LA FILLE DE BREST – 15/20

La Fille de Brest : AfficheDe Emmanuelle Bercot
Avec Sidse Babett Knudsen, Benoît Magimel

Chronique : Le thriller procédural est loin d’être une spécialité française. Pourtant Emmanuelle Bercot se saisit de l’histoire d’Irène Frachon avec une poigne, une autorité et une vision admirable, traçant le destin de son Erin Brokovitch à la française avec un style très sûr. Sa mise en scène vive et alerte donne le bon tempo à l’enquête, s’appuyant sur un évident sens du montage et une bande-son formidable qui joue beaucoup dans sa modernité. En outre, la réalisatrice parvient à trouver le bon équilibre entre la dimension humaine et personnelle du récit (les conséquences de ses recherches sur le quotidien d’Irène et de ses proches) et l’urgence qu’exige l’enquête. Malgré un petit coup de mou au milieu, La Fille de Brest fait preuve d’une densité et d’une cohérence remarquable.
Un combat incarné magistralement par Sidse Babett Knudsen, royale de bout en bout, pugnace, entêtée et rayonnante. Elle s’impose naturellement en héroïne survoltée, à la fois drôle et touchante, débordant d’une énergie contagieuse entre fou-rires et regards décidés. Depuis quelques mois, l’actrice Danoise se révèle au monde et exprime son immense talent dans toutes les langues, que ce soit au cinéma (L’Hermine, Inferno) qu’à la télévision (Westworld, Borgen). Elle a cette grâce et cette bonté évidente qui font qu’on en tombe irrémédiablement amoureux.
Quelle idée géniale Bercot a eu de lui proposer ce rôle. Malgré toutes ses qualités, La Fille de Brest n’aurait pas eu la même force sans elle.

Synopsis : Dans son hôpital de Brest, une pneumologue découvre un lien direct entre des morts suspectes et la prise d’un médicament commercialisé depuis 30 ans, le Mediator. De l’isolement des débuts à l’explosion médiatique de l’affaire, l’histoire inspirée de la vie d’Irène Frachon est une bataille de David contre Goliath pour voir enfin triompher la vérité.

LES ANIMAUX FANTASTIQUES – 12,5/20

Les Animaux fantastiques : AfficheDe David Yates
Avec Eddie Redmayne, Katherine Waterston, Dan Fogler

Chronique : Il était écrit que l’univers de Harry Potter ne disparaîtrait pas avec Les reliques de la Mort. Après une pièce au succès fulgurant sur la progéniture du sorcier qui passionne la scène londonienne (L’enfant maudit), J.K Rowling s’est lancée dans l’écriture des Animaux Fantastiques, variation romancée d’un bestiaire imaginaire publié sous forme de dictionnaire en parallèle de ses aventures littéraires.
Il s’agit là de son premier scénario originale, et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle n’a rien perdu de son don hors norme pour le merveilleux. Dans le New-York des années folles, vibrant et insouciant, elle crée un tout nouveau monde pour les sorciers, à l’imaginaire riche et suffisamment différent de la saga originelle (à la fois géographiquement et temporellement) pour éviter la redite et faire des Animaux Fantastiques un projet ambitieux et légitime.
L’approche et brillante, l’exécution en revanche légèrement décevante, la faute à un scénario par trop paresseux. La recherche des animaux magiques échappés dans New York plombe un peu le récit par son côté répétitif et la redondance de ses effets, malgré l’inventivité des créatures. Le fond du récit laisse quant à lui un peu sceptique (notamment l’introduction des obscurus, tirée par les cheveux et assez maladroitement traitée). On regrette surtout que le film cède sur la fin à la surenchère numérique et destructrice qui pollue les superproductions depuis quelques années et qui n’était jusque-là pas dans les gènes de la saga.
En outre, le personnage central, Norbert Dragonneau, suscite un intérêt tout relatif, d’autant plus que son interprète (Eddie Redmayne), est toujours aussi maniéré et agaçant dans son jeu. Il cristallise le principal défaut du film, des personnages peu attachants et une immersion du spectateur dans ce nouvel univers moins évidente qu’avec Harry Potter, qui bénéficiait il est vrai de la notoriété des bouquins. Les Animaux Fantastiques est donc logiquement moins dense, plus confus que la saga originelle, mais on peut difficilement lui en vouloir. Il pose des bases suffisamment solides pour croire à des développements plus complexes dans les prochains opus, surtout si Croyance, le personnage le plus intense et le plus intéressant, en est l’un des principaux protagonistes.
C’est en somme une distrayante introduction à des enjeux à venir qu’on devine plus riches et plus politiques autour du combat sur la divulgation ou non du monde des sorciers aux humains, et tout ce que ça impliquerait.
J.K. Rowling semble vouloir transporter ce nouveau monde en Europe, et en particulier en France, et on se met à rêver de croiser à Paris les grandes figures artistiques de l’entre-deux guerres. On en croit l’auteure capable en tout cas.
Si les Animaux Fantastiques premier du nom nous laisse un peu sur notre faim, il porte en lui malgré tout de belles promesse. De bonne augure, sachant qu’on peut faire confiance à J.K. Rowling pour construire sur la longueur un récit aussi exaltant que cohérent. On y reviendra donc.

Synopsis : New York, 1926. Le monde des sorciers est en grand danger. Une force mystérieuse sème le chaos dans les rues de la ville : la communauté des sorciers risque désormais d’être à la merci des Fidèles de Salem, groupuscule fanatique des Non-Maj’ (version américaine du « Moldu ») déterminé à les anéantir. Quant au redoutable sorcier Gellert Grindelwald, après avoir fait des ravages en Europe, il a disparu… et demeure introuvable.

MADEMOISELLE – 16/20

Mademoiselle : AfficheDe Park Chan-Wook
Avec Kim Min-Hee, Kim Tae-Ri, Jung-Woo Ha

Chronique : Mademoiselle est d’une incroyable richesse. Les qualités que Park Chan-Wook déploient dans son nouveau film sont aussi nombreuses que diverses. Beauté formelle, virtuosité de la mise en scène, ingéniosité scénaristique, force du propos, le réalisateur Coréen atteint, dans un style différent, l’excellence d’Old Boy, son chef d’œuvre et film le plus accessible jusqu’ici. Mais si Park Chan-Wook utilisait principalement comme ciment une violence aussi sourde que stylisée dans Old Boy (couloir + marteau, souvenez-vous), il use ici au même escient d’un érotisme raffiné et fiévreux.
Se reposant sur des décors, des costumes et un éclairage splendides, il crée un univers d’une beauté peu commune et propice au jeu de dupe auquel il nous invite à prendre part.
Offrant des plans d’une rare élégance, il déroule un récit fait de chausse trappes et de faux semblants, où la sensualité affleure en permanence. La sexualité et en effet explicitement au cœur de l’intrigue, à la foi arme fatale et faiblesse coupable pour ses protagoniste. Mais Park Chan-Wook en use avec beaucoup d’intelligence et parcimonie, menant une attaque en règle de la phallocratie et de la perversité des hommes tout en sublimant son histoire d’amour lesbien.
Mademoiselle est un grand film, total, aussi ludique que sublimement mise en scène. Subjuguant.

Synopsis : Corée. Années 30, pendant la colonisation japonaise. Une jeune femme (Sookee) est engagée comme servante d’une riche japonaise (Hideko), vivant recluse dans un immense manoir sous la coupe d’un oncle tyrannique. Mais Sookee a un secret. Avec l’aide d’un escroc se faisant passer pour un comte japonais, ils ont d’autres plans pour Hideko…

PREMIER CONTACT – 16/20

Premier Contact : AfficheDe Denis Villeneuve
Avec Amy Adams, Jeremy Renner, Forest Whitaker

Chronique : Après le drame (Incendies), le thriller (Prisoners, Enemy), le polar (Sicario) Denis Villeneuve s’immisce pour la première fois dans le genre très balisé de la science-fiction. Avec le même talent, la même aisance et la même réussite.
Il offre une vision sophistiquée et intelligente, par moment exigeante, du film d’extra-terrestre, mais animée d’un souffle romanesque qui tient en haleine de bout en bout.
Sans effet manifeste, Villeneuve fait preuve une nouvelle fois de son habituelle maestria dans sa mise en scène, alternant impressionnants plans larges pour planter le décor, fascinants face à face entre la traductrice et les aliens et scènes intimistes portées par une Amy Adams intense et émouvante.
Le scénario malin et stimulant, tord le récit et fait éclater les normes narratives. Le réalisateur canadien nous perd parfois pour totalement nous rattraper dans un épatant épilogue qui émeut autant qu’il interpelle.
Incontestablement, Villeneuve s’impose comme le réalisateur de films d’auteur grand public le plus doué de sa génération, de par la virtuosité de son style, élaboré et accessible, la puissance de sa narration et la facilité avec laquelle il s’accapare un genre, une histoire.
De bonne augure pour le sequel (bien casse gueule) de Blade Runner qui sortira d’ici la fin de l’année (il sera bien accompagné notez – Harrison Ford, Ryan Gosling, Robin Wright, Jared Leto….). Hâte, évidemment.

Synopsis : Lorsque de mystérieux vaisseaux venus du fond de l’espace surgissent un peu partout sur Terre, une équipe d’experts est rassemblée sous la direction de la linguiste Louise Banks afin de tenter de comprendre leurs intentions.
Face à l’énigme que constituent leur présence et leurs messages mystérieux, les réactions dans le monde sont extrêmes et l’humanité se retrouve bientôt au bord d’une guerre absolue. Louise Banks et son équipe n’ont que très peu de temps pour trouver des réponses. Pour les obtenir, la jeune femme va prendre un risque qui pourrait non seulement lui coûter la vie, mais détruire le genre humain…

LE CLIENT – 14,5/20

Le Client : AfficheDe Asghar Farhadi
Avec Shahab Hosseini, Taraneh Alidoosti, Babak Karimi

Chronique : Farhadi offre avec Le Client un de ces thrillers intimistes dont il est coutumier. Ou comment un événement inattendu (un déménagement subi suivi d’un choc violent) va venir bouleverser la vie des protagonistes et altérer leurs relations, la perception des uns par rapport aux autres.
Farhadi fait preuve d’une grande habileté pour montrer à l’écran ce bouleversement et comment ses personnages composent avec ce qui leur est arrivé.
Il tisse son intrigue petit à petit, et installe mine de rien, malgré quelques longueurs au démarrage, une tension qui va atteindre son paroxysme dans un final étouffant.
Sa mise en scène sèche (le réalisateur n’utilise pas de musique), discrète, mais précise, s’appuie sur grande direction d’acteurs. Comme dans Une Séparation, Le Client a pour toile de fond la société iranienne, questionnant le sens moral et la justice, l’interrogeant sur son rapport aux mœurs et au sentiment de honte qu’il peut engendrer.
Le Client n’est pas le film de Farhadi le plus fort, son scénario manque de « couches » pour égaler Une Séparation ou même Le Passé, il est plus direct, plus évident on pourrait dire, mais il reste d’une impressionnante maîtrise dans sa puissance narrative.

Synopsis : Contraints de quitter leur appartement du centre de Téhéran en raison d’importants travaux menaçant l’immeuble, Emad et Rana emménagent dans un nouveau logement. Un incident en rapport avec l’ancienne locataire va bouleverser la vie du jeune couple.

MA FAMILLE T’ADORE DÉJÀ – 13/20

Ma Famille t'adore déjà : AfficheDe Jérôme Commandeur, Alan Corno
Avec Arthur Dupont, Déborah François, Thierry Lhermitte

Chronique : C’est peu dire que je suis rentré dans la salle avec peu d’enthousiasme et beaucoup d’a priori. Après dix premières minutes qui laissaient craindre le pire, le film prend un tour plutôt séduisant après une scène de péage très réussie. Mes parents t’adorent déjà n’est pas exempt de lourdeurs et de facilités, mais la patte de son auteur, l’humoriste Jérôme Commandeur est bien présente.
On retrouve son humour teinté d’un brin de méchanceté, qui brille surtout par sa capacité à croquer des personnages du quotidien, exécrables ou à la masse.
Beaucoup de répliques ou de situations pourraient tomber à côté, mais les comédiens sont tous excellents et permettent au film de garder un rythme soutenu. Mention spéciale à Marie-Anne Chazel, qui n’avait pas dû être aussi drôle depuis les premiers Visiteurs.
On est clairement dans la caricature et la comédie bourgeoise (le film parlera surtout à ceux qui ont côtoyé de près ou de loin les cibles du film – pour schématiser l’archétype de la famille Manif pour tous), mais plutôt bien ficelée.
Dommage que Commandeur n’assume pas sa méchanceté jusqu’au bout et bâcle son final dans une regrettable mièvrerie.

Synopsis : Julien, trentenaire bonne pâte et modeste, créateur d’applications pour smartphone, est fou d’amour pour Eva, journaliste dans la presse professionnelle.
Après avoir accepté la demande en mariage de Julien, Eva est obligée de le présenter à ses parents qui résident sur l’île de Ré. Au cours d’un week-end de folles péripéties, Julien va faire exploser sa future belle-famille qui ne tenait que par des mensonges et des faux-semblants…

MOI, DANIEL BLAKE – 16/20

Moi, Daniel Blake : AfficheDe Ken Loach
Avec Dave Johns, Hayley Squires

Chronique : Comme son héros, cette Palme d’or ne paie pas de mine. Or c’est justement dans sa modestie et sa fine ironie que le film puise sa puissance évocatrice. Une pudeur dont la force s’exprime pleinement à travers ses personnages, criant, hurlant de vérité.
Ce n’est pas une nouveauté, Ken Loach livre par essence un cinéma engagé, presque enragé. Mais sa grande réussite est d’y associer son spectateur, de le faire adhérer (parfois malgré lui) à cette révolte, et ce malgré le manichéisme dont il peut, à juste titre, être taxé. La bienveillance de ses héros, leur peu de méchanceté et de cynisme pourraient être une limite au discours. Il n’en est rien car ils servent de décodeurs humains (et humanistes) aux aberrations d’une société qui a sombré depuis longtemps dans la crise. Moi, Daniel Blake stigmatise la privatisation des services publics (ici le « Pôle Emploi » britannique), sa déshumanisation jusqu’à l’absurde et les situations dramatiques parfois ubuesques dans lesquelles sont plongés les citoyens les plus vulnérables. Cet abandon des laissé-pour-compte cristallise les tensions qui minent les populations, mais met aussi en exergue une solidarité qui, fort heureusement, en est son pendant naturel. Cette solidarité s’exprime dans la relation quasi filiale, parfois bouleversante qui se lie entre Dan et Katie (saisissante Hayley Squires).
Ken Loach traite cette misère sans misérabilisme, la précision de sa mise en scène en disant beaucoup en montrant peu, même lorsqu’il évoque les situations les plus dures et les plus humiliantes pour ses personnages. La pertinence politique de son propos et la chaleur avec laquelle il le traite font de Moi, Daniel Blake un grand film social et humaniste.

Synopsis : Pour la première fois de sa vie, Daniel Blake, un menuisier anglais de 59 ans, est contraint de faire appel à l’aide sociale à la suite de problèmes cardiaques. Mais bien que son médecin lui ait interdit de travailler, il se voit signifier l’obligation d’une recherche d’emploi sous peine de sanction. Au cours de ses rendez-vous réguliers au « job center », Daniel va croiser la route de Katie, mère célibataire de deux enfants qui a été contrainte d’accepter un logement à 450km de sa ville natale pour ne pas être placée en foyer d’accueil. Pris tous deux dans les filets des aberrations administratives de la Grande-Bretagne d’aujourd’hui, Daniel et Katie vont tenter de s’entraider…

LA FOLLE HISTOIRE DE MAX ET LEON – 12/20

La Folle Histoire de Max et Léon : AfficheDe Jonathan Barré
Avec David Marsais, Grégoire Ludig

Chronique : On ne peut pas reprocher au duo du Palmashow d’avoir choisi la facilité pour leurs premiers pas derrière la caméra. Plutôt qu’une énième comédie générationnelle sur les trentenaires ou le transfert d’un de leur personnage sur grand écran, les humoristes se sont lancés dans l’écriture d’un film d’aventure « à l’ancienne », avec comme références assumées La Grande Vadrouille ou Papy fait de la résistance. C’est ambitieux et La Folle Histoire de Max et Léon ne manque pas de bonnes idées.
Le problème, c’est que les gags tombent souvent à côté. Pas toujours, certains jeux de mots font mouche, mais dans l’ensemble on sourit plus qu’on ne rit vraiment. De plus la multiplication des guests renforce le côté film à sketchs qui semble justement être l’écueil dans lequel les auteurs ne voulaient pas tomber. Certains invités sont hilarants, comme Jonathan Cohen ou Nicolas Maury, mais d’autres interventions prennent le pas sur le film lui-même (Christophe Lambert, Foresti).
Malgré tout, le récit avance solidement autour de la figure un poil caricatural de ces deux Français un peu lâches mais au grand cœur. On retrouve les gimmicks ayant fait le succès de l’émission, et si on regrette que le film n’aille pas un peu plus loin que ça, on ne peut qu’apprécier la louable intention de proposer une comédie originale. Inégale mais très sympathique.

Synopsis : Les aventures de Max et Léon, deux amis d’enfance fainéants et bringueurs, qui tentent par tous les moyens d’échapper à la Seconde Guerre mondiale.

REPARER LES VIVANTS – 12,5/20

Réparer les vivants : AfficheDe Katell Quillévéré
Avec Tahar Rahim, Emmanuelle Seigner, Anne Dorval

Chronique : En traitant du délicat sujet du don d’organes, Réveillez les vivants prend le risque de tomber dans le pathos et la surenchère lacrymale. La réalisatrice Katell Quillévéré  évite en partie l’écueil en multipliant les points de vue et en orchestrant un récit choral qui va étudier les conséquences de l’accident de Simon sur une dizaine de personnages dont les destins vont être irrémédiablement liés.
Cependant la structure éclatée du scénario n’est pas totalement satisfaisante, créant des longueurs et des effets un peu trop mécaniques, notamment le recours systématique au thème musical principal pour nous alerter de l’arrivée d’un « moment émotion ». On regrette donc le léger manque d’habileté du montage. Le film offre néanmoins quelques jolis moments et un climax médical assez prenant, ainsi que d’un casting hétéroclite irréprochable.
Pas bouleversant mais honnête, Réparer les vivants se regarde comme un bon épisode de Grey’s Anatomy à la française. Et moi j’aime beaucoup Grey’s Anatomy.

Avis : Tout commence au petit jour dans une mer déchaînée avec trois jeunes surfeurs. Quelques heures plus tard, sur le chemin du retour, c’est l’accident. Désormais suspendue aux machines dans un hôpital du Havre, la vie de Simon n’est plus qu’un leurre. Au même moment, à Paris, une femme attend la greffe providentielle qui pourra prolonger sa vie…

SING STREET – 13,5/20

Sing Street : AfficheDe John Carney
Avec Ferdia Walsh-Peelo, Lucy Boynton, Jack Reynor

Chronique : Comédie pop, sociale et joyeuse, Sing Street a l’évidence des Feel Good Movies britanniques, qui vous trimbalent d’une émotion à l’autre. Une sorte d’héritier adolescent des Full Monthy, Good Moring England, Billy Elliot ou plus récemment Pride pour ne citer que les plus marquants.
Avec un mélange de tendresse, d’humour et de rage, ces films expriment tous une soif avide de s’en sortir et de s’extirper d’un environnement social ravagé. Après l’excellent Once et le pas si mauvais New-York Melody, John Carney continue d’explorer la complémentarité entre le cinéma et la musique, faisait baigner son Sing Street dans une atmosphère rock vintage où se mêlent les tubes des années 80 (The Cure, Duran Duran, A-ah, The Clash…) et des compositions originales reprenant les codes de cette époque. C’est léger, drôle et convaincant, appuie un discours social suffisamment fort sans être pesant, et est défendu par d’excellents jeunes acteurs anglais (pléonasme).
Sing Street déborde d’un optimisme dénué de tout angélisme et parvient même à ne pas être trop culcul lorsqu’il s’agit de mettre en scène l’amourette de l’apprenti chanteur. Il sait aussi se faire touchant lorsqu’il aborde la cellule familiale (excellents acteurs issus du petit écran).
Réjouissant et entraînant.

Synopsis : Dublin, années 80. La pop, le rock, le métal, la new wave passent en boucle sur les lecteurs K7, vibrent dans les écouteurs des walkmans et le rendez-vous hebdomadaire devant « Top of the Pops » est incontournable.
Conor, un lycéen dont les parents sont au bord du divorce, est obligé à contrecœur de rejoindre les bancs de l’école publique dont les règles d’éducation diffèrent de celles de l’école privée qu’il avait l’habitude de fréquenter.
Il se retrouve au milieu d’élèves turbulents qui le malmènent et de professeurs exigeants qui lui font rapidement comprendre qu’en tant que petit nouveau, il va devoir filer doux. Afin de s’échapper de cet univers violent, il n’a qu’un objectif : impressionner la plus jolie fille du quartier, la mystérieuse Raphina. Il décide alors de monter un groupe et de se lancer dans la musique, univers dans lequel il ne connait rien ni personne, à part les vinyles de sa chambre d’adolescent. Afin de la conquérir, il lui propose de jouer dans son futur clip.