WELCOME TO THE RILEYS – 6,5/10

 

Réalisé par Jake Scott
Avec Kristen Stewart, James Gandolfini, Melissa Leo

Welcome to the Rileys

Synopsis : Au cours d’un déplacement professionnel, Doug Riley rencontre Mallory, stripteaseuse dans un club de la Nouvelle-Orléans. L’affection paternelle qu’il ressent pour elle bouleverse le mariage de Doug et Loïs, huit ans après la mort tragique de leur fille unique.

Avis : Drame subtil sur le deuil et la famille, Welcome at the Rileys emporte l’adhésion grâce à un scénario qui évite habilement la surenchère malgré un sujet particulièrement délicat (et donc casse-gueule). En prenant une certaine hauteur par rapport à son histoire et à ses personnages, Scott offre un espace d’expression formidable pour les trois interprètes dont la performance pleine de finesse suscite une belle émotion. La justesse du jeu de James Gandolfini et de Kristen Stewart donne de l’ampleur à leur relation et une véracité à cette histoire pourtant assez attendue. Un joli moment.

DATE LIMITE – 6/10

Réalisé par Todd Phillips
Avec Robert Downey Jr., Zach Galifianakis, Michelle Monaghan

Date limite

Synopsis : Cinq jours séparent Peter Highman du jour où il sera père pour la première fois, au terme de la grossesse de sa femme. Tandis qu’il se dépêche de prendre un vol d’Atlanta pour être à ses côtés pour la naissance, ses meilleures intentions s’en vont à vau-l’eau. Une rencontre fortuite avec Ethan Tremblay, un acteur en quête de reconnaissance, force Peter à faire de l’autostop dans une virée qui va le mener à travers le pays, détruisant au passage plusieurs voitures, de nombreuses amitiés et sa dernière résistance.

Avis : Moins percutant, moins inventif, moins trépidant, moins drôle que Very Bad Trip, Date Limite en est une sorte de dérivé light, plus poussif mais pas désagréable. On sourit plus que l’on ne rit, mais le duo fonctionne suffisamment pour remplir les codes du road movie comique plutôt réussi sans être inoubliable.

POTICHE – 6/10

Réalisé par François Ozon
Avec Catherine Deneuve, Gérard Depardieu, Fabrice Luchini

Potiche

Synopsis : En 1977, dans une province de la bourgeoisie française, Suzanne Pujol est l’épouse popote et soumise d’un riche industriel Robert Pujol. Il dirige son usine de parapluies d’une main de fer et s’avère aussi désagréable et despote avec ses ouvriers qu’avec ses enfants et sa femme, qu’il prend pour une potiche. À la suite d’une grève et d’une séquestration de son mari, Suzanne se retrouve à la direction de l’usine et se révèle à la surprise générale une femme de tête et d’action. Mais lorsque Robert rentre d’une cure de repos en pleine forme, tout se complique…
Avis : Ozon réussit là où à mon sens, il avait échoué avec 8 femmes : faire du neuf avec du vieux (et du kitch). C’est-à-dire adapter une pièce de boulevard datée en parvenant à la rendre actuelle par un ton vif  et une résonance contemporaine (essentiellement la place des femmes dans la société, mais aussi la transmission, la descendance, la liberté de choisir son orientation…). Si sa direction d’acteurs(trices) était franchement ratée dans 8 femmes, chacune des « stars » du film jouant sa partition perso, le casting semble ici s’en donner à cœur joie et joue à l’unisson, pas toujours très juste, mais avec sincérité et énergie.
Bien que le film souffre de quelques longueurs sur la fin et d’un inévitable petit côté théâtre filmé, la reconstitution de la période fin seventies est particulièrement réussie tout comme les effets de mise en scène de Ozon se jouant de tous les clichés de l’époque. Le film, servi par des dialogues souvent drôles, a un côté ludique tout à fait réjouissant. Un bon Ozon.

L’HOMME QUI VOULAIT VIVRE SA VIE – 6,5/10

Réalisé par Eric Lartigau
Avec Romain Duris, Marina Foïs, Catherine Deneuve

L'Homme qui voulait vivre sa vie

Synopsis : Paul Exben a tout pour être heureux : une belle situation professionnelle, une femme et deux enfants magnifiques. Sauf que cette vie n’est pas celle dont il rêvait. Un coup de folie va faire basculer son existence, l’amenant à endosser une nouvelle identité qui va lui permettre de vivre sa vie.
Avis : Polar prenant et intriguant, L’homme qui voulait vivre sa vie parvient à trouver un très joli équilibre entre ses deux parties bien distinctes. Le première dissèque le quotidien devenu étouffant de Paul, jusqu’à atteindre un point de non-retour, la seconde s’oriente vers un thriller efficace lorsqu’il décide, plus ou moins volontairement, de fuir Paris. Porté par un Duris dont on retrouve l’intensité de De battre mon coeur, le film maintient un niveau de tension suffisant tout le long du film, pour conserver notre intérêt. La mise en scène discrète mais soutenue par une très belle photographie, aide à apprécier ce thriller social et psychologique sur le changement d’identité, ou plus certainement sur la quête d’identité.

BURIED – 7/10

Réalisé par Rodrigo Cortés
Avec Ryan Reynolds

Buried

Synopsis : Ouvrez les yeux. Vous êtes dans un espace clos, sous 1 tonne de terre irakienne avec 90 minutes d’oxygène et pour seule connexion vers l’extérieur un téléphone portable à moitié rechargé. Tel est le destin de Paul, entrepreneur Américain pris en otage et enfermé dans une boîte. Le temps file et chaque seconde qui passe le rapproche d’une morte certaine…

Avis : Film concept par excellence, Buried remplit parfaitement sa mission. Le réalisateur parvient en effet à créer une réelle empathie entre le spectateur et son héros, enterré vivant dans un cercueil avec seulement un briquet et un téléphone portable. En ne filmant rien d’autre que l’intérieur de ce cercueil, Cortès prenait le risque de lasser. Il n’en est rien, il se passe en permanence quelque chose dans cet espace minuscule et le réalisateur joue habilement de la multiplicité des plans pour dynamiser sa mise en scène. La tension est immédiate, le suspense croissant et le sentiment de claustrophobie nous gagne petit à petit jusqu’à un final épatant. Et comme il ajoute une dimension politique à son propos, et que son acteur principal livre une prestation dantesque, on sort fort secoués de cette expérience cinématographique culottée.