Synopsis : Pour Edward Wilson, seul témoin du suicide de son père et membre de la Skull and Bones Society à l’Université de Yale, l’honneur et la discrétion sont des valeurs primordiales. Ce sont ces qualités qui poussent la CIA, l’agence gouvernementale qui vient d’être créée, à le recruter.
Influencé par l’ambiance paranoïaque que provoque la Guerre Froide dans toute l’agence, Wilson se montre de plus en plus suspicieux. Son pouvoir grandit, mais il a de moins en moins confiance en ceux qui l’entourent… Son obsession du travail va lui coûter cher, l’isolant chaque jour un peu plus de ses proches et de celui qu’il était…
Avis : Le point de départ, la naissance de la CIA, ajouté au cast (Damon, Jolie et de jolis seconds rôles comme Crudup, Hurt, Gambon, Turturro) avait quelque chose de très excitant. D’autant plus que De Niro avait plutôt bien assuré sur sa première réalisation, Il était une fois dans le Bronx. On pouvait donc logiquement s’attendre à un thriller politique nerveux, riche et ambitieux. Et bien on passera notre chemin, comme Bobby est passé à côté de son film. Hésitant entre traiter la grande histoire (après guerre, guerre froide, baie des cochons) ou la petite (comment avoir une vie de famille en étant agent secret), De Niro ne fait aucun des deux. Le rythme est nonchalant, l’intrigue exagérèment complexe, le film ne décolle jamais. On a en plus beaucoup de mal à croire aux personnages. Le film usant (abusant) des ellipses, ils sont directement placés dans des situations que nous n’appréhendons pas en tant que spectateur, d’où la difficulté d’être touché par leur histoire, et même parfois de comprendre leurs réactions (sans compter que certaines situations sont plus qu’improbables). Et comme le scénario, trop hâché, ne capte jamais vraiment l’attention, on ressort du film avec la désagréable impression d’avoir perdu son temps, comme si ces presques trois heures n’avaient rien apporté, ni émotion, ni portée historique, ni message politique. Grosse déception.