Réalisé par Guillaume Canet
Avec François Cluzet, Marion Cotillard, Benoît Magimel
Synopsis : A la suite d’un événement bouleversant, une bande de copains décide, malgré tout, de partir en vacances au bord de la mer comme chaque année. Leur amitié, leurs certitudes, leur culpabilité, leurs amours en seront ébranlées. Ils vont enfin devoir lever les « petits mouchoirs » qu’ils ont posés sur leurs secrets et leurs mensonges.
Avis : Certes, Guillaume Canet avec ses petits mouchoirs enfonce des portes ouvertes. Mais ils les enfoncent avec style. Avec beaucoup de style. Se reposant sur une qualité de dialogues bien au dessus de la moyenne, fins, efficaces, drôles et aiguisés comme des couteaux, il impose rapidement ses personnages et on devine très vite les enjeux du film, un regard sans concession sur les relations humaines, en particulier amicales, des petites mesquineries aux comportements égoïstes en passant par la lassitude due à une certaine routine. Et ce, malgré les liens que l’on sent forts et sincères qui unissent les personnages. Et si cela touche autant, c’est que ça sonne vrai. On s’y retrouve forcément à un moment. Canet s’en sort d’ailleurs admirablement lorsqu’il s’agit d’amener des moments plutôt casse-gueules (dont je ne parlerais pas pour ne rien révéler). On est scotché deux ou trois fois.
S’il confirme son savoir-faire pour filmer les groupes et les personnages qui se croisent (déjà bien visible dans Ne le dis à personne), il impose surtout son impressionnant talent de directeur d’acteurs.
Ils sont tous formidablement à leur place, jouant leur partition à l’unisson, sans cabotinage. On sent une grande cohésion et une parfaite homogénéité dans cette distribution très solide, de laquelle émerge malgré tout Cluzet avec un rôle très complexe de râleur hystérique, et Cotillard, qui confirme son statut de bombe à émotions.
Alors oui, les situations ne brillent pas forcément par leur originalité, et on a déjà vu cent fois ce scénario d’une bande de potes qui finissent par se déchirer. Mais il est assez rare que cela soit fait avec autant de sincérité. La principale réussite de Canet (et pas des moindres) est de nous embarquer dans son histoire au point qu’on ne voit pas passer les 2h30 du film.