Séries | BRIDGERTON S01 – 12,5/20 | TEHERAN S01 – 12/20

BRIDGERTON S01 (Netflix) – 12,5/20

Première série Netflix de Shonda Rhimes, la maman de Grey’s, Scandal ou Murder, Bridgerton s’éloigne pourtant assez nettement de ses productions pour les grands networks.
En créant un univers uchronique, elle joue des paradoxes en fantasmant une société victorienne métissée sans la moindre once de racisme, mais conservant l’effroyable misogynie et les convenances de l’époque.
Naviguant dans ce monde pastel où seules les apparences comptent, des personnages plutôt bien troussés se gaussent des ragots colportés par la mystérieuse Lady Whisteldown. Mais on se désintéresse assez vite de savoir quelle est son identité secrète pour se concentrer sur l’amusant jeu du chat et de la souris entre Daphné Bridgeton et le Duc.
Froufrouteuse, colorée et légère, mais non dénuée d’un sous-texte inclusif et féministe, Bridgerton se déguste comme une gourmandise un peu indigeste mais reconnaissons-le, finalement satisfaisante. Ce n’est pas Downton Abbey, mais pourrait-être sa petite sœur indisciplinée.

TEHERAN S01 (AppleTV+) – 12/20

Thriller d’espionnage efficace se jouant sur fond de conflit ouvert entre l’Iran et Israël, Téhéran délivre une tension sinusoïdale. Malgré la multiplication de clifhangers, ses moyens et donc son ampleur globale sont limités et la série doit faire appel à des facilités scénaristique et d’ (énormes) coïncidences pour faire avancer son intrigue. Si Téhéran creuse peu les enjeux politiques, et souffre de quelques assoupissements, elle reste néanmoins accrocheuse jusqu’au bout. Ce n’est pas Homeland (elle-même inspirée d’une série Israélienne), mais ça se regarde très bien, grâce notamment à la performance de son actrice principale qui porte le show sur ses solides épaules.

Séries | THE WILDS S01 – 14/20 | LUPIN S01 – 12/20

THE WILDS S01 (Prime Video) – 14/20

Si The Wilds s’apparente de prime abord à une série ado lambda de plus, elle est un peu plus que ça. Intrigante et maline, plus subtile qu’il n’y parait dans son discours féministe, elle introduit des personnages forts dont les interactions guident et portent son intrigue. Toute proportion gardée, The Wild serait une sorte de révision moderne et féminine de sa Majesté des Mouches avec une pointe de Lost.
Sans grands moyens, The Wilds parvient à distiller ce qu’il faut d’urgence et de mystère, tout en créant de l’empathie pour ses héroïnes via des flash backs.
Une série à l’ancienne, dans la mesure où l’on est loin d’avoir toutes les réponses à la fin de cette première saison. Un peu frustrant, mais ça donne envie de voir la suite.

LUPIN – Partie 1 (Netflix)

Ambitieuse sur la forme, Lupin dispose de moyens comme rarement pour une série française et ça se voit à l’écran. La mise en scène léchée porte la marque de son réalisateur, Louis Letterier, elle rappelle son travail sur Insaisissable et ses héros magiciens et dissimulateurs.
C’est un peu bourrin et tape à l’œil, mais efficace. Le scénario n’est pas d’une grande subtilité, ne s’arrête pas à une invraisemblance près et repose sur des personnages archétypaux et simplistes (mon dieu les flics…), mais il fait le boulot en termes de rebondissements. Le charisme de Omar Sy fait le reste.
On est à des années-lumière des réinventions de personnages de la littérature britannique de la BBC (Sherlock, Dracula, Penny Dreadful), mais Lupin n’en est pas moins sympathique

Cinéma – PIECES OF A WOMAN (Netflix) – 16/20

De Kornél Mundruczó
Avec Vanessa Kirby, Shia LaBeouf, Ellen Burstyn
Chronique : La première grosse claque de l’année. Même en étant prévenu.
Après une première scène d’introduction qui présente les personnages et assied les dynamiques entre eux, Kornél Mundruczó secoue son spectateur en l’immergeant au cœur d’une effroyable tragédie. Dans un plan-séquence affolant, terrassant, il accompagne minute par minute les trois protagonistes (le couple et la sage-femme) jusqu’au drame, dans un mouvement permanent, sa caméra captant chaque geste, naviguant de visage en visage. La tension qui s’en dégage, exponentielle, est alors difficilement tenable, d’autant plus que l’on sait quelle en sera l’issue.
La technicité de cette scène, la prouesse artistique et physique du réalisateur et de ses acteurs au service de son exécution n’atténuent en rien sa force, ils ont au contraire un pouvoir immersif imparable. Mundruczó filmera plus tard dans le film avec la même virtuosité un autre plan-séquence en huis clos, miroir de cette première scène et qui figera ses conséquences. Il annonce le point de non-retour.
Car Pieces of a Woman décrypte aussi l’après. Comment chacun intègre le drame et tente de s’en remettre. Comment il exacerbe les ressentiments, les désaccords, la défiance qui, avant, restaient suspendus, mais qui écrasent maintenant cette famille qui doit faire face au deuil. Trouver un coupable en espérant que la douleur et la colère passent ou les accepter, s’effondrer ou se relever et continuer. Affronter la douleur ensemble, en tant que couple ou suivre chacun sa voix.
Pieces of a Woman est un voyage de l’intime, il ne prétend jamais à l’universel. Le film est l’histoire de Martha, de Sean, d’Elizabeth… Il ne les juge jamais, il se contente de les raconter, admirablement. Et il peut compter sur des interprètes impliqués et habités. Vanessa Kirby est absolument bouleversante, juste en permanence. Une performance majuscule et rare qui après la Coupe Volpi de la meilleure actrice à Venise devrait lui valoir logiquement Batfa, Oscar etc..
Un mélodrame puissant, de ceux qui marquent.

Synopsis : Vivant à Boston, Martha et Sean Carson s’apprêtent à devenir parents. Mais la vie du couple est bouleversée lorsque la jeune femme accouche chez elle et perd son bébé, malgré l’assistance d’une sage-femme, bientôt poursuivie pour acte de négligence. Martha doit alors apprendre à faire son deuil, tout en subissant une mère intrusive et un mari de plus en plus irritable.

Séries | 3615 MONIQUE – 16/20 | ALICE IN BORDERLAND – 08/20

3615 MONIQUE S01 (OCS) – 16/20

Une nouvelle perle d’OCS Signature, qui excelle dans ce format de séries courtes et franchement emballantes. Dans la lignée des Grands ou d’Irresponsable, 3615 Monique s’appuie sur les mêmes qualités. Remarquablement bien écrite, intelligente, audacieuse, révélant de jeunes acteurs épatants, sans baisse de rythme, 3615 dispose d’un petit truc en plus, l’imagerie surannée et le ton nostalgique des années 80. Avec son format 4/3, les fringues qui font mal aux yeux, ses décors au poil, le contexte politique avec l’arrivée de Mitterand au pouvoir et… le minitel, c’est comme si on y était !
Ses personnages sont complémentaires et on s’amuse vraiment à voir comment nos trois étudiants s’approprient cette « révolution technologique » pour développer leur service de minitel rose.
Sur une idée un peu folle, une nouvelle très jolie réussite pour OCS.

ALICE IN BORDERLAND S01 (Netflix) – 8/20

Le pitch est accrocheur et un peu taré. Tokyo se vide d’un coup de la plupart de ses habitants et ceux qui restent doivent passer des épreuves toutes plus sadiques les unes que les autres pour survivre.
Alice in Borderlang lorgne vers Hunger Games ou Cube, offrant une vision de Tokyo déserté assez stupéfiante et des scènes d’une violence inouïe.
Malheureusement, à trop vouloir maintenir le mystère, l’intrigue devient répétitive et fatigue, d’autant que paradoxalement, les dialogues sont incroyablement culcul comparé à la brutalité de l’action. Et le niveau consternant des acteurs est vraiment rédhibitoire. Le semblant de cliffhanger au dernier épisode ne suffira pas à m’inciter à lancer la saison 2. Plus de Borderland pour moi
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Séries | TOP 20 – 2020

Si le classement des films était par la force des choses plutôt simple à établir cette année, l’offre en séries TV s’avère si riche est variée qu’il devient compliqué de faire le tri et de hiérarchiser. J’ai quand même tenté de m’y atteler, en espérant que cela vous donne quelques idées en attendant que les salles de ciné ouvrent à nouveau leurs portes ! Comme pour le top ciné, vous pouvez retrouver les chroniques des séries en cliquant dessus.

1 – DARK S03 (Netflix)
2 – THE CROWN S04
(Netflix)
3 – BETTER CALL SAUL S04
(Netflix)
4 – DEFENDING JACOB (AppleTV+)
5 – THE PLOT AGAINST AMERICA S01 (OCS)
6 – I MAY DESTROY YOU S01 (OCS)
7 – THE BOYS S02 (Prime Video)
8 – THE HAUNTING OF … BLY MANOR S02 (Netflix)
9 – NORMAL PEOPLE S01 (Starzplay)
10 – VISIBLE : OUT ON TELEVISION (AppleTV+)
11 – INSECURE S03 (OCS)
12 – THE UNDOING (OCS)
13 – MRS. AMERICA (Canal)
14 – HOLLYWOOD (Netflix)
15 – PERRY MASON (OCS)
16 – LOVE LIFE S01 (OCS)
17 – TED LASSO (AppleTV+)
18 – LE JEU DE LA DAME (Netflix)
19 – TALES FROM THE LOOP S01 (Prime Video)
20 – FOR ALL MANKIND (AppleTV+)

Bonus | Les jolis adieux – Les season finales réussies :
ENGRENAGES S08 (Canal)
HOW TO GET AWAY WITH MURDER Season Finale (iTunes)
HOMELAND S08 (Canal)
LE BUREAU DES LEGENDES S05 (Canal)