HALF NELSON – 6,5/10

Réalisé par Ryan Fleck
 
Synopsis : Brillant professeur dans un lycée de Brooklyn, Dan Dunne enseigne avec passion à des adolescents en difficulté.
Cependant dans sa vie privée, Dan est au bord du gouffre, il s’enfonce chaque jour un peu plus dans le désespoir et la drogue. Un jour après les cours, Drey l’une de ses jeunes élèves surprend son professeur en train de fumer du crack.
En dépit de leur différence d’âge et de situation, leurs destins se croisent à un moment crucial de leur existence, où tout peut encore basculer d’un côté comme de l’autre.
 
Avis : Une caméra près des personnages, instable, tremblante parfois, une image au grain épais et on
est plongés dans le quotidien triste, lancinant mais profondément humain de ce professeur d’école qui n’arrive pas à se défaire de son addiction à la coco, crack et toutes sortes de drogues.
L’histoire, cette amitié improbable qui se met doucement en place entre ce prof junkie et cette ado un peu perdue dans un monde d’adulte (mère qui travaille comme une folle pour joindre les 2 bouts, frère en prison pour trafic) est simple. Et on y croit.
Parce que la caméra à l’épaule saisit des instants de pure sincérité, parce que la jeune actrice est remarquable, mélange d’innocence et de lucidité, et surtout parce que le film est porté par un acteur gigantesque, Ryan Gosling, qui se ballade dans le film avec son mal-être toujours juste et jamais larmoyant. Helf Nelson est le genre de film qui fait peu de bruit mais  qui nous entraine intelligemment dans un quotidien, une vie, et surtout révèle un acteur, qu’on a hâte de retrouver très vite.

HOT FUZZ – 7/10

 
Synopsis : A Londres, le policier Nicholas Angel est le meilleur de son équipe. Tellement bon qu’il fait passer ses collègues pour de simples gardiens de la paix. Le chef de la brigade décide donc de le "promouvoir" dans le petit village de Sandford, où il ne se passe rien. Aux côtés du policier local Danny Butterman qui rêve de devenir Mel Gibson, Nicholas règle quelques contraventions sans grand intérêt. Une série de crimes étranges va le remettre dans l’action…
 
Avis : L’équipe du délirant Shaun of the Dead remet le couvert avec cette comédie policière située dans une petite bourgade britanique apparement sans histoire. Après le film de zombie, ils s’attaquent avec humour (et amour) aux codes du polar survitaminé ( références à Point Break et Bad Boys), tout en créant le décalage comique parfait en situant l’action dans la campagne anglaise. L’humour à froid britanique fonctionne à fond, les vannes étant d’autant plus tranchantes que le rythme est nerveux, pour ne pas dire furieux. L’histoire au départ pretexte, devient presque intéressante. La réalisation et le scénario sont précis et regorge de détails savoureux.
La qualité du film repose aussi sur l’interprétation des acteurs. Simon Pegg en flic londonien zélé parachuté dans la cambrousse est parfait de stoïcisme et d’intégrité jusqu’auboutiste et son compère lourdeau est un contrepoids idéal.
Un vrai bon gros (gras?) moment de déconne. Et ça, c’est bien agréable.
Et si vous voulez voir de la bonne grosse baston, préférez largement Hot Fuzz à Die Hard 4.

RAISON D’ETAT – 4,5/10

Synopsis : Pour Edward Wilson, seul témoin du suicide de son père et membre de la Skull and Bones Society à l’Université de Yale, l’honneur et la discrétion sont des valeurs primordiales. Ce sont ces qualités qui poussent la CIA, l’agence gouvernementale qui vient d’être créée, à le recruter.
Influencé par l’ambiance paranoïaque que provoque la Guerre Froide dans toute l’agence, Wilson se montre de plus en plus suspicieux. Son pouvoir grandit, mais il a de moins en moins confiance en ceux qui l’entourent… Son obsession du travail va lui coûter cher, l’isolant chaque jour un peu plus de ses proches et de celui qu’il était…
 
Avis : Le point de départ, la naissance de la CIA, ajouté au cast (Damon, Jolie et de jolis seconds rôles  comme Crudup, Hurt, Gambon, Turturro) avait quelque chose de très excitant. D’autant plus que De Niro avait plutôt bien assuré sur sa première réalisation, Il était une fois dans le Bronx. On pouvait donc logiquement s’attendre à un thriller politique nerveux, riche et ambitieux. Et bien on passera notre chemin, comme Bobby est passé à côté de son film. Hésitant entre traiter la grande histoire (après guerre, guerre froide, baie des cochons) ou la petite (comment avoir une vie de famille en étant agent secret), De Niro ne fait aucun des deux. Le rythme est nonchalant, l’intrigue exagérèment complexe, le film ne décolle jamais. On a en plus beaucoup de mal à croire aux personnages. Le film usant (abusant) des ellipses, ils sont directement placés dans des situations que nous n’appréhendons pas en tant que spectateur, d’où la difficulté d’être touché par leur histoire, et même parfois de comprendre leurs réactions (sans compter que certaines situations sont plus qu’improbables). Et comme le scénario, trop hâché, ne capte jamais vraiment l’attention, on ressort du film avec la désagréable impression d’avoir perdu son temps, comme si ces presques trois heures n’avaient rien apporté, ni émotion, ni portée historique, ni message politique. Grosse déception.

HARRY POTTER ET L’ORDRE DU PHOENIX – 6,5/10

Synopsis : Alors qu’il entame sa cinquième année d’études à Poudlard, Harry Potter découvre que la communauté des sorciers ne semble pas croire au retour de Voldemort, convaincue par une campagne de désinformation orchestrée par le Ministre de la Magie Cornelius Fudge. Afin de le maintenir sous surveillance, Fudge impose à Poudlard un nouveau professeur de Défense contre les Forces du Mal, Dolorès Ombrage, chargée de maintenir l’ordre à l’école et de surveiller les faits et gestes de Dumbledore. Prodiguant aux élèves des cours sans grand intérêt, celle qui se fait appeler la Grande Inquisitrice de Poudlard semble également décidée à tout faire pour rabaisser Harry. Entouré de ses amis Ron et Hermione, ce dernier met sur pied un groupe secret, "L’Armée de Dumbledore", pour leur enseigner l’art de la défense contre les forces du Mal et se préparer à la guerre qui s’annonce…

Avis : Le 5ème tome des aventures du jeune sorcier est le plus long, mais aussi le moins spectaculaire de la saga. Il constitue un sorte de tournant dans l’évolution et des personnages (crises d’adolescence, sentiments d’injustice, révolte, émois…) et de l’intrigue (retour en force de Voldemort). Du coup, Yates s’en sort plutôt très bien en distillant son style plus réaliste, bien en phase avec le côté très sombre du roman. Le film doit évidemment faire le tri parmi les multiples intrigues qui occupent les presque 1000 pages du bouquin et se concentre donc sur le côté plus "politique", laissant les histoires plus personnelles des personnages de côté. Il était donc important que le personnage central de cet épisode, l’insupportable Dolores Ombrage, soit aussi à baffer à l’écran qu’à la lecture. Alors un grand merci à l’excellente Imelda Staunton ( fabuleuse dans Vera Drake de Mike Leigh) qui incarne à merveille l’instauration du totalitarisme étatique, de la désinformation et de l’aveuglement du ministère de la magie à Poudlard. Et comme les acteurs tiennent de mieux en mieux leurs rôles, que l’univers Potterien fonctionne encore à fond, nos âmes d’enfants ne sont pas lassées, et attendent sereinement la prochaine aventure.

THE BUBBLE – 6,5/10

 
Synopsis : Trois jeunes Israéliens, Noam, disquaire, Yali, gérant de café, et Lulu, vendeuse dans une boutique de produits de beauté, partagent un appartement dans un quartier branché de Tel-Aviv, symbole de cette "bulle", surnom donné à la ville.
Dans ce cocon quasi déconnecté de la réalité des territoires et des conflits politiques qui agitent le pays, ils mènent une existence tout à fait ordinaire, préférant se concentrer sur leur vie amoureuse.
Leur quotidien va pourtant être bouleversé par l’arrivée d’Ashraf, un Palestinien dont Noam tombe amoureux lors d’un incident au Check Point de Naplouse.
 
Avis : Après le très remarquable Tu Marcheras sur l’eau, qui traitait avec finesse du souvenir, de la vengeance et de la tolérance, le nouveau film de Eytan Fox reprend ces grands thèmes, mais les applique à une histoire d’amour impossible, sorte de Roméo et Juliette gay à Tel Aviv entre Noam un jeune disquaire isralien et Ashraf, palestinien de Naplouse. Alors le message neutre et pacifiste passe très bien sans être trop appuyé, la romance est crédible, la description de Tel-Aviv et de sa jeunesse préférant s’amuser et ignorer les bombes plutôt que de les regarder tomber est bien vue -quoique légérement trop Sex & the city –  tout ça est très bien traité par Fox. Seulement, ça manque un peu de profondeur et de complexité, et le scénario use de racccourcis parfois un peu trop voyants pour dénoncer l’absurdité du conflit.  Et comme dans Tu marcheras… la fin est ratée, pas vraiment crédible.
Mais le film émeut et fait réfléchir (rarement vu une sortie de séance aussi silencieuse). Et c’est déjà beaucoup.
Par contre BO, très très bien (Keren Ann, Tom McRay, Belle and Sebastian…)

DIE HARD – 4/10

 
Synopsis : Pour sa quatrième aventure, l’inspecteur John McClane se trouve confronté à un nouveau genre de terrorisme. Le réseau informatique national qui contrôle absolument toutes les communications, les transports et l’énergie des Etats-Unis, est détruit de façon systématique, plongeant le pays dans le chaos. Le cerveau qui est derrière le complot a tout calculé à la perfection. Ou presque… Il n’avait pas prévu McClane, un flic de la vieille école qui connait deux ou trois trucs efficaces pour déjouer les attaques terroristes.
 
Avis : A part en prendre plein la gueule et les oreilles pendant 2 heures, pas grand chose à retenir de ce 4ème volet. Le scénario, qui avait pourtant un bon matos (attaque terroriste via le web) est simpliste et creux, l’humour, point forts des premiers épisodes, est absent, et les dialogues sont affligeants de niaiserie. Vraiment, ils auraient du s’abstenir. Quand on voit ce que les scénaristes de série comme 24 sont capables de pondre, c’est à se demander pourquoi aller au ciné voir ce genre de film. Oui, d’ailleurs pourquoi?