Synopsis : Une mine qui explose au coeur du désert marocain et, des années plus tard, une balle perdue qui vient se loger dans son cerveau… Bazil n’a pas beaucoup de chance avec les armes. La première l’a rendu orphelin, la deuxième peut le faire mourir subitement à tout instant. A sa sortie de l’hôpital, Bazil se retrouve à la rue. Par chance, ce doux rêveur, à l’inspiration débordante, est recueilli par une bande de truculents chiffonniers aux aspirations et aux talents aussi divers qu’inattendus, vivant dans une véritable caverne d’Ali-Baba : Remington, Calculette, Fracasse, Placard, la Môme Caoutchouc, Petit Pierre et Tambouille. Un jour, en passant devant deux bâtiments imposants, Bazil reconnaît le sigle des deux fabricants d’armes qui ont causé ses malheurs. Aidé par sa bande d’hurluberlus, il décide de se venger. Seuls contre tous, petits malins contre grands industriels cyniques, nos chiffonniers rejouent, avec une imagination et une fantaisie dignes de Bibi Fricotin et de Buster Keaton, le combat de David et Goliath…
Avis : Jeunet fait clairement du Jeunet dans la forme : image ultra-travaillée, mouvement de caméra amples et ingénieux, lumière sépia, casting de gueules irréprochables. Au final, le film est sympathique mais s’oublie aussi vite qu’il s’est vu. En gros, MicMac à Tire-larigot, c’est sympa, mais ça n’a pas grand intérêt. La faute surtout à un scénario poussif, pour ne pas dire simpliste, qui incite les acteurs à souvent brasser du vent et à surjouer trop fréquemment. On sent souvent qu’ils rament pour donner du rythme à l’ensemble, et certaines scènes de groupe notamment semblent boostées artificiellement.
Jeunet échoue surtout à faire exister ses personnages secondaires, ce qui est pourtant sa spécialité. Aucun n’existe par lui-même, tous manquent d’une réelle profondeur, d’une histoire. Autant les personnages gravitant autour d’Amélie Poulain ou de Mathilde exprimaient immédiatement un passé, voir un passif, autant on sent que tous luttent ici pour donner autre chose qu’une image de pieds-nickelés. Si Dany Boon est plutôt convainquant, il semble parfois s’excuser d’être le personnage principal d’un tel projet.
Mineur, donc.