PRESUME COUPABLE – 14,5/20

Réalisé par Vincent Garenq
Avec Philippe Torreton, Wladimir Yordanoff, Noémie Lvovsky

Présumé coupable

Synopsis : Le film raconte le calvaire d’Alain Marécaux – « l’huissier » de l’affaire d’Outreau – arrêté en 2001 ainsi que sa femme et 12 autres personnes pour d’horribles actes de pédophilies qu’ils n’ont jamais commis. C’est l’histoire de la descente en enfer d’un homme innocent face à un système judiciaire incroyablement injuste et inhumain, l’histoire de sa vie et de celle de ses proches broyée par une des plus importantes erreurs judiciaires de notre époque.

Avis : Édifiant. Chronique d’une erreur judiciaire aberrante, Présumé Coupable raconte la descente aux enfers d’un homme injustement accusé d’actes monstrueux.
La première scène, l’arrestation, pose d’emblée le point de vue du film, une charge contre le système judiciaire et policier français. Lorsque les policiers et le juge Burgaud pénètrent dans la maison de Marécaud, on comprend d’emblée qu’il n’aura plus son mot à dire et que son sort est scellé. Insinuation, humiliation, tutoiement dégradant, il est présumé coupable.
On suit ensuite le calvaire de cet homme qui aura tout perdu suite à ces accusations mensongères, travail, famille, amour propre. Le plus révoltant étant sans conteste l’acharnement aveugle du juge, parfaitement rendu par une réalisation au style directe, sobre et efficace, quasi documentaire (on pense à Depardon). Si ce n’était une histoire vraie, on blâmerait sans doute les scénaristes pour avoir créé ce rôle de bad guy exécrable certes, mais peu crédible. Sauf qu’ils n’ont rien inventé…
La performance de Torreton est sidérante, allant de la consternation à la révolte en passant pas l’abattement et le désespoir. Terriblement humain, diffusant l’idée que cette histoire pourrait arriver à n’importe qui…
On en sort assommés…

LA GUERRE EST DECLAREE – 15,5/20

La Guerre est déclaréeRéalisé par Valérie Donzelli
Avec Valérie Donzelli, Jérémie Elkaïm, César Desseix

Synopsis : Un couple, Roméo et Juliette. Un enfant, Adam. Un combat, la maladie. Et surtout, une grande histoire d’amour, la leur…

Avis : Miraculeux, Porté par la grâce, Lumineux…. Les superlatifs de la presse spécialisée n’ont pas manqué pas pour faire de « La guerre est déclarée » le film à voir de la rentrée. D’autant plus qu’il débarque sur les écrans accompagné d’un chapelet de prix récoltés dans une foultitude de festivals. Réputation méritée? Définitivement.
La remarquable Valérie Donzelli (scénariste, réalisatrice, actrice) multiplie les styles narratifs pour raconter son histoire peu commune : caméra à l’épaule, passages chantés, flash back, voix off…
Tous ces effets sont généralement la promesse d’un film hautement prétentieux et agaçant. Mais c’est tout le contraire. La Guerre est déclarée touche juste, désarme le spectateur par sa simplicité. Le film est tiré de l’histoire personnelle et terrifiante des deux acteurs principaux, mais Donzelli évite tout exhibitionniste et pathos superflu en ne montrant jamais la maladie de l’enfant de face. De cette terrible épreuve, elle tire des moments bouleversants, mais aussi parfois drôles et cocasses. Un équilibre assez miraculeux et d’une poésie rare.
La guerre est déclarée est un hymne à la vie chuchoté, hurlé, dansé, crié…

DESTINATION FINALE 5 – 11/20

Destination Finale 5Réalisé par Steven Quale
Avec Nicholas D’agosto, Emma Bell, Miles Fisher

 

Synopsis : Dans ce cinquième épisode, la Mort est toujours aussi omniprésente et se déchaîne après qu’un homme soit victime d’une terrible prémonition, laquelle permet de sauver ses collègues de l’effondrement d’un pont suspendu. Ce groupe d’âmes innocentes n’était pas supposé survivre, et, dans une course terrifiante contre le temps, ces malheureux tentent frénétiquement de trouver le moyen d’échapper au sinistre agenda de la Mort.

Avis : Petit plaisir cinéphage coupable, Destination Final 5 est fidèle à l’esprit de la licence, toujours aussi rigolote même si l’efficacité commence à faiblir.
Ce 5ème opus est nettement plus faible que les précédents dans les scènes périphériques aux exécutions, avec des enjeux dramatiques proches du néant. Vous me direz, on s’en fout un peu, et vous auriez raison. Mais là où l’on sent que le concept s’épuise vraiment, c’est que les scènes « mortelles » proprement dites sont aussi moins surprenantes, donc moins efficaces (à part la formidable scène de gym). La mise en place est généralement moins précise, l’exécution plus expéditive et le scénario multiplie moins les fausses pistes, qui font habituellement tout le sel de la license. Ce qui fait que l’on a moins le temps de se demander, « mais bordel, comment il va y passer ?!! »
Ceci dit, j’ai quand même bien ricané….