monde et cacher une réalité très ordinaire. Du coup, c’est très long. Pourquoi 2h30, mais pourquoi ?

Synopsis : Alors qu’il traverse une mauvaise passe, le charismatique Stanton Carlisle débarque dans une foire itinérante et parvient à s’attirer les bonnes grâces d’une voyante, Zeena et de son mari Pete, une ancienne gloire du mentalisme. S’initiant auprès d’eux, il voit là un moyen de décrocher son ticket pour le succès et décide d’utiliser ses nouveaux talents pour arnaquer l’élite de la bonne société new-yorkaise des années 40. Avec la vertueuse et fidèle Molly à ses côtés, Stanton se met à échafauder un plan pour escroquer un homme aussi puissant que dangereux. Il va recevoir l’aide d’une mystérieuse psychiatre qui pourrait bien se révéler la plus redoutable de ses adversaires…

Séries | MAID S01 – 12/20 | LA MEILLEURE VERSION DE MOI-MÊME – 12/20 | STARSTRUCK – 13/20

MAID S01 (Netflix) – 12/20

Si certaines séries parviennent à éviter le misérabilisme, Maid en joue au contraire allégrement.
Pour raconter le parcours cabossé d’Alex, jeune mère célibataire fauchée, les scénaristes ont décidé de bien charger la barque. Les coups de pas de bols rivalisent à peine avec les mauvais choix pour la mettre un peu plus dans la mouise. On craint toujours qu’il lui arrive une tuile (spoiler, à raison) et la série repose largement là-dessus, c’est agaçant.
A son crédit, même si c’est sans subtilité, elle remplit sa mission en mettant en lumière la perversité des violences conjugales aux visages multiples, qui les rendent si difficile à gérer pour les victimes. Reste un impressionnant duo mère-fille (à la ville comme à l’écran) avec le plaisir non feint de retrouver Andy McDowell dans ce rôle de mère perchée et irresponsable.

LA MEILLEURE VERSION DE MOI-MÊME (Minisérie Canal+) – 12/20

Blanche Gardin va très loin pour sa première série en forme de fauxcumentaire.
Attaquée pour certains de ses sketchs jugés pas assez progressistes ou encore son soutien à son boyfriend Louis CK, elle en rajoute plusieurs couches en interprétant ce double fictif qui décide, pour échapper à ses problèmes intestinaux, de tout abandonner et se lancer dans le développement personnel. C’est au moins du 10ème degré, mais la charge contre la bien pensance est violente. Les charlatans de la pleine conscience et des médecines douces, les contradictions des mouvements féministes, leur radicalité, tous en prennent pour leur garde. C’est souvent répétitif, parfois caricatural et tout ne fonctionne pas, mais l’exercice est culotté. Déroutant aussi, jusqu’à son final qui nous laisse coi.

STARSTRUCK S01 (Canal+) – 13/20

Une sorte de Coup de Foudre à Nothing Hill inversé, un peu plus trash, un peu plus cul, dans lignée des séries UK féministe (This Way up, l’intouchable Fleabag…)
Court (6 épisodes qui vont droit au but), relativement inconséquent mais drôle et au haut capital sympathie. Charming, isn’t it ? »

Cinéma | OUISTREHAM – 14,5/20

De Emmanuel Carrère
Avec Juliette Binoche, Hélène Lambert, Léa Carne

Chronique : En adaptant le roman de Florence Aubenas, Emmanuel Carrère réalise un film juste et sensible, dans l’esprit du cinéma social de Ken Loach, réaliste mais sans misérabilisme. Ouistreham s’envisage comme une immersion dans le quotidien des travailleurs précaires, mais tire sa singularité du fait qu’il soit aussi un film d’infiltration. Pour les besoins de son livre, Aubenas a ainsi intégré incognito une équipe de femmes de ménage, en coupant complétement le contact avec sa vie parisienne.
Ouistreham se construit sur ce frêle équilibre qu’il parvient à maintenir tout du long. Le film saisit ce que l’écrivaine cherchait à exposer dans son récit, la vie de ces invisibles pour qui chaque jour est un combat pour joindre les deux bouts, payer le loyer et nourrir ses gosses. Mais il n’oublie pas de capturer des moments joyeux, bourrés d’humanité et de montrer que ce contexte est aussi propice à la création de liens forts, qu’il peut être le terreau d’une sincère solidarité et par extension d’une solide sororité.
Ouistreham n’élude cependant jamais la question du dilemme moral au cœur du film, et Carrère l’a sans doute plus mûri que Aubenas qui était, elle, dans l’action… Le petit carnet de Marianne/Florence rappelle en sous-texte le deuxième sujet du film, l’opposition de classes, l’impossible rapprochement entre deux mondes, celui des femmes de ménage de Ouistreham et des intellectuels parisiens. Est-ce que le geste, l’enquête journalistique justifie le mensonge ? Est-ce du cynisme, du voyeurisme ou un acte citoyen, altruiste ?
Il n’y a évidemment pas de bonne réponse à cette question, et c’est ce qui rend le personnage de Marianne si intéressant. Pour l’incarner, le choix d’une Juliette Binoche plus naturelle que jamais est judicieux, d’autant plus qu’elle sait s’effacer pour laisser la parole à des actrices non professionnelles épatantes de justesse.
Puissant dans sa mission documentaire, justement ambigüe dans les points de vue qu’il confronte, et bouleversant par les parcours qu’il raconte, c’est aussi à travers les questions qu’il soulève que Ouistreham est une réussite.

Synopsis : Marianne Winckler, écrivaine reconnue, entreprend un livre sur le travail précaire. Elle s’installe près de Caen et, sans révéler son identité, rejoint une équipe de femmes de ménage. Confrontée à la fragilité économique et à l’invisibilité sociale, elle découvre aussi l’entraide et la solidarité qui unissent ces travailleuses de l’ombre.

Cinéma | SCREAM – 07/20

De Matt Bettinelli-Olpin, Tyler Gillett
Avec Neve Campbell, Courteney Cox, David Arquette

Chronique : Ghostface est de retour et avec lui une recette à laquelle on avait très envie de regoûter : du gore, du fun, la frousse, des twists, une pointe de stupidité et une conscience méta pour s’amuser intelligemment des codes des films d’horreur et de leur évolution.
Il semblerait qu’un seul des ces ingrédients ait été conservé pour ce nouvelle suite, et pas le meilleur (oui, la pointe de stupidité).
La malice et l’ironie de la saga originelle (jusqu’à un Scream 4 très honorable) semblent s’être évaporées, et les scénaristes se contentent de s’appuyer sur le concept de requel (mélange de reboot et sequel – on repart de zéro mais avec quelques acteurs originaux) pour valider le côté méta de l’intrigue et justifier la marque Scream.
Le film rate à peu près toutes les scènes iconiques de la franchise (l’intro, la fête, la révélation et le final) et s’avère bien peu imaginatif lorsque le massacre commence. Sans compter un retour des anciens bâclé. A part jouer sur les scares jump (et jouer est vraiment le mot juste), ça roupille. Le trouillomètre reste à un niveau désespérément bas, la faute aussi à de nouveaux personnages peu développés auxquels on ne s’attache pas (et pas simplement parce qu’ils se font dézinguer au bout de 5 minutes). Ce nouveau Scream est une succession de scènes grotesques et de décisions absurdes des protagonistes. Or dans les précédents Scream, certes il y avait du grotesque, mais les intrigues se souciaient encore d’un certain réalisme et étaient construites de manière à ce qu’on finisse par y croire (au point de hurler « pas par là ! » à l’écran). Là, jamais. On s’en fout en fait.

Synopsis : Vingt-cinq ans après que la paisible ville de Woodsboro a été frappée par une série de meurtres violents, un nouveau tueur revêt le masque de Ghostface et prend pour cible un groupe d’adolescents. Il est déterminé à faire ressurgir les sombres secrets du passé.

Cinéma | EN ATTENDANT BOJANGLES – 13/20

De Regis Roinsard
Avec Virginie Efira, Romain Duris, Solan Machado-Graner

Chronique : Tombé sous le charme de cette fantasque histoire d’amour à la lecture du roman d’Olivier Bourdeaut, j’étais curieux de découvrir quelle adaptation Regis Roinsard allait en tirer, lui qui a prouvé avec Populaire qu’il était capable d’adopter un parti pris visuel fort pour raconter une époque et traduire une atmosphère hors du temps.
Un des points forts du livre, mais aussi sa complexité pour un passage au grand écran, est qu’il est raconté du point de vue de l’enfant, avec tout ce que ça implique en termes de perception partielle et idéalisée de la réalité. La naïveté et l’émerveillement qui conditionnent l’imaginaire d’un jeune garçon rend la distinction entre ce qui est réel et ce qui ne l’est pas, ou pas tout à fait, difficile.
Or Roinsard choisit un récit à la narration plus classique, avec un spectateur omniscient qui n’observerait pas le couple à travers les yeux de leur fils mais le verrait bien évoluer devant lui.
Forcément on y perd en poésie. Si le réalisateur essaie de capturer l’énergie fantaisiste, le tourbillon surréaliste qui innervait le roman, il n’y parvient qu’en partie.
Passé une introduction calamiteuse où tout sonne faux et qui fait craindre le pire pour la suite, En Attendant Bojangles trouve progressivement son ton. Il s’appuie sur une direction artistique léchée et des dialogues très écrits, au style ampoulé, très littéraire. Un matériel difficile à appréhender pour l’acteur instinctif qu’est Duris, pas du tout à l’aise avec une première partie très ludique où Camille et Georges s’amusent à jouer aux aristocrates flamboyants. Paradoxalement, c’est quand le récit s’assombrit et qu’il gagne en dramaturgie que Duris s’avère bien plus convaincant.
Mais l’essence de cette histoire d’amour fou (littéralement), c’est grâce à Virginie Efira qu’on la touche. L’actrice belge livre une nouvelle fois une prestation magistrale, déconcertante de facilité pour passer de l’euphorie d’une folie douce aux signaux funestes d’une démence qui finit par prendre le dessus. Peu d’actrices ont cette palette de jeu si vaste, cette capacité naturelle à varier les registres. Qu’on lui donne tous les César.
Elle y est pour beaucoup si, dans ses ultimes scènes, dans ses derniers moments, En attendant Bojangles parvient à atteindre enfin l’émotion du roman. Il nous laisse un peu groggy au terme d’une conclusion déchirante.

Synopsis : Camille et Georges dansent tout le temps sur leur chanson préférée Mr Bojangles. Chez eux, il n’y a de place que pour le plaisir, la fantaisie et les amis. Jusqu’au jour où la mère va trop loin, contraignant Georges et leur fils Gary à tout faire pour éviter l’inéluctable coûte que coûte.

Cinéma – LICORICE PIZZA – 13,5/20

De Paul Thomas Anderson
Avec Alana Haim, Cooper Hoffman

Chronique : Je suis d’ordinaire plutôt hermétique au cinéma de Paul Thomas Anderson, hormis There Will Be Blood (et encore, certains éléments – Paul Dano entre autres – m’avaient agacé). Je suis notamment passé largement à côté de Magnolia ou Punch Drunk Love, dont le style m’avait paru pompeux et suffisant à l’époque.
Pas Licorice Pizza. Parce que la mise en scène sophistiquée du réalisateur se met au service d’une histoire simple et solaire, sans rechercher à lui adjoindre des divagations cérébrales, ni à rendre son scénario exagérément exigeant.
Non, PTA nous invite à une ballade joyeuse et légère dans le Los Angeles des années 70 accompagnés de Gary et Alana et rythmée par leur drôle d’histoire d’amour. Ils se tournent autour, se cherchent, se provoquent, se challengent aussi, dans une ville regorgeant de possibilités. Car le film est aussi le reflet d’une époque, solidement recréée à l’écran, et d’un rêve américain où tout est possible pour les ambitieux. Et Gary l’est, ambitieux, malgré son jeune âge. Beau parleur et séducteur, il est prêt à tout pour lancer le business qui le rendra riche même lorsque la crise pétrolière met à mal ses projets.
PTA capture remarquablement ce contexte foisonnant auquel il confère un charme rétro et un goût de liberté qui déteignent sur son jeune couple. Et il sait filmer, c’est indéniable. Appuyé par une superbe photographie et une musique seventies de circonstance, il saisit de très jolis moments suspendus et lumineux, quand sa caméra ne coure pas après ses héros (en résulte des plans séquences très réussis). On peut cependant reprocher à Licorice Pizza d’être un peu décousu et le film aurait mérité d’être plus resserré, c’est longuet… Il embarque ses protagonistes dans de multiples péripéties, souvent amusantes, parfois too much (on ne se refait pas), mais sans réel fil conducteur. Mais surtout il révèle deux purs jeunes talents, Alana Haim et Cooper Hoffman, qui valident à eux seuls tout le bien que la presse pense du film.

Synopsis : 1973, dans la région de Los Angeles. Alana Kane et Gary Valentine font connaissance le jour de la photo de classe au lycée du garçon. Alana n’est plus lycéenne, mais tente de trouver sa voie tout en travaillant comme assistante du photographe. Gary, lui, a déjà une expérience d’acteur, ce qu’il s’empresse de dire à la jeune fille pour l’impressionner. Amusée et intriguée par son assurance hors normes, elle accepte de l’accompagner à New York pour une émission de télévision. Mais rien ne se passe comme prévu…

Séries | DOPESICK – 16/20 | DEXTER : NEW BLOOD – 13/20

DOPESICK (Minisérie Disney+) – 16/20

Série procédurale haletante et rigoureuse, Dopesick revient sur le scandale de l’Oxycontin qui a secoué les Etats-Unis dans les années 90. Elle raconte en détail comment le laboratoire Purdue, soutenu par la FDA (l’agence qui valide la commercialisation des médicaments) a sciemment menti à la population pour lancer un anti-douleur censé être révolutionnaire car non addictif. Résultat, une crise sanitaire sans précédent lié à une extrême dépendance aux opioïdes frappe le pays, entrainant une hausse spectaculaire de la criminalité, des overdoses, de la prostitution ou d’abandon d’enfants dans les régions les plus touchées.
Dans la lignée de l’excellent Dark Water, long métrage traitant d’un autre scandale sanitaire, Dopesick tire profit du format sériel pour aller plus loin dans la recherche des responsabilités, prendre le temps de poser les faits et de multiplier les points de vue tout en racontant des destins bouleversants. Entre corruption, aveuglement et complaisance des autorités, recherche du profit à tout prix, Dopesick expose au grand jour le cynisme et l’avidité de certains laboratoires privés.
Si on se perd un peu dans la chronologie, la narration, exigeante, faisant des allers-retours constants dans le temps, la démonstration est implacable.
Effarant, effrayant, révoltant, Dopesick, porté par un casting impérial (Mickael Keaton,Rosario Dawson en tête) ne peut pas laisser indifférent.

DEXTER NEW BLOOD (Minisérie Canal+) – 13/20

Tout le monde était à peu près d’accord pour dire que la fin de la série était ratée. En rappelant le showrunner des premières saisons et notamment la 4ème avec Trinity Killer (la meilleure et de loin), les producteurs comptaient bien apporter une conclusion décente à cette série culte.
On est loin de la qualité des débuts du show, c’est un peu foutraque et bancal, mais damned, on accroche comme au bon vieux temps. Dexter New Blood m’a redonnée le goût du binge-watching que j’avais un peu perdu. Une madeleine sanglante mais savoureuse.

Cinéma | THE CARD COUNTER – 14,5/20

De Paul Schrader
Avec Oscar Isaac, Tye Sheridan, Tiffany Haddish

Chronique : Drame rêche porté par le charisme d’un Oscar Isaac magnétique, The Card Counter confronte l’Amérique à ses démons et à ses pires pulsions.
A travers William et sa psyché bousillée par son passé de tortionnaire dans les prisons d’Abou Ghraib, Paul Schrader pointe du doigt une Amérique qui doit rendre des comptes.
Mutique et obsessionnel, William arpente les salles de casino et enchaîne les tournois de poker à la recherche d’une rédemption dont il finira par trouver le symbole en Cirk, un jeune homme qui partage sa rage et certains de ces traumas.
Musique entêtante, ton crépusculaire, on baigne dans l’inconfortable. La mise en scène, sobre, suspend parfois le temps et agit telle une caisse de résonnance à ce récit étouffé dont l’écriture millimétrée révèle une violence larvée et sourde. Alors quand un peu de lumière et d’espoir surgisse de nulle part (un parc illuminé), c’est forcément saisissant. Mais bref…
The Card Counter est un fascinant portrait d’homme détruit, miroir d’un pays profondément abîmé et confus sur ses valeurs. L’interprétation d’orfèvre d’Oscar Isaac, magnifique et intense, lui apporte toute la densité nécessaire. Un acteur majeur.

Synopsis : William Tell, ancien militaire devenu joueur de poker, sillonne les casinos, fuyant un passé qui le hante. Il croise alors la route de Cirk, jeune homme instable obsédé par l’idée de se venger d’un haut gradé avec qui Tell a eu autrefois des démêlés. Alors qu’il prépare un tournoi décisif, Tell prend Cirk sous son aile, bien décidé à le détourner des chemins de la violence, qu’il a jadis trop bien connus…

Cinéma | MATRIX RESURRECTIONS – 12/20

De Lana Wachowski
Avec Keanu Reeves, Carrie-Anne Moss, Yahya Abdul-Mateen II

Chronique : Lors de la promo de Matrix Resurrections, Lana Wachowski parlait de ce film comme d’une catharsis suite à la mort de ses parents. L’idée de retrouver les deux personnages les plus importants de son parcours artistique lui permettait de surmonter le deuil du couple qui comptaient le plus pour elle d’un point de vue personnel. L’amour que porte la réalisatrice à ces héros est effectivement constamment palpable et ces retrouvailles sont au cœur de Resurrections.
Il est dommage cependant qu’elle n’ait pas cherché un concept plus fort pour justifier ce retour. Un jeu vidéo comme reflet de la réalité est une idée vieille comme Donkey Kong…
Resurrection ne cherche à aucun moment à réinventer Matrix. Son film est profondément méta et nostalgique et se complait outrageusement dans l’auto-citation. Si bien que la très longue installation de l’intrigue sonne comme une multiplication de redites et a des airs de déjà vu…
J’ai lu beaucoup de critiques qui louaient la réflexion sur la dimension mercantile des nouveaux blockbusters. Je suis passé complétement à côté, trouvant au contraire que Resurrections était en plein de dedans, certes avec conscience, mais cela ne le rendrait-il pas cynique à son tour ? Il y a bien quelques piques envoyées au système qui prêtent à sourire (notamment vis-à-vis de Warner, le studio propriétaire de la franchise), mais ça n’en fait pas un brûlot anticapitaliste pour autant…
Non, c’est définitivement le plaisir de retrouver un univers ayant évolué de manière marginale et des personnages qu’on croyait perdus (et la plupart des acteurs de Sense 8) qui nous guide tout au long du film. Et l’intérêt croit en même temps que la quête de Néo pour retrouver « sa » Trinity progresse. C’est parfois culcul et la romance m’a laissé froid d’un point de vue émotionnel, mais cela fonctionne mieux d’un point de vue narratif et justifie une mise en scène plus ambitieuse, parée de jolies scènes d’action aux effets très réussis. Mais pas révolutionnaire… peut-être aussi parce que l’attente était forte. Difficile de réinventer le cinéma fantastique deux fois dans une vie !

Synopsis : MATRIX RESURRECTIONS nous replonge dans deux réalités parallèles – celle de notre quotidien et celle du monde qui s’y dissimule. Pour savoir avec certitude si sa réalité propre est une construction physique ou mentale, et pour véritablement se connaître lui-même, M. Anderson devra de nouveau suivre le lapin blanc. Et si Thomas… Neo… a bien appris quelque chose, c’est qu’une telle décision, quoique illusoire, est la seule manière de s’extraire de la Matrice – ou d’y entrer… Bien entendu, Neo sait déjà ce qui lui reste à faire. Ce qu’il ignore en revanche, c’est que la Matrice est plus puissante, plus sécurisée et plus redoutable que jamais. Comme un air de déjà vu…

MON TOP 15 SÉRIES 2021

Après les films, viennent les séries. Voici les 15 shows qui ont marqué mon année TV. (Cliquez sur la série pour voir la chronique)

Et oui, mon #1 est un rattrapage (mais quel rattrapage!)

  1. SCHITT’S CREEK – INTÉGRALE (Canal)
  2. IT’S A SIN (Minisérie – Canal)
  3. FOR ALL MANKIND S02 (AppleTV+)
  4. MARE OF EASTTOWN S01 (OCS)
  5. SUCCESSION S03 (OCS)
  6. HIPPOCRATE S02 (Canal)
  7. EN THERAPIE S01 (ARTE)
  8. 3615 MONIQUE S01 (OCS)
  9. THE WHITE LOTUS S01 (OCS)
  10. ATYPICAL S04 (Netflix)
  11. OVNI(s) S01 (Canal)
  12. TED LASSO S02 (AppleTV+)
  13. WANDAVISION (Disney+)
  14. SEX EDUCATION S03 (Netflix)
  15. INSECURE S05 (OCS)

Mais encore :
POSE S03 (Canal), WHAT IF… S01 (Disney+), FAMILY BUSINESS S03 (Netflix), THE TURNING POINT (Netflix), SCENES FROM A MARRIAGE (Mini-Série OCS), SEARCH PARTY S04 (OCS), SERMONS DE MINUIT (Mini-série Netflix)…