NOWHERE BOY – 6/10

Réalisé par Sam Taylor-Wood
Avec Aaron Johnson, Kristin Scott Thomas, Anne-Marie Duff

Nowhere Boy

Synopsis : John Lennon a grandi dans une famille pleine de secrets. Elevé par sa tante Mimi, il retrouve à l’adolescence sa mère, Julia. Arrivé en âge de comprendre le mystère qui a déchiré ces deux sœurs, John veut réconcilier sa famille. Une paix fragile s’installe, aussitôt ruinée par une tragédie. Mais sa mère a légué à John un don précieux : la musique. Un jeune homme tourmenté trouve enfin sa voie.

Avis : Plus qu’une biographie de John Lennon, Nowhere Boy est surtout la chronique d’une adolescence qui préfigure finalement assez peu de la légende. Le film est sensible et juste lorsqu’il s’agit de montrer la confusion du jeune artiste, partagé entre une attirance quasi incestueuse pour une mère absente qui refait surface et un respect affectueux pour une tante autoritaire qui l’a élevé comme un fils. La réalisatrice prend soin de faire monter la tension et d’afficher la volonté de plus en plus farouche du jeune homme pour connaître les secrets de son enfance.
Cependant, le film manque un peu de folie et d’originalité, de génie peut-être… Trop formel et académique, ce biopic n’a pas le souffle des grands destins et finit par lasser légèrement. Reste une interprétation remarquable du trio principal. Aaron Johnson est décidément le talent à suivre du moment, explosant parfois, dissimulant souvent le mal être de Lennon derrière un air cynique.  Hilary Duff campe une mère frivole et repentie magnifiquement perdue dans ses contradictions et Kristin Scott Thomas est une nouvelle fois formidable dans un registre encore différent, laissant subtilement deviner derrière une apparente froideur une sensibilité à fleur de peau. C’est de son personnage que proviennent les émotions  les plus fortes.

A BOUT PORTANT 5/10

Réalisé par Fred Cavayé
Avec Gilles Lellouche, Roschdy Zem, Gérard Lanvin

A bout portant

Synopsis : Tout va pour le mieux pour Samuel et Nadia : lui est bientôt infirmier et elle, attend son premier enfant. Mais tout bascule lorsque Nadia se fait kidnapper sous l’oeil impuissant de Samuel. A son réveil, son portable retentit : il a trois heures pour sortir de l’hôpital dans lequel il travaille un homme sous surveillance policière. Le destin de Samuel est désormais lié à celui de Sartet, une figure du banditisme activement recherchée par tous les services de police. S’il veut revoir sa femme vivante, Samuel doit faire vite…
Avis : Vendu comme un Jason Bourne  à la française, A bout portant est un Jason Bourne… à la française ! En gros, fauché. Si ça fait la blague un moment grâce à un rythme épileptique et quelques scènes de poursuite efficaces, les invraisemblances et les faiblesses du scénario finissent par plomber le film, qui se termine avec un final improbable et totalement raté, symptomatique d’un manque de moyen, mais aussi d’un manque d’idées.

Reste la performance de Gilles Lellouche, très convainquant, surnageant au milieu d’un casting laborieux. La vrai bonne surprise du film.

RAIPONCE – 5,5/10

Réalisé par Byron Howard, Nathan Greno

Raiponce

Synopsis : Lorsque Flynn Rider, le bandit le plus recherché du royaume, se réfugie dans une mystérieuse tour, il se retrouve pris en otage par Raiponce, une belle et téméraire jeune fille à l’impressionnante chevelure de 20 mètres de long, gardée prisonnière par Mère Gothel. L’étonnante geôlière de Flynn cherche un moyen de sortir de cette tour où elle est enfermée depuis des années. Elle passe alors un accord avec le séduisant brigand… C’est le début d’une aventure délirante bourrée d’action, d’humour et d’émotion, au cours de laquelle l’improbable duo va rencontrer un cheval super-flic, un caméléon à l’instinct de protection surdéveloppé, et une drôle de bande de malfaiteurs.

Avis : Revenant à ses racines, Disney n’en dynamite pas moins les codes du conte de fée en lui conférant un ton résolument moderne tout en conservant la magie des décors et la féerie des enchantements.
Bénéficiant d’une animation largement au-dessus de la moyenne (la chevelure de Raiponce est impressionnante), le film offre également des décors d’une finesse et d’une richesse bluffantes et des scènes d’action scotchantes. L’humour est aussi très efficace porté à la fois par les personnages principaux (la naïveté de la princesse, le cabotinage du héros), que des sidekicks (Gaspar le caméléon et le cheval, tous les deux très réussis).
On regrettera simplement que le scénario s’oriente trop rapidement vers  la guimauve alors qu’il disposait d’un matériel en or pour jouer un peu plus sur l’irrévérence et le trouble, notamment à travers la relation entre Raiponce et la sorcière, qui bien qu’affreuse (c’est la méchante hein), n’en a pas moins élevé Raiponce pendant 18 ans. Bon, pas pour les bonnes raisons, certes, mais on peut justement penser que la jeune fille devrait être autrement bouleversée par le fait d’apprendre que sa supposée mère est la pire des salopes… Ok ok, on est dans un Disney…. Mais quand même….
Autre point terriblement décevant, les chansons sont d’une platitude affligeante, il n’y en a aucune pour mettre la pêche comme dans un Roi Lion, Aladin ou même la Belle et la bête.
Bref, parfait sur la forme, décevant sur le fond. Sans doute n’aurais-je pas du le voir en VF aussi…

MONSTERS – 6/10

Réalisé par Gareth Edwards (II)
Avec Whitney Able, Scoot McNairy

Monsters

Synopsis : Une sonde de la NASA s’écrase dans la jungle mexicaine, libérant sur terre des particules d’une forme de vie extra-terrestre. Six ans plus tard, le Mexique et le Costa-Rica sont devenus des zones de guerre désertées par les populations locales, mises en quarantaine et peuplées de créatures monstrueuses. Un photographe est chargé d’escorter une jeune femme à travers cette zone dévastée. Seuls sur la route, ils vont tenter de rejoindre la frontière américaine…

Avis : A la manière de District 9 à qui il fait beaucoup penser du moins au départ, Monsters joue sur un réalisme quasi documentaire pour plonger le spectateur dans un univers sur la papier improbable mais parfaitement crédible à l’écran. Finalement plus efficace lorsqu’il montre les conséquences des attaques des aliens sans les montrer (la première partie), le film perd un peu d’intérêt sur la fin (le manque de moyen, un scénario un peu prévisible), même si la tension est joliment entretenue. A la fois film de monstres donc, mais aussi politique (comment les Etats-Unis se referment sur eux et font peu cas des populations civiles pour se débarrasser des envahisseurs) et romantique (la love story entre les deux protagonistes principaux est également une réussite), Monsters par sa singularité mérite le buzz  positif qu’il a suscité.

HARRY POTTER ET LES RELIQUES DE LA MORT, PARTIE 1 – 7/10

Avec Daniel Radcliffe, Rupert Grint, Emma Watson

Harry Potter et les reliques de la mort - partie 1

Synopsis : Le pouvoir de Voldemort s’étend. Celui-ci contrôle maintenant le Ministère de la Magie et Poudlard. Harry, Ron et Hermione décident de terminer le travail commencé par Dumbledore, et de retrouver les derniers Horcruxes pour vaincre le Seigneur des Ténèbres. Mais il reste bien peu d’espoir aux trois sorciers, qui doivent réussir à tout prix.
Avis : Épisode le plus sombre, le plus violent, mais aussi le plus posé et le plus économe en effet spéciaux de la saga, la première partie des Reliques de la mort est sans doute également le plus réussi jusque là. Si cela fait déjà un moment que les films Harry Potter ont quitté la case « films pour enfants », comme s’ils accompagnaient à la fois les personnages, leurs interprètes mais aussi les spectateurs,  ce dernier opus prend ici un tournant radicalement dramatique, parfaite introduction au final attendu comme une apothéose.
L’attention est presque intégralement portée sur les trois héros, obligés de fuir leurs amis et leurs familles pour échapper à Voldemort et faire face à leur responsabilités. Leurs interprètes aussi ont bien grandi et font preuve d’une épatante maturité, traduisant efficacement  le poids de la solitude, de l’errance, des devoirs que le lutte dans laquelle ils se sont investis leur impose, tout autant que leurs tourments adolescents (jalousie, manque de confiance en soi, peur de l’avenir…). Ils sont  convaincants, émouvants même parfois (il faut dire qu’on les suit depuis un moment…)
Mais le film bénéficie aussi d’une réalisation inspirée. Si les dialogues sont étonnamment nombreux, ils n’ennuient jamais, Yates parvenant toujours à les intégrer à une mise en scène inventive (décors magnifiques, radio qui rythme la tension croissante entre les trois héros dans leur périple, scène de danse remarquable d’intensité entre Hermione et Harry, animation pour illustrer le conte des reliques de la mort…).
Sous réserve que le final soit à la hauteur des attentes, le choix de diviser en deux parties le dernier tome des aventures du jeune sorcier n’avait donc rien de purement mercantile, et on remercie Warner d’avoir permis au réalisateur de prendre son temps pour installer les base d’un ultime combat qu’on attend avec impatience.